Dire que les nouveaux Airpods Pro étaient attendus est un euphémisme. Nouveau fer de lance de la gamme audio d’Apple, les Airpods Pro 3 sont là pour montrer une nouvelle fois ce dont la firme de Cupertino est capable. L’occasion de corriger les quelques défauts et d'améliorer les points forts ? Pas sûr.

En apparence, les Apple Airpods Pro 3 ressemblent trait pour trait à leurs ainés © Guillaume Fourcadier pour Clubic
En apparence, les Apple Airpods Pro 3 ressemblent trait pour trait à leurs ainés © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Bien que toujours propulsé par la puce H2 de 2022, ce qui semble un peu décevant de prime-abord, Apple modifie la formule de ses écouteurs. Les Airpods Pro 3 passent, en effet, à un format un peu plus intra-auriculaire qu’auparavant, et intègrent un capteur cardiaque. Pour le reste des promesses, tout est assez logique : isolation supérieure, autonomie en hausse, meilleur son, etc. Le tout pour un prix de lancement moins élevé que pour la version 2 (249,99 euros).

Les plus
  • Bonne qualité sonore
  • Isolation phonique/Transparence/micro proches de la perfection
  • Excellente tenue dans l'oreille
  • Bonne endurance en simple charge
  • Fonctions liées à l'audition
  • Capteur cardiaque très précis
Les moins
  • Mais en retrait par rapport aux Pro 2 (moins équilibrée)
  • Plus intrusifs que la génération précédente
  • Connectivité toujours limitée (Pas de vrai multipoint, ni LE Audio, ni codec avancé)
  • Pas de vrai égaliseur
  • Autonomie totale en baisse (seulement 2 recharges via le boitier)

Pas plus premium, mais plus baroudeurs

Nous n’allions pas espérer qu’Apple passe à une formule plus luxueuse tout en redéfinissant le design. Les Airpods Pro 3 nous place en terrain connu, avec un design à tige très familier, une boite en forme de rectangle allongé, et une conception en plastique blanc particulièrement rutilant.

Néanmoins, la marque ne s’est pas complètement tournée les pouces, et a modifié certaines choses. Pour les écouteurs en eux-mêmes, le changement est assez profond. Outre le corps acoustique (partie pseudo-sphérique) en lui-même, paraissant plus droit que celle des AirPods Pro 2, moins incliné pour être précis, le constructeur modifie assez largement l’ouverture du haut-parleur : celle-ci n’est pas orientée de la même façon, mais est surtout plus étroite et associée à une véritable canule (tige acoustique sur laquelle se fixent les embouts).

À gauche, les Airpods pro 2 ; à droite les Airpods Pro 3. On remarque bien la différence d'orientation des embouts/canules © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Si cela ne se ressent pas forcément une fois en main, les Apple Airpods Pro 3 sont un peu plus lourds que leurs prédécesseurs (5,55 g contre 5,3g). Mais le plus important concerne le passage d’une certification IP54 à une certification IP57, synonyme de résistance à la poussière et aux immersions. Ce n'est pas le premier constructeur à proposer cela, puisque feu Jabra, et surtout Samsung (depuis les premiers Buds Pro) sont rompus à l’exercice, mais cela n’en est pas moins une bonne nouvelle. Cette certification s’accompagne, pour une approche encore plus sportive, d’une résistance à la transpiration. En revanche, aucune certification type HACT (Highly Accelerated Corrosion Testing) n’est mise en avant concernant cette résistance. Notons que l’IP57 s’étend aussi au boîtier, ce qui est très rare.

En parlant de boitier, cet élément est un peu déconcertant, puisqu’il est à la fois un peu plus volumineux que le précédent (62,2 x 47,2 x 21,8 mm contre 60,6 x 45,2 x 21,7 mm), mais plus léger (44 g contre 50,8 g). Nous avons du mal à penser que cet allégement provient de la nouvelle puce de localisation U2, il faut donc très probablement se tourner vers la batterie intégrée.

La nouvelle boite de charge (à droite) est un peu plus imposante, et adopte certaines points des AirPods 4, comme une diode camouflée, et l'absence de bouton d'appairage © Guillaume Fourcadier pour Clubic

En matière de pure fabrication, les AirPods Pro 3 soufflent sans surprise le chaud et le froid. D’un côté, leur aspect très pur et très moderne flatte l’oreille, de l’autre, ils n’affichent aucun raffinement particulier, et révèlent très rapidement (en particulier le boîtier) la moindre micro-rayure.

Un port qui évolue, et qui s’améliore ?

Sans totalement faire l’unanimité, les AirPods Pro 2 sont souvent considérés comme ce qui existe de plus confortable sur le marché, cela grâce à leur côté absolument pas intrusif. Néanmoins, leur absence de canule implique une tenue très dépendante de la morphologie du porteur. Tout est parfait si vous rentrez dans cette case, bien moins si vous êtes à côté.

La différence est assez nette. Pas de canule sur les anciens, une canule sur les nouveaux © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Afin de satisfaire cette tranche de la population, mais également pour une raison plus pragmatique sur laquelle nous reviendrons, Apple a changé son fusil d’épaule. Les AirPods Pro 3 sont ainsi les premiers modèles véritablement intra-auriculaires de la marque, c’est-à-dire avec une canule marquée, quoique très courte.

Cette nouvelle orientation change bien des choses, puisque les AirPods Pro 3 sont tout simplement plus intrusifs que leurs aînés. Les embouts ne restent pas en surface, ils se calent sur un axe rigide (la canule), et s’insèrent de quelques millimètres. Ce principe, associé à une modification de la partie acoustique (basée sur des milliers d’empreintes d’oreilles), fait que la tenue repose davantage sur le conduit, et un peu moins par le creux de l’oreille. Plus universel sur le papier.

La tenue est ainsi plus ferme, et bien plus stable pour les allergiques aux premières générations d’AirPods Pro. Pour bien des utilisateurs, cela apporte un plus non négligeable. À l’inverse, pour ceux qui trouvaient le confort des anciennes versions parfaites, comme votre serviteur, les AirPods Pro 3 restent agréables, mais moins bons, puisqu’ils ne s’oublient jamais totalement dans l’oreille, et génèrent une légère pression à l’entrée du canal auditif, ce qui peut en l'occurrence totalement rebuter pour un usage sportif. Les écouteurs abandonnent une partie de ce qui faisait leur force et leurs spécificités. Bien sûr, nous sommes très loin de Sony et ses WF-1000Xm5, bien plus intrusifs.

La tenue des écouteurs Bluetooth est excellente, mais au prix d'un côté plus intrusif, et d'une forme ressortant un peu plus des oreilles © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Petite précision concernant les embouts, à présent disponibles en 5 tailles. Ceux-ci sont moins larges (puisque n’ont plus besoin de rester en surface), et leurs parois sont un peu plus épaisses et plus denses, du fait de l’inclusion de mousse dans le silicone. La modification du port peut se répercuter sur la taille des embouts de l'utilisateur. Ayant l’habitude de la taille L, une taille M est ici parfaitement adaptée. Bien sûr, tout cela peut dépendre des morphologies.

Contrôles intégrés : sans surprise

Pas grand-chose à dire sur les contrôles intégrés, en tous points semblables à ce qui existe sur la version 2 des AirPods Pro. Très intuitives, ces commandes reposent sur un principe de clic avec retour haptique sur la tige, et de balayage vertical afin de contrôler le volume. L’avantage de ce type de contrôle est de couvrir l’intégralité des actions classiques (navigation, type de réduction de bruit et volume), y compris en utilisant un seul écouteur. Ces touches s’accompagnent d’une détection du port, activée uniquement avec les produits de l’environnement du constructeur, et de quelques petits plus propriétaires, comme la possibilité de déclencher l’appareil photo.

Simple et efficace, les contrôles à tiges couvrent toutes les fonctions classiques de manière intuitive © Guillaume Fourcadier pour Clubic

La seule petite différence par rapport aux AirPods Pro 2 concerne le placement des tiges. En effet, si le côté plus intra-auriculaire pourrait laisser croire que celles-ci se rapprochent encore de l’oreille, c’est l’inverse qui se passe. L’orientation de ladite canule fait que les écouteurs débordent davantage du creux de l’oreille, ce qui est moins esthétique. En pratique, cela ne modifie absolument pas notre ressenti sur les commandes.

Le retour du 100 % Apple, iOS 26 en prime

Bardés de petites fonctions, pour l'essentiel, présentes également sur les AirPods Pro 2 à travers les mises à jour anciennes et récentes, les AirPods Pro 3 ne déploient évidemment leur potentiel qu’à travers l’environnement maison, en particulier le récent iOS 26. Dresser une liste complète serait sans doute inutile et fastidieux, mais nous pouvons, une fois encore, saluer le travail du constructeur qui introduit, en plus des très nombreux automatismes (détection des conversations, volume personnalisé, audio adaptatif, pause avec la détection du sommeil), dont certains n’existent pas ailleurs, des fonctions plus avancées, en particulier concernant l’audition.

L’une des forces de la marque, via cet écosystème est de pouvoir lier hardware et software, d’où justement la présence de tests auditifs pertinents, de monitoring d’exposition au bruit, de respect de normes liées à cette exposition (comme le standard EN 352), et de petits plus associés : profil audio liée à la perte auditive, lecture de sons en arrière-plan, etc. Beaucoup de ces fonctions existent chez la concurrence, mais ne sont jamais aussi bien intégrées. Nous ne nous étalerons pas sur la traduction instantanée, d’une part puisque celle-ci peut être déployée sur les AirPods Pro 2, d’autre part parce que les pays de l’UE ne bénéficient pour le moment pas de cette technologie.

Nous mettrons tout de même un bémol sur cette belle intégration, puisque l’interface liée aux réglages des AirPods Pro 3 (et de la gamme en général) est pour le moins contre-intuitive. Toutes les fonctions sont balancées à la suite et pas forcément avec logique… les arborescences sont pour le moins complexes, voire foutraque. Quand une fonction est directement accessible dans les réglages, une autre demande de passer dans l’onglet accessibilité, etc. L’intégration est bien pensée lorsque nous restons sur l’écran d’accueil, lorsqu’il faut simplement passer d’un mode ANC à l’autre ou d’un mode spatial à l’autre, pas lorsqu’il faut vraiment mettre les mains dans le cambouis.

Comme toujours, nous regrettons qu’un pas, même infime, ne soit pas fait vers l’univers Android. Que certaines fonctions avancées soient l’apanage d’iOS est logique, mais que des informations aussi basiques que le niveau de batterie soient absentes, ou que la fermeture du Bluetooth aille jusqu’à une absence de vrai multipoint est toujours frustrant. Bien sûr, les AirPods Pro 3 sont pensés comme des objets connectés de l'environnement Apple, capables de faire du son, et non comme des écouteurs armés de fonctions avancées.

Apple, as-tu du cœur ?

Nouveauté de cette cuvée 2025, le capteur cardiaque des Airpods Pro 3 apporte un petit plus pour les sportifs. Vraiment utile ? Nous sommes assez mitigés sur ce point, puisque d’un côté les non-sportifs n’auront que faire d’une telle fonction, de l’autre les sportifs sous environnement iOS ont à priori déjà une Apple Watch

Surtout, cette fonction est aussi verrouillée qu’attendu, puisque le monitoring du battement cardiaque semble pour le moment réservé à l’application santé, et non ouvert à des standards externes, pour fonctionner avec certains tapis de course par exemple.

Plus discrets que sur les Beats Powerbeats Pro 2, les capteurs cardiaques sont particulièrement précis © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Nous pouvons en revanche mettre en avant deux avantages. Tout d'abord, la précision du capteur est réellement supérieure à celle d’une montre classique. Nous n’avons pu comparer sa performance qu’à une montre Samsung d’ancienne génération (Watch 5 Pro), ce qui n’est pas ce qui se fait de carré, mais les Apple AirPods Pro 3 suivaient extrêmement bien la courbe de notre ceinture Polar H10. Ensuite, l’utilisation combinée avec une montre Apple permet visiblement de croiser les données pour plus de précision. Que l’on approuve ou non, les Airpods deviennent de plus en plus des produits liés à la santé, ce capteur cardiaque ne risque donc pas de disparaître de sitôt !

Connectivité : on pourrait, mais ne veut pas (encore)

Propulsée par une puce H2, sur le papier comportant un module Bluetooth 5.3, la connectivité Apple pourrait aisément accueillir la norme LE Audio, avec Auracast et codec moderne LC3/LC3+.

Multipoint maison, partage de connexion, tout reste là-aussi dans le même écosystème, ce qui donne toujours l’impression d’un Bluetooth à deux vitesses, voire d’un Bluetooth propriétaire. D'autres regrettent également l'absence du sacro-saint lossless. Néanmoins, et nous reviendrons là-dessus, le lossless est d'une certaine façon bien présent sur les AirPods Pro 3, et sera effectif avec les iPhone 17 et 17 Pro.

Pas codec avancé, pas de vrai multipoint, et surtout pas de LE Audio © Guillaume Fourcadier pour Clubic

L’un des petits changements marquants du produit se niche dans la boîte de charge, qui accueille à présent la puce de localisation U2, plus précise que la puce U1 du précédent modèle.

Réduction de bruit : un silence toujours plus absolu

Nous attaquons un autre noyau technologique des Airpods Pro 3, à savoir l’isolation phonique. Sur le papier, l’utilisation d’une puce H2 implique que la puissance de calcul allouée au traitement actif demeure inchangée. Sur le papier également, le passage à un port intra-auriculaire change la donne. D’une part ce format limite les fuites sonores par rapport à du semi-intra, d’où un contrôle plus facile (en théorie) de cette réduction active. D’autre part, le port intra-auriculaire est synonyme de meilleure atténuation passive, en particulier à partir des médiums. Cette philosophie, qu’on pourrait qualifier de pragmatique, est adoptée dans une version extrême par les Sony WF-1000Xm5, bien plus intrusifs que les AirPods Pro 3.

N’y allons pas par quatre chemins, la réduction de bruit des Apple AirPods Pro 3 est exceptionnelle, un cran au-dessus de celle des AirPods Pro 2, cela des basses jusqu’au milieu des aigus. Les sons de basse fréquence pouvaient encore se faire ressentir avec la version 2, cela n’est virtuellement plus le cas (sauf rares exceptions) sur ces petits nouveaux. Le bruit est atténué très fortement, très tôt, et en restant très stable jusqu’aux haut-médiums. Dans cette gamme plus compliquée (les voix), une légère amélioration se fait également sentir dans le traitement. Puisque nous gagnons quelques dB dans ces fréquences clés.

Ci-dessus, la mesure de l'isolation phonique par rapport à un signal témoin normalisé à 0. En violet, la réduction de bruit active. En vert, l'isolation passive. L'atténuation démarre très tôt, et reste très efficace même dans les haut-médiums. Notre tête mesure a toujours tendance à accentué la courbe autour de 1 kHz.

Mais le second changement vient de l'atténuation passive, qui sans être réellement supérieure sur l’ensemble du spectre, monte d’un cran entre les haut-médiums et une partie des aigus. Les nouveaux embouts atténuent mieux les harmoniques de la voix, pour lesquelles notre oreille est très sensible (et rapidement dérangée). De fait, cette meilleure atténuation bloque davantage les conversations, permettant de plus facilement se plonger dans notre bulle. À l’inverse, le ressenti sur les plus hautes fréquences est plus léger. Les embouts ne sont pas aussi denses que ceux des Sony, sabrant littéralement tout ce qui déborde. Apple aurait pu tenter l’expérience… mais au prix d’un confort amoindri.

Nous n’en attendions pas moins d’Apple, le mode "Transparence" des AirPods Pro 3 s’élève une fois encore à un niveau d’excellence. Leur performance est au moins à la hauteur de celle de leurs prédécesseurs, avec une représentation parfaitement cohérente de l’espace. Seule la sensation dans l’oreille est un peu différente, puisque le côté plus intra-auriculaire ne permet jamais de complètement oublier le produit.

Kit mains-libres : encore mieux

Bien sûr, tout n’était pas parfait avec les précédents écouteurs, mais ils se classaient malgré tout parmi les meilleurs élèves du genre true wireless, genre qui n’est pas spécialement bien adapté pour les appels.

Le constructeur ne donne pas de précision sur les microphones en eux-mêmes © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Les AirPods Pro 3, sans transcender la formule, exploitent visiblement bien leur côté un peu plus débordant (de l’oreille). La captation n’atteint pas celle d’un vrai micro, ni même des meilleurs casques Bluetooth, mais se permet d’être assez naturelle en milieu calme. Pas de sibilance dans les aigus ni d’artefact vraiment audible, une bonne représentation des bas-médium, le son a du corps et un bon niveau de détail.

En environnement compliqué, pas de miracle, mais un réel travail d’optimisation. La voix reste détériorée, mais mieux conservée qu’auparavant.

Autonomie : progrès et fourberies

Rien n’est visiblement gratuit en ce bas monde, et ce qu’Apple donne d’un côté, il le reprend de l’autre. L’endurance des AirPods Pro 3 est ainsi optimisée en simple charge, mais moindre si l’on compte les écouteurs et le boîtier : 8 h avec ANC (10 h sans ANC et en transparence) en simple charge, et jusqu’à 24 h avec ANC en comptant le boitier. Pour rappel, l’autonomie des Pro 2 est estimée à 6 h avec ANC, et jusqu’à 30 h en comptant le boîtier.

Un boitier un peu plus imposant, mais toujours riche en fonctionnalités © Guillaume Fourcadier pour Clubic

En pratique, nous avons mesuré un peu plus de 8 h 20 avec ANC et 9 h 50 sans, une performance enfin digne du rang d’Apple, même si certains concurrents comme Sony font encore mieux.

Malheureusement, Apple respecte bien ses promesses concernant le boitier, puisque celui-ci passe d’environ 3,5 - 4 charges à 2 charges, pas plus, d’où une endurance totale comprise entre 24 h et 30 h selon le mode de réduction, contre entre 30 h et presque 40 h pour les AirPods Pro 2. Cette baisse du nombre de cycles est clairement imputable à la batterie intégrée du boîtier, de moindre capacité (d’où la plus grande légèreté), sans doute pour des raisons de coûts.

Qualité sonore : toujours très bon, mais en régression ?

Passer d’une architecture presque semi-ouverte à une architecture plus intra-auriculaire n’est pas forcément simple. Néanmoins, Apple annonce la couleur : la qualité sonore est optimisée, notamment grâce à un travail sur la circulation de l’air. En revanche, aucun mot sur le transducteur en lui-même. Nous pouvons supposer que l’absence de communication à ce sujet vient d’une légère réduction du diamètre, qui semble (prenons de grosses pincettes) passer de 11 mm à 10 mm si l’on analyse les quelques visuels disponibles. Pas bien grave si cela est confirmé, puisque le côté intra-auriculaire permet justement de réduire le déplacement d’air sans aucune perte dans le bas du spectre, ce qui optimise potentiellement l’autonomie.

Nouveau haut-parleur, nouvelle grille, nouvelle canule © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Malheureusement, il faut bien avouer que la direction prise par Apple avec ses AirPods Pro 3 nous interloque. Les performances restent très bonnes, oui, mais nous pouvons presque parler de régressions sur certains aspects. La raison est simple : les AirPods Pro 2 présentaient un son presque idéal, car quasi-parfaitement réglé, polyvalent et simple (jamais fatigant), technique sans trop en faire, porté par une scène audio très large.

Ici, Apple a fait un choix, être plus démonstratif. La solution ? Plus de basses et plus d’aigus. Par ce simple biais, le son paraît évidemment plus riche, plus profond, etc. d’où un côté "vin de concours", fait pour convaincre et impressionner dès les premières secondes.

Ci-dessus, la mesure de réponse en fréquence (compensation pseudo Diffuse-Field). Sans être déraisonnable, l'accentuation dans les aigus donne un côté certes un côté plus démonstratif, mais d'une manière un peu facile, et apportant un son qui manque de naturel sur bien des pistes

En matière de basses, le surplus n’est pas immense à l’oreille, il vient juste légèrement déborder de ce que nous pourrions appeler "l'équilibre". Un peu plus de rondeur, en tous cas un peu plus d’énergie ressentie, surtout autour des 80 Hz – 100 Hz, ce qui peut donner l’impression de déborder un peu plus dans les médiums, de légèrement perdre en réactivité, bien que cela vienne peut-être de la grille acoustique (bien moins large que sur la V2). Pour le reste, la sensation d’assise n’est pas spécialement supérieure, mais les Airpods Pro 3 délivrent une très bonne qualité technique dans ce registre. Seulement, Apple ne rattrape pas Sony sur ce point, quand bien même cela était (selon nous) à sa portée.

Côté médiums, rien à dire. Cette gamme a toujours été le point fort de la marque, les Airpods Pro 3 sont aussi parfaits que les Pro 2. Les voix (et instruments du même registre) sont riches, détaillées, la dynamique est là. les écouteurs se classent sans hésitation dans ce qui se fait de mieux en la matière, y compris par rapport à de bonnes références filaires.

Ci-dessus, la comparaison de la mesure de réponse en fréquence des Airpods Pro 2 (en bleu) et des Airpods Pro 3 (rouge). Les mesures sont à prendre avec des pincettes, puisque dépendent de nombreux facteurs. La différence dans les basses nous semble ainsi un peu trop marquée par rapport à ce que nous entendons. En revanche, si les Pro 2 avait déjà un comportement légèrement en V (basses et aigus un peu en avant), les Pro 3 en font trop en matière de brillance et de scintillance

Malheureusement, le constructeur a visiblement cru bon, ce qui ne lui ressemble pas, d’abandonner l’équilibre dans les aigus afin de donner un côté plus spectaculaire à l’ensemble. Ce registre est clairement plus mis en avant passé les 5-6 kHz, ce qui n’apporte, Dieu merci, aucune agressivité (type Nothing Ear (3) ), mais confère une sonorité à la fois plus brillante et plus scintillante à l’écoute. Oui, tout parait plus cristallin, plus clair, peut-être même plus détaillé, etc. mais au détriment de la précision et du naturel.

Plus exubérants que les AirPods Pro 2, les AirPods Pro 3 ont tendance, notamment sur les pistes assez chargées dans les aigus (ce qui donne un répertoire très large), à distiller des sonorités artificielles, à légèrement chuinter. L’une des manières d’améliorer vraiment les hautes fréquences par rapport aux AirPods Pro 2 devait passer par une plus grande linéarité, Apple a fait l’inverse.

Le test auditif est utile, mais pas pour corriger la signature d'un produit

Nous avons remarqué cela sur les voix très aigus, mais surtout sur les instruments tels que les violons ou les cymbales, pour lesquelles une sorte de sonorité supplémentaire semble se superposer. Une rapide comparaison avec un casque Hifi haut de gamme comme le Hifiman HE1000 Unveiled montre que ces sonorités sont bien imputables à la signature dans les aigus, et non à une incroyable magie technique qui révèlerait les plus infimes détails.

En apparence, le tableau peut paraître sombre. Néanmoins, gardons à l’esprit que les AirPods Pro 3 ne sont pas agressifs, que ces accentuations ne sont pas déraisonnables non plus, et surtout que ce rendu dans les aigus dépend en partie du conduit auditif de chaque utilisateur. Le son n'est objectivement pas exactement le même dans les aigus selon les utilisateurs. Apple en fait selon nous un peu trop, mais pas au point de tomber du côté obscur, de devenir inécoutable. Au contraire, l'écoute conserve une certaine richesse, un excellent niveau de détails, et une très réelle polyvalence. L’aspect plus expressif peut plaire, surtout pour ceux trouvant les AirPods Pro 2 trop sage, trop équilibrés.

Tout serait plus simple si Apple offrait un simple égaliseur graphique ou (idéalement) paramétriques. Les corrections tonales mises en place après le test auditif (planquées dans les réglages d’accessibilité) ne règlent absolument pas le problème.

Ci-dessus, l'illustration des mesures de réponse en fréquence de 20% de volume à 90 % de volume, alignés autour d'un même niveau. A bas volume, les basses et aigus sont toujours nettement plus boostée. A l'inverse, cette différence s'atténue à haut volume. Un principe assez simple, qui s'appuie sur le concept de courbe isotonique

Saluons néanmoins le travail effectué autour du concept de courbes isotoniques. Pour faire simple, l’oreille n’a pas la même réponse suivant le volume. À bas volume, il est conseillé de pousser davantage les extrêmes afin d’avoir une sensation d’équilibre, ce qui est effectivement le cas ici.

Enfin, parlons un peu de spatialisation. Là-aussi, le coté intra-auriculaire modifie légèrement l’ordinaire. Le son est un peu mieux projeté vers l’avant avec les Airpods Pro 3, mais est également un peu moins large. La séparation des instruments est quant à elle d’un très bon niveau, mais toujours pas en progrès par rapport à la version précédente. Les Sony WF-1000Xm5 restent les champions du genre, puisque reproduisent une scène sonore encore plus vaste, mais tout aussi cohérente.

Le traitement Spatial Audio, s’il fallait le rappeler, est sans doute le plus performant du marché. Rarement indispensable sur la musique, il conserve une approche naturelle, exempte de réverbération. Très efficace, en particulier sur un contenu vidéo.

Apple Airpods Pro 3 : l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

Technologiquement supérieurs à leurs aînés, les Apple Airpods Pro 3 restent une véritable vitrine du savoir-faire de la firme de Cupertino. En modifiant légèrement sa formule, Apple a réussi une fois encore à repousser les limites de l’isolation active et du mode transparence, tout en amenant de nouvelles fonctions et en rendant les écouteurs plus résistants et plus universels.

Mais cette débauche d’améliorations s’accompagne toujours de quelques manques, mais également de quelques régressions plus ou moins évitables : le confort est d’un excellent niveau mais le passage à un format intra-auriculaire rend les écouteurs plus intrusifs, et dans notre cas moins confortable ; l’endurance en simple charge s’améliore, mais l’autonomie générale baisse d’un cran. Mais la seule réelle régression concerne la sonorité, qui passe d’un équilibre admirable à une personnalité plus démonstrative, sans que cela ne serve vraiment la technicité. Non seulement ces écouteurs ne sont pas meilleurs que les Airpods Pro 2, mais ils sont animés de quelques (légers) débordements, ce qui est inhabituel pour Apple.

Forcément, grâce à leur socle technologique hors du commun et à leur prix étonnamment contenu, ces nouveaux Airpods Pro 3 se classent une fois encore au sommet du genre. Mais d'un point de vue plus subjectif, sont-ils plus agréables que leurs prédécesseurs au quotidien ?

Les plus
  • Bonne qualité sonore
  • Isolation phonique/Transparence/micro proches de la perfection
  • Excellente tenue dans l'oreille
  • Bonne endurance en simple charge
  • Fonctions liées à l'audition
  • Capteur cardiaque très précis
Les moins
  • Mais en retrait par rapport aux Pro 2 (moins équilibrée)
  • Plus intrusifs que la génération précédente
  • Connectivité toujours limitée (Pas de vrai multipoint, ni LE Audio, ni codec avancé)
  • Pas de vrai égaliseur
  • Autonomie totale en baisse (seulement 2 recharges via le boitier)
Sous-notes
Construction
8
Confort
8
Ergonomie
9
Fonctions/connectivité
8
Isolation/microphone
10
Autonomie
8
Qualité sonore
8

Fiche technique Apple AirPods Pro 3

Résumé
Version BluetoothBluetooth 5.3
Autonomie écouteurs8h
Poids écouteurs11.1g
Conception
TypeIntra-auriculaire
Réduction de bruit activeOui
Haut-parleurs2
Micro2 micros beam­forming
Connectivité
Version BluetoothBluetooth 5.3
Assistant vocalSiri - Apple
Distance transmission10m
Alimentation
Autonomie écouteurs8h
Autonomie boîtier24h
Informations générales
Poids écouteurs11.1g
Poids boîtier43.99g
Dimensions écouteurs30.9 x19.2 x 27 mm
Dimensions boîtier47.2 x 62.,2 x 21.8 mm
Indice de protectionIP57
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