Netflix s'aide des sites de piratage pour acheter les programmes populaires

16 septembre 2013 à 11h32
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A l'occasion du lancement de Netflix aux Pays-Bas la semaine dernière, la vice-présidente de l'acquisition du contenu du service a expliqué que les statistiques de certains sites de piratage de contenus sont exploitées pour mesurer la popularité des séries télévisées, et aident à cibler les achats de la plateforme.

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Plateforme de contenu en streaming légal populaire, Netflix continue de s'étendre à travers le monde après avoir conquis les Etats-Unis. La semaine dernière, ce sont les Pays-Bas qui ont accueilli le service, qui propose des films et des séries selon un modèle d'abonnement « à volonté », coûtant moins de 10 euros par mois à l'abonné. A cette occasion, Kelly Merryman, la responsable des acquisitions de Netflix, a donné quelques informations concernant la manière dont le service choisit les programmes à ajouter à son catalogue : les contenus les plus piratés sur Internet ont le plus de chance d'en faire partie.

« Pour acheter des séries, nous regardons lesquelles sont populaires sur les sites de piratage » a-t-elle déclaré au site Tweakers. Pour les Pays-Bas, la série Prison Break fait notamment partie des acquisitions, car le programme fait partie des plus piratés dans le pays, principalement via BitTorrent.

La recette n'est pas particulièrement étonnante : le PDG de Netflix lui-même, Reed Hastings, a également souligné que le téléchargement illégal via BitTorrent pouvait ouvrir une porte pour des offres comme celle proposée par Netflix. « C'est tellement plus simple que de télécharger via BitTorrent. Vous n'avez pas à gérer de dossiers, à télécharger ou à déplacer les fichiers. Il suffit de cliquer et de regarder » explique-t-il. L'une des stratégies de communication de Netflix est justement de séduire les adeptes de sites pirates avec une simplicité d'utilisation et un prix attractif. Et ça a l'air de fonctionner à en croire des données mises en avant par TorrentFreak en mai dernier : Hastings n'hésite d'ailleurs pas à déclarer que le trafic BitTorrent du Canada a baissé de 50% depuis l'arrivée de Netflix dans le pays il y a 3 ans.

La démarche du service semble donc pertinente, mais Netflix est susceptible de se heurter, selon les pays, à une chronologie des médias restrictive l'empêchant de profiter de la popularité d'une série, ou à des contrats d'exclusivité déjà en place : au Pays-Bas, RTL et HBO bataillent déjà fermement sur le marché de la VOD et de la SVOD. Et puis, paradoxalement, Netflix est depuis peu lui aussi victime du piratage, puisque le service produit désormais ses propres séries : la saison 4 d'Arrested Development et les premières saisons d'Orange is the new black et House of Cards, trois programmes initialement proposés uniquement sur Netflix, se partagent activement via BitTorrent ces derniers mois.
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