BHP bascule vers les énergies renouvelables pour alimenter ses mines chiliennes

Aymeric Pontier
Spécialiste environnement
24 octobre 2019 à 11h00
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Mine cuivre

BHP, une des plus grandes entreprises minières du monde, vient de signer quatre accords visant à alimenter ses mines de cuivre au Chili avec des énergies renouvelables. Ces contrats, représentant en tout 6 TWh par an, ont été conclus avec Colbun et Enel Generacion.

En juin dernier, le géant minier australien BHP avait annoncé sa volonté de cesser progressivement l'extraction du charbon thermique servant à la production électrique, et ce afin de mieux se concentrer sur l'exploitation des métaux requis pour la transition énergétique. Cette fois, l'entreprise franchit un autre palier en cessant de le consommer sur ses propres sites.

Les actionnaires font pression pour moins de CO2

Les contrats signés concernent l'alimentation électrique des mines Escondia et Spence, gérées par BHP, la première étant la plus grande productrice de cuivre au monde. Actuellement, la société fournit la plupart de l'énergie nécessaire à ses opérations minières avec du charbon.

Elle subit, à ce titre, une pression de plus en plus forte de la part de ses actionnaires, qui veulent la voir réduire au plus vite ses émissions de CO2. La semaine dernière, un cinquième des actionnaires a soutenu une résolution appelant l'entreprise à quitter les groupes de lobbying qui n'œuvrent pas en faveur de l'Accord de Paris et/ou qui soutiennent le charbon comme source d'électricité.

Des EnR plus compétitives que le charbon au Chili

Les accords signés avec Enel Generacion débuteront en 2021 et porteront sur 3 TWh par an pendant 15 ans ; ceux signés avec Colbun (portant aussi sur 3 TWh par an) commenceront en 2022 pour une durée de 10 ans. Simultanément, l'entreprise annule les contrats existants portant sur la consommation de charbon, via une provision de 780 millions de dollars.

Cette décision participe à un mouvement d'ensemble au Chili, où les mines basculent vers les énergies renouvelables (EnR), jugées plus compétitives. Ainsi, selon BHP, le recours aux EnR permettrait de réduire ses coûts de production avec une baisse du prix de l'énergie d'environ 20 %.

BHP va réduire nettement ses émissions internes

À partir de 2022, quand les contrats auront commencé, ce sont trois millions de tonnes de dioxyde de carbone par an qui ne seront plus rejetées dans l'environnement. Sachant, qu'au cours de l'année fiscale 2019, l'entreprise affirme avoir émis 14,7 millions de tonnes de CO2 en tout.

Ceci dit, pas de quoi faire sortir tout de suite BHP du classement des 20 entreprises qui engendrent le plus de gaz à effet de serre dans le monde : le groupe minier australien rejetterait directement et indirectement (en incluant la consommation de ses clients finaux) près de 10 milliards de tonnes d'équivalent CO2 par an selon le Climate Accountability Institute.

Sources : The Guardian, Financial Times
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Commentaires (1)

mcbenny
Et pendant de temps, en Australie, ils passent des pubs TV vantant les bienfaits de cette entreprise, nouveautés technologiques, progrès social, médecine, le bonheur en somme, et terminant par “ah au fait, on représente aussi des emplois”, le message clair étant : laissez-nous polluer et tout dégueulasser (y compris dans les zones habitées - c’est que des aborigènes, de toute façon, vous vous en foutez), c’est pour le bien-être de l’humanité.<br /> J’ai vomi.
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