Pour l'instant, le réseau 4G de Free ne compte, au 1er décembre, que 700 sites et l'opérateur n'a pas recours à l'itinérance comme il l'a pratique avec Orange en matière de 3G. Le groupe s'est d'ailleurs glissé dans ces failles pour critiquer l'attitude de son concurrent. A l'occasion d'une interview accordée à RTL, Stéphane Richard, p-dg d'Orange, a livré sa position sur cette annonce.
Le responsable explique : « Le problème c'est que c'est du vent tout ça parce qu'il n'y a pas de couverture... Je vous laisse imaginer la qualité de réception que vous pourrez avoir avec 700 antennes sur l'ensemble du territoire. Le marché finira bien par arrêter de se faire prendre par ces coups de com' de Free ». Visiblement échaudé par l'annonce de Free Mobile, Stéphane Richard ajoute : « Le coup de com' d'aujourd'hui c'est qu'on vend la 4G sans supplément de prix pour une raison simple, c'est qu'on vend la 4G au prix de la 3G et pour de la 3G. Ce n'est pas de la 4G c'est de la 3G, donc il faut arrêter de prendre les gens pour des andouilles ».
Malgré cette attaque directe, la direction d'Orange a tenu à préciser qu'elle conserverait sa stratégie intacte. Delphine Ernotte Cunci, directrice d'Orange France, a ainsi rappelé que l'opérateur réactualisera à la hausse ses tarifs 4G en février prochain. Jusqu'à présent, Orange propose le très haut débit mobile pour un euro de plus qu'un forfait 3G, histoire de séduire les consommateurs à l'orée des fêtes de fin d'année. Reste à savoir si ces mêmes forfaits ne seront pas reconduits par la suite. La dirigeante a enfin précisé qu'en matière d'itinérance 4G, aucune discussion n'était en cours avec Free Mobile.
Si Orange a donc répondu à Free Mobile en faisant savoir que cette annonce ne le toucherait pas, le reste de la concurrence s'est montré plus discrète. Contactés par notre rédaction, SFR et Bouygues Telecom nous ont expliqué qu'ils ne réagiraient pas directement à la proposition de Free Mobile en ne faisant pas de commentaires consécutifs à cette annonce. Didier Casas, secrétaire général de Bouygues, se contentant de rappeler qu'il s'agit là, selon lui, d'un « nouveau coup commercial » mené par son concurrent.
UFC-Que Choisir et gouvernement demandent de bien regarder la couverture réseau
L'attaque est enfin venue de l'UFC-Que Choisir. L'organisme a publié ce mercredi une note dans laquelle il demande de prendre les annonces de Free Mobile avec des pincettes. « Le doute s'épaissit lorsque l'on consulte la carte de couverture mise à disposition par l'opérateur. De nombreuses grandes villes, dont Lyon, Paris et sa banlieue, sont encore très mal desservies. En fait, un opérateur peut très bien autoproclamer une ville couverte alors que seule une petite partie l'est réellement », précise-t-il.
L'UFC craint donc que « bon nombre de clients risquent fort d'être déçus lorsqu'ils s'apercevront qu'ils ne pourront jamais s'approcher de ce débit » et demande à ce que chacun prenne bien connaissance des cartes de couverture réseau avant de souscrire à une offre. Une position que partagent également les ministres Fleur Pellerin et Benoît Hamon.
Toujours est-il que suite à l'annonce de Free Mobile, la bourse a sanctionné Orange, son titre perdant 2,62%, signant l'un des plus gros reculs du CAC40 de la journée. Dans le même temps, l'action Iliad prenait 0,20%. Toutefois, cette réaction « épidermique » des marchés n'a pas vocation à se maintenir puisque les analystes conservent leur confiance en Orange.
HSBC a ainsi précisé que la bataille de la 4G ne se résumera pas uniquement à une guerre des prix, la qualité du réseau restant un facteur discriminant.