Xiaomi Redmi Note 3 Pro : le meilleur milieu de gamme à moins de 160 euros

Aurélien Audy
Publié le 21 octobre 2016 à 17h00
Jusqu'à maintenant, les séduisants smartphones de Xiaomi péchaient toujours sur un point important chez nous : la 4G française avec bande des 800 MHz (et encore moins celle des 700 MHz). Si la distribution n'est pas encore assurée par les canaux traditionnels, Xiaomi décline en revanche des versions internationales de ses modèles phares, en français et avec la 4G qui va bien. Exemple avec le Redmi Note 3 Pro et son Snapdragon 650.

Non, le Redmi Note 3 Pro n'a rien de bien original physiquement. Il repose sur une coque arrondie, proposée en trois coloris (or, argent et graphite), et un écran de 5,5 pouces plat, bordé par un cerclage en plastique brillant. Le smartphone a le bon goût d'adopter un dos en aluminium poli (hors extrémités où sont logées les antennes) mais il se révèle particulièrement glissant. Pas d'émerveillement donc, mais compte tenu du prix il faut bien admettre que la prestation est plus qu'honnête (moins de 160 euros sur le site de Gearbest qui nous l'a envoyé).

Avant d'aller plus loin, il faut nous arrêter sur cet imbroglio : Pro ou pas Pro ce Redmi Note 3 ? Gearbest précise sur la fiche produit que c'est bien la version Pro qui est expédiée, malgré le packaging qui fait mention d'un « Redmi Note 3 » tout court.

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La dénomination Pro sert précisément à distinguer les fameuses versions internationales, qui acceptent toutes les bandes de fréquences. Les Redmi Note 3 Pro utilisent le Snapdragon 650. Mais attention, il existe aussi des références en Snapdragon 650 non pro qui se cantonnent aux 1800/2100/2600 MHz. Les versions chinoises ne sont donc pas uniquement celles qui adoptent un SoC Mediatek. Il faudra donc se montrer vigilant sur les appellations et les caractéristiques selon la boutique où vous déciderez de vous approvisionner.

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Voici ce que propose le smartphone comme caractéristiques et équipements :

  • SoC Snapdragon 650 hexacore (Cortex A53 @ 4 x 1,4 GHz et Cortex A72 @ 2 x 1,8 GHz)
  • GPU Adreno 510 @ 600 MHz
  • 3 Go de RAM
  • 32 Go de stockage
  • extension microSD (ou double SIM)
  • écran 5,5 pouces IPS Full HD
  • 4G toutes fréquences (700/800/850/900/1700/1800/1900/2100/2300/2600 MHz)
  • LTE cat 7 (300/100 Mbps)
  • 150 x 76 x 8,7 mm pour 164 g
  • appareil photo 16 mégapixels f:2,0 (5 mégapixels en façade)
  • Wi-Fi ac et Bluetooth 4.1
  • lecteur d'empreintes digitales
  • radio FM et émetteur infra-rouge
  • connectique micro USB et mini jack
  • batterie 4000 mAh avec recharge rapide
  • DAS 1,26 W/kg (tête) et 0,56 W/kg (corps)

C'est une fiche franchement généreuse pour le prix demandé !


Notez que cette présentation a été réalisée alors que le téléphone était encore sous MIUI V7.5.


Prise en main du Redmi Note 3 Pro

En dehors de l'aspect « savonnette » du smartphone (une coque de protection ne sera pas du luxe), le Redmi Note 3 est agréable à utiliser. Les boutons d'alimentation et de volume sur la même tranche, les touches tactiles en bas de l'écran ou encore le capteur d'empreintes digitales procurent une ergonomie efficace et intuitive. On regrettera simplement que Xiaomi n'ait pas opté pour de l'USB type C, plus commode au quotidien (et davantage tourné vers l'avenir).

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L'écran a été bien intégré : il occupe en effet 72,4 % de la façade du téléphone. Posé à côté d'un OnePlus 3, le Redmi Note 3 affiche le même encombrement. Il n'y a que la tranche qui trahisse un embonpoint supérieur, d'un bon millimètre et demi. La dalle lumineuse (485 cd/m²) propose un niveau de contraste correct (915:1) ainsi qu'un rendu colorimétrique assez réaliste (typique des dalles IPS). La température des blancs est un peu froide (7 050 K), et on a beau jouer sur le paramètre « Couleurs et contraste » du menu « Affichage », on gagne au mieux 100 K. Dans l'ensemble, c'est un écran de qualité, qui profite de surcroît de bons angles de vision. Dommage que la vitre soit aussi brillante.

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Le Redmi Note 3 et le OnePlus 3 côte à côte

Côté son, si l'on regrette que les haut-parleurs soient obstrués dès qu'on pose le smartphone (sur la coque arrière, forcément...), on se réjouit en revanche de la belle puissance développée par la prise jack. Le Redmi Note 3 envoie plus que le OnePlus 3, qui était jusqu'alors une des références de la rédaction dans ce domaine.

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En matière d'interface, il y a du nouveau : c'est toujours la surcouche MIUI de Xiaomi qui vient se greffer à Android 6.0.1. Mais après trois mises à jour successives en OTA, nous sommes passés en version « Global 8.0.4.0.MHRMIDG | Stable ». MIUI demeure avec EMUI (Huawei) et FlymeOS (Meizu) une des surcouches les plus propres et simples à appréhender. La disparition du tiroir d'applications plaira à ceux qui lorgnent du côté d'iOS. Et certaines fonctionnalités ajoutées par Xiaomi se révèlent pertinentes : le « second espace » (équivalent du double bureau sur Windows), le mode une main, le mode enfant ou encore le clonage d'applications (utile par exemple sur du réseau social pour partager le téléphone sans partager sa vie privée).

Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
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Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0
Interface de MIUI en version 8.0

En revanche, exit le glisser à deux doigts dans le volet des notifications sur cette V8.0 (alors que c'était encore possible sur la V7.5). Amoureux des ROM débarrassées d'applications préinstallées, MIUI n'est pas forcément pour vous...

Petit gag au passage : si la langue française est bien proposée au premier démarrage du terminal, le pays de localité « France » n'est pas dans la liste pourtant longue comme le bras... Il faut donc choisir un pays sur le même fuseau horaire, comme l'Espagne par exemple.

Photo et vidéo

Xiaomi a doté son Redmi Note 3 d'un capteur de 16 mégapixels, soit trois de plus que sur son prédécesseur. L'ouverture s'est agrandie - elle passe à f:2,0 - tandis que l'on retrouve l'autofocus à détection de phase. L'appareil photo est rapide, à tel point qu'il remonte même le temps. C'est-à-dire que lorsqu'on déclenche à un instant T, la photo capturée correspond à T - 0,15 s environ. C'est bien pour les personnes un peu longues à la détente, mais cette anticipation peut devenir problématique quand on s'efforce de photographier pile au bon moment. Par exemple un baiser à un mariage...

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Côté rendu, rien d'extraordinaire. Les restitutions de teintes et de la balance des blancs sont globalement justes, mais le Redmi Note 3 surexpose régulièrement. Le « paramètre d'exposition » devra être changé de « centre pondéré » par défaut à « cadre moyen » pour corriger en partie cela. On accède à ces réglages en cliquant sur la minuscule roue crantée logée en haut à droite du menu « Modes ».

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Photo prise de jour et extraits à 100% correspondant


Le capteur souffre par ailleurs d'une dynamique faiblarde, que le mode HDR, peu efficace, ne compense pas. Le niveau de netteté général est satisfaisant, malgré une chute de piqué sur le bord supérieur gauche.

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Sans ou avec HDR, pas de différence. Enfin si, celle sans HDR est mieux...


Dans les basses sensibilités, le capteur parvient à accumuler une bonne quantité de détails : un début de grain se laisse apercevoir, sans ne rien compromettre. En revanche, quand la lumière se fait plus rare, le Redmi Note 3 monte rapidement en ISO - peut-être pour pallier l'absence de stabilisation optique ou même numérique - et enregistre des images moins saturées, aux textures lissées. Les photos n'exhibent pas de grain trop visible de loin, mais un moutonnement particulièrement flagrant à 3 200 ISO, la valeur maximum de sensibilité. Ceci étant, la prestation pourrait être bien pire.



En vidéo, le Redmi Note 3 déçoit davantage. Déjà, l'absence d'une stabilisation de quelque sorte que ce soit aboutit à des images tremblantes guère exploitables. Ensuite, l'autofocus réglé en mode continu (on peut aussi le paramétrer en mode tactile) se montre particulièrement inconsistant. Et l'image souffre là-aussi de la faible dynamique du capteur. L'encodage est correct (H.264, 15 Mbps, 30 im/s, son stéréo en AAC à 96 Kbps), sans plus. Dommage que Xiaomi n'ait pas profité du support natif du HEVC par le SoC Snapdragon.


Exemple d'une capture réalisée par le Redmi Note 3 en Full HD

Performances et autonomie

Ce fameux Snapdragon 650, que vaut-il d'ailleurs ? L'hexacore délivre une expérience fluide, tant dans l'utilisation quotidienne de l'interface que dans les tâches plus ardues comme le jeu vidéo. Asphalt 8 tourne avec une légèreté qui n'a rien à envier aux Snapdragon plus évolués. Le terminal chauffe un peu, jusqu'à 39° localement et avec une répartition à 37° assez homogène. Mais rien d'anormal après une demi-heure de courses.

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Cette répartition sur quatre pattes d'un côté et deux de l'autre, avec des cadences plutôt modestes, produit des scores variables. Ils sont parfois bien supérieurs (PCMark) à ceux du Kirin 650 de Huawei, parfois inférieurs (Geekbench 4.0), mais toujours largement au-dessus côté GPU. Dans l'ensemble, ce Snapdragon suffit amplement pour répondre aux besoins du quotidien.

Benchmark : 598-5970

Benchmark : 598-5972

Benchmark : 598-5976


Mais Qualcomm n'aurait pas complètement réussi son coup si sa puce n'était pas économe en énergie. Et bonne nouvelle, elle l'est. Avec sa batterie, certes, importante de 4 000 mAh, le Redmi Note 3 Pro tient 10 h 14 sur le test Work 1.0 de PCMark ! De quoi laisser son chargeur de côté pendant plus de deux jours, sereinement.

Benchmark : 598-5974

Conclusion

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Physiquement, le Redmi Note 3 Pro ne provoque pas d'attachement particulier, faute de « caractère ». La finition est soignée mais le design relève un peu trop du banal à notre goût. Néanmoins, c'est un smartphone parfaitement fonctionnel, richement doté pour son prix, et qui n'a que peu de défauts. Son caractère glissant ? Si vous êtes maladroit, il faudra redoubler de vigilance et/ou opter pour une coque. Le mode vidéo quelconque ? On peut faire avec, et dans cette gamme de prix, on ne voit guère de rival qui se distingue. Idem pour la photo, sauf que là, le Honor 5C fait quand même bien mieux. La distribution encore compliquée ? Oui, ce point demeure gênant, d'autant que la profusion des variantes de références, avec ou sans 4G française, en Mediatek ou Snapdragon, en 16 ou 32 Go, complique la démarche d'achat.

Mais ce qu'on retient surtout, c'est le bel écran du Redmi Note 3 Pro, les performances bien suffisantes, l'énorme autonomie, la panoplie complète des bandes de fréquences de 4G (encore une fois, sur notre version, mais ce n'est pas le cas de tous les Redmi Note 3), l'équipement complet (exception faite du NFC) et la bonne ergonomie matérielle du smartphone. Pour le logiciel, c'est une question de goûts. À moins de 160 euros (hors taxe), il sera difficile de trouver mieux... jusqu'au prochain assaut d'un fabricant chinois.

Xiaomi Redmi Note 3

10

Les plus

  • Rapport qualité/prix exceptionnel !
  • Énorme autonomie - bonne puissance
  • 4G avec toutes les fréquences - écran Full HD
  • Touches tactiles - lecteur d'empreintes

Les moins

  • Smartphone glissant - un peu épais
  • Mode vidéo décevant - photo sans plus
  • Beaucoup d'applications par défaut
  • Pas de NFC - confusion dans les références

Finition8

Ergonomie9

Autonomie10

Puissance8

Photo6



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Aurélien Audy
Par Aurélien Audy

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