Les smartphones Sony Xperia, autrefois acteurs incontournables du marché, sont sur le point de devenir une rareté en Europe. La marque japonaise réduit considérablement sa présence sur le continent, un repli stratégique qui sonne comme la fin d'une époque pour sa division mobile.

- Sony réduit sa présence en Europe, arrêtant la distribution physique de ses smartphones Xperia, notamment en Finlande.
- La marque japonaise se concentre sur des marchés stratégiques, abandonnant progressivement l'Europe, l'Afrique, l'Inde et le Canada.
- Face à une concurrence féroce, Sony vend moins d'un million de smartphones par an, loin derrière Samsung et Apple.
Depuis plusieurs années, la branche mobile de Sony navigue en eaux troubles, peinant à se maintenir à flot face à une concurrence féroce. Les signaux d'un retrait progressif du marché européen se multiplient, à commencer par une annonce officielle en Finlande. Cette décision, loin d'être un cas isolé, semble être le prélude à une disparition plus large des rayons européens et mondiaux.
Un retrait européen quasi acté
En Finlande, Sony a cessé toute distribution physique et renvoie les acheteurs vers sa boutique en ligne, où la plupart des modèles récents apparaissent déjà comme indisponibles. Les mêmes messages de rupture de stock s’affichent sur les sites français, allemand ou espagnol, signe d’un retrait orchestré plutôt que d’un simple souci logistique.
Le constructeur avait déjà déserté l’Afrique, l’Inde et le Canada il y a cinq ans pour se concentrer sur quelques marchés jugés « stratégiques ». Le scénario se répète : réduction des points de vente, passage au tout-en-ligne et maintien minimal d’un service après-vente, souvent le dernier maillon avant la sortie complète. Officiellement, Sony promet de continuer les mises à jour logicielles. Dans les faits, l’horizon se brouille : les flagships Xperia 1 VI et 10 VI peinent déjà à être livrés, et les opérateurs européens ne les référencent plus dans leurs catalogues.
Les causes d’un déclin accéléré
Sony vend aujourd’hui moins d’un million de smartphones par an, loin des 300 millions écoulés par Samsung ou des 220 millions d’iPhone. À ces niveaux, les coûts de R&D et de certification réseau dépassent vite les marges potentielles. La marque s’est recentrée sur une niche de passionnés photo en intégrant des technologies issues de ses appareils Alpha. Or, sur ce segment premium, Apple et Samsung captent déjà plus de 65% du marché européen, tandis que Xiaomi et Google grignotent le reste avec des prix plus agressifs.
Dernier signal d’alerte : Sony confie désormais l’assemblage de ses modèles haut de gamme à des partenaires externes, pratique auparavant réservée à l’entrée de gamme. La division mobile ne génère plus qu’une infime part du chiffre d’affaires du groupe, qui mise surtout sur la PlayStation et les capteurs photo pour se renflouer.
À court terme, les fans devront surveiller l’import ou le marché de l’occasion pour se procurer un futur Xperia, si futur il y a. À moyen terme, l’arrêt total de la production reste plausible : LG et HTC ont suivi la même trajectoire avant de supprimer leur gamme mobile. Reste l’espoir que les innovations photo de Sony survivent au travers de ses capteurs, déjà présents dans la majorité des smartphones concurrents.
Source : Android Authority