Les opérateurs européens veulent faire participer financièrement les GAFAM au déploiement de la 5G et de la fibre

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 30 novembre 2021 à 15h10
© Shutterstock
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Les dirigeants de treize des principaux opérateurs télécoms européens, parmi lesquels Orange et Deutsche Telekom, ont cosigné une déclaration publiée ce lundi.

Dedans, ils appellent les grandes plateformes technologies à contribuer financièrement aux coûts de déploiement des réseaux de télécommunications.

Une participation réclamée aux GAFAM pour qui les réseaux sont indispensables

Le déploiement et l'entretien des réseaux de télécommunications est une charge qui pèse lourd sur les opérateurs du secteur, plus particulièrement pour les opérateurs dits « d'infrastructure ». Réunis dans le cadre de l'ETNO, l'association européenne des opérateurs de réseaux de télécommunications, treize dirigeants ont ainsi pris leur plume pour lancer un appel à destination des décideurs politiques.

Ils leur demandent de pousser les grands noms du numérique (GAFAM et autres), tels que Netflix, Amazon, YouTube, Apple ou Meta, qui se développent grâce aux moyens mis en place par les opérateurs, à les aider à financer les réseaux en cours de déploiement comme la 5G et la fibre optique, qui nécessitent de lourds investissements de plus en plus difficiles à assumer.

Plus de 50 milliards d'euros investis chaque année par les opérateurs télécoms européens

Appelant à « aligner étroitement les ambitions numériques de l'Europe avec un écosystème politique et réglementaire favorable », les treize dirigeants ont insisté sur le fait que les investissements des opérateurs dans les nouveaux réseaux numériques ont atteint 52,5 milliards d'euros en 2020 en Europe. Il s'agit de l'enveloppe la plus élevée des six dernières années. C'est par cet angle que les patrons de Telekom Austria, Vivacom, Proximus, Telenor Group, KPN, Altice Portugal, Deutsche Telekom, BT, Telia, Telefonica, Vodafone, Swisscom et Orange veulent sensibiliser le pouvoir politique.

Pour les opérateurs, l'Europe est à un tournant. Son rôle mondial « ne peut pas se limiter à l'achat et à la réglementation de la technologie construite par d'autres », fustigent-ils dans leur missive. « Nous devons créer les conditions pour que les infrastructures et les services numériques locaux prospèrent et établissent des normes mondiales auxquelles les autres peuvent aspirer. »

Les principaux acteurs européens du secteur veulent mettre à contribution les grandes plateformes technologiques, desquelles ils espèrent une aide équitable pour assumer les dépenses pharamineuses qu'entraînent les réseaux.

Les télécoms européens veulent rééquilibrer leur relation avec les grandes plateformes numériques

C'est le principal sujet abordé dans la lettre des patrons des opérateurs : l'idée de rééquilibrer la relation entre l'écosystème numérique européen, qu'ils représentent, et les géants mondiaux des nouvelles technologies. « Une part importante et croissante du trafic réseau est générée et monétisée par les grandes plateformes technologiques, rappellent les opérateurs, mais cela nécessite un investissement et une planification contenus et intensifs du réseau par le secteur des télécommunications. »

Les dirigeants évoquent un modèle actuel qui ne peut perdurer que si ces fameuses plateformes contribuent de manière équitable aux coûts du réseau. En somme, les opérateurs ne veulent plus que les principaux services numériques planétaires profitent impunément de leurs réseaux sans contribuer à leur financement.

Outre les plateformes, les grands opérateurs européens souhaitent qu'à l'avenir, les prix du spectre et des enchères, jugés trop élevés (en référence aux enchères 5G notamment), soient revus à la baisse, du fait que les opérateurs entrent aujourd'hui directement en concurrence avec les services de grandes entreprises technologiques non européennes.

Source : Reuters

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
Francis7

C’est une logique à laquelle je n’avais pas pensée. :slight_smile:

wannted

et moi qui pensaient que c’était aux clients des opérateurs de les financer…

toast

La SNCF devrait demander à The Coca Cola Company de participer au développement du réseau de rails, on ne sait jamais…

benben99

Les GAFAMs devraient dire on va plier bagage si vous nous imposez de payer…

Et s’ils faisaient ça on serait dans le trouble… Ils nous tiennent par les c***lles comme on dit… Et c’est notre faute de ne pas développer d’alternatives européennes.

toast

C’est la nature qui a horreur du vide :wink:
L’univers, lui, à priori il en est plein (à notre niveau de connaissances actuel).

Bad_Biogene

Je vous vois tous dire que les « GAFAMs » nous tiennent, nous prennent en otage. Mais il ne faut pas oublier que c’est le consommateur qui détient les cartes du jeu.

Si vous trouvez qu’une compagnie détient trop de pouvoir, changez de boite pour les services qu’elle propose. C’est pas comme si les alternatives n’existaient pas…

Microsoft : Windows → Linux
Google : Gmail, moteur de recherche → ProtonMail, Ecosia
Amazon : Prenez vos jambes et aller faire vos courses
Facebook : Ca, ça sert à rien donc vous pouvez vous en passer ! :grin:

Aristote76

Ridicule ils les font travailler et en plus ils veulent qu’ils payent leur déploiement on dirai l’état et les autoroutes qu’on payent 10 fois pour gaver les énarques. Heu bah en fait ce sont les mêmes dsl. Les Gafams n’ont pas tout les torts s’ils ce défendent dans ce cas précis.

jlbiset

La logique devrait être la même avec les plateformes de VOD, qui squattent 90% de la bande passante.

sylvio50

Cela me paraitrait tout à fait normale de voir apparaitre une taxe lié à la bande passante moyenne utilisé pour un service donné. Si YouTube et Netflix réunis prennent 50% de la bande passante totale européenne et que le coût globale au niveau européen est de xx milliards, ils doivent payer une partie non négligeable. Peut être pas 50% des frais, sinon, ils demanderaient à en être propriétaire et ça poserait un problème de souveraineté, mais au moins 20%.

oudiny

Si les GAFAMS étaient européens cet article n’aurait jamais existé !!! quand on est que des suiveurs on subit puisqu’on est capable de rien d’autres sur ce continent