Votre futur téléphone sera 64 bits et octo-cœur

11 septembre 2013 à 18h14
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Chaque semaine, Anicet Mbida nous livre son avis sur l'actualité numérique.
Appareil photo 20 puis 40 megapixels. Ecran 720 puis 1080p. Processeur bi puis quadri-cœur. Et maintenant Apple qui s'en mêle avec un iPhone 64 bits. On n'a donc pas fini de commenter la course à l'armement sur les mobiles. Ni d'entendre les fanboys et autres ÜberGeek se comparer le nombre de bits ou de cœurs dans leurs téléphones. Mais au final, cette débauche technologique est-elle vraiment utile ?

On serait tenté de dire non. Après tout, ce ne sont que des téléphones. Pas des stations de travail ni des supercalculateurs. Quel intérêt d'avoir un processeur 64 bits alors que l'iPhone 5s n'a que deux Go de mémoire ? Pourquoi envisager un Galaxy S5 avec un Exynos à huit cœurs alors qu'en moyenne deux, voire trois seulement sont utilisés ?

Première réponse : le marketing. C'est comme pour la guerre des consoles à fin des années 1990. Avoir des chiffres ronflants donne une impression d'innovation, de puissance même si au final les jeux restent les mêmes -ou que l'on utilise toujours son téléphone de la même façon. Mais j'y vois quand même un véritable intérêt technique.

Les téléphones continueront à multiplier les capteurs

Prenons l'exemple du 64 bits. Bien entendu, il permet d'adresser beaucoup plus de mémoire. Mais il permet aussi de manipuler, d'un coup, des données par paquets beaucoup plus gros. En 32 bits, il est par exemple impossible de « mapper » en mémoire un fichier de 8 Go. Il faut le faire par petits morceaux. C'est pour cela que les jeux les plus riches demandent d'attendre le chargement des données en mémoire avant de démarrer. En 64 bits ce n'est plus nécessaire puisque les ressources du jeu peuvent être « mappées » directement.

Dans le cas d'Apple, le 64 bits permet de basculer en logiciel des traitements jusqu'ici réservés à des dispositifs spécialisés. La stabilisation d'image par exemple. L'iPhone 5s prend quatre clichés, en compare les différences avant de recalculer une image sans flou de mouvements. Il y a une masse de données à analyser. C'est plus rapide avec un puce 64 bits et moins cher qu'un stabilisateur optique. Idem pour le décodage vidéo, le calcul des ralentis ou la prise de photos en rafale. Il faut soit du matériel spécifique, soit une puce ultra rapide... 64 bits de préférence vu la taille des fichiers à traiter.

La même approche vaut pour la multiplication des cœurs dans les processeurs. Le multitâche ne s'arrête plus à la navigation ou à la musique en tâche de fond. Aujourd'hui les téléphones sont bourrés de capteurs, souvent actifs en permanence : mouvements pour le podomètre, GPS pour les alertes géolocalisées, micro pour activer la reconnaissance vocale (comme avec le Moto X). Or plus il y a de cœurs, plus le multitâche est fluide. Là encore, le choix est simple : tout faire avec le processeur principal ou s'en remettre à des dispositifs extérieurs qui fonctionnent en parallèle.

Evidemment ces bénéfices intéressent davantage les développeurs et le constructeur que l'utilisateur final. Mais c'est aussi le sens de l'histoire. Les téléphones vont multiplier les capteurs, donner toujours plus d'informations en temps réel. Et c'est ce matériel de pointe qui dopera l'innovation côté applications pour permettre des choses inimaginables aujourd'hui avec un téléphone.

Enfin n'oublions pas que smartphones et tablettes partagent la même architecture. Donc nous aurons bientôt des iPad 64 bits et des Galaxy Tab octo-coeurs. Des appareils que l'on peut tout à fait imaginer utiliser comme stations de travail pour la retouche photo ou le montage vidéo... s'ils avaient la puissance nécessaire.

Anicet Mbida

On me présente souvent comme le vétéran de l'informatique et des nouvelles technologies. Ma plus grande fierté ? Avoir gagné le concours des "Deux Lignes" d'Hebdogiciel dans les années 1980 et d’avoir...

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On me présente souvent comme le vétéran de l'informatique et des nouvelles technologies. Ma plus grande fierté ? Avoir gagné le concours des "Deux Lignes" d'Hebdogiciel dans les années 1980 et d’avoir développé des jeux pour UbiSoft quand ils étaient encore installés à Créteil dans le Val de Marne. C’est totalement par hasard que j’ai bifurqué journaliste informatique en 1994, dans un titre de presse professionnelle qui plus est (01 Informatique). Une formidable expérience qui m’a permis de commenter toutes les transformations de ces vingt dernières années et d’interviewer les plus grands : Steve Jobs, Bill Gates, Andy Grove, John Chambers, Larry Ellisson, etc. Ce qui me passionne ? L’impact social des technologies : la façon dont Internet a changé notre façon de draguer, d’acheter, de s’informer ou de se distraire. Ce portable, dernier objet que l'on regarde avant de se coucher, le premier au réveil. C’est probablement pourquoi j’ai créé la chronique Culture Geek sur BFM TV en 2009. Et même si certains ne me connaissent aujourd'hui qu'à travers ce miroir grossissant de la télévision, l’essentiel de mon métier, de mon ADN, a toujours été lié à la presse écrite. Hier comme rédacteur en chef adjoint de 01Net et de 01 Business et Technologies, aujourd'hui comme Rédacteur en Chef de Clubic Pro. N’hésitez pas à me contacter. J’essaie, dans la mesure du possible, de répondre à tout le monde.

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