Les serveurs de Google bientôt alimentés par la géothermie ? Ce nouveau puits expérimental bat des records

19 juillet 2023 à 17h00
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 © Futura Sciences
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Des serveurs de Google bientôt alimentés par la géothermie ? C'est en tout cas l'ambition de Fervo Energy, une start-up spécialisée dans le domaine. Celle-ci vient de passer un cap majeur sur son site Project Red en générant une quantité d'énergie record lors d'un test.

Google pourrait donc bientôt faire reposer une partie de ses serveurs sur la puissance de la géothermie grâce à Fervo Energy. Pour les géants de la tech, l'énergie représente un enjeu majeur, et le vent tourne très rapidement, pas vraiment dans le bon sens d'ailleurs. Il s'agit pour eux dès aujourd'hui de se pencher sur la question des énergies renouvelables pour projeter leur activité dans l'avenir. À partir de ce constat, la géothermie peut-elle être une option envisageable ?

Un test historique

Fervo Energy a clairement dépassé les limites imaginables dans l'exploration de l'énergie géothermique. Lors d'un test qui s'est étalé sur 30 jours dans le nord du Nevada, la start-up a réussi à générer une puissance record de 3,5 mégawatts. Pour vous faire une idée, cela équivaut à la puissance nécessaire pour alimenter environ 2 800 foyers.

Aucun autre système géothermique n'avait atteint ce résultat jusque-là. Il faut dire que Fervo Energy utilise des technologies à la pointe dans son approche de la géothermie : nouvelles techniques de forage horizontal et capteurs à fibre optique qui leur permettent d'exploiter des ressources souterraines de manière beaucoup plus efficace. Le Project Red a pour le moment une longueur d'avance sur tout ce qui se fait ailleurs.

 © Fervo Energy
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Un potentiel inexploité

Dans ce cas, pourquoi la géothermie n'a pas été dans les petits papiers de Google avant ? Les obstacles sont nombreux : coûts initiaux élevés, ressources disponibles très variables selon la géologie locale, risques lors du forage et durabilité des ressources difficile à gérer. Pour autant, cette méthode a un potentiel immense, qui demeure pour le moment sous-exploité par les projets géothermiques classiques. Ceux-ci sont principalement centrés sur les ressources hydrothermales faciles d'accès, ce qui limite grandement leur efficacité.

Fervo Energy offre une approche tout à fait différente. Son innovation principale est de pouvoir créer artificiellement une perméabilité dans les couches géologiques grâce au forage horizontal. À la suite de cela, des fluides spéciaux sont injectés dans les zones forées pour créer des fractures et accéder à des ressources plus profondes. Cette conception permettrait d'augmenter de manière considérable le nombre de sites potentiels pour la mise en place de centrales. Cela permettrait aussi d'optimiser le rendement de ces sites de manière globale.

La géothermie présente également un autre gros avantage : elle n'émet pas de carbone une fois la centrale construite. Contrairement aux autres sources d'énergie renouvelable, comme le solaire ou l'éolien, elle est constante, et sa production se fait en continu.

 © Build Green
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Même si d'autres obstacles restent à surmonter, une réduction des coûts notamment, il est fort possible que Fervo Energy soit sur la bonne voie pour faire progresser l'industrie géothermique. Encore plus si elle a le soutien de Google, qui y voit une opportunité savoureuse de faire tourner ses serveurs sans émettre de carbone. L'entreprise a déjà ouvert l'an dernier un campus écologique, preuve qu'elle se soucie de l'environnement… et surtout de son image.

Sources : Engadget, Canary Media

Camille Coirault

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Commentaires (11)

Martin_Penwald
C’est intéressant, mais en pratique, la méthode ressemble à la fracturation hydraulique utilisée pour l’extraction de pétrole. Et il y a des indications que ces méthodes pourraient faciliter le déclenchement de tremblements de terre.<br /> Donc même si c’est prometteur, il est possible que l’on ne puisse pas facilement augmenter fortement pour une zone donnée la quantité d’énergie extraite.<br /> C’est pas d’ailleurs comme ça que Krypton est détruite dans la dernière version de Supertype ?
JulienBache
Toujours un peu dubitatif là dessus: a un moment la chaleur dûes aux désintégration radioactives des isotopes n’est plus disponible pour de telles applications… Après si c’est le même sous sol qu’en Islande il n’y aura pas ce genre de problème <br /> Bonne chance à eux
xryl
Je doute qu’il s’agisse de la même techno que pour les forages des sables bitumeux. La fracture hydraulique pour les premiers, c’est pour éviter de forer de partout, donc avec des pressions de malades mentaux pour casser la couche rocheuse de la poche de pétrole. Ici, si je comprends bien, au lieu de forer profond pour avoir un gradient thermique élevé (mais un flux de transfert de chaleur limité car le débit du fluide est limité), ils percent moins profond (ce qui coûte bien moins cher), mais augmente fortement la surface de contact via une injection d’un fluide (très probablement de l’eau), qui va s’incruster dans les failles des roches à cette profondeur et profiter d’une surface de contact beaucoup plus élevée et donc d’un meilleur flux de transfert de chaleur. La pression ne sert pas à casser, simplement à atteindre la plus grande distance possible.
Martin_Penwald
@JulienBache<br /> Il ne me semble pas que la chaleur utilisée soit dûe à la désintégration nucléaire, juste au fait que les profondeurs terrestres sont plus chaudes que la surface.
Martin_Penwald
J’arrive pas à lire la vidéo de présentation du site de Fervo.<br /> Et j’ai déjà entendu que les forages de géothermie profonde peuvent causer des séismes.<br /> Sauf qu’en fait, ici, a priori, comme tu le dis, le forage n’est pas très profond, et donc les risques de séismes sont possiblement moins élevés qu’en géothermie classique.<br /> ’faudra voir à l’usage.
Caramel34
Faire effondrer des parcelles de terrain oui peut être si elles abritent une cavité, comme ça peut arriver un peu partout d’ailleurs, mais un séisme j’ai de gros doutes.
Martin_Penwald
numerique.banq.qc.ca<br /> BAnQ numérique<br /> Partez à la découverte de BAnQ numérique.<br /> Paragraphe 4.5.2 Séismicité<br /> Il n’y a pas de gros risques sismiques, mais il y en a, et il faut également prendre en compte l’inquiétude de la population afin d’atteindre une bonne acceptation sociale de tels projets.
V-Luminis
Bonjour,<br /> Tout à fait d’accord avec vous sur les répercussions que ce genre de projet peut avoir sur l’opinion locale, un aspect que j’aurais pu mentionner dans mon article.<br /> Bonne journée !
xryl
Oui, c’est possible. D’ailleurs, ça fait partie des critères d’exploitation, faire passer un vibrateur sismique avant tout forage (et déterminer les différentes couches géologique et leur densité). Le séisme, ça ne serait pas un magnitude 7 sur l’échelle de Richter, mais quand même, les voisins ne sont jamais content d’avoir à réparer une maison qui se fissure parce que le sous sol a bougé de 2cm à cause d’un forage 10km plus loin…<br /> Regarde ce qui se passe en Lorraine, avec les forages de la « Française de l’Énergie », tu verras comme les gens sont réticents à ce genre d’exploitation, alors qu’il ne s’agit même pas de fracture hydraulique.
xryl
Je viens de lire la publication scientifique de leurs résultats:<br /> We observed that the system was capable of supporting com-<br /> mercial levels of production. Injection rates throughout most of<br /> the test ranged from 650 gpm to 850 gpm, with a maximum in-<br /> jection rate of 1003 gpm. Injection pressures were highly rate-<br /> dependent and ranged from 1000 psi to 2000 psi throughout the<br /> test. Injection pressures were maintained below the fracturing<br /> pressure of approximately 2300 psi. We observed that pressures<br /> tended to remain relatively steady while injecting at a constant<br /> rate and while actively producing. During periods where the pro-<br /> duction well was shut-in and we were injecting, injection pres-<br /> sures tended to increase.<br /> En gros, ils injectent de l’eau en dessous des pressions requises pour la fracturation hydraulique. Il n’y a donc pas de fracturation possible. L’eau est injectée entre 70 et 137 bars dans le puit d’injection et est récupérée dans le puit de production 10mn plus tard, avec 120°C de plus, ce qui n’est pas très élevé en fait.<br /> Le problème principal, pour moi, c’est la perte de 10% à 20% de l’eau injectée. C’est de l’eau qui ne finira pas dans une nappe phréatique, ce qui est assez embêtant. Pour produire 2MW, en 24/7, ils injectent 63L/s soit 397 000m³ par an de perdu, c’est assez conséquent.
Buche_Ron
Apres le buzz, l’info.<br /> En réalité ce qu’il faut savoir c’est que la seule donnee qu’on a sur ce gisement à l’heure actuelle c’ewt qu’on a trouver 14% d’h2 dans du gaz de couche à 250m de profondeur. TOUS LE RESTE n’est que de l’extrapolation voir de la spéculation. Ce ne sont que des annonces de financiers qui cherchent des investisseurs credules pour une levee de fonds. Si il y avait de grandes quantités d’h2 pur Dans le sous sol ça ferait un bail qu’on serait au courant, de plus etant la molecule la plus petite qui puisse exister l’h2 se serait deja fait la malle depuis bien longtemps si il etait pur. Bref ca reste de la molecule de gaz à casser, a liquefier et à transporter pour un cout economique et en co2 exorbitant.
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