Samsung pourrait faire un gros coup avec de multiples rachats dans les semi-conducteurs

02 décembre 2021 à 17h40
8
© UDN
© UDN

Fin novembre, Samsung a officialisé la construction d’une nouvelle usine de semi-conducteurs aux États-Unis, plus précisément au Texas. Montant de l’opération : 17 milliards de dollars.

Mais l’entreprise coréenne aurait encore un peu d’argent de côté : la bagatelle de 34 milliards de dollars pour certains, carrément 100 milliards pour d’autres, qui pourrait lui servir à acquérir des entreprises, notamment européennes.

Samsung vs TSMC

Sur le secteur des semi-conducteurs, il y a actuellement deux sociétés qui maîtrisent les processus de fabrication de pointe (5 nm et 4 nm) : le Taïwanais TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) et Samsung Foundry. Le premier compte des clients emblématiques comme Apple, AMD, désormais Intel et prochainement les RTX 4000 de NVIDIA en 5 nm (les actuelles RTX 3000 sont fabriquées par Samsung en 8 nm ; en revanche le GPU A100 l’est en 7 nm par TSMC).

Comme vous le constaterez dans les tableaux ci-dessous, l’avance de TSMC sur Samsung est incontestable. Bon, à la décharge de Samsung, la firme coréenne n’est pas qu’une fonderie de semi-conducteurs, contrairement à TSMC.

TSMCSamsung © The Information Network
© The Information Network
© The Information Network

Cependant, la construction de la nouvelle usine aux États-Unis en témoigne, Samsung Foundry n’a pas l’intention de baisser les bras face à son rival. Dotant plus que les nœuds 3 nm et 2 nm qui se profilent à l’horizon marqueront un cap avec l’abandon des transistors FinFET au profit d’autres technologies, encore plus complexes (GAA, gate-all-around).

Une enveloppe de dizaines milliards de dollars pour faire quelques acquisitions

Selon un rapport publié par Business Korea, Samsung disposerait d'environ 34 milliards de dollars pour réaliser des acquisitions. Dans son viseur, des clients et partenaires de TSMC, dont plusieurs sont européens : NXP Semiconductor, une entreprise néerlandaise spécialisée dans les semi-conducteurs automobiles, le groupe allemand Infineon Technologies, la société franco-italienne ST Microelectronics, la branche microcontrôleurs de l’Américain Texas Instruments ainsi que le Japonais Renaissance Electronics.

Toutes ces sociétés jouissent d’une forte renommée dans leur domaine et toutes ne seraient certainement pas enclines à rejoindre le giron de Samsung. Cependant, si Business Korea évoque un budget de 34 milliards pour les convaincre, l’United Daily News (UDN) mentionne carrément 100 milliards de dollars. Une somme potentiellement plus persuasive…

Pour Samsung, ces acquisitions seraient à la fois l’occasion de se renforcer et de priver TSMC de certains de ses partenaires. Notez quand même que les ambitions de la firme coréenne pourraient se heurter à celles de l’Union européenne : en avril, Reuters rapportait que l’UE souhaitait créer une alliance regroupant STMicroelectronics, NXP, Infineon et ASML afin de réduire la dépendance du Vieux Continent à l'égard des fabricants de puces étrangers. Bref, affaire à suivre.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (8)

norwy
Et tout ces rachats stratégiques se feraient sans objection de la part de l’Europe ?<br /> Samsung rêve debout !
Bilbo
On voit bien que les 6Mds consacrés aux semiconducteurs dans l’enveloppe Macron, sont ridicules et pas du tout à la hauteur des enjeux. Du saupoudrage électoral qui ne débouchera sur rien alors que de l’autre côté de l’atlantique on a compris depuis longtemps l’intérêt stratégique d’une filière semi …
Bilbo
Pas évident que l’UE puisse faire quoi que ce soit: autant elle peut agir sur une situation de monopole sur un OS ou faire normaliser le connecteur de charge des smartphones, autant il me paraît difficile de soumettre une puce embarquée et diffusée sous de multiples formes à une quelconque entrave administrative.
Guillaume1972
Et combien représente la part des semi conducteurs aux États-Unis par rapport à celle d’Asie? Assez ridicule je pense. L’avenir des semi conducteurs se trouve clairement en Asie. Juste un exemple , qui peut me citer un constructeur de smartphones américain produits aux États-Unis, même chose pour les télés ? Et que dire des équipements 5G? Si l’on change de domaines, qui règne en maître sur les précurseurs (la base) de la plupart des médicaments ? Tout ça pour affirmer que les États-Unis, tout comme l’Europe sont largués dans des domaines pourtant stratégiques. Et ce n’est pas Trump (malgré ses mesures, il n’y a qu’à regarder le déficit extérieur des États-Unis envers la Chine avant et après Trump) qui a pu y faire quelque chose.L’Europe, tout comme les États-Unis sont pratiquement condamnés à être de simples consommateurs. Il est loin le temps (en réalité pas tant que ça, mais c’etait néanmoins au siècle dernier) ces deux zones géographiques dominaient sur ces domaines.J’avoue rigoler un peu jaune aussi lorsque je me souviens des discours de certains au début du COVID où ils affirmaient que plus rien ne serait plus comme avant et que tout allait être misé sur la relocalisation (afin de ne plus dépendre autant des marchés extérieurs, et notamment de la Chine, mais plus généralement de l’Asie). Qu’en est il a l’heure actuelle? Il fallait être bien naïf pour y croire.
Bilbo
Tout est une question de volonté politique. En venant installer sa nouvelle salle blanche au Texas, il est clair que Samsung donne un gage de bonne volonté en créant des emplois sur le sol Américain. Mais n’est pas Trump qui veut … personne d’autre avant lui n’avait ainsi parlé aux Asiatiques (et au patronat US), avec un message d’équité dans les échanges doublé d’un avertissement pour les produits vendus aux USA mais fabriqués à l’étranger.<br /> Il y a aussi une grosse différence entre nous et les USA : ils ont des champions (je ne vais pas tous les citer, Texas Instrument, Analog Device, AMD, Intel, IBM, Apple…) alors que nous n’avons ni les fab ni les architectes pour concevoir une puce avancée. Même les Anglais font mieux que nous avec ARM, des processeurs performants diffusés à grande échelle. C’est bien triste d’en être arrivé là, nous devons cette situation aux technocrates euro-mondialistes qui ont théorisé la désindustrialisation dans les années 80: ils sont responsables et coupables.
norwy
Ok pour ton constat juste mais donc c’est foutu et il n’y a plus rien à faire ? C’est plutôt pratique pour se mettre dans le camps des «&nbsp;je l’avais bien dit&nbsp;», mais à la fin il faut quand même décider de la marche à suivre :<br /> Se ré-industrialise (un peu) ?<br /> Bloquer le pillage (un peu) ?<br /> Valoriser nos cerveaux et nos forces industrielles (un peu) ?<br /> Innover et renverser la table (un peu) ?<br /> Ça te parait hors de portée de l’Europe ? Ça n’effacera pas les problèmes mais ça changera (un peu) le déséquilibre actuel…
Popoulo
L’europe… lol
Urleur
2 sociétées se partageant le gâteau … pas étonnant pour les pénuries, vivement celle en europe.
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet