Warner Bros. Discovery poursuit Midjourney en justice, l'accusant de reproduction illégale de ses œuvres.

- Warner Bros. Discovery poursuit Midjourney pour violation de droits d'auteur, accusant l'IA de reproduire ses personnages emblématiques.
- La plainte inclut des preuves montrant que Midjourney génère des œuvres sans autorisation, menaçant ainsi les droits d'auteur.
- Warner Bros. demande jusqu'à 150 000 dollars par œuvre contrefaite et souhaite interdire la distribution illégale de ses créations.
Au printemps dernier, ChatGPT défrayait la chronique pour avoir reproduit sans autorisation préalable le style du studio Ghibli. Aujourd'hui, c'est au tour de Midjourney de faire des siennes : après avoir été traîné en justice par Disney, l'IA est désormais poursuivie par Warner Bros. Discovery. La raison ? La technologie aurait reproduit illégalement des personnages bien connus du public et protégés par le droit d'auteur.
Midjourney attaqué pour violation du droit d'auteur
Rick et Morty, Batman, Scooby Doo… Midjourney les aurait tous copiés et généré de nombreuses images et vidéos en faisant fi du droit d'auteur. C'est du moins ce que clame Warner Bros. Discovery : « Midjourney viole de façon flagrante et délibérée les œuvres protégées par le droit d’auteur, et nous avons engagé cette procédure pour protéger nos contenus, nos partenaires et nos investissements »
La société de divertissement a déposé plainte hier, preuves à l'appui. On trouve dans le document, qui contient une centaine de pages, quantité d'exemples illustrés, d'une similarité confondante. « Midjourney se croit au dessus des lois (…) Sans aucun consentement ni autorisation de Warner Bros. Discovery, Midjourney distribue effrontément la propriété intellectuelle de Warner Bros. Discovery comme si elle lui appartenait. » peut-on notamment lire dans la plainte.

Un "préjudice considérable et irréparable"
Warner Bros. Discovery accuse l'IA et ses fournisseurs de créer et diffuser des versions illégales de ses licences. Pire, Midjourney produirait des contrefaçons sans que cela lui soit explicitement demandé. Les figures de Batman, Superman et bien d'autres sont proposées par la technologie, et ce, même pour des prompts généralistes demandant, par exemple, un « combat de super-héros de bande dessinée classique ». Piqué au vif, Warner Bros. dénonce une course au profit, au détriment du droit d'auteur.
De son côté, Midjourney reste silencieux. Il faut dire que la question est épineuse : si des entreprises comme Meta et Anthropic ont tous deux gagné leurs procès pour atteinte aux droits d'auteur, il s'en est à chaque fois fallu d'un cheveu. Midjourney pourrait choisir de se dédouaner comme il l'avait fait il y a déjà quelques années.
À l'époque, David Holz, son fondateur, avait expliqué dans une interview parue dans The Verge, que « d 'un point de vue scientifique, nous en sommes encore aux prémices dans ce domaine, où tout le monde récupère tout ce qu'il peut, le stocke dans un énorme fichier, puis s'en sert pour entraîner un système gigantesque, sans que personne ne sache vraiment quelles données dans cette pile sont réellement importantes. »
En attendant Warner Bros. Discovery semble bien décidé à protéger ses droits. La société demande « jusqu'à 150 000 dollars (de dédommagement) par œuvre contrefaite » et l'interdiction pure et simple de la copie, de l'affichage et de la distribution illégale de ses œuvres. Elle réclame également que les outils IA ne disposant d'aucune mesure de protection de droits d'auteur cessent d'être vendus.
Source : The Verge