MSI est surtout connu en France pour ses cartes mères, ses cartes graphiques et ses PC portables gamer. Mais dans l’ombre du gaming, les gammes Prestige et Modern coexistent pourtant depuis plusieurs années sur le catalogue conventionnel du constructeur taïwanais. On sait désormais qu’il s’apprête à tout changer… en misant notamment sur les futures puces Intel Panther Lake, que nous avons aussi pu approcher en marge du Computex.

Entre refonte et montée en gamme, MSI a de grands projets pour ses futurs modèles « Business & Productivity ». En lieu et place des lignées Prestige (concurrente des modèles Zenbook S d’ASUS, notamment) et Modern (surtout positionnée sur l’entrée de gamme), la marque travaille à finaliser une collection complète d’appareils remplaçants — dont le nom n’est pas encore décidé.
Au menu de cette future gamme de PC portables voués à la productivité et au multimédia : de l’OLED, de tout nouveaux châssis, des processeurs Intel Panther Lake, et un lancement programmé — vous l’aurez du coup compris — pour l’année prochaine.
MSI nous donne rendez-vous en 2026
À défaut d’avoir des machines finalisées à nous montrer (nous sommes à plus de 6 mois de leur lancement), MSI a dévoilé au Computex des maquettes et prototypes de ses différentes machines, déclinées en 13 et 16 pouces, mais aussi en versions standard ou convertible « 2-en-1 ». Avec ces futurs PC portables, la marque veut tout changer sur son segment « non gaming », à commencer par le design.
La silhouette rectiligne et acérée des actuels modèles Prestige, laissera donc en 2026 sa place à des châssis entièrement remaniés, aux lignes douces et arrondies, encore plus que celles observées sur les PC Lenovo Yoga ces dernières années.

Ces changements, MSI semble très fier de les avoir opérés. Sans en dire beaucoup pour l’instant, la marque explique qu’il s’agira des PC portables les plus fins jamais ajoutés à son catalogue (13,9 mm d’épaisseur maximale sur les moutures les plus fluettes, pour environ 1,4 kg), et que la majorité de la gamme sera pourvue de dalles OLED, allant possiblement jusqu’à une définition 3K. En parallèle, des stylets de nouvelle génération, plus précis, sont prévus pour chaque modèle équipé d’un écran tactile, et pourront être rangés dans un emplacement dédié installé sous le châssis.
Une bonne solution qui n’a toujours pas effleuré l’esprit de Samsung par exemple. Ses derniers Galaxy Book5 se contentent en effet d’un simple emplacement aimanté pour ranger le stylet (plus ou moins bien). Nous verrons si la solution de MSI est plus avantageuse.
Pour ces nouveaux produits, MSI a également redessiné intégralement son logo pour le rendre plus attrayant et moderne. Le résultats est réussi : il donne un coup de jeune à l’identité de la marque, mais l’on ignore s’il sera employé à l'avenir sur d'autres produits.
Intel Panther Lake, on a pu approcher les futures puces d’Intel !
Quoi qu’il en soit, ces futurs modèles MSI compteront parmi les premiers PC portables du marché à s’équiper en Intel Panther Lake.
Vous en avez sûrement entendu parler à ce stade sur Clubic, car ces processeurs vont servir de démonstration technique pour Intel l’année prochaine. Ils devraient aussi constituer un grand moment de vérité pour le groupe, durement éprouvé ces derniers mois.
La firme, qui finalise actuellement le design de ces nouveaux SoC (et qui prévoit pour eux un début de production quelque part sur le second semestre 2025), utilisera ici sa toute nouvelle finesse de gravure 18A. Cette dernière tire partie d’une finesse de gravure de 18 Angström (soit environ 1,8 nm) et va normalement permettre à Intel de « rapatrier » la production de ses meilleurs processeurs dans ses propres fonderies (rappelez-vous qu’à l’heure actuelle, la gravure des puces Arrow Lake et Lunar Lake est majoritairement sous-traitée à TSMC).
Durant un meeting auquel nous avons assisté à Taipei en compagnie d’autres médias spécialisés, Roger Chandler (le vice président d’Intel) nous a expliqué qu’Intel souhaite combiner, avec Panther Lake, les performances des puces Arrow Lake-H (que l’on trouve notamment sur les stations de travail légères ou certains PC portables gaming), et l’efficacité énergétique des puces Lunar Lake (les Core Ultra 200 V installés sur nos ultraportables). Ces nouveaux processeurs mobiles signés Intel auront également la lourde charge de mettre définitivement fin « au mythe » (comme aime le dire Intel) selon lequel les puces x86 seraient irrémédiablement moins efficaces que l’architecture ARM sur le plan énergétique.
À tout point de vue, Panther Lake constitue donc un tournant pour Intel. Nous étions donc d’autant plus curieux, et heureux, de pouvoir les approcher.
Pour l’instant, il n’est toutefois pas question de spécifications techniques, ou d’établir leurs performances précises, mais Intel nous a fait la démonstration des capacités de sa puce en traitement vidéo par IA sur Adobe Premiere Pro, parvenant par exemple à changer à la volée la couleur du sweat-shirt portée par une jeune femme filmée préalablement, à la seule force de l’intelligence artificielle… et le tout calculé localement grâce au NPU intégré par la puce. Le résultat, d’un point de vue strictement visuel, était convaincant, et n’a nécessité qu’une poignée de secondes de calcul pour la modification du clip vidéo complet, frame par frame.
Intel semble en l’occurrence sûr des capacités de ses nouveaux SoC Panther Lake, et la firme avance un argument imparable pour en attester : si elle n’était pas sûre et certaine de cette nouvelle gamme et de ses performances, elle n’en parlerait pas si librement à la presse près de 6 moins avant son lancement. Sur ce point, Intel dit vrai : rares sont les processeurs dévoilés avec autant d’avance. De là à y voir une preuve qu’Intel veut (aussi) rassurer ses clients et ses investisseurs sur l’aptitude de Panther Lake après des mois de turbulence, il n’y à qu’un pas.
Pour rappel, les processeurs mobiles Panther Lake, devraient abriter des coeurs CPU hautes performances Cougar Cove, et des cœurs haute efficacité Skymont/Darkmont. On y trouverait enfin une partie graphique ARC Celastial (et donc des cœurs GPU Xe3 de nouvelle génération).
De quoi aboutir, sauf sortie de piste, à des processeurs très compétitifs, modernes, et potentiellement à même de surclasser à la fois les solutions d’AMD et de Qualcomm… à défaut de repasser devant celle d’Apple ? Compte tenu de l’avance prise par l'offre Apple Silicon en single-core et sur l’efficacité énergétique, la tâche paraît ardue, mais l’avenir nous le dira.