Grâce à la pénurie mondiale, Soitec, un des rares acteurs français des semi-conducteurs, pense augmenter son chiffre d’affaires de 45 %

05 décembre 2021 à 14h30
13
© Soitec
© Soitec

La pénurie mondiale de semi-conducteurs profite à Soitec, la société industrielle française qui innove dans le domaine !

Une société française acteur majeur dans la production mondiale de semi-conducteurs ? C’est en tout cas ce qu’ambitionne Soitec. Alors que la pénurie de puces électroniques frappe de nombreux secteurs, notamment l'industrie automobile, l'entreprise basée à Bernin en Isère croule sous les commandes et devrait voir son chiffre d'affaires atteindre les 975 millions de dollars cette année. Mais comment Soitec, au bord du dépôt de bilan il y a 6 ans, a-t-elle pu devenir un fleuron de l’industrie technologique française ?

Une petite Iséroise parmi les géants de la technologie

En 1992, André-Jacques Auberton-Hervé et Jean-Michel Lamure fondent Soitec, dans la région de Grenoble. Ils développent la technologie Smart Cut, qui permet de reporter une fine couche de matériau monocristallin sur un substrat massif. Grâce à ce procédé, l’entreprise peut produire d’importants volumes de plaques de silicium sur isolant, ou SOI pour Silicon on insulator.

Le SOI présente de nombreux avantages par rapport au silicium brut classique : il diminue les pertes d’énergie, donc la consommation, et améliore dans le même temps les performances du composant dans lequel il est utilisé.

Soitec est située tout en bas dans la chaîne de production des semi-conducteurs, puisqu’elle ne produit que les plaques sur lesquelles seront ensuite gravés les composants électroniques. Pourtant, elle se fait peu à peu une place dans le milieu et compte aujourd’hui Apple, Audi, Samsung ou encore Tesla parmi ses clients finaux.

Hé oui, sans le savoir vous utilisez certainement un produit en partie français !

Une période propice

Par rapport à l’exercice 2020/2021, cette année Soitec prévoit une hausse de 45 % de son chiffre d’affaires pour atteindre 975 millions de dollars. En cause, la pénurie de semi-conducteurs qui booste ses ventes, mais aussi un contexte particulièrement favorable.

Alors que le gouvernement français avait déjà montré sa volonté d’investir dans la nanoélectronique en 2019, Emmanuel Macron a annoncé récemment un budget de 6 milliards d’euros pour doubler la production française à l’horizon 2030. De leur côté, l’Union européenne et Intel prévoient d’investir respectivement 42 et 80 milliards d’euros dans le secteur des semi-conducteurs en Europe sur 10 ans. Le but est de devenir rapidement indépendant vis-à-vis de certains pays d'Asie qui dominent le marché comme Taïwan ou la Chine.

Une aubaine pour Soitec, qui prévoit d’implanter son nouveau site industriel en France et d'accélérer dans le même temps son développement dans le secteur de l’automobile.

Source : Le Monde

Clément Segrétain

Rédacteur web et nomade digital, toujours à la recherche de libertés, de coins paradisiaques, mais surtout de Wi-Fi. J’écris aussi bien sur des thématiques voyage, marketing, business ou bien dans le...

Lire d'autres articles

Rédacteur web et nomade digital, toujours à la recherche de libertés, de coins paradisiaques, mais surtout de Wi-Fi. J’écris aussi bien sur des thématiques voyage, marketing, business ou bien dans le domaine du sport. Passionné de technologie et d’écologie, je m’intéresse à la high-tech comme à la low-tech afin de mettre ces outils au service de l’humain et de la planète.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (13)

Francis7
C’est bien, il faut encourager les initiatives françaises.
max6
Multiplier ces entreprises et surtout faire en sorte qu’elles ne soient pas rachetées dès que rentable puis fondu dans le giron des grandes sociétés étrangères. Ce qui arrive bien trop souvent. Faire bénéficier ces entreprises de l’aide de l’état et de l’Europe c’est super, mais j’ai l’impression que dès qu’ils en ont l’occasion leurs fondateurs se dépêchent de revendre au plus offrant avec un maximum de plus-value. Il serait peut-être bon de mettre des barrières, après tout c’est notre argent à tous que nous leur confions pour qu’ils se développent et créent de la valeur ajoutée et de l’indépendance chez nous. Pas pour qu’ils fassent la culbute avec la revente 3 ans plus tard. Subordonner l’aide à un engagement éthique assorti de sanction en cas de non-respect (forte taxation à la revente ou remboursement des aides par les vendeurs et non par l’entreprise par exemple).
Princedemachin
Si les fondateurs revendent leurs entreprises c’est parce qu’ils cherchent des investisseurs pour se développer. Il est là le problème en France : de nombreuses entreprises ou star up se créent, beaucoup d’entre elles innovent d’ailleurs mais dès qu’il s’agit de se transformer en plus grosse entité pour se développer, les ennuis commencent car en France ces entrepreneurs ne trouvent pas d’investisseurs c’est la galère. En France l’épargne c’est de l’assurance vie, du Livret A surtout.<br /> En France on prefere l’épargne sans trop de risque, on a pas la culture du risque justement. Alors ne faudrait il pas «&nbsp;flécher&nbsp;» une partie de l’épargne des français vers ces investissements ??
Neophus975
il serait temps de revenir à une production locale ! ce qui se passe en ce moment démontre bien les faiblesses de la globalisation !
Neophus975
exact et je l’ai vécu à mon niveau quand des banques te disent que c’est trop ambitieux ! beaucoup de talents dans ce pays mais peu de risques ce qui fait que presque rien d’innovant ne perdure vraiment, ou alors ils vont ailleurs. Sans oublier la paperasse, la lenteur et les x intermédiaires inutiles.
max6
De ce fait en les revendant à d’autres ils le font par altruisme afin que leur entreprise puisse se développer sans eux. Bien sur sans en tirer aucun bénéfice puisque c’est par altruisme.
Palou
Princedemachin:<br /> Alors ne faudrait il pas « flécher » une partie de l’épargne des français vers ces investissements ??<br /> Il existe les SICAV et les FCP en placements vers des entreprises
cpicchio
On oublie souvent ST (certes Franco Italien) qui est un acteur majeur dépassant largement l’Europe.
Princedemachin
Vous qui donnez des leçons derrière votre écran en critiquant ces personnes qui revendent leur entreprise : je vous suggère de monter votre boîte et faites nous voir comment vous feriez vous. Allez y montrez nous. C’est facile de critiquer surtout en donnant des leçons derrière un écran.<br /> Personnellement je me garderai bien de critiquer ces personnes.
max6
Par contre vous, derrière votre écran, ne vous gênez pas pour critiquer vertement.<br /> Je ne critique pas ces personnes, je dis simplement qu’à partir du moment où ils utilisent l’argent de l’État ou de l’Europe, c’est à dire l’argent de tout un chacun ils devraient avoir à rendre des comptes sur ce qu’ils en font.<br /> Tant qu’ils revendent une entreprise qu’ils sont créés sur leurs fonds propres, ils font ce qu’ils veulent.<br /> Mais s’ils empruntent ils doivent d’abord rembourser les investisseurs avant de se servir avec ce qui reste.<br /> Alors si c’est de l’argent public ils devraient aussi avoir des devoirs, ce me semble la moindre de choses. Le droit de recevoir de l’argent mais pas de devoirs envers ceux qui l’on fournit c’est trop facile.
Andre53
Fabriquer une charte justement pour tout investissement dans une société. L’honneur de certains responsables d’entreprises ainsi que les banques devraient êtres plus responsables.
vVD
Les fonds de pension investissent en actions.<br /> Le système de répartition n’est pas efficace sur ce point. A qui la faute ?<br /> Quand on pantoufle, quand on a le désir d’être rentier, voilà les problématiques franco-française.<br /> Quand l’école va-t-elle apprendre les bases de l’économie ?<br /> L’idée forte est de taxer les dividendes en France… Un dividende n’est pas du pognon qui tombe du ciel ! Ce n’est pas de l’argent facile …
xryl
Tout est pipé dans le monde. En France, en Europe, au USA, en Chine. Toute entreprise qui se «&nbsp;développe&nbsp;» est en concurrence non pas avec les autres entreprises, mais avec les autres politiques et pays. Ainsi, quand un Soitec prend 15 millions de subvention (chiffre au hasard, je n’en sais rien), son concurrent chinois reçoit 30 millions du parti, le concurrent américain en reçoit 50 etc…<br /> Et de toute façon, cet argent ne sert qu’à s’acheter des parts du «&nbsp;gros&nbsp;» gâteau (le marché), jamais il ne revient dans les poches des dirigeants.<br /> En fait, c’est celui qui arrive à se développer le plus vite qui gagne (c’est à dire à récupérer le plus de pépettes rapidement, vu qu’au final, les machines = des pépettes, des ressources = des pépettes, etc).<br /> Bref, au final, je tire mon chapeau à ces 2 personnes qui ont eu le courage de se lancer dans cette course et à en supporter les risques. Et si elles vendent leurs parts à quelqu’un de bien plus riche, ou avec une plus grosse ambition, et bien tant mieux. Au lieu de les critiquer, je pense au contraire qu’il faut les admirer et qu’elles servent d’exemple.<br /> Quand aux emprunts, je pense que vous êtes complètement à côté de la plaque. Un investisseur sera payé sur la vente de ses parts. Donc il a tout intérêt à ce que la société se vende avec une plus value conséquente. L’état récupère des taxes au passage, remboursant, largement, les subventions qu’il aurait données. Si l’emprunt provient des banques, c’est de l’ordre du privé, et ça ne vous concerne pas. Les emprunts financiers sont précisés dans le bilan, tout acheteur l’aura forcément lu et bien étudié.<br /> Quand le françois moyen comprendra qu’une entreprise qui grossit rapporte toujours plus que les subventions qu’elle a utilisé ? Qu’être «&nbsp;anti-capitaliste&nbsp;» n’est qu’une couverture pour cacher sa jalousie ?
max6
Je ne suis pas anti ni pro capitaliste. J’ai toujours considéré que tant qu’on a un toit, à manger en suffisance et qu’on a pas froid l’hiver tout va bien le reste n’est que surplus dont on profite avec plaisir mais que ce n’est en aucun cas nécessaire. Cette manière de voir ne concerne que moi mais il en résulte que je n’ai aucune jalousie ou aigreur. Si des personnes sont plus riches c’est qu’elles ont fait ce qu’il faut pour et tant que c’est en toute légalité tant mieux pour eux. Si c’est cela qui les rend heureux c’est bien mais ce n’est pas mon cas, chacun ses plaisirs.<br /> Bien sur que les entreprise payent des taxes à l’état, mais c’est le cas de toutes les entreprises subventionnées ou pas . Ce que je considère c’est que les entreprises subventionnées devraient avoir des devoir envers l’état (et de ce fait les citoyens )qui leur a donné cet argent comme celles qui ont fait des emprunts aux banques et qui doivent rembourser.
xryl
Si tu dois rembourser une subvention, alors ça ne s’appelle plus une subvention, mais un prêt. Et les banques sont en général bien moins chères que l’État pour ça.<br /> Après, tu peux le voir différemment, pour chaque euro reçu par un acteur économique (entreprise ou particulier), il y a au moins un euro prélevé sur un autre. Donc lorsqu’une entreprise reçoit une subvention de X, elle a coûté X*y à la communauté (avec y de 1 à 3 suivant le rendement de la collecte de la taxe). Une entreprise qui réussit va payer ses salariés, ses taxes, ses charges.<br /> En France, le montant prélevé est assez hallucinant (entre 50 et 70%), ce qui veut dire que lorsque une entreprise paye ses charges, elle «&nbsp;rembourse&nbsp;» les X*y que l’État lui aurait donné en extrêmement rapidement. De plus, toute subvention est limitée à la moitié des fonds propres de l’entreprise (en France, en tout cas). Donc avant même d’avoir été reçue, elle a déjà été payée (vu que pour accumuler ces fonds propres, il a bien fallu passer par la taxe).<br /> Au final, une subvention, c’est n’est qu’un allègement de charges temporaire, limité en montant et en durée, et inéquitable (puisque toutes les entreprises n’y ont pas droit). C’est un outil politique utilisé pour booster une entreprise dans un marché, évidemment que ça ne marcherait pas si toutes les entreprises du même marché y avait droit.
Avi84
«&nbsp;Si tu dois rembourser une subvention, alors ça ne s’appelle plus une subvention, mais un prêt.&nbsp;»<br /> Sauf que, si tu ne vends pas l’entreprise à une société étrangère, tu garde la subvention.<br /> Cela s’appelle une subvention sous condition !!!<br /> «&nbsp;Donc lorsqu’une entreprise reçoit une subvention de X, elle a coûté X*y à la communauté (avec y de 1 à 3 suivant le rendement de la collecte de la taxe). Une entreprise qui réussit va payer ses salariés, ses taxes, ses charges.&nbsp;»<br /> Sauf qu’un entreprise, non subventionné, aussi.<br /> Une subvention est une aide de l’état à une société française pour qu’elle se développe, pas pour qu’elle puisse se revendre plus chère.<br /> C’est l’argent des contribuables, on ne peut pas en disposer comme on veut, pour en faire ce que l’on veut !!!<br /> Une aide de l’état, devrait être soumise à une clause de non vente (à l’étranger), pendant 10 ans.
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet