Grâce à la pénurie mondiale, Soitec, un des rares acteurs français des semi-conducteurs, pense augmenter son chiffre d’affaires de 45 %

Clément Segrétain
Publié le 05 décembre 2021 à 14h30
© Soitec
© Soitec

La pénurie mondiale de semi-conducteurs profite à Soitec, la société industrielle française qui innove dans le domaine !

Une société française acteur majeur dans la production mondiale de semi-conducteurs ? C’est en tout cas ce qu’ambitionne Soitec. Alors que la pénurie de puces électroniques frappe de nombreux secteurs, notamment l'industrie automobile, l'entreprise basée à Bernin en Isère croule sous les commandes et devrait voir son chiffre d'affaires atteindre les 975 millions de dollars cette année. Mais comment Soitec, au bord du dépôt de bilan il y a 6 ans, a-t-elle pu devenir un fleuron de l’industrie technologique française ?

Une petite Iséroise parmi les géants de la technologie

En 1992, André-Jacques Auberton-Hervé et Jean-Michel Lamure fondent Soitec, dans la région de Grenoble. Ils développent la technologie Smart Cut, qui permet de reporter une fine couche de matériau monocristallin sur un substrat massif. Grâce à ce procédé, l’entreprise peut produire d’importants volumes de plaques de silicium sur isolant, ou SOI pour Silicon on insulator.

Le SOI présente de nombreux avantages par rapport au silicium brut classique : il diminue les pertes d’énergie, donc la consommation, et améliore dans le même temps les performances du composant dans lequel il est utilisé.

Soitec est située tout en bas dans la chaîne de production des semi-conducteurs, puisqu’elle ne produit que les plaques sur lesquelles seront ensuite gravés les composants électroniques. Pourtant, elle se fait peu à peu une place dans le milieu et compte aujourd’hui Apple, Audi, Samsung ou encore Tesla parmi ses clients finaux.

Hé oui, sans le savoir vous utilisez certainement un produit en partie français !

Une période propice

Par rapport à l’exercice 2020/2021, cette année Soitec prévoit une hausse de 45 % de son chiffre d’affaires pour atteindre 975 millions de dollars. En cause, la pénurie de semi-conducteurs qui booste ses ventes, mais aussi un contexte particulièrement favorable.

Alors que le gouvernement français avait déjà montré sa volonté d’investir dans la nanoélectronique en 2019, Emmanuel Macron a annoncé récemment un budget de 6 milliards d’euros pour doubler la production française à l’horizon 2030. De leur côté, l’Union européenne et Intel prévoient d’investir respectivement 42 et 80 milliards d’euros dans le secteur des semi-conducteurs en Europe sur 10 ans. Le but est de devenir rapidement indépendant vis-à-vis de certains pays d'Asie qui dominent le marché comme Taïwan ou la Chine.

Une aubaine pour Soitec, qui prévoit d’implanter son nouveau site industriel en France et d'accélérer dans le même temps son développement dans le secteur de l’automobile.

Source : Le Monde

Clément Segrétain
Par Clément Segrétain

Rédacteur web et nomade digital, toujours à la recherche de libertés, de coins paradisiaques, mais surtout de Wi-Fi. J’écris aussi bien sur des thématiques voyage, marketing, business ou bien dans le domaine du sport. Passionné de technologie et d’écologie, je m’intéresse à la high-tech comme à la low-tech afin de mettre ces outils au service de l’humain et de la planète.

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Francis7

C’est bien, il faut encourager les initiatives françaises.

max6

Multiplier ces entreprises et surtout faire en sorte qu’elles ne soient pas rachetées dès que rentable puis fondu dans le giron des grandes sociétés étrangères. Ce qui arrive bien trop souvent. Faire bénéficier ces entreprises de l’aide de l’état et de l’Europe c’est super, mais j’ai l’impression que dès qu’ils en ont l’occasion leurs fondateurs se dépêchent de revendre au plus offrant avec un maximum de plus-value. Il serait peut-être bon de mettre des barrières, après tout c’est notre argent à tous que nous leur confions pour qu’ils se développent et créent de la valeur ajoutée et de l’indépendance chez nous. Pas pour qu’ils fassent la culbute avec la revente 3 ans plus tard. Subordonner l’aide à un engagement éthique assorti de sanction en cas de non-respect (forte taxation à la revente ou remboursement des aides par les vendeurs et non par l’entreprise par exemple).

Princedemachin

Si les fondateurs revendent leurs entreprises c’est parce qu’ils cherchent des investisseurs pour se développer. Il est là le problème en France : de nombreuses entreprises ou star up se créent, beaucoup d’entre elles innovent d’ailleurs mais dès qu’il s’agit de se transformer en plus grosse entité pour se développer, les ennuis commencent car en France ces entrepreneurs ne trouvent pas d’investisseurs c’est la galère. En France l’épargne c’est de l’assurance vie, du Livret A surtout.
En France on prefere l’épargne sans trop de risque, on a pas la culture du risque justement. Alors ne faudrait il pas « flécher » une partie de l’épargne des français vers ces investissements ??

Neophus975

il serait temps de revenir à une production locale ! ce qui se passe en ce moment démontre bien les faiblesses de la globalisation !

Neophus975

exact et je l’ai vécu à mon niveau quand des banques te disent que c’est trop ambitieux ! beaucoup de talents dans ce pays mais peu de risques ce qui fait que presque rien d’innovant ne perdure vraiment, ou alors ils vont ailleurs. Sans oublier la paperasse, la lenteur et les x intermédiaires inutiles.

max6

De ce fait en les revendant à d’autres ils le font par altruisme afin que leur entreprise puisse se développer sans eux. Bien sur sans en tirer aucun bénéfice puisque c’est par altruisme.

Palou

Il existe les SICAV et les FCP en placements vers des entreprises

cpicchio

On oublie souvent ST (certes Franco Italien) qui est un acteur majeur dépassant largement l’Europe.

Princedemachin

Vous qui donnez des leçons derrière votre écran en critiquant ces personnes qui revendent leur entreprise : je vous suggère de monter votre boîte et faites nous voir comment vous feriez vous. Allez y montrez nous. C’est facile de critiquer surtout en donnant des leçons derrière un écran.
Personnellement je me garderai bien de critiquer ces personnes.

max6

Par contre vous, derrière votre écran, ne vous gênez pas pour critiquer vertement.

Je ne critique pas ces personnes, je dis simplement qu’à partir du moment où ils utilisent l’argent de l’État ou de l’Europe, c’est à dire l’argent de tout un chacun ils devraient avoir à rendre des comptes sur ce qu’ils en font.

Tant qu’ils revendent une entreprise qu’ils sont créés sur leurs fonds propres, ils font ce qu’ils veulent.

Mais s’ils empruntent ils doivent d’abord rembourser les investisseurs avant de se servir avec ce qui reste.

Alors si c’est de l’argent public ils devraient aussi avoir des devoirs, ce me semble la moindre de choses. Le droit de recevoir de l’argent mais pas de devoirs envers ceux qui l’on fournit c’est trop facile.