Royaltiz fait parler d’elle avec un modèle inédit : permettre aux utilisateurs d’investir dans les carrières de personnalités publiques. Face aux interrogations sur la fiabilité de la plateforme, il est utile de revenir sur sa création, son fonctionnement et le cadre dans lequel elle évolue. Décryptage.

Royaltiz propose d’investir dans des talents, un modèle original qui suscite des questions légitimes sur sa fiabilité ©Royaltiz
Royaltiz propose d’investir dans des talents, un modèle original qui suscite des questions légitimes sur sa fiabilité ©Royaltiz

Depuis son lancement, Royaltiz a suscité l’intérêt, mais aussi la prudence, avec une promesse ambitieuse : rendre accessible l’investissement dans les carrières des figures du sport, de la musique ou de l’entrepreneuriat. Présentée comme une alternative originale aux produits financiers traditionnels, la plateforme a vu émerger, comme souvent dans l’univers de la fintech, quelques doutes concernant sa fiabilité ou sa transparence.

Pourtant, Royaltiz met en avant une gestion claire des opérations, à travers une application structurée, un service client accessible et une politique de communication régulière. Les récents accords avec des organismes de régulation des marchés financiers, contribuent à renforcer la fiabilité de Royaltiz. Si tout investissement comporte naturellement une part de risque et qu’il est nécessaire de faire vos propres recherches, la plateforme se distingue par une approche pédagogique et un encadrement renforcé. Retour sur un modèle qui ne repose sur aucune promesse trompeuse.

Un modèle original : financer l’humain par le marché

Lancée en 2021 par deux entrepreneurs français, Christophe Vattier (PDG) et Kevin Crouvizier (directeur des opérations), Royaltiz repose sur un principe inédit : donner au grand public la possibilité d’investir sur des talents en devenir ou déjà établis, essentiellement des sportifs, des artistes ou des personnalités de la sphère médiatique.

L’investisseur achète des « Roy », un droit de contrat directement indexées sur les performances et la carrière du talent. En clair, plus ce dernier gagne en notoriété, multiplie les partenariats ou améliore ses revenus, plus la valeur du « Roy » est censée grimper, du moins en théorie. Car si la mécanique semble simple sur le papier, la réalité peut être plus nuancée… mais nous y reviendrons.

Le nouveau talent, Nathan Trouvé, vient d'être introduit sur Royaltiz ©Royaltiz
Le nouveau talent, Nathan Trouvé, vient d'être introduit sur Royaltiz ©Royaltiz

Pour les talents, Royaltiz représente une alternative séduisante aux circuits de financement classiques, souvent jugés lourds et restrictifs. Les fonds récoltés peuvent être mobilisés rapidement, pour financer un encadrement, un projet artistique ou simplement soutenir l’entourage. En somme, un levier pour se consacrer pleinement à sa carrière, à un moment de la vie où les revenus sont modestes. Et puis, c’est aussi une façon de rendre finançables ceux que les réseaux classiques écartent…

Une opportunité pour les investisseurs ?

Côté investisseur, le concept peut sembler plus attrayant qu’un placement dans une entreprise, une matière première ou une devise. Placer une partie de ses revenus tôt sur un talent, l’accompagner dans sa progression, puis profiter des retombées de sa réussite future. Certains cas médiatisés, comme celui de footballeurs ou de jeunes rappeurs ayant vu leur carrière exploser, laissent entrevoir des rendements intéressants.

Cependant, le principe étant similaire à celui d’une Bourse traditionnelle, les courbes peuvent suivre des tendances globales, parfois haussières, parfois baissières. Sans oublier non plus les dérives de la spéculation. Un talent, même prometteur, peut voir sa valeur chuter. Et ce, sans même prendre en compte les aléas inhérents au parcours d’un individu (blessure, bad buzz, contre-performance, ou mauvais choix de carrière). Les utilisateurs doivent donc accepter une part de risque, liée à la volatilité des carrières.

Comment fonctionne Royaltiz ?

L’inscription sur Royaltiz est entièrement gratuite. Une fois le compte créé, l’utilisateur peut acquérir des « Roys » à partir de quelques euros. Chaque talent met en vente un nombre limité de ces ROYS, dont la valeur est fixée par un algorithme propre à la plateforme.

En détenant des Roys, l’investisseur perçoit un rendement mensuel, appelé « Yield », qui correspond aux revenus générés par le talent et traité par un algorithme : salaires, contrats publicitaires, revenus d’influence, etc. Ce mécanisme s’applique sur la durée maximale du contrat, fixée à 10 ans. À l’issue de cette période, les Roys perdent leur valeur, mais l’investisseur aura perçu des revenus réguliers pour amortir son investissement.

À titre d’exemple, le célèbre footballeur Vinícius Júnior a généré un rendement (Yield) de 12,55 % au mois de mai 2025, tandis que la valeur de ses Roys a progressé de 1,67 %.

Par ailleurs, il est toujours possible de revendre ses Roys sur la plateforme. Leur prix varie en fonction de l’offre et de la demande, ce qui incite à acheter lorsque le cours est bas pour maximiser un retour sur investissement rapide. En revanche, puisque le ROY n’est pas une cryptomonnaie à proprement parler, il n’est pas possible de l’échanger contre des bitcoins ou toute autre monnaie virtuelle. Le système fonctionne donc en vase clos.

En mai 2025, Vinícius Júnior a rapporté 12,55 % de rendement et une hausse de 1,67 % de sa valeur ©Royaltiz

Un système encore flou pour les investisseurs ?

Si le concept de Royaltiz séduit par son originalité, il manque néanmoins de lisibilité, notamment concernant le fonctionnement de son principal indicateur de performance : le Yield.

Ce rendement, qui reflète la valeur générée par un talent, repose sur un mode de calcul dont la formule exacte reste tenue secrète par la plateforme. Cela signifie que les investisseurs se retrouvent dans l’incapacité d’anticiper avec précision les gains potentiels liés à un talent, ce qui renforce l’incertitude autour des placements.

Royaltiz a tenu compte des critiques formulées par sa communauté, notamment concernant le manque de transparence autour du rendement des talents, et tente d’y répondre avec un nouvel outil : Yield Predict. Ce dispositif vise à clarifier la trajectoire de croissance potentielle d’un talent dès son introduction sur la plateforme.

Un pas vers plus de lisibilité, et cela démontre que les équipes de Royaltiz souhaitent encore faire progresser leur concept, ce qui est une excellente chose.

Des frais à prendre en considération

Comme sur la majorité des places de marché, Royaltiz applique des frais à chaque transaction :

  • 2,5 % à l’achat + 1 €
  • 2,5 % à la vente + 1 €.

Ces coûts, bien que relativement modestes, doivent être intégrés à toute estimation sérieuse de rentabilité des investissements. En effet, lorsque les opérations se multiplient les frais fixes et proportionnels peuvent grignoter les marges espérées. Pour accompagner les utilisateurs, la plateforme met toutefois à disposition une FAQ détaillée. Celle-ci regorge de conseils pratiques pour limiter les frais superflus, affiner sa stratégie et tirer parti du fonctionnement de Royaltiz. Prendre le temps de la consulter permet de mieux comprendre les spécificités du système, et d’éviter certains écueils.

À noter toutefois qu’aucun prélèvement n’est effectué lors du dépôt d’argent sur le portefeuille virtuel de l’utilisateur. Ni Royaltiz ni son partenaire financier MANGOPAY ne facturent de frais à cette étape, ce qui constitue un point positif.

Royaltiz propose une FAQ complète pour aider les utilisateurs à optimiser leurs placements et limiter les frais qui peuvent réduire la rentabilité ©Royaltiz

Une activité encadrée par les régulateurs

En 2025, le développement de Royaltiz s’est accéléré après plusieurs avancées réglementaires majeures en Europe et aux États-Unis.

Royaltiz a décroché la qualification Reg A+ auprès de la SEC, l’organisme américain qui supervise les marchés financiers. Royaltiz repose désormais sur des fondations solides, suffisamment robustes pour avoir convaincu des instances de régulation parmi les plus strictes du monde financier. En clair, Royaltiz repose désormais sur des fondations solides, suffisamment robustes pour avoir convaincu des instances de régulation parmi les plus strictes du monde financier.

Parallèlement, Royaltiz a scellé un partenariat avec la Bourse d’Amsterdam, en collaboration avec AFS Group, ouvrant l’accès au marché des obligations, estimé à 12 000 milliards d’euros. Cette avancée permet désormais à des investisseurs institutionnels comme les fonds de pension ou les compagnies d’assurances d’entrer sur la plateforme. Une montée en puissance qui se traduira par des moyens accrus pour soutenir les talents émergents.

Royaltiz s’ouvre aux investisseurs institutionnels grâce à son partenariat avec la Bourse d’Amsterdam ©Royaltiz

Une alternative crédible aux placements traditionnels ?

Royaltiz peut-il réellement constituer une alternative, voire un complément, aux placements classiques ? Le concept a de quoi séduire. Reste qu’il s’agit, comme tout produit financier, d’un investissement à manier avec prudence, d’autant que l’humain est au cœur du modèle, pour le meilleur, mais aussi avec les risques que cela implique.

En tout cas, la plateforme poursuit son développement, et les récents progrès en matière de régulation, tant en Europe qu’aux États-Unis, renforcent sa crédibilité.