Premiers écouteurs ouverts super-sportifs de JBL, les Endurance Zone se présentent comme des true wireless à la fois complets et résistants, portés par une impressionnante certification IP68. Mais le géant américain a-t-il suffisamment d'atouts pour se battre contre des adversaires bien établis dans ce secteur ?

Les Endurance Zone utilisent un format tour d’oreille très habituel dans le genre sportif, qu’ils associent à une architecture audio à conduction aérienne. Plus ouverts encore que les écouteurs boutons (façon Airpods 4), ils offrent en théorie un confort optimal pour le soir. Ce format n’est toutefois pas sans compromis, notamment acoustique.
- Construction robuste, certification IP68
- Confortable
- Bonne autonomie totale
- Kit main-libre efficace
- Extension limitée dans les basses
- Aigus trop en avant
- Commandes tactiles peu pratiques
- Légers ballotements pendant certaines activités
Grand format et IP68
Ni trop imposants ni vraiment discrets pour un tel format ouvert, les JBL Endurance Zone présentent un design relativement passe-partout, ponctué de formes simples et de revêtements mats. L’ensemble chambre acoustique + tige avec extrémité tubulaire est franchement moderne, sans réelle faute de goût. En parlant de goût, JBL propose une version noire de son produit, mais également des déclinaisons plus bariolées : blanc clair avec logo orange ; bleu ; violet. Une deuxième version noire est également au catalogue, celle-ci se démarquant uniquement par la couleur jaune vif du logo.
Sans être impressionnante, la qualité de fabrication est déjà franchement élevée, car mêle efficacement le silicone, qui recouvre le tour d’oreille, et le plastique texturé, omniprésent sur le corps acoustique. Surtout, le passage à une certification IP68 permet aux JBL Endurance Zone de se détacher du tout-venant et de s’affirmer comme des sportifs baroudeurs. Cette résistance aux immersions s’accompagne d’une fonction assez unique, habituellement réservée aux montres connectées : le séchage (à activer dans l’appli), qui exploite le haut-parleur à pleine puissance afin d’expulser l’eau.
Le boitier est un peu plus classique : élément très rigide, entièrement en plastique, et trop encombrant pour trouver sa place dans une poche (80 x 70 x 25 mm). L’objet ne bénéficie visiblement pas d’une certification IP, et n’intègre pas de verrouillage de l’ouverture (comme un bouton) comme cela est le cas chez certains concurrents. En revanche, il dispose d’une petite encoche afin d’y placer une lanière, ce qui constitue un plus pour un produit sportif.
Point central de tous les écouteurs sportifs, le confort est d’un bon niveau général. Les Endurance Zone ne sont pas trop lourds (10 g chacun), et le silicone employé est suffisamment doux pour ne pas générer de pression au sommet de l’oreille. Tout irait pour le mieux si la stabilité était supérieure. En l’état, le corps acoustique peut légèrement balloter pendant l’effort. Il est vrai que trouver un juste milieu entre rigidité et souplesse de la structure est compliqué.
Zone tactile, choix difficile
Plus encore que sur les true wireless classiques, les commandes intégrées aux écouteurs sportifs peuvent devenir pénibles si elles ne sont pas parfaitement pensées en amont, et testées en conditions réelles. Les JBL Endurance Zone donnent l’impression d’avoir ignoré ce critère, ce que nous reprochions déjà aux Shokz OpentFit premiers du nom.
JBL s’appuie ici sur un principe de commandes tactiles asymétriques. L’écouteur gauche contrôle le volume par un ou deux appuis, et l’écouteur droit se charge de la navigation, allant jusqu’à un triple appui pour revenir à la piste précédente. Plusieurs problèmes apparaissent en conditions.
Premièrement, ces commandes ne sont pas du tout réactives, ce qui est déjà problématique en dépassant un simple appui. Deuxièmement, le principe tactile les rend inutilisables avec des mains gantées, cas de figure pourtant en automne et en hiver. Enfin, un appui contre ces surfaces tactiles a toujours tendance à pousser la partie acoustique (en plastique) contre le creux de l’oreille. Les Endurance Zone ne sont pas les premiers à souffrir de ces défauts, mais nous attendons beaucoup mieux d’un constructeur aussi expérimenté. La solution risque de passer par des boutons physiques placés au-dessus du corps acoustique.
Expérience JBL
À côté de ces contrôles plutôt frustrants, JBL intègre ses Endurance Zone dans son application Headphones, qui offre généralement un haut degré de personnalisation.
Inutile ici de chercher ici la déferlante d’ajustements dont bénéficient son vaisseau amiral Tour Pro 3, les Endurance Zone n’ont pas de réduction de bruit active ou autre fonction avancée. Mais nous avons tout de même droit à une assignations (très partielle malheureusement) des commandes, à des modes de connexion basse-latence, à un égaliseur 10 bandes, ou encore à un mode détente, capable de générer divers bruits de fond.
Cette expérience utilisateur s’accompagne d’une connectivité certes limitée en matière de codecs (SBC/AAC), et visiblement pas LE Audio, mais qui peut compter sur une compatibilité Fast Pair/Swift Pair, et sur une connexion multipoint. Cette connexion se révèle par ailleurs très stable à l’usage, sans décrochage, et d’une portée idéale.
Des appels très corrects
Paradoxalement, les écouteurs sportifs peuvent parfois donner une bonne qualité microphonique, puisque leur structure dépasse davantage des oreilles que sur des écouteurs classiques. À ce petit jeu, les JBL Endurance Zone se révèlent être très corrects. En milieu calme, la captation est parfaitement intelligible, avec une bonne conservation des bas-médiums (ce qui donne un certain corps), mais elle reste un peu écourtée dans les aigus, un peu étouffée, le tout animé d’une légère réverbération.
En environnement bruyant, ce rendu est détérioré, mais parvient généralement à rester compréhensible. Sauf cas extrême, où les JBL Endurance Zone abdiquent face au bruit, ce kit mains-libres est utilisable en conditions réelles.
Une autonomie de bon sportif
En théorie, ces écouteurs sont capables de fonctionner pendant près de 8 h, et jusqu’à 32 h en comptant les trois cycles de charge du boîtier.
En pratique, notre test donne effectivement un résultat entre 7 h 30 et 8 h, de tels écouteurs nécessitant pourtant de monter le volume par rapport à des créations semi-intra ou intra-auriculaires, voire par rapport à des écouteurs bouton. En milieu vraiment calme, cette autonomie peut facilement grimper à plus de 9 h. Le boîtier offre bien trois charges supplémentaires, et n’a pour seul défaut que son incompatibilité avec la charge par induction.
Qualité sonore : LE défaut
JBL n’est pas complètement nouveau dans l’univers de la conduction aérienne, puisque ses Soundgear Sense parvenaient, dans une certaine mesure, à distiller une signature efficace, avec une étonnante extension dans les basses, le tout sans vriller nos tympans dans le haut du spectre.
Armés d’un très imposant transducteur dynamique de 18 mm de long (pour à priori 11 mm de large) les JBL Endurance Zone déçoivent malheureusement. Cela pour deux raisons.
Premièrement, l’extension dans le bas du spectre est trop faible à volume normal, en tous cas plus faible de plusieurs concurrents directs. Les écouteurs tiennent les 100 Hz dans à peu près toutes les circonstances, parfois en ayant amorcé une perte de puissance préalable ( à volume élevé), mais ne parviennent pas à se maintenir suffisamment pour donner une sensation d’assise. À volume réduit, cette extension est globalement correcte, mais nous sentons déjà que les Endurance Zone ne sont pas des monstres de puissance. Au moins, JBL parvient à ne pas se reposer sur une bosse artificielle dans les bas-médiums, chose qui alourdirait l’écoute sans l’améliorer. De plus, les écouteurs parviennent à rester franchement équilibrés dans la majeure partie des médiums.
Malheureusement, ces quelques bonnes dispositions se heurtent à une gestion trop agressive des aigus. Les écouteurs ouverts ont tendance, du fait de leur réponse généralement écourtée dans le bas du spectre, à faire ressortir les aigus, si bien qu’il est préférable de les museler légèrement… ce qui est l’inverse des Endurance Zone. Mis à part à volume très modéré, le rendu est vite agressif à l’oreille, particulièrement sur les voix. Le son est tout sauf reposant, exacerbant certains instruments et sonorités. Fatalement, l’écoute n’est pas d’une grande qualité.
Oui, le transducteur développe un minimum de technicité, notamment pour ce qui est du niveau de détails, mais celle-ci est contrebalancée par cette artificialité dans le haut du spectre. Si l’égaliseur peut corriger bien des choses, en abaissant au maximum plateau d’aigus et en orientant la signature vers une pente partant des bas-médiums, nous ne sommes jamais pleinement satisfait. Il y a bien pire dans ce genre ouvert, d’autant que le haut-parleur n’affiche pas une distorsion immense, même à haut volume, mais les JBL manquent trop d’équilibre pour nous convaincre.
JBL Endurance Zone : l’avis de Clubic
Très résistants (IP68), confortables et assez endurants, les JBL Endurance Zone ne parviennent pourtant pas à se démarquer dans ce marché certes jeune mais déjà concurrentiel de l’écouteur sportif ouvert.
L’application dédiée, ainsi que la qualité acceptable des microphones, ne permet pas de contrebalancer la signature sonore trop agressive et les commandes intégrées, pas mauvaises en soi mais mal adaptées à un usage sportif.
- Construction robuste, certification IP68
- Confortable
- Bonne autonomie totale
- Kit main-libre efficace
- Extension limitée dans les basses
- Aigus trop en avant
- Commandes tactiles peu pratiques
- Légers ballotements pendant certaines activités
Fiche technique JBL Endurance Zone
Version Bluetooth | Bluetooth 5.3 |
Autonomie écouteurs | 8h |
Poids écouteurs | 20.5g |
Haut-parleurs | 2 |
Impédance | 32 Ω |
Réponse en fréquence | 20 Hz – 20 kHz |
Réponse en fréquence micro | 100 Hz – 10 kHz |
Version Bluetooth | Bluetooth 5.3 |
Codecs compatibles | SBC, AAC |
Assistant vocal | Google Assistant - Google, Alexa - Amazon |
Distance transmission | 10m |
Autonomie écouteurs | 8h |
Temps de charge écouteurs | 2h |
Autonomie boîtier | 24h |
Temps de charge boîtier | 2h |
Poids écouteurs | 20.5g |
Poids boîtier | 70g |