Rachat de Suez par Veolia : pour Suez, c'est non

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
02 septembre 2020 à 12h15
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© Suez
© Suez

Le conseil d'administration du groupe a rejeté l'offre d'achat de la multinationale, au nom de son indépendance. L'histoire ne devrait pas s'arrêter là.

Dimanche, l'annonce de Veolia avait sonné comme un coup de tonnerre. Le groupe souhaite en effet s'emparer de l'essentiel des parts (29,9% sur les 32% possédés) qu'Engie détient chez son concurrent Suez, afin de créer un leader mondial de la transformation écologique. Si Engie a jusqu'à la fin du mois de septembre pour répondre à Veolia, Suez a fait part de sa ferme opposition.

Pour Suez, l'offre de Veolia « génère des préoccupations »

Lundi, le conseil d'administration de Suez, qui s'est réuni en urgence, a annoncé « réitérer à l'unanimité sa totale confiance dans le projet stratégique fortement créateur de valeur de Suez en tant que société indépendante », dénonçant l'offre de Veolia, qui « génère des préoccupations sur l'avenir des activités de traitement et de distribution de l'eau en France et sur l'emploi au regard du montant des synergies espérées ».

Suez désapprouve l'intention et la démarche, jugée « inamicale » après avoir été prévenue seulement quelques heures avant l'annonce de Veolia sur sa volonté de rachat, bien qu'Antoine Frérot, le P-D.G. de Veolia, affirme évidemment le contraire.

Veolia attend la réponse d'Engie

Veolia a l'intention, une fois le rachat des 30% du capital de Suez détenus par Engie (une opération déjà estimée à 2,9 milliards d'euros) bouclé, de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur le reste du capital de son concurrent, pour définitivement fusionner avec lui et créer ce fameux « champion mondial français de la transformation écologique », vanté dimanche. Le coût d'en éventuel rachat de Suez coûterait plus de 10 milliards d'euros, hors dette, à Veolia.

Le groupe Suez semble être désormais seul contre tous. Si l'Autorité de la concurrence devra se prononcer, chez Veolia, on est persuadé de voir l'opération aboutir, et ce dans les 12 à 18 prochains mois. L'État verrait d'un bon œil une consolidation française sur ce secteur des services à l'environnement, de l'énergie et du recyclage, tout comme Engie, dont le conseil d'administration devrait accepter l'offre, non sans la revoir à la hausse, négociations obligent.

Sources : Le Monde, Suez

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Commentaires (3)

Kilg0re
Prions que ça n’arrive pas, cette OPA va créer un géant unique sur plusieurs secteurs d’activité et surtout, d’expérience, partout où Veolia remporte les marchés les prix explosent et la qualité s’amoindrie.<br /> C’est boite est un sclérose.
wackyseb
Véolia c’est le TOP en conseil. On bosse avec eux depuis des années et c’est un plaisir.<br /> Alors que le groupe SUEZ, c’est Oldschool. Cà peux avoir un certain charme mais c’est juste d’un ancien temps. Je préfère largement la performance et l’expertise de Véolia.<br /> De toute façon, pour les 30% d’engie, ils auront pas de choix, çà ne leurs appartient plus
cyrano66
Sur leurs secteurs d’activités c’est à double tranchant.<br /> La concentration et la mutualisation des moyens ont des atouts évident.<br /> Mais ces secteurs dépendent fortement de la commandes publiques et sont soumises aux règles d’appel d’offres.<br /> Et il n’est pas très sain de voir des concurrents disparaître, la dépendance deviendrait trop importante et les collectivités mal armées pour rester des vrais donneur d’ordre face à des géants.<br /> On le voit bien sur le secteur de l’eau ou les dérives de ces dernières années ont amené pas mal de collectivités à cesser les DSP de gestion de distribution d’eau.<br /> Sur l’Energie, notamment renouvelable, ces entreprises sont paradoxalement assez peu présentes en comparaison de leur taille. Leur fusion permettrait peut-être l’émergence d’une activité dédiée plus dynamique.
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