Comment les réseaux 5G et service fixe par satellite vont coexister en France

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
18 septembre 2022 à 09h00
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Afin de prévenir de potentiels brouillages que la 5G pourrait causer aux stations de service fixe par satellite, l'ARCEP a précisé, vendredi, les modalités permettant la coexistence de ces technologies.

Un décret ministériel publié au Journal Officiel ce vendredi 16 septembre vient enfin homologuer la décision prise par l'ARCEP il y a quatre mois de cela. Le 19 mai dernier, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse avait précisé les modalités permettant la coexistence entre les réseaux 5G dans la bande 3,5 - 3,8 GHz et les stations terriennes du service fixe par satellite (ou FSS) dans la bande 3,8 GHz pour la France métropolitaine. De quoi mettre un terme à ce conflit technologique.

Des stations terrestres qualifiées selon leur impact sur le déploiement de la 5G

Même si les utilisateurs de la bande de fréquences 3,4 - 3,8 GHz ont respecté les conditions techniques posées par l'Union européenne, les stations de base des réseaux mobiles étaient susceptibles de causer des brouillages préjudiciables aux stations terriennes du service fixe par satellite opérant dans la bande voisine 3,8 - 4,2 GHz.

Il a fallu donc que l'ARCEP précise les conditions techniques que les opérateurs doivent respecter, afin de protéger les stations terriennes existantes et futures dans les bandes voisines. L'une d'elles tient en la limitation de la puissance d'émission. Mais chaque station est qualifiée selon son impact sur le déploiement de la 5G en bande 3,5 - 3,8 GHz, à savoir impact « fort » ou « modéré ».

Les stations FSS avec un impact fort suggèrent que le critère de protection soit calculé par la prise en compte des caractéristiques exactes des stations existantes, comme l'élévation, la température de bruit et le diagramme d'antenne ; tandis qu'un risque d'impact modéré entraîne la prise en compte des caractéristiques d'une station générique dirigée vers tous les points possibles de l'arc géostationnaire.

La délivrance des autorisations dépendra aussi des impacts des stations

L'ARCEP a donc décidé que dans le cas où une station terrienne doit être requalifiée comme une station à impact fort, les garanties de protection des autorisations en cours seront maintenues à l'identique, à savoir 5 ans. « Ceci apporte de la visibilité aux opérateurs de stations terriennes », justifie le régulateur. Si l'autorisation d'utilisation des fréquences prend fin avant l'expiration du délai de 5 ans, les garanties seront maintenues pendant 5 ans. Si elle prend fin après l'expiration du délai, elles seront maintenues jusqu'à l'échéance de l'autorisation.

Concernant la délivrance de nouvelles autorisations d'utilisation des fréquences, le régulateur rappelle que pour les stations terriennes existantes et futures, elle dépendra donc de leur degré d'impact sur le déploiement de la 5G. Tout cela permettra de déployer correctement les réseaux 5G dans la bande 3,4 - 3,8 GHz.

En cas d'impact fort, les autorisations seront délivrées si les stations ne créent pas de contraintes de protections supplémentaires quant aux limites de champ électrique à respecter et/ou à la durée de la protection. Si impact modéré, les autorisations seront délivrées avec des conditions techniques, si et seulement si les sites 5G déjà déployés ne nécessitent pas de modification notable pour respecter ces mêmes conditions techniques de protection.

Source : ARCEP

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (2)

Mel92
Si je comprends bien, l’ARCEP donne aujourd’hui la préférence au VSAT. Mais il est probable que ça ne va pas durer, la communication par satellite étant en voie d’obsolescence. C’est pareil pour la diffusion de la télévision (la TNT en France), ses fréquences seront tôt ou tard récupérées par les opérateurs mobiles.
Belgarath
Ça, ça m’étonnerai, tu n’imagines pas le nombre de personnes, en France, qui ne passent pas par des opérateurs pour regarder la TV, et qui n’en ont aucune envie.<br /> La TNT est gratuite, point barre. Elles n’ont pas envie de payer pour voir la même chose, et elles ont raison.
Mel92
Ce n’est pas un problème de qualité. La tendance est au « spectrum crunch » c’est à dire l’allocation presque totale du spectre aux opérateurs mobiles. Cela concerne la TNT car les bandes UHF et VHF vont aussi finir par passer aux mobiles (il y en a un bout dans la 5G d’ailleurs). Cela voudra dire la disparition de la télévision hertzienne, donc la fin des râteaux sur les toits.<br /> Ce que l’article nous apprend, c’est que même les opérateurs satellite vont finir par devoir rendre leurs bande (ici la bande C) même si aujourd’hui, en France, ils ont été protégés par l’ARCEP pour les 5 années à venir. Je serais opérateur satellite, je chercherais fissa à quitter la bande C.
Belgarath
Je ne parle pas non plus d’un problème de qualité, mais plus prosaïquement, d’un problème de sous. La TNT est gratuite, re-point barre. Plein de gens ne voudront pas payer et engraisser des sociétés pour quelque chose qui est gratuit depuis toujours.<br /> Le décideur, politicien ou autre, qui s’aviserai d’accéder aux désidératas de grandeur des techniciens, aura intérêt à raser les murs.
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