Test Roccat Syn Pro Air : sobriété, élégance et bon son pour un casque peu polyvalent

Pour compléter son catalogue de casques orientés vers le jeu vidéo, Roccat commercialise le Syn Pro Air. Un modèle qui, comme son nom l’indique, se passe de câble. À moins de 150 euros, il mise surtout sur une certaine recherche côté design et sur la qualité de connexion sans fil pour tirer son épingle du jeu.

Quelques semaines après avoir testé les Cloud Alpha Wireless d’HyperX, Arctis Nova Pro Wireless de SteelSeries et avant le ROG Delta S Wireless d’ASUS, notre plongée dans le monde du casque gaming sans-fil nous emmène sur les terres de Roccat. S’il constitue le haut de gamme de son fabricant, le Syn Pro Air ne peut toutefois pas se comparer aux modèles évoqués précédemment : il n’a pas l’autonomie du premier, la richesse fonctionnelle du second ni la qualité de restitution du troisième. Ne jetons toutefois pas bébé avec l’eau du bain… il a d'autres atouts à faire valoir.

Design agréable, LED originales

À la manière de la plupart des fabricants, Roccat adopte un style tout en sobriété pour le Syn Pro Air… au moins lorsque l’éclairage est coupé, nous y reviendrons. Le casque profite de lignes simples, rien d’agressif et le coloris est uniformément noir. Il est d’ailleurs à noter que Roccat n’offre aucune alternative à cette robe sombre. Hélas, si le design général nous sied parfaitement au premier coup d’œil, on se rend vite compte de certains sacrifices opérés par Roccat.

À gauche, le Syn Pro Air au sortir de la boîte et, à droite, prêt pour la séance photo © Nerces

En effet, malgré un coût relativement élevé, le Syn Pro Air est un modèle que l’on qualifiera de « tout plastique ». Ainsi, même l’arceau central – pièce maîtresse d’un tel produit – est intégralement en plastique quand nombre de concurrents emploient au moins un squelette métallique pour plus de solidité. En l’état, difficile de se prononcer sur la durée de vie du casque de Roccat, mais nous sommes tout de même rassurés sur un point, malgré le plastique, l’arceau central oppose une bonne résistance.

Une résistance qui inspire confiance, mais ne pose cependant pas le moindre problème au moment de placer le casque sur la tête. Mieux, une fois les oreillettes relâchées, la pression exercée assure une certaine stabilité – attention aux grands mouvements de tête – sans être par trop douloureuse. Puisque nous parlons déjà confort, il est bon de signaler qu’une épaisse mousse prend place sous l’arceau central : son contact est agréable. Cette mousse est du même type que celle que l’on retrouve sur les oreillettes.

Ces dernières bénéficient logiquement d’un réglage en hauteur d’une amplitude, classique, de quelques centimètres. Dommage cependant, aucun cran ne permet de « sentir » ce réglage. Roccat a eu la bonne idée de placer des charnières rotatives qui permettent de tourner les oreillettes à 180° pour le rangement ou une pause, casque autour du cou, en pleine partie. Ces charnières sont aussi le gage d’un positionnement du casque en adéquation avec la morphologie de notre visage.

En elles-mêmes, les oreillettes sont de forme assez originale, presque rectangulaire. Nous avons déjà évoqué les mousses, à mémoire de forme, celles-ci sont recouvertes d’un revêtement en tissu. Au dos de chaque oreillette, on trouve un ensemble de LED qui offre un éclairage « alvéolé » comme celui des souris de la marque, la Burst Pro Air notamment. Bien sûr, les oreillettes servent aussi de centrale de connexion et de contrôle.

L'oreillette de gauche centralise les principaux contrôles, mais le volume micro à droite est appréciable © Nerces

Sur l’oreillette de droite, les choses sont simples : un seul potentiomètre qui est là pour régler le volume du micro. Bien vu. Ce micro est monté sur une perche et se fixe sur l’oreillette de gauche. La perche est rabattable vers le haut pour ranger le micro, le son est coupé automatiquement. L’oreillette de gauche dispose d’un port USB-C pour la recharge, d’un bouton de mise sous tension, d’une diode d’état et d’un potentiomètre pour ajuster le volume de sortie.

Bon rendu audio, captation micro efficace

Nous l’avons dit, le Syn Pro Air est un casque sans fil. Il convient d’emblée de regretter deux choses. Premièrement, il est exclusivement wireless, le câble ne sert à rien d’autre qu’à la recharge. Par ailleurs, le sans-fil ne fonctionne qu’en RF 2,4 GHz à l’aide du dongle fourni : le Bluetooth n’est pas au menu. Notons également que la mise en route du casque – environ dix secondes – est longue, mais Roccat compense en partie avec une détection impeccable et la présence d’un petit adaptateur USB-A / USB-C. Reste que la polyvalence du Syn Pro Air est réduite.

Monté sur perche, le micro se démonte aisément : un capuchon vient fermer le trou © Nerces

Avant de passer sur les tests d’écoute à proprement parler, un mot sur le confort, car si nous avons déjà dit que le casque n’exerçait pas trop de pression sur le crâne, il nous faut préciser que son poids relativement important (390 grammes) ne se ressent pas tant que ça à l’usage. Il est équilibré et même sur de longues sessions, ça reste très agréable. De plus, les mousses et le revêtement en tissu permettent de bien respirer, la transpiration n’est pas un problème.

Si, de base, le rendu audio est plus qu’acceptable, on note vite un certain creux dans le bas médium qui se ressent plus nettement sur certaines écoutes musicales. En jeu vidéo – l’objectif premier de ce casque – c’est bien moins perceptible et il est en partie possible de corriger la chose avec l’égalisation dix bandes proposée par Roccat. De l’autre côté du spectre, les aigus peuvent paraître un peu agressifs et, à fort volume, une certaine distorsion se fait sentir.

Nouveau, le logiciel Roccat Neon se montre agréable à utiliser © Nerces

Reste que l’ensemble se montre plutôt cohérent et on profite d’un bon positionnement spatial. Ce dernier est d’ailleurs renforcé par le mode 3D Audio. Déconseillé sur la musique et même les films, car il a tendance à dénaturer le son – un côté métallique se fait sentir – il apporte plus de présence en cours de partie, en particulier sur les jeux d’action. À ce sujet, notons aussi la présence d’une option dite Superman Hearing dans les menus du logiciel Roccat Neon.

Le soft est là pour accompagner l’usager et lui offrir par mal de réglages comme l’égalisation dix bandes. De son côté, le Superman Hearing est assez bluffant en présence d’un FPS : percevoir la provenance d’un son s’en trouve nettement simplifiée. Bien sûr, Roccat Neon offre aussi de quoi modifier l’assignation des commandes et ajuster les LED. Nous sommes par contre un peu déçus de ne rien trouver pour gérer la batterie.

Gestion des commandes et de l'éclairage LED complètent les options de Roccat Neon © Nerces

Heureusement, cette dernière se montre efficace avec une autonomie vérifiée d’environ 25 heures à volume moyen avec LED désactivées et la charge complète se fait en moins de deux heures. Enfin, un mot sur le comportement du micro unidirectionnel. À l’usage, nous le trouvons un peu éloigné de la bouche, mais la captation est efficace et notre voix n’est guère dénaturée par cet éloignement. Les bruits ambiants ne se font pas ressentir et la présence d’une sourdine est un plus, même si un bouton est toujours plus rapide que de relever la perche au moment d’éternuer !

Roccat Syn Pro Air, l'avis de Clubic