L'électrosensibilité est reconnue par la justice

26 août 2015 à 12h14
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Les choses avancent en France pour les personnes disant souffrir d'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Une décision d'un tribunal de Toulouse a reconnu ce handicap.

L'insoluble débat sur les ondes électromagnétiques est-il à un tournant ? C'est ce que laisse penser une décision de justice rendue par le Tribunal du contentieux de l'incapacité de Toulouse en juillet, qui a reconnu l'existence d'un handicap grave dû à l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. L'association de lutte contre les ondes Robin des Toits, qui s'est procuré le verdict, parle d'une « grande première en France ».

Recluse dans une grange

Cette affaire concerne Marine Richard, retirée depuis 2010 dans une grange coupée du monde dans les montagnes de l'Ariège, et vivant de l'aide de sa famille. Âgée de 39 ans, celle qui était autrefois journaliste a contracté ses premiers symptômes en 2010. Après expertise médicale, la justice a estimé qu'elle souffrait bel et bien du syndrome d'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques et évalué son degré d'invalidité à 85 %.

Le tribunal a décidé de lui accorder le droit à une allocation pour adulte handicapé de 800 euros mensuels pendant trois ans renouvelable et d'un aménagement de son logement. La difficulté pour les personnes se disant électrosensibles est de conjuguer une vie normale avec leur pathologie, dans des villes où les ondes sont omniprésentes - Bercy a décidé que 100 % de la population sera couverte en 2G avant la fin 2016, sans parler de la prochaine génération de réseaux (5G)... qui reposera sur la multiplication des antennes relais.


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Les antennes relais cristallisent le plus souvent les critiques des personnes électrosensibles - Crédit : Fotolia.

Pour fuir les ondes, il arrive ces certains finissent par se réfugier dans des grottes, comme décrit dans le documentaire Cherche zone blanche désespérément, de Marc Khanne. Ces victimes des ondes ressentent, le plus souvent, des maux de tête, picotements, troubles du sommeil ou encore une sensation de brûlure.

Vers une jurisprudence ?

Pour Marine Richard, « il faut créer des endroits préservés car il y a des milliers de personnes qui ne savent pas où se mettre ». Selon elle, se basant sur des chiffres de l'association Next-up, jusqu'à 70 000 personnes souffriraient de ces ondes, à des niveaux variables. Du côté de Robin des Toits, citée par l'AFP, on espère que la décision du tribunal de Toulouse fasse jurisprudence. Et que cela aille ainsi plus loin que la loi Abeille.

Ce texte, adopté en début d'année, consacre « la sobriété, la transparence, l'information et à la concertation en matière d'exposition aux ondes électromagnétiques ». En avance sur son entrée en vigueur en février 2016, la ville de Strasbourg a publié, en juin, une carte révélant les niveaux d'exposition aux ondes sur son territoire. Une démarche dont la portée est informative, et ne réglerait pas le souci des électrosensibles.

Depuis 2005, l'OMS admet les symptômes de l'électrosensibilité, mais n'établit pas la nocivité des ondes. En d'autres termes, les souffrances sont réelles, mais les causes de ces souffrances ne sont pas définies.


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