Avec L'Agence Privacy, la CNIL publie un manga qui se destine à sensibiliser les jeunes à la protection des données et à la cybersécurité. Une approche créative, qui bouscule un peu les codes traditionnels de prévention.

Extrait du manga L'Agence Privacy de la CNIL © Alexandre Boero / Clubic
Extrait du manga L'Agence Privacy de la CNIL © Alexandre Boero / Clubic

La Commission nationale de l'Informatique et des Libertés, la CNIL, a décidé de sortir des sentiers battus en dévoilant une BD au style japonais, sous forme de manga donc. Elle a publié, lundi, le premier tome de L'Agence Privacy, intitulé « Le Réseau Fantôme », qui nous débarasse des brochures poussiéreuses et laisse place aux aventures d'Inaya et Isidore, deux enquêteurs qui démêlent les mystères du cyberharcèlement et du piratage. L'initiative vise à rendre accessible la cybersécurité aux 11-15 ans, génération ultra-connectée mais vulnérable.

Un manga qui transforme la cybersécurité en thriller captivant

Le premier tome, « Le Réseau Fantôme », que nous avons pu découvrir avec intérêt et qui est disponible sur le site de la CNIL, nous plonge directement dans le vif du sujet avec une intrigue digne d'un thriller. Le pitch ? Trois lycéens victimes de mésaventures en ligne se retrouvent mystérieusement liés à un local incendié. L'accroche fonctionne dès les premières pages.

Le duo créatif formé par Faouzi Boughida, scénariste de jeux vidéo, et Grelin, illustrateur, signe une œuvre visuellement réussie. Les dessins dynamiques et les personnages plutôt attachants servent parfaitement le propos pédagogique. Cette approche « inspirée des codes du manga » facilite naturellement l'identification aux héros et leurs problématiques numériques contemporaines.

Et justement, les thématiques abordées dans le manga collent bien à la réalité des jeunes utilisateurs. Piratage, cyberharcèlement, usurpation d'identité, voilà autant de fléaux que rencontrent quotidiennement les 11-15 ans sur les réseaux sociaux. Ici, la CNIL transforme ainsi des concepts abstraits en situations concrètes et compréhensibles, pour une meilleure pédagogie.

Et voici la couverture du manga © Alexandre Boero / Clubic
Et voici la couverture du manga © Alexandre Boero / Clubic

Une distribution massive, en ligne et dans les collèges, et de nouveaux tomes à venir

Le gendarme des données semble ici faire preuve d'une bonne compréhension des habitudes de consommation culturelle des adolescents. En choisissant le format BD, la CNIL s'immisce avec intelligence dans l'univers de références de sa cible. Ce sera probablement plus efficace que des campagnes moralisatrices qui ne fonctionnent plus auprès des jeunes.

Si elle est donc disponible en ligne, la version papier du premier tome sera distribuée gratuitement dans tous les collèges de France, mais aussi lors de diverses actions de sensibilisation scolaires. Deux tomes supplémentaires sont prévus pour 2026 et 2027, pour créer un rendez-vous et maintenir l'engagement sur le long terme.

L'initiative est franchement intéressante, mais l'impact réel ne se mesurera que dans les mois à venir. En adoptant les codes du divertissement pour véhiculer un message sérieux, la CNIL prouve tout de même qu'institutions publiques et créativité peuvent faire bon ménage. Une leçon dont d'autres organismes pourront s'inspirer.