Alors que les projecteurs à triple laser monopolisent l’attention sur le segment premium, BenQ poursuit sur une trajectoire plus mesurée, mais redoutablement efficace avec sa nouvelle série Cinema. Le W4100i, modèle LED 4K lancé il y a peu, s’adresse aux passionnés de home cinéma exigeants, qui recherchent une image calibrée, un HDR maîtrisé et une installation souple, sans les inconvénients du laser.

Le BenQ W4100i adopte un design sobre, sans artifice, pensé pour s’intégrer facilement dans une installation home cinéma. © Matthieu Legouge
Le BenQ W4100i adopte un design sobre, sans artifice, pensé pour s’intégrer facilement dans une installation home cinéma. © Matthieu Legouge

Successeur du W4000i, ce modèle vient moderniser la gamme et embarque une puce DLP 0,65", une source lumineuse 4LED, un Dynamic Tone Mapping propriétaire, un lens shift mécanique — rare sur un mono-DLP — et une connectique pensée pour le cinéma comme pour le jeu. Il promet une expérience plus équilibrée que les projecteurs lifestyle, tout en restant plus accessible que les modèles laser haut de gamme comme le W5850.

Prix d'excellence
9 /10
Les plus
  • Image précise et naturelle dès la sortie de boîte
  • Colorimétrie étendue avec filtre pour le DCI-P3
  • Dynamic Tone Mapping efficace en HDR
  • Lens shift mécanique horizontal et vertical
  • Molettes physiques pour zoom et mise au point
  • Interface avec réglages d’image avancés
  • Bonne gestion du 24p
Les moins
  • Contraste natif limité
  • Chute de luminosité notable avec le filtre coloré activé
  • Niveau sonore du ventilateur audible en environnement calme
  • Pas de compatibilité VRR, 120 Hz uniquement en 1080p
  • Haut-parleur intégré peu performant

Unboxing et premières impressions

Le BenQ W4100i arrive dans un carton sobre, sans fioritures, à l’image du produit. À l’intérieur, on retrouve le projecteur (uniquement disponible en noir), un dongle Android TV (BenQ QS02) et une télécommande unique (rétroéclairée) capable de piloter à la fois le projecteur et la partie Android TV.

La télécommande suffit à piloter le projecteur, mais également le dongle HDMI que vous y connecterez. © Matthieu Legouge

Le châssis adopte une forme rectangulaire classique, avec une finition plastique mate et des lignes discrètes. Pas de design "lifestyle" ici, BenQ s’adresse avant tout aux amateurs de home cinéma pur et dur. L’optique est protégée par un cache manuel coulissant, tandis que le zoom, la mise au point et le lens shift s’effectuent via des molettes physiques situées sur le dessus. Bonne surprise, la mécanique inspire confiance et l’ajustement est précis.

© Matthieu Legouge
© Matthieu Legouge

L’un des atouts majeurs de ce modèle se situe justement au niveau de l’installation. Contrairement à la majorité des projecteurs DLP dans cette gamme, le W4100i intègre un lens shift mécanique horizontal (±15 %) et vertical (≈±30 % mesuré). Une souplesse bienvenue qui permet un placement sur étagère ou dans une niche sans avoir à jouer avec la correction trapézoïdale.

Le BenQ W4100i adopte un format rectangulaire sobre, avec une finition noire mate et une optique centrée protégée par un cache amovible. © Matthieu Legouge

Notez que le ratio de projection (1,15 – 1,50:1) reste modérément court. Cela signifie qu'il faut compter environ 2,50 m de recul pour une image de 100 pouces. Le zoom manuel offre une bonne amplitude pour s’adapter à différents contextes, mais on reste loin des possibilités du W5850 et de ses optiques interchangeables.

Deux pieds réglables, à l'avant, permettent d'ajuster la position du projecteur. © Matthieu Legouge

Dès la mise sous tension, on est frappé par le sérieux de l’image, même avant toute calibration. Les modes Cinéma offrent une balance des blancs précise, une colorimétrie naturelle et une homogénéité remarquable pour un DLP à ce niveau de prix. Seul bémol perceptible à ce stade : le ventilateur se fait entendre. Le bruit de fonctionnement de ce W4100i ne fait pas vraiement dans la discrétion, sans être rédhibitoire, il faut toutefois veiller à ce que le projecteur ne soit pas situé trop près de vous durant le visionnage.

Qualité d'image

Le BenQ W4100i repose sur une puce DLP 0,65" avec wobulation XPR x4, simulant une image Ultra HD. Le résultat est très bon, le piqué est net, précis, propre, sans jamais atteindre toutefois la finesse des matrices 4K natives. L’optique entièrement en verre joue son rôle et évite les dérives chromatiques visibles sur certains modèles concurrents. L’uniformité est bonne, la netteté reste stable d’un coin à l’autre de l’image, un point appréciable car ce n'est pas toujours le cas sur d'autres modèles.

Le W4100i restitue une image précise avec une bonne gestion de la profondeur de champ, ici sur une scène complexe mêlant flou artistique et détails nets. © Matthieu Legouge

En termes de colorimétrie, BenQ reste fidèle à sa réputation avec un rendu naturel dès la sortie de carton. Le mode "Cinéaste" (ou Filmmaker) offre une image fidèle, exploitable immédiatement pour le SDR. En HDR, le filtre coloré du W4100i permet d’afficher des couleurs plus riches et de couvrir entièrement le spectre du DCI-P3. Cela se fait toutefois au prix d’une chute de luminosité que l'on remarque aisément. Un compromis logique pour élargir la couverture colorimétrique avec une source LED, il faudra simplement veiller à l'activer dans des conditions bien contrôlées, à commencer par une salle où règne l'obscurité.

En HDR, la restitution des couleurs reste naturelle et maîtrisée, même sur des scènes contrastées. © Matthieu Legouge

Et c'est justement sur le traitement HDR que le W4100i marque des points. Grâce à son Dynamic Tone Mapping, chaque scène est analysée pour ajuster dynamiquement la courbe de luminance. Les résultats sont excellents avec des fluctuations de luminosité contrôlée, aucun bug ou écrêtage brutal. L’image conserve du détail dans les hautes lumières tout en préservant les ombres, même dans les contenus HDR complexes. Une performance d’autant plus remarquable que ce traitement reste rare chez les concurrents.

Les modes Cinéma HDR AI, HDR10, et Mode Cinéaste, se prêtent parfaitement à l'excercice pour diffuser du contenu © Matthieu Legouge

En revanche, il est vrai que le contraste natif reste modeste, une faiblesse typique sur ce genre de projecteur, mais il est compensé par un contraste dynamique maitrisé. Certes, on reste loin des noirs obtenus avec d'autres types de matrice, mais l’équilibre global est convaincant.

Avec le filtre de couleurs activé / désactivé. © Matthieu Legouge
Très bon respect des couleurs saturées et des contours fins : ici, le BenQ W4100i affiche une image lumineuse et bien définie sur une scène animée du Peuple Loup. © Matthieu Legouge

Enfin, la fluidité d’image est correcte, à condition d’activer le mode 24p dans les paramètres. Celui-ci permet de respecter le rythme naturel des films à 24 images par seconde, sans saccades excessives. Le traitement Motion Enhancer 4K peut ensuite être activé pour lisser davantage les mouvements : en réglage « bas », il reste discret et évite l’effet caméscope trop prononcé, tout en apportant des résultats convaincants lors des travellings lents.

Est-il nécessaire d'avoir un écran avec le BenQ W4100i ?

Le W4100i est conçu pour délivrer son plein potentiel dans un environnement contrôlé et se distingue par une image très propre sur toile technique. Son éclairage LED évite l’effet de speckle observé sur certains projecteurs triple laser, ce qui en fait un excellent candidat pour un usage en salon, avec toile ALR.

Avec un écran blanc classique (comme celui utilisé pour notre test), en salle sombre, il délivre une image précise et équilibrée, mais ses noirs peuvent sembler manquer de densité.

Bref, un écran adapté est recommandé, mais le W4100i se montre plus polyvalent que la moyenne des projecteurs home cinéma dans cette gamme.

Que nous réserve le BenQ W4100i au quotidien ?

Audio

Le BenQ W4100i n’a pas vocation à remplacer une installation audio digne de ce nom, et se contente ici du strict minimum. L’unique haut-parleur de 5 W intégré à l’arrière du châssis est essentiellement là pour dépanner…

Il restitue un son clair mais peu ample, avec un manque de grave évident et une spatialisation quasi absente. Cela peut convenir pour une présentation ponctuelle ou une session improvisée, mais un système audio externe tel qu'une barre de son, ou une installation home cinéma s’impose pour toute utilisation sérieuse en projection cinéma.

Interface et fonctionnalités

Le W4100i embarque Android TV… via un dongle HDMI (QS02) fourni, inséré dans un compartiment dédié. Celui-ci donne accès à l’interface Google TV, avec toutes les fonctions attendues.

En ce qui concerne l’interface du projecteur, elle est également fluide et dispose surtout de menus bien conçus, qui fourmillent d'options et de réglages. On y retrouve les paramètres d’image classiques, mais aussi des réglages avancés (gamma, balance des blancs sur plusieurs points, gestion du HDR, température de couleur, etc.) qui permettront aux utilisateurs les plus exigeants de personnaliser finement le rendu à l’écran.

Lens shift, zoom optique et focus sont réglables directement sur le vidéoprojecteur. © Matthieu Legouge

S’ajoutent à cela deux éléments d’ergonomie rares sur un projecteur DLP de cette gamme avec un lens shift mécanique vertical et horizontal, à régler directement sur le projecteur, très appréciable pour adapter facilement le positionnement de l’image à l’environnement. Et surtout, deux autres molettes physiques situées sous un capot discret sur le dessus de l’appareil, qui permettent de régler la mise au point et le zoom optique avec précision. Ce système manuel m'a semblé très pratique, plus qu’un réglage numérique afin d'ajuster l'image avec rapidité et précision.

Un panneau de contrôle est également de la partie, sur le côté gauche du vidéoprojecteur.
La connectique est complète, et le cache en bas à droite dissimule un emplacement pour le dongle HDMI avec alimentation via micro-USB. © Matthieu Legouge

Cette combinaison d’ajustements mécaniques précis et de réglages logiciels poussés donne au W4100i un vrai confort d’utilisation au quotidien, que ce soit pour une séance improvisée ou une calibration plus poussée en environnement dédié.

Gaming

Sans être conçu spécifiquement pour le jeu, le BenQ W4100i s’en sort plutôt bien dans cet exercice. Il affiche une compatibilité 4K à 60 Hz avec prise en charge du mode ALLM (Auto Low Latency Mode), qui bascule automatiquement en mode faible latence lorsqu’une console de jeu est détectée.

Dans ce mode, l’input lag reste modéré et acceptable pour la majorité des joueurs. Notez que ce projecteur peut afficher un signal 120 Hz, mais seulement à 1080p. Enfin, il n'intègre pas de support VRR (Variable Refresh Rate), ce qui limite tout de même son intérêt pour les joueurs qui passent beaucoup de temps devant l'écran.

Visuellement, le rendu reste très bon : la netteté est au rendez-vous, les couleurs sont vives, et l’absence quasi totale d’effet d’arc-en-ciel rend les sessions longues plus confortables qu’avec certains DLP concurrents.

Test BenQ W4100i : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10
Prix d'excellence

Avec le W4100i, BenQ poursuit sur une voie bien distincte de celle des projecteurs triple laser qui occupent de plus en plus d'espace sur ce segment. BenQ ne fait pas dans la surenchère avec ce projecteur et se contente d'offrir une prestation solide, calibrée et pensée pour les passionnés de home cinéma à la recherche d’une image fidèle, d’une installation flexible et d’un traitement HDR maîtrisé.

Successeur direct du W4000i, ce modèle vient affiner la formule avec une source LED 4 points, une gestion HDR dynamique maison, une optique soignée et une connectique complète. L’image séduit d’emblée par sa neutralité, sa précision et sa constance. Le rendu SDR donne à voir de belles images, tandis que le HDR profite d’un traitement efficace. 

L’un des vrais atouts de ce projecteur reste sa simplicité d’installation : lens shift mécanique horizontal et vertical, réglages optiques via molettes physiques, accompagnés par de nombreux réglages qui permettront aux plus exigeants d'affiner l'image à leur guise. 

Certes, ce W4100i n’échappe pas aux limites des technologies DLP et LED, notamment avec un contraste natif mesuré et la nécessité d'un filtre de couleurs qui abaisse la luminosité une fois activé. Hormis cela, certains regretterons peut-être de devoir passer par un dongle externe pour profiter d'une interface connectée... 

En somme, le BenQ W4100i est un projecteur qui ne cherche pas à tout faire, mais qui fait parfaitement bien ce pour quoi il a été conçu.

Les plus
  • Image précise et naturelle dès la sortie de boîte
  • Colorimétrie étendue avec filtre pour le DCI-P3
  • Dynamic Tone Mapping efficace en HDR
  • Lens shift mécanique horizontal et vertical
  • Molettes physiques pour zoom et mise au point
  • Interface avec réglages d’image avancés
  • Bonne gestion du 24p
Les moins
  • Contraste natif limité
  • Chute de luminosité notable avec le filtre coloré activé
  • Niveau sonore du ventilateur audible en environnement calme
  • Pas de compatibilité VRR, 120 Hz uniquement en 1080p
  • Haut-parleur intégré peu performant
Sous-notes
Qualité vidéo
9
Qualité audio
5
Design
8
Connectivité
8
Interface
8

Fiche technique BenQ W4100i

Résumé
Source lumineuseLED
Entrées vidéoHDMI (x3)
Technologie de projectionDLP
Résolution native4K UHD
Luminosité3200 ANSI Lumens
Norme HDRHDR10, HDR10+, Hybrid Log Gamma (HLG)
Bruit annoncé30dB
Caractéristiques techniques
Système d'exploitationAndroid TV
Source lumineuseLED
Type de puce0,65"
Consommation annoncée330W
Consommation en veille0.5W
Connectiques
Entrées vidéoHDMI (x3)
Sorties audioAudio numérique S/PDIF Optique, Prise Casque - Jack 3.5mm
Connecteur(s) additionnelsMini USB Type B, USB Type A
Connectivité
Wi-FiOui
Version Wi-Fi5
BluetoothOui
Version Bluetooth5
EthernetNon
Assistant vocalGoogle Assistant
NFCNon
AirPlayNon
Projection
Technologie de projectionDLP
Résolution native4K UHD
Résolution d’affichage3840 x 2160 pixels
Luminosité3200 ANSI Lumens
Durée de vie de l'éclairage20,000h
Taux de contraste dynamique3.000.000 : 1
Norme HDRHDR10, HDR10+, Hybrid Log Gamma (HLG)
Bruit annoncé30dB
Zoom optique1.3x
Ratio de focale1,15 ~ 1,50
Lens shift horizontaleOui
Lens shift verticaleOui
Correction trapézoïdale horizontaleManuel
Correction trapézoïdale verticaleAutomatique
Caractéristiques physiques
Hauteur135.3mm
Largeur420.5mm
Profondeur312.1mm
Poids6.1kg
Haut-parleurs5W treVolo avec chambre de graves