Dévoilé à l'occasion du MWC 2012 et pris en main par la rédaction depuis le mercredi 13 juin, le Nokia 808 se détache du paysage des photophones grâce à son capteur de 41 mégapixels ! Est-ce que cette seule caractéristique massue, et la façon dont elle est mise en œuvre avec la technologie PureView, font de ce smartphone un véritable appareil photo ? Nous avons passé quelques jours avec le Nokia 808 pour tenter de répondre à cette question dans ce test.
Le Nokia 808 PureView et son imposant bloc optique
Notez que nous avons axé cet article uniquement sur la couche photo du Nokia 808 PureView. Mais comme c'est un smartphone et puisque nous ne reviendrons pas sur ses aptitudes d'objet communicant, nous vous livrons ici un condensé de ses caractéristiques techniques liées à la mobilité. Cette première technologie PureView, sur un smartphone Symbian, sera en tout état de cause portée sur la famille des Lumia sous Windows Phone 8, ultérieurement.
Nokia 808 PureView
Caractéristiques principales
Système d'exploitation
Symbian Belle
Processeur
ARM 11 simple coeur @ 1,3 GHz
Mémoire / Stockage
512 Mo SDRAM / 16 Go interne (extension micro SD 32 Go max)
Technologie d'écran et définition
AMOLED ClearBlack 4.0" 640 x 360 pixels
Réseaux mobiles
GPRS / EDGE / WCDMA / HSDPA / HSUPA
Autre sans fil
Wi-Fi b/g/n, Bluetooth 3.0, NFC
GPS
Oui, GPS et A-GPS
Multimédia
Radio FM RDS, certif. DLNA, Dolby Digital Plus
Batterie
1 400 mAh
Autonomie annoncée
11 h en 2G), 6,5 h en 3G, 465 h en veille.
Dimensions
123,9 x 60,2 x 13,9 mm
Poids
172 g (avec batterie)
Question photo, le Nokia 808 PureView est généreusement doté :
capteur 1/1,2'' de 41 MPix (7728 x 5368 pixels) ;
focale réelle de 8,02 mm, équivalant 28 mm (ratio 4:3) en 24 x 36 mm ;
optique Carl Zeiss, ouverture f:2,4 ;
obturateur mécanique avec filtre ND ;
flash Xénon ;
vidéo en 1080p 30 im/s, en H.264 jusqu'à 25 Mbps.
Présentation de la technologie[/anchor]
Le Nokia 808 PureView embarque un capteur de 41 MPix de type 1/1,2''. Nokia ne donne pas d'information sur ses dimensions, mais nous pouvons déduire d'après la taille des photosites (1,4 micron) et la résolution totale de 7 728 x 5 368 que le composant mesure environ 10,8 x 7,5 mm. Il est donc plus petit que le format CX de l'hybride Nikon 1 (type 1'', soit 13,2 x 8,8 mm), mais nettement plus grand que la totalité des compacts du marché, y compris les plus « experts » basés sur des capteurs de 1/1,7'' (environ 7,4 x 5,5 mm) ou 1/1,63'' (environ 8 x 5,5 mm).
La taille du capteur de 1/1,2'' par rapport aux autres capteurs courants du marché
Le capteur, qu'on imagine être un CMOS (Nokia ne précise pas ce point non plus), conserve ainsi une densité de pixels raisonnable, de 50,6 MPix / cm², tout du moins en comparaison à d'autres compacts du marché. Aussi dense qu'un compact de 14 MPix doté d'un capteur 1/2,3'', nettement moins chargé qu'un Sony HX20V par exemple qui, avec 18,9 MPix effectifs sur un capteur de 1/2,3',' atteint une densité de 67,3 MPix / cm² ! Notez que les 41 MPix du capteur débordent du cercle d'image de la lentille : il ne reste donc « que » 38 Mpix au format 4:3 et 34 MPix au format 16:9. Soit au maximum la bagatelle de 7 152 x 5 368 pixels... Le capteur est plus large que le format 4:3, mais moins que le 3:2... un format inhabituel en somme.
Schéma fourni par Nokia montrant la façon dont est exploité le capteur, en fonction du ratio d'image choisie
L'idée de Nokia, c'est d'utiliser cette profusion de pixels pour remplir deux objectifs différents : la réduction de bruit numérique dans l'image et/ou la possibilité de zoomer dans ses images. En effet, lorsque l'utilisateur décide de devenir plus raisonnable sur la résolution, passant au choix à 8 MPix, 5 MPix ou 3 MPix en sélectionnant le mode PureView, il bénéficie de nouvelles aptitudes.
La première, c'est l'apparition d'un zoom, ni optique, ni numérique, mais par recadrage. Le facteur de zoom varie entre 2 X et 4 X selon la résolution choisie : plus on veut conserver de détails (8 Mpix) et moins le recadrage, donc le zoom, sera ample. L'avantage par rapport à un zoom numérique, c'est que le Nokia 808 n'effectue aucune interpolation de pixel : il n'y a donc pas de dégradation entre l'image zoomée et celle prise sans zoom. Le facteur maximum de 4 X en 3 MPix correspond exactement à ce que livrent les 38 MPix vus en taille réelle.
A gauche une photo en 38 MPix, résolution à laquelle le zoom est désactivé. A droite, la même photo prise en 3 MPix avec le zoom au maximum (4X)
Ici, les extraits en taille réelle des deux images précédentes : c'est parfaitement superposable
À quoi ça rime me direz-vous ? Autant recadrer directement sur son image de 38 MPix. Non ! Car outre le bénéfice évident à la prise de vue pour le cadrage, cette technique sert aussi en vidéo. Idem, le facteur de zoom varie selon la résolution : 4 X en 1080p, 6 X en 720p et 12 X en 360p ! L'avantage, c'est que ce zoom est parfaitement silencieux. Par ailleurs, le fait de n'utiliser que le centre de l'optique donne en théorie de meilleurs résultats (piqué, distorsion, aberrations...). Et la problématique de la perte de luminosité dans les hautes focales sur un zoom optique n'a pas lieu ici, l'ouverture restant inchangée à f:2,4.
Ensuite, l'autre facette de la technologie PureView, c'est le suréchantillonnage. Quand le zoom n'est pas utilisé, le smartphone effectue un suréchantillonnage des pixels actifs (ceux qui composent l'image finale) pour affiner son traitement d'image, et notamment pour réduire le bruit numérique dans les hautes sensibilités. C'est-à-dire qu'il va utiliser plusieurs pixels du capteur (5, 8 ou 14 selon la résolution choisie) pour n'en faire qu'un, de meilleure qualité. L'analyse des pixels échantillons permet d'identifier plus facilement ce qui appartient au domaine du bruit numérique et ainsi de nettoyer les images plus efficacement. En théorie, c'est en optant pour la résolution de 3 MPix que le suréchantillonnage est le plus élevé, et donc que l'image est la plus propre.
Correspondance entre suréchantillonnage et zoom
Ces deux techniques, de zoom par recadrage et d'optimisation du traitement d'image par suréchantillonnage, existent déjà. On trouve la première sur certains compacts Panasonic (fonction iZoom) ou encore sur certains reflex Sony SLT, tandis que la seconde s'est démocratisée à tous les appareils qui réduisent leur résolution pour montrer plus haut en ISO. C'est en revanche la première fois qu'elles sont imbriquées sur un même appareil, et à plus forte raison un smartphone !
Prise en main du Nokia 808[/anchor]
La prise en main du Nokia 808 PureView est bonne... pour un photophone. Gabarit et poids collent aux dimensions d'un compact standard, même si l'excentrement du bloc optique perturbe la pose des doigts. Nous apprécions le toucher du matériau plastique légèrement agrippant ainsi que les deux commandes physiques en présence : un vrai déclencheur avec une mi-course et le bouton à bascule pour le zoom. Toutefois, la finesse du Nokia 808 (pour un compact...) rend la zone d'appui trop réduite pour que les deux pouces assurent un bon maintien. Et ce n'est pas la pseudo barre de grip (pas grippée du tout) à droite qui va aider. En clair, le téléphone peut facilement glisser par le bas et se retrouver à vos pieds, dans un état variable selon la surface d'atterrissage, la hauteur de la chute et votre chance...
Les deux commandes latérales, le Nokia 808 vu de côté (sa tranche glissante) puis comparé à un iPhone 4
Nokia nous a fait parvenir un petit accessoire fort pratique, une pince avec pas de vis pour fixer le 808 PureView (et la plupart des smartphones en théorie) à un trépied. Dommage que nous ne l'ayons pas eu plus tôt, ça nous aurait facilité nos captures de la scène de test...
Une petite pince, avec du grip sur chaque patte, et une fixation trépied à une des extrêmités : c'est bien vu !
Avertissement donné, les points importants sur un photophone restent avant tout l'écran et l'interface. Et dans ces deux domaines, le Nokia 808 donne globalement satisfaction. Certes, la résolution en 640 x 360 pixels se montre beaucoup trop juste, surtout quand on désire zoomer allègrement dans ses images de 38 MPix que l'on scrute nez collé à l'écran. Mais la dalle AMOLED de 4 pouces reste bien visible dans la plupart des situations.
Côté interface, Nokia a trouvé un équilibre plaisant entre accessibilité et précision. Quelques raccourcis sont disposés de part et d'autre de l'affichage (flash, correction d'exposition, balance des blancs, ISO et filtre ND), tandis qu'une icône centrale renvoie au menu et indique au passage la résolution actuelle. Ce menu s'ouvre sur la sélection de modes : automatique, scènes et créatif. Seul ce dernier mode débloque les réglages de l'appareil, que voici énumérés dans ce diaporama :
<center>L'écran de visée par défaut, avec ses raccourcis</center>" alt="
<center>Activation ou non du flash, avec un pré-éclair anti yeux-rouges </center>" alt="
<center>La correction d'exposition sur + ou - 4 EV</center>" alt="
<center>Le réglage de la balance des blancs (que des pré-réglages, pas de mode personnalisable)</center>" alt="
<center>La sensibilité ISO, qui grimpe à 1 600 ISO au maximum</center>" alt="
<center>La gestion du filtre ND (gris neutre) : un vrai filtre qui vient glisser devant la lentille quand on l'active !</center>" alt="
<center>Un appui long sur l'écran et le mode de mise au point s'affiche : pratique !</center>" alt="
<center>On règle le capteur sur résolution maximale...</center>" alt="
<center>... ou sur PureVieW : le choix des résolutions apparaît alors</center>" alt="
<center>Le menu se poursuit avec le ratio d'image (pas de 3:2) et la qualité de la compression Jpeg</center>" alt="
<center>Arrivent ensuite les modes colorimétriques (dont noir et blanc ou sépia) et modes de prise de vue spéciaux qui sont...</center>" alt="
<center>... le bracketing,</center>" alt="
<center>l'intervallomètre,</center>" alt="
<center>et le retardateur.</center>" alt="
<center>Le menu se termine par trois réglages indépendants de saturation, contraste et netteté...</center>" alt="
<center>... ainsi qu'un sous menu plus générique de réglage de l'appareil. Bon point : la présence d'une lampe d'assistance de l'AF, désactivable au besoin.</center>" alt="
<center>Il est bien sûr possible de placer le Nokia 808 en mode scènes</center>" alt="
<center>Et d'éditer les photos prises dans la section de visualisation des images.</center>" alt="
<center>Et pour zoomer, outre la manette physique, il est également possible de faire glisser son doigt sur l'écran, vers le haut pour zoomer, vers le bas pour dézoomer.</center>" alt="
Le Nokia 808 PureView sur le terrain[/anchor]Le Nokia 808 PureView se montre rapide pour un smartphone, mais ne rivalise pas avec un bon compact récent. Du moins pas en termes d'autofocus. À moins que nous options pour l'hyperfocale ou l'infini, il nous faut prendre en compte le délai de mise au point, qui peut facilement approcher la seconde. Et c'est encore plus délicat en macro, où le Nokia 808 pédale bien souvent dans la semoule pour trouver son sujet, avec de surcroit une distance assez élevée de 15 cm minimum. Notez que le temps entre deux déclenchements s'allonge considérablement si on photographie en 38 MPix : l'appareil met alors 3,3 s au lieu de 1,05 s ! Il faut dire que les images pèsent entre 10 et 15 Mo... La prestation qui sauve le Nokia 808, c'est la latence au déclenchement ne dépassant jamais 0,1 s.
Quid de la qualité d'image ? D'abord, il faut reconnaître que la quantité de détails qui peut être capturée est effectivement phénoménale en 38 MPix ! Et de 50 à 400 ISO, les images révèlent une propreté hallucinante. Voilà ce que donne notre scène de test à 50 ISO :
La scène à 38 MPix, 50 ISO, 28 mm
Les extraits en taille réelle : c'est impressionnant !
Extrait 1 à 100, 200 puis 400 ISO
Extrait 1 à 100, 200 puis 400 ISO
A partir de 800 ISO, les contours commencent à cisailler, les textures à moutonner, les couleurs à blêmir. Du bruit chromatique fait son entrée, mais le Nokia 808 reste bien au-dessus de nombre de compacts que nous avons pu tester. Il faut aller chercher dans du Fujifilm X10 ou carrément des hybrides pour retrouver des traitements plus propres. Et encore... Enfin à 1600 ISO, le Nokia 808 accuse davantage le coup, souffrant de l'apparition d'un voile rougeâtre de bruit numérique et d'une accentuation marquée du cisaillement. Mais tellement de détails demeurent encore... Le PureView reste largement au-dessus de ce que produisent les smartphones, quand ils montent à 1600 ISO. Comparé à un compact, ce traitement conservateur permettra d'obtenir des clichés plus détaillés moyennant un post traitement conséquent, mais sorties d'appareil, les images des compacts seront plus prêtes à l'emploi.
Extrait 1 à 800 puis 1 600 ISO
Extrait 2 à 800 puis 1 600 ISO
Les quatre résolutions d'image
Avec le suréchantillonnage PureView activé ? La différence de résolution est telle qu'on obtient le même résultat en ramenant une photo de 38 MPix à 8, 5 ou 3 MPix. Là où les choses changent, c'est effectivement quand nous photographions en 5 MPix par exemple, à 1 600 ISO avec le zoom à fond puis sans le zoom (en se rapprochant pour cadrer pareil). Là, le suréchantillonnage apporte une qualité de traitement manifeste ! Ceci étant valable en 8 et en 3 MPix, bien sûr, avec des écarts encore plus considérables dans cette dernière résolution.
Sur la première image, un extrait d'une photo 38 MPix ramenée à 8 MPix en 1600 ISO, juste à côté, la même photo capturée directement en 8 MPix avec suréchantillonnage : seul un peu de bruit chromatique disparaît.
En 8 MPix
La scène en 8 MPix, 1600 ISO, 28 mm
A gauche un premier extrait taille réelle de la scène en utilisant le zoom (sans suréchantillonnage), à droite sans utiliser le zoom (avec suréchantillonnage)
A gauche un deuxième extrait taille réelle de la scène en utilisant le zoom (sans suréchantillonnage), à droite sans utiliser le zoom (avec suréchantillonnage)
En 5 MPix
La scène en 5 MPix, 1600 ISO, 28 mm
A gauche un premier extrait taille réelle de la scène en utilisant le zoom (sans suréchantillonnage), à droite sans utiliser le zoom (avec suréchantillonnage)
A gauche un deuxième extrait taille réelle de la scène en utilisant le zoom (sans suréchantillonnage), à droite sans utiliser le zoom (avec suréchantillonnage)
En 3 MPix
La scène en 3 MPix, 1600 ISO, 28 mm
A gauche un premier extrait taille réelle de la scène en utilisant le zoom (sans suréchantillonnage), à droite sans utiliser le zoom (avec suréchantillonnage)
A gauche un deuxième extrait taille réelle de la scène en utilisant le zoom (sans suréchantillonnage), à droite sans utiliser le zoom (avec suréchantillonnage)
Que dire de l'optique ? La lentille en plastique, qui serait aussi piquée dans l'absolu qu'un 50 mm f:2 sur un 24 x 36 mm d'après Zeiss, ne s'en sort pas trop mal compte tenu de la quantité de pixels qu'elle doit inonder de lumière. Mais Zeiss précise tout de même que l'image est meilleure avec un objectif en verre de grande taille, parce que les informations ne sont pas compressées sur une aussi petite surface de capteur comme celle d'un smartphone. Ouf, nous avons eu peur !
Et clairement, la netteté n'est pas celle d'un appareil type hybride ou reflex. Les images affichent une certaine douceur, qui s'accentue sur les bords ou de la distorsion est par ailleurs présente quand on utilise tout le capteur. Lorsqu'on passe le Nokia 808 en mode PureView et qu'on zoome, l'appareil n'utilise que le centre de l'optique : la distorsion se voit ainsi corrigée, d'autant plus qu'on zoome. Et le vignettage diminue. Mais nous n'avons pas observé de variation de piqué, puisqu'en perdant le suréchantillonnage, la qualité des images se dégrade de toute façon.
De gauche à droite, quatre photos cadrées pareil, une sans zoom puis les autres avec grossissements X2, X3 et X4. On note bien la modification de distorsion
Le bon point, c'est qu'avec une focale réelle de 8,02 mm (plus longue que la moyenne) sur un capteur de 1/1,2'' (plus grand que la moyenne), on peut taquiner un peu du bokeh, en se plaçant près de son premier sujet, voire en réglant la mise au point en macro. C'était jusqu'ici impensable sur un smartphone, et même toujours difficile sur de nombreux compacts.
Photo prise avec la mise au point macro
Le mauvais point, c'est que la focale équivalente de 28 mm n'est pas des plus polyvalentes. Il faudra zoomer pour faire un portrait non déformé par exemple...
A gauche un auto-portrait sans zoom qui déforme, à droite le même avec zoom où les proportions sont mieux respectées
Quoi d'autre ?
Félicitons la balance des blancs plutôt fiable et le flash relativement puissant pour un smartphone. Simplement si vous voulez déboucher un sujet à contre-jour, vérifiez bien que le filtre ND n'est pas enclenché parce que dans ce cas, le flash ne suffira pas. Ce filtre ND est au passage une bonne idée de Nokia pour faire face à l'ouverture constante de f:2,4, trop lumineuse en plein jour.
Côté négatif, nous reprochons au Nokia 808 sa mauvaise mesure de la lumière, qui sous-expose les scènes contrastées et surexpose celles homogènes. Sans parler d'un fâcheux bug du 808 PureView qui sort régulièrement des photos toutes noires, en poussant inconsidérément sa vitesse d'obturation...
Le bug de l'image noire, qui s'est produit au moins une fois par jour pendant les six jours de prise en main
Notez par ailleurs que la dynamique se montre faiblarde. Avec des photosites de 1,4 micron en même temps... C'est la contrepartie du dispositif, d'autant plus questionnable qu'avec un capteur de type 1/1,2'', une résolution physique de 10 MPix aurait donné les mêmes résultats qu'un Nikon 1. Mais là, on retombe sur une dynamique d'appareil compact standard...
Un rayon de lumière dans un environnement sombre se transforme en balafre brûlée de pixels
Enfin le Nokia 808 souffre de l'absence de stabilisation : quand on est en zoom 3 ou 4X, et qu'on n'a aucune information sur la vitesse d'obturation, on récolte bien souvent du flou.
Et la vidéo ?
Le Nokia 808 PureView filme en 1 920 x 1 080 pixels, à 30 im/s. Il encode ses vidéos en AVC/H.264 au bitrate maximum de 25 Mbps, l'audio en stéréo AAC (128 Kbps @ 48 Hz), et encapsule le tout en MP4. La qualité est excellente ! Et le fait de disposer d'un zoom silencieux de 4, 6 ou 12 X selon la résolution choisie constitue un réel atout. L'autofocus ne se montre pas des plus réactifs, mais on peut le forcer en touchant l'écran à l'endroit désiré. En revanche, les phases de zoom subissent des microcoupures, qui semblent correspondre aux paliers de résolution. Et surtout, malgré la stabilisation électronique activée, l'image tremble énormément. Il faudra donc composer avec ces faiblesses pour réaliser de belles images.
Conclusion[/anchor]
Nous ne jugeons aujourd'hui le Nokia 808 PureView que sur sa prestation photo. Dans ce domaine précis, cet appareil dépoussière sacrément le milieu des smartphones, en allant même titiller l'univers des compacts, et en termes de résolution celui des reflex. Si les deux procédés technologiques mis en œuvre ici existaient déjà, le zoom par recadrage et le suréchantillonnage, c'est bel et bien la première fois qu'ils cohabitent de façon aussi liée, et à fortiori sur un smartphone. Une belle réalisation de Nokia, un brin audacieuse et joliment maîtrisée.
En revanche, si le Nokia 808 PureView explose tout ce qu'il se fait en photo en matière de smartphone, il ne parviendra pas à faire oublier un bon appareil. L'ergonomie satisfaisante pour un produit tactile ultra plat ne confère pas la même prise en main qu'un boîtier doté de commandes physiques. La réactivité, comme l'autofocus, ne sont pas non plus d'ordre à faire hésiter. Et cette technologie PureView, développée pour proposer davantage de souplesse d'utilisation tout en respectant la contrainte des dimensions imposée aux smartphones, ne remplace pas le confort d'un zoom. Surtout si ce dernier est stabilisé, ce qui compense en partie la perte de luminosité dans les longues focales (que le Nokia 808 PureView ne subit certes pas).
Le fait de devoir choisir entre résolution ou zoom ou suréchantillonnage induit une frustration assez pénible, renforcée par le fait qu'il faut passer par le menu pour basculer de l'un à l'autre. Et il faudra se contenter d'une mesure d'exposition capricieuse et d'une dynamique restreinte. Enfin, il manque des fonctionnalités (HDR, panoramique, rafale, indication de vitesse, stabilisation, RAW...) pour damer le pion aux bons compacts du moment. Très bon pour un smartphone, le Nokia 808 PureView ne méritera qu'un assez bon pour un compact... Ce n'est déjà pas si mal !
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