Les maires s’élèvent contre la proposition de modification des taxes sur les antennes mobiles

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
11 septembre 2021 à 11h03
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© Alexandre Boero pour Clubic
© Alexandre Boero pour Clubic

Plusieurs grandes associations de maires, localités et communautés territoriales de France font front commun contre la nouvelle baisse potentielle des ressources locales à leur disposition, qui profiterait, selon elles, aux opérateurs de télécommunications.

Dans le cadre de la loi de finances pour 2020, un rapport relatif à l'imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) appliquée aux antennes mobiles a été réalisé puis remis au début de cet été au Parlement par l'Inspection générale des Finances (IGF). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le rapport, dont les associations d'élus ont pris connaissance, fait jaser. Ces dernières lui reprochent de vouloir freiner la progression de cet impôt, au profit notamment des opérateurs, qui équipent le territoire en réseaux de télécommunications.

Pour les élus locaux, le rapport veut limiter la part de l'IFER revenant aux collectivités

Toutes unies, l'Association des maires de France (AMF), l'Association des maires ruraux de France (ARMF), l'Assemblée des départements de France, France Urbaine, l'Association des petites villes (APVF) et l'Assemblée des communautés de France (AdCF) ont publié vendredi un communiqué de presse commun dans lequel elles s'opposent vigoureusement à l'évolution de l'IFER, cet impôt instauré via la loi de finances pour 2010, dans le but de compenser la suppression de la taxe professionnelle.

Le rapport remis au Parlement préconise trois pistes d'évolution de l'impôt sur les antennes radio qui, selon les associations d'élus, visent à « limiter le produit de l'IFER radioélectrique revenant aux collectivités ».

Le saviez-vous ? 🤔

Aujourd'hui, l'IFER rapporte 136 millions d'euros aux intercommunalités, 66 millions d'euros aux départements et 10 millions d'euros aux communes. Elle est payée, chaque année, par les opérateurs en fonction des stations radioélectriques installées sur le territoire. Si plusieurs stations (3G, 4G, 5G par exemple) sont installées sur un même site, alors l'opérateur déclare autant de stations qu'il y a de réseaux. Des exonérations existent aujourd'hui pour les zones peu denses, histoire d'inciter les opérateurs à investir.

En 2019, le tarif de l'IFER mobile s'élevait à 1 674 euros par station.

La première piste consiste en une imposition au site, et non plus à la technologie. Si l'on se fie au rapport, cette proposition simplifierait le dispositif local pour les opérateurs et diminuerait le nombre d'équipements à déclarer, pour ainsi davantage maîtriser la progression de la taxe, dont la hausse serait trop brutale. Selon l'IGF, cette option défavoriserait les opérateurs les plus récents. La seconde proposition issue du rapport tient en un plafonnement de l'IFER radio, et la dernière consiste à baser l'imposition sur le chiffre d'affaires des services mobiles des opérateurs télécoms.

Collectivités, opérateurs, État : chacun défend sa position

En total désaccord avec le rapport, les associations d'élus considèrent que « l'évolution favorable d'une recette fiscale perçue par les collectivités justifiant son rabotage n'est pas acceptable ». Pour elles, l'ajustement de l'IFER n'est « ni une mesure d'accompagnement économique (…) ni une mesure d'aménagement du territoire ».

Les élus locaux estiment que si l'État souhaite améliorer les marges des opérateurs de téléphonie mobile, il dispose d'autres leviers. Outre les impôts locaux, ils pensent notamment à la taxe sur les services fournis par les opérateurs de communication électronique (TOCE).

Les collectivités défendent évidemment leur position. Dans le même temps, les télécoms ont, dans le cadre du New Deal Mobile, dernièrement communiqué sur l'installation de relais mobiles 4G dans des zones peu denses, où les élus locaux saluent les efforts des opérateurs et de l'État pour les connecter au monde, d'un point de vue technologie.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (3)

alsaco67
En France : «&nbsp;Touche pas à mes taxes.&nbsp;»<br /> J’ai eu il y a 3 semaines un type de mon centre des impôts afin d’avoir des explications concernant ma taxe d’habitation qui avait diminuée en 2019, augmentée en 2020 et selon lui, disparaitra totalement pour tous en 2023 … avec forcéement augmentation d’autres taxes et impôts (notamment fonciers) pour compenser …
cyrano66
N’empêche qu’ils ont raison de râler fort.<br /> Contrairement aux taxes nationales qui se perdent dans le néant cosmique du budget, les taxes locales vont directement dans les services et équipements des communes.<br /> (Voirie, Creche, école, équipement sportif, etc.)<br /> Les 3 gouvernement successifs n’ont pas cesser de grater dans les sources de revenus des collectivités plutôt que de, par exemple, baisser l’impôt sur le revenu.<br /> En gros l’état dit aux français qu’il baisse les taxes mais lui ne baisse pas son train de vie.<br /> Il fait porter la plus grosse diminution sur les collectivités locales. Ce qui a un impact direct sur notre quotidien.<br /> Donc un maire ne peut pas s’opposer légalement à ce qu’une antenne vienne sur sa commune, il doit subir la colère des riverains qui trouvent ça degeulasse et dangereux et en plus les revenus qu’il peut en espérer diminue.<br /> Donc oui y’a de quoi râler.
Aurelienazerty
Mouais, ne pas oublier le clientélisme de certaines mairies, et les dépenses pas toujours heureuses…
cyrano66
Faut il pour autant en faire une généralité ?<br /> Il y’a 30 000 Balakany en France ?<br /> Les mandats locaux sont parmi les plus difficiles et les plus utiles avec un grand nombre d’élus issues de la société civile qui n’ont rien de requins politiques et qui font le job loin de l’arène médiatique caricaturale et du « tous pourris »<br /> et pour les râleurs maladifs que sont les français y une solution simple.<br /> Aller voter (voir même se présenter)<br /> avec 60% d’abstention on a les élus qu’on mérite
Aurelienazerty
Je suis moi même élu local, ça tombe bien <br /> Dans mon commentaire, j’ai bien utilisé les mots «&nbsp;certaines&nbsp;» et «&nbsp;pas toujours&nbsp;». Dire que le train de vie de l’état ne baisse pas, c’est faux.<br /> Maintenant, avec plus de 40% du PIB qui part dans les différents impôts et taxe, je vous met au défis, même sur les taxes locales comme la taxe foncière de ne pas vous perdre dans votre fameux néant cosmique du budget.
cyrano66
Aurelienazerty:<br /> Je suis moi même élu local, ça tombe bien<br /> Je suis également élu local.<br /> Du coup, cher collègue, votre discours un peu sur le ton « tous pourris » est encore plus compliqué à comprendre. Élu d’opposition peut-être ?<br /> Et c’est bien parce que je suis élu local que je fais le distinguo entre l’état et les collectivités.
Aurelienazerty
Non je n’ai pas dis tous pourris, par contre, on ne peut pas nier que certaines collectivités, pas toutes (et j’insiste là dessus) vont donner des subventions dans un but électoraliste. Un exemple dans ma région où le président de région favorise les communes du même bord politique.<br /> Ensuite, niveau dépenses, je ne suis pas de l’opposition (il n’y avait qu’une liste), mais parfois je ne suis pas en phase avec certains projets «&nbsp;pourquoi faire 2 places de parking plutôt qu’une aire de jeu&nbsp;» et je vois la différence de priorité entre les générations : moi jeune actif et les autres retraités.<br /> Et puis on ne peut pas nier qu’il y a des communes qui font n’importe quoi avec l’argent public (pas toute, je re-insiste). J’ai en tête une histoire de boulodrome à 1M€, alors oui, ce n’est pas le cas partout, mais on ne peut pas se draper de vertu en disant «&nbsp;jamais chez nous&nbsp;»
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