Facebook détaille sa communauté de joueurs, et drague les développeurs

16 août 2012 à 17h48
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A l'occasion de la Gamescom, Facebook a délivré quelques statistiques concernant l'usage de ses jeux sociaux et autres applications. Une démarche loin d'être anodine pour le réseau social, qui cherche plus que jamais à pousser les développeurs vers l'Open Graph.

235 millions : c'est le nombre d'utilisateurs de Facebook qui s'adonnent, chaque mois, à la pratique du social gaming sur la plateforme. L'an dernier, ce chiffre était de 205 millions en moyenne : la communauté de social gamers a donc augmenté de 8,4% sur le réseau social depuis début 2012.

Facebook comptant aujourd'hui environ 955 millions de comptes, on peut donc en déduire qu'un utilisateur du réseau social sur quatre joue aujourd'hui sur la plateforme. Certes, on peut défalquer du total de comptes les 83 millions de profils jugés « irréguliers », mais parmi eux se trouvent des duplications, c'est-à-dire des comptes secondaires de personnes. Or, on peut considérer que certains utilisateurs possèdent justement plusieurs comptes pour passer outre les barrières d'usage de certaines applications... pour jouer plus. Difficile, de fait, de savoir combien de personnes jouent chaque mois sur Facebook.

Un trafic dynamisé par l'Espace Applications

Lancé en juin aux USA et en juillet en France, l'Espace Applications de Facebook a, de l'aveu du réseau social, démarré sur les chapeaux de roue : en juillet, plus de 150 millions de membres ont utilisé ce nouveau service, « générant 2,4 fois plus d'installations que l'ancien tableau de bord dédié aux applications et aux jeux sur Facebook » explique un communiqué. Par ailleurs, les statistiques montrent que 35% des membres qui téléchargent une application par le biais de cet Espace la réutilisent le lendemain.

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Un succès pour le réseau social, qui ne compte pas s'arrêter là : il a récemment annoncé que la publicité ferait bientôt son entrée sur ses applications mobiles dédiées, et que cette dernière ciblerait... les applications, justement. En pratique, en surfant sur l'app Facebook sur leurs smartphones, les mobinautes verront de la réclame pour les programmes proposés sur l'Espace Applications. Rappelons que ce dernier a la particularité de renvoyer vers des services Web lorsqu'il est consulté depuis un ordinateur de bureau, mais aussi vers l'App Store ou Google Play lorsqu'il est consulté sur un terminal iOS ou Android.

Un appel du pied pour les développeurs

Des informations qui, si elles ont été mises en avant lors d'un événement grand public, apparaissent avant tout comme une invitation pour les développeurs d'applications. On peut, à ce titre, les rapprocher de la réflexion très orientée réalisée par Julien Codorniou lors de la dernière Webgame Conférence.

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A cette occasion, le responsable des partenariats Facebook Gaming en Europe avait mis en avant le succès de certaines applications cross-plateformes, intégrant l'Open Graph 2.0 : grâce à la mise en place de ce système, les app, et notamment les app de jeux, bénéficient des communautés croisées basées sur les applications mobiles et Web. En début de semaine, Facebook a repris l'exemple du jeu SongPop, considéré comme un modèle de réussite : en trois mois d'existence, ce jeu musical, conçu par le Français Mathieu Nouzareth, a conquis 13 millions d'utilisateurs actifs mensuels. L'intégration d'Open Graph et l'usage de ses actions sans friction a généré en juillet 32 millions de clics. Facebook souligne par ailleurs que « Les utilisateurs connectés par Facebook passent 35% plus de temps et dépensent plus d'argent sur le jeu que les utilisateurs non connectés. » De quoi faire rêver n'importe quel développeur en quête d'une communauté d'utilisateurs.

Une couverture large, mais payante pour le joueur... et le développeur

« Sans Facebook, vous perdez beaucoup de visibilité et d'argent » expliquait Julien Codorniou aux développeurs en juin dernier : d'une certaine manière, les chiffres avancés par le réseau social lui donnent raison. Oui, mais... en termes de visibilité, les développeurs devront peut-être passer à la caisse pour se lancer, puisque la mise en avant des applications, par le biais de la version mobile, notamment, sera bien entendue payante, tout comme celle de la version Web.

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Dans tous les cas, l'intérêt pour Facebook est d'ordre financier : parmi les dernières annonces en date, on trouve celle concernant l'arrivée des abonnements aux applications. Un système dont les développeurs semblent cerner l'intérêt en termes de fidélisation des joueurs sociaux sur le long cours, puisqu'un abonné paie, qu'il joue ou non : un modèle qui peut porter ses fruits à l'heure où le micro-paiement perd du terrain. Par ailleurs, il pourrait s'agir également d'un moyen d'exploiter un peu plus les baleines des réseaux sociaux, en particulier si on part du principe qu'un joueur qui paie un abonnement sera plus actif sur le jeu... et que, de fait, il est potentiellement plus apte à entraîner de nouveaux joueurs dans son sillage, Open Graph oblige.

Dans tout ça, Facebook gagne de l'argent aussi bien auprès des développeurs qui paient pour plus de visibilité, qu'auprès des joueurs qui, en utilisant abonnement et micro-transaction, versent 30% de la somme payée au réseau social. Un contexte qui permet de cerner un peu mieux pourquoi le réseau social, en draguant les développeurs d'applications avec sa vaste communauté de joueurs sociaux, espère les rallier à sa cause... tout en entraînant de nouveaux joueurs dans la boucle. Un cercle vertueux pour tout le monde ?

Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques...

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Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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