Test Alienware m15 R4 : clavier messianique… et prix hors-sol

Nathan Le Gohlisse
Spécialiste Hardware
18 septembre 2021 à 19h05
14
© Dell
© Dell

Mis à jour en début d’année pour accueillir les nouvelles puces graphiques de NVIDIA, l’Alienware m15 revient dans cette version R4 avec une petite surprise en option : un véritable clavier mécanique fabriqué par l’équipementier américain Cherry (basé en Allemagne). Nous avons testé ce clavier qui fait « clic clic »… et le PC portable gamer hors de prix qui se cache dessous.

Alienware m15 R4 - N00AWM15R406
  • Excellentes performances en jeu
  • Design et qualité de fabrication
  • Bon écran dans l’ensemble
  • Un clavier mécanique vraiment génial…
  • Prix décourageant
  • Autonomie ridicule
  • Bruit et chauffe
  • … mais qui n’est pas disponible en version AZERTY

Et si Alienware avait tiré le gros lot question clavier ? Annoncée il y a quelques mois, la collaboration avec Cherry promettait de proposer aux joueurs de véritables claviers mécaniques sur PC portables, et avec eux, cette expérience de frappe si particulière, permise jusqu’à présent seulement sur PC de bureau. Le pari est-il relevé ? Pour le savoir, nous avons passé deux semaines en compagnie de l'Alienware m15 R4 qui propose justement ce clavier mécanique Cherry MX en option. Pour en profiter, il faut par contre remettre la main au portefeuille et débourser 99,99 euros en plus de la somme déjà investie selon la configuration choisie. De quoi porter le tarif total de notre machine de test à presque 3 750 euros sur le site officiel de Dell (maison mère d’Alienware). Oui… Vous avez bien lu.

Pour ce tarif, voici les composants auxquels nous pouvions prétendre :

Fiche technique Alienware m15 R4 - N00AWM15R406

Résumé

Processeur
Intel Core i9-10980HK
Taille de la mémoire
32Go
Carte graphique
Nvidia GeForce RTX 3080
Mémoire vidéo
8Go
Taille de l'écran
15,6 pouces
Taux de rafraîchissement
300Hz

OS

Système d'exploitation
Windows 10

Processeur

Processeur
Intel Core i9-10980HK
Type de processeur
8 coeurs / 16 threads
Fréquence du processeur
5,3GHz
Finesse de gravure
14nm

Mémoire vive

Taille de la mémoire
32Go
Type de mémoire
DDR4
Fréquence(s) Mémoire
2 933MHz
Nombre de barrettes
2

Graphismes

Carte graphique
Nvidia GeForce RTX 3080
Max-Q
Oui
Mémoire vidéo
8Go
VR Ready (réalité virtuelle)
Oui
Type mémoire vidéo
GDDR6

Écran

Taille de l'écran
15,6 pouces
Taux de rafraîchissement
300Hz
Type de dalle
Dalle IPS
Type d'écran
LED
Résolution d'écran
3840 x 2160 pixels
Format de l'écran
16/9
Dalle mate / antireflet
Oui
NVIDIA G-SYNC
Non
Écran tactile
Non

Stockage

Configuration disque(s)
SSD
Disque principal
1 To
Disque secondaire
1 slot M.2 NVMe
Lecteur optique
Aucun
Emplacement mSATA/M.2
M.2 (occupé)
Lecteur de carte mémoire
Micro SD

Connectique

Connectiques disponibles
Ethernet - RJ45 Femelle, Jack 3,5mm Femelle Stéréo, DisplayPort USB Type C, Thunderbolt 3, HDMI, USB 3.2

Réseau sans-fil

Wi-Fi
Oui
Version Wi-Fi
6
Bluetooth
Oui
Version Bluetooth
5.1

Équipement

Webcam
Oui
Haut-parleurs
Intégrés
Clavier
Qwerty
Clavier rétroéclairé
Oui - RGB
Pavé numérique
Non
Lecteur d'empreinte digitale
Non

Caractéristiques physiques

Épaisseur
19,9mm
Longueur
360,3mm
Largeur
275,92mm
Poids
2,5kg

L’Alienware m15 R4 existe en plusieurs versions. La plus « abordable » embarque déjà un Core i7-10870H, 32 Go de RAM et une RTX 3080 pour un tarif qui grimpe déjà à un peu plus de 3 000 euros. La version la plus haut de gamme de l’appareil s’équipe quant à elle d’un Core i9, d’une RTX 3080 et d’un écran OLED 4K en prime… pour 4 750 euros sur le site officiel de Dell. Notez que ces configurations n’ont plus vraiment de sens à ce prix puisque Alienware a annoncé récemment ses Alienware X15 et X17, qui profiteront cette fois des nouveaux processeurs Intel Tiger Lake-H (10 nm et 45 W de TDP) et d’un système de dissipation largement remanié (il s’axe en effet sur quatre ventilateurs au lieu de deux). Ces nouvelles machines étaient attendues en France à partir du 17 juin, dès 2 250 euros.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons enfin qu’Alienware propose aussi depuis quelques mois un Alienware m15 r5 Ryzen Edition, qui mise pour sa part sur un châssis identique à celui de notre exemplaire de test, mais avec des processeurs AMD Ryzen 5000 (Zen 3, gavés en 7 nm) sous le capot. On y retrouve là aussi des puces NVIDIA Ampère (et non les dernières Radeon RX 6000M annoncées début juin par AMD).

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Design : châssis grand sport et clavier grand luxe

Les PC portables pour gamers ne sont pas toujours très au point en termes de design ou de choix des matériaux. Il existe des exceptions, bien sûr, comme le Lenovo Legion 5 Pro (testé et plus qu’approuvé par Clubic), mais la plupart des constructeurs consacrent l’essentiel de leur budget à des composants surpuissants, un système de dissipation efficace (du moins en théorie) et un écran valable pour profiter des derniers jeux à la mode avec une bonne qualité d’affichage. Dans ces conditions, le châssis fait souvent figure de dernière roue du carrosse, avec beaucoup de plastique, un peu d’aluminium, et un niveau de finition correct, parfois approximatif si ce n'est passable.

Chez Alienware, le prix prohibitif des machines permet au moins de faire beaucoup plus attention aux détails, au design et à la qualité du châssis. À plus de 3 000 euros, nous serions tentés de dire heureusement. Cela étant dit, l’Alienware m15 R4 est vraiment une très belle machine. Le soin apporté aux finitions et à l’assemblage est digne de ce qui se fait de mieux sur le marché, tout type de laptops confondus. Le châssis parvient ainsi à associer grande finesse, relative compacité pour un ordinateur de 15,6 pouces et matériaux de qualité avec un alliage de magnésium. Ce dernier, que l’on retrouve souvent sur ultraportables, confère une excellente rigidité au m15 R4 et nous donne un réel sentiment de solidité lorsqu’on utilise l’engin.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-5 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-4 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Avec seulement 360,3 x 275,92 x 19,9 mm pour 2,11 kilos, l’appareil fait aussi partie des machines gaming que l’on a plaisir à transporter, d'autant que cette compacité ne se fait pas au détriment de la connectique, très généreuse. Répartie sur les flancs et l’arrière du laptop, elle regroupe un port RJ45, une sortie HDMI 2.1b, une sortie Mini DisplayPort 1.4, trois ports USB-A 3.2 Gen1, un port d’amplificateur graphique Alienware (vendu séparément), un port USB-C Thunderbolt 3 (puce de 10e génération oblige) et un lecteur de carte microSD. Autant dire que ce PC ne manque rien, à part peut-être un lecteur de cartes SD pleine taille (en lieu et place du lecteur micro SD à l’utilité limité).

Si vous aimez les LEDs RGB, l’Alienware m15 R4 n’est pas en reste. On retrouve de l’éclairage RGB sur le clavier, bien entendu, mais aussi à l’arrière de la bécane avec liseré configurable qui court tout autour du châssis. La touche de mise sous tension est elle aussi colorée au même titre que le logo Alienware sur le capot.

La webcam est pour sa part proprement médiocre, avec un rendu très bruité et une qualité d’image encore plus dégradée si vous êtes dans un environnement mal éclairé. Le résultat est vraiment décevant, surtout sur une machine à ce prix.

Alienware m15 R4-27 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-12 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dans cette veine, on note qu'Alienware ne propose aucun capteur d’empreintes digitales sur le m15 R4, dont la webcam n’est pas compatible non plus avec la reconnaissance faciale via Windows Hello. En d’autres termes, il faut se connecter en tapant sagement son mot de passe ou un code. Voilà qui est vraiment dérangeant à ce niveau de prix… même sur un appareil gaming.

Passons désormais au point le plus important d’après nous : le clavier mécanique. Une appellation qui, pour une fois sur PC portable, n’est pas usurpée. Alienware et Cherry ont vraiment réussi à mettre au point une expérience de frappe et de saisie extrêmement proche de ce que permet un authentique clavier mécanique. Pour ce faire, chaque touche dispose d’un système à ressort et d’un switch MX Ultra Low Profile limité volontairement à une hauteur de 3,5 mm (contre 18,5 mm sur un Switch Cherry MX classique. Lors de l’annonce de ce clavier en mars dernier, Alienware et Cherry promettaient 15 millions de frappes par touche avant que la mécanique ne commence à s’user.

Alienware m15 R4-23 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-22 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dans la pratique, ce clavier mécanique low profile (que Cherry décline aussi en version de bureau) propose une frappe extrêmement plaisante, et un retour rapide comme l’éclair après un clic bien sec. Non content d’être très appréciable à utiliser en bureautique pour taper de longs textes, il se montre redoutable en jeu. Sa réactivité est vraiment sans commune mesure, même avec ce que permettent déjà les meilleurs claviers la concurrence sur des laptops gaming équivalents. C’est la première fois qu’un constructeur miniaturise à ce point un système de touches mécanique, et c’est parfaitement réussi… Le tout sur une machine de 2 cm d’épaisseur seulement, ce qui rend cet accomplissement encore plus remarquable — ne serait-ce qu’en termes d’ingénierie.

Reste qu’il faudra ajouter, comme évoqué plus haut, 100 euros supplémentaires à l’addition et que les consommateurs français risquent de ne pas être friands de cette solution : si Dell commercialise son Alienware m15 R4 en France, il ne propose aucune option AZERTY pour ce clavier mécanique. Il faudra donc s’habituer au QWERTY si vous voulez en profiter. De quoi en décourager plus d’un et c’est bien dommage qu’Alienware n'ait fait les choses qu'à moitié !

Sous ce clavier d’exception, se glisse un petit trackpad en verre. Agréable et plutôt précis, ce dernier est par contre trop petit pour être vraiment exploitable autrement qu’en dépannage. Ce n’est pas bien grave sur un appareil qui a vocation à être utilisé avec une véritable souris branchée séparément.

Alienware m15 R4-11 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-21 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

On notera enfin l’absence totale de logiciels tiers sur l’engin, à l’exception du centre de contrôle Alienware Command Center (assez complet, mais peu intuitif). Nous ne serons pas dérangés au démarrage par des réclames pour des logiciels antivirus ou des VPN. Parfait.

Pour le reste, l’Alienware m15 R4 se démonte plutôt facilement après avoir retiré 8 petites vis philips qui retiennent la plaque inférieure du châssis. Une fois cette étape passée, il suffit de déclipser la plaque pour accéder aux composants. Comme sur la plupart des PC portables, seules les barrettes SODIMM pour la RAM, les SSD (M.2) et la batterie peuvent être remplacées. Le processeur et la puce graphique sont soudés à la carte mère. Ce démontage nous permet néanmoins d’observer le système de dissipation conçu par Alienware. Surnommé Cryo-Tech, il s’axe sur deux ventilateurs qui aspirent l’air frais par une grille en nid d’abeille située au-dessus du clavier et rejettent l’air chaud par les côtés et l’arrière du châssis. Nous verrons un peu plus loin si ce système, très classique, est efficace pour contenir la chaleur de l’imposant Core i9-10980HK… pas vraiment connu pour sa sobriété énergétique.

Écran : un panneau IPS parfaitement calibré, mais mal contrasté

Notre unité de test était équipée de l’écran proposé par défaut sur l’Alienware m15 R4. Il s’agit d’une dalle IPS Full HD au ratio 16:9 capable d’un rafraîchissement de 300 Hz. Cette fréquence d’affichage est superflue sur les triple A (nous allons y venir) mais pourra se montrer pertinente sur les titres compétitifs pour gagner en fluidité. Quoi qu’il en soit c’est LG Display qui fournit ce panneau LCD à Dell. Nous avons voulu voir ce qu’il valait sous notre sonde, avec le logiciel de mesure Calman et le bilan est globalement positif.

Cette dalle profite d’une luminance moyenne mesurée à 288,5 cd/m², tandis que le pic de luminosité monte à 349,1 cd/m² d’après nos observations. Sans être exceptionnelles, ces valeurs sont bonnes et permettent à l’écran de rester bien lisible même dans un environnement très éclairé. On notera d’ailleurs que la dalle profite d’un revêtement mat pour limiter les reflets, comme sur la plupart des PC portables voués au jeu.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sur le plan de la colorimétrie, c’est un sans faute. Notre sonde a calculé un DeltaE estimé à 3, ce qui traduit un écart vraiment réduit entre les couleurs (idéalement, le DeltaE doit être inférieur ou égal à 3, nous y sommes). Cette excellente impression est confortée au niveau de la température des couleurs qui se limite à 6 493 kelvins. Nous sommes extrêmement proches des 6500 K idéalement attendus. On frise donc la perfection. La couverture des principaux spectres de couleurs est pour sa part dans la lignée de ce que l’on attend sur ce type d’appareils (pensés pour les joueurs et non les créatifs). Le gamut sRGB est pris en charge à hauteur de 99,1 %, et les espaces de couleurs Adobe RGB et DCI-P3 sont respectivement couverts à 75,7 % et 76,1 %.

Ce bilan solide est néanmoins contrebalancé par un contraste décevant, mesuré par nos soins à 969 : 1 seulement. C’est bien en dessous ce que proposaient par exemple les HP Omen 15, Lenovo Legion 5 Pro et ASUS TUF Gaming A15 (2021), par exemple. Ces trois appareils sont pourtant vendus à des tarifs bien moins élevés. Il est vraiment surprenant qu’Alienware n’ait pas veillé au grain de ce côté là. Mais globalement, l’expérience d’affichage demeure convaincante sur le m15 R4.

Performances : puissance et chaleur (tout le temps)

Nous l’avons dit plus haut l’Alienware m15 R4 est équipé d’un processeur Intel Core i9-10980HK. Cette puce de 10e génération appartient à la famille Comet Lake-H, lancée au printemps 2020. Elle n’est donc plus de toute première fraîcheur, mais le calendrier d’Intel cette année a contraint de nombreux constructeurs à se contenter début 2021 de ces « anciennes » références, faute de mieux. Les processeurs Intel Core Tiger Lake-H de 11e génération (45W et gravés en 10 nm) ne sont en effet disponibles sur le marché que depuis quelques semaines à l’heure où nous rédigeons ce test.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Par rapport à ces nouveaux processeurs, les puces Comet Lake-H qui nous intéressent ici fonctionnent toujours grâce à la gravure en 14 nm. Ancienne (elle est utilisée chez Intel depuis 2014), cette finesse de gravure ne peut pas prétendre être aussi efficace que l’actuelle gravure en 10 nm SuperFin d’Intel. Comprenez que si les performances restent au rendez-vous sur le Core i9-10980HK, cette puissance de calcul est déployée au prix de températures qui grimpent très vite en flèche.

L’Alienware m15 R4 chauffe ainsi plus ou moins tout le temps, que vous utilisiez l’appareil en bureautique ou en jeu. Un problème de températures d’autant plus délicat à gérer que la machine d’Alienware est fine et qu’elle embarque une RTX 3080 en 140 W : l’un des TGP les plus élevés disponibles sur cette référence. En jeu, ce TGP est par contre très intéressant pour maximiser les performances, comme nous allons le voir.

Mais observons d’abord dans le détail comment réagit le système de dissipation du m15 R4 en stress test. En charge à 100 % dans le cadre d’un test de stabilité système sous AIDA 64, pendant près d’une heure, avec le mode performances activé et la ventilation à plein régime, nous avons constaté une forte chauffe, agrémentée d’un thermal throttling notable et d’une baisse graduelle des fréquences en cours d’utilisation.

Dans un vacarme de tous les diables, dû à une dissipation surmenée, le début de notre test était marqué par des fréquences comprises entre 4,20 et 4,30 GHz. Un seuil qui n’a pas été tenu plus de quelques minutes : les températures ayant en effet rapidement atteint 100 degrés sur l’ensemble des 8 coeurs du Core i9-10980HK. Au bout d’à peine une demi-heure, la puce ne tenait guère plus que 3,85 / 3,95 GHz, et ce, sans que les températures ne redescendent à un niveau plus raisonnable. Tout au long du stress test, le processeur était donc chauffé à blanc, avec un thermal throttling constant et une chaleur notable au niveau du clavier et de la base de l’écran.

Alienware m15 R4-18 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-26 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-24 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-1 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La faute n’est pas spécifique à Alienware, d’autres constructeurs ont été confrontés aux mêmes problèmes de chauffe en cumulant Core i9-10980HK et châssis ultra fin. Mathématiquement, cette configuration implique des températures élevées et des fréquences qui piquent rapidement du nez. Pourtant, à gabarit et processeur égaux, l’Alienware m15 R4 s’en sort mieux que le ASUS Zephyrus Duo 15 2020 ou le Gigabyte 15 YC OLED (par exemple), qui chauffaient autant et souffraient de fréquences plus basses. Dans son malheur, l’appareil d’Alienware fait donc bonne figure… en parvenant à maintenir les fréquences de son processeur juste en dessous des 4 GHz en charge intensive.

Les performances restent par ailleurs au rendez-vous sous CineBench R23, même si la nouvelle génération prend le large. En calcul multi-core, la puce d’Intel peut faire parler la poudre avec ses 8 cœurs / 16 threads pour obtenir 10 069 points, tandis qu’en single-core on glane 1265 points. Le même processeur se limitait à 9238 points en multi-core, contre 1268 points en single-core sur le Gigabyte Aero 15 YC OLED. Preuve que bon an, mal an, Alienware réussit à exploiter un peu mieux la puissance du Core i9-10980HK en utilisation multi-core.

On reste par contre un bon cran derrière le nouveau Core i9-11980HK (13 977 points en multi-core / 1 574 points en single-core), mais cette puce bénéficie d’une nouvelle architecture, d’une nouvelle finesse de gravure et d’une maîtrise énergétique peaufinée. Chez AMD, le Ryzen 9 5900HX est lui aussi devant (13 875 points en multi-core / 1478 en single-core) sur le même benchmark. Pas de surprise ici non plus.

Alienware m15 R4-25 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Continuons sur les benchmarks, cette fois sur le plan GPU, avec 3D Mark Time Spy Extreme. Ici la RTX 3080 en 140 W réussit à récolter un indice de performance graphique montant à 5 963 points, pour un score global de 5 612 points. Nous sommes bien au-dessus de ce que proposait le Gigabyte Aero 15 YC OLED (4 444 points en indice graphique). Il embarquait lui aussi une RTX 3080, mais en 105 W cette fois.

Un point sur le SSD avant d’aborder les performances en jeu. Sur CrystalDiskMark, le stockage du Alienware m15 R4 pouvait se gausser d’excellents taux de transferts : 3 500,33 Mo/s en lecture et 3 262,26 Mo/s en écriture. Rien à redire ici, nous sommes dans la moyenne haute de ce que l’on trouve sur les autres laptops gaming à ce niveau de prix.

GPU : la RTX 3080 n’a peur de rien en 1080p

Nous l’avons dit, notre modèle de prêt cumule un écran 1080p et une RTX 3080 en 140 W. La carte haut de gamme de NVIDIA est plutôt pensée pour la 2K voire la 4K sur PC portable… autant dire que lancer n’importe quel jeu en Full HD ne sera jamais un problème pour elle. Même avec les niveaux de détails les plus élevés.

Nous avons donc testé Cyberpunk 2077 et The Medium sur l’appareil. Ils sont tous les deux très gourmands car globalement mal optimisés, et pourtant, dans les deux cas, en 1080ps avec les détails en Ultra, le ray tracing actif et le DLSS également… le résultat était à la hauteur de nos attentes.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sur Cyberpunk 2077, avec tous les réglages poussés à fond, toutes les options de ray tracing activées et le DLSS laissé en Auto, nous obtenions un framerate stable compris entre 55 et 70 FPS dans les tréfonds de Night City, sans la moindre baisse de régime. En quittant la ville, on se stabilisait cette fois entre 70 et 80 images par seconde.

Sur The Medium, dans des conditions similaires de réglages, avec les détails en Ultra, le ray tracing à bloc et le DLSS en niveau équilibré, nous avons observé un framerate compris entre 50 et 70 FPS. Quelques pertes de fluidités étaient à signaler, mais elles sont d’après nous surtout liées à la mauvaise optimisation du titre. Nous les avons constatées aux mêmes passages de l’aventure sur toutes les machines testées par nos soins depuis début 2021.

En d’autres termes et pour faire concis : l’Alienware m15 R4 chauffe fort, il est bruyant et très coûteux, mais il permet de jouer dans des conditions de fluidité idéales à n’importe quel triple A… même les plus gourmands.

Autonomie : une endurance raplapla…

Si les procédés de gravure plus fins chez AMD et Intel permettent d’accoucher d’autonomies en hausse sur certains ordinateurs portables gaming (surtout les modèles équipés de CPU limités à 35 W), notre Alienware m15 R4 avec son gros Core i9 (45 W) gravé en 14 nm ne peut pas vraiment épater la galerie en termes d’endurance. Pire, son autonomie fait carrément peine à voir.

Alienware m15 R4-2 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Alienware m15 R4-14 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

En lecture vidéo sous Netflix (via Edge), avec la luminosité de l’écran à 100 %, le volume à 50 %, le rétroéclairage du clavier et les effets RBG coupés, ainsi que les paramètres d’alimentation réglés pour favoriser l’autonomie, nous avons tenu un tout petit peu moins de 2 heures 30 avant que l’appareil ne s’éteigne. C’est vraiment très peu, même pour un laptop gaming. En utilisation plus polyvalente, avec le rétroéclairage du clavier allumé et la luminosité de l’écran à 70 % le m15 R4 ne dépassait cette fois pas plus de 1 heure 50.

Autrement dit : il faut tout le temps garder le gros chargeur 240 W (19 x 9 x 2,5 cm) de l’engin à portée de main. Ce dernier permet de recharger complètement la batterie au bout de 1 heure 30 environ.

Son : des haut-parleurs utiles ?

Côté son, les haut-parleurs du Alienware m15 R4 se révèlent honnêtes. Surtout centrés sur les médiums, ils font bien ressortir les voix pour la lecture de vidéos ou de films, mais on y entend un peu de basses lorsqu’on veut écouter de la musique. Dommage que les aigus manquent par contre de précision, particulièrement lorsqu’on monte le volume. Dans l’ensemble, et s’il ne faut pas s’attendre à des merveilles, on profite d’un son valable en dépannage… équivalent à ce que l’on pourrait trouver sur une tablette ou un smartphone, par exemple.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Une expérience viable qui est aussi due au fait que les haut-parleurs ne sont pas situés sous le châssis, mais sur sa tranche, côté repose-poignets. Ils sont donc tournés vers l’utilisateur : une bonne chose. La prise casque est elle aussi valable. Cette sortie Jack 3,5 mm est puissante et relativement précise, du moins tant qu’on ne monte pas le volume trop haut.

Prix : un modèle trop cher pour ce qu’il embarque

Ne tournons pas autour du pot, à 3 750 euros pour notre unité de prêt, l’Alienware m15 R4 est bien trop cher… d’autant qu’il se limite désormais à des processeurs d’ancienne génération (remplacés sur les Alienware X15 annoncés récemment).

La concurrence propose des modèles nettement mieux équipés pour 400 à 500 euros de moins. On pense en premier lieu au nouveau ASUS ROG Zephyrus G15 qui propose pour 3 200 euros une configuration plus alléchante. Ce PC cumule notamment un processeur AMD Ryzen 9 5900XH, une RTX 3080, 32 Go de RAM et un écran IPS QHD 165 Hz.

Alienware m15 R4-8 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Chez Alienware, nous opterions plus volontiers pour le modèle m15 R5 Ryzen Edition. Plus récent, il conserve peu ou prou le même châssis que notre version de test, mais avec un prix de départ fixé à 1 800 euros pour une configuration regroupant cette fois un processeur Ryzen 7 5800H, 16 Go de RAM et une RTX 3060. Comptez par contre 2 500 euros pour passer sur la variante haut de gamme qui cumule pour sa part un Ryzen 9 5900HX, 32 Go de RAM et une RTX 3070. De quoi faire tourner n’importe quel jeu dans des conditions là aussi excellentes en Full HD… et pour 1 100 euros de moins que notre modèle de prêt.

Un modèle que Dell devrait cependant commencer petit à petit à solder afin d’écouler ses stocks. C’est d’ailleurs déjà le cas sur certains revendeurs.

Alienware m15 R4, l’avis de Clubic :

L’Alienware m15 R4 aurait pu retenir notre attention juste après le CES 2021 (à la suite duquel il a été lancé) s’il avait été positionné à un tarif plus raisonnable. En ce mois de juin 2021, alors que les processeurs Intel de 11e génération commencent à se faire une place croissante sur les PC portables gaming, notre m15 R4 et sa puce Intel d’ancienne génération peinent à convaincre.

L’engin propose bien d’excellentes performances en jeu (en grande partie grâce à son excellente RTX 3080 140 W), mais au prix d’une chauffe marquée et d’une dissipation vraiment bruyante. On regrette aussi que l’autonomie proposée soit aussi parfaitement dérisoire. Dans ces conditions, que lui reste-t-il ? Une excellente qualité de fabrication, un bon écran Full HD et un clavier mécanique aussi divin qu’inutile en France… puisqu’il n’existe pas en version AZERTY.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Bref, difficile de recommander l’achat de ce modèle en particulier, mais rien de grave : non seulement Alienware a sous la main un m15 R5 Ryzen Edition beaucoup plus excitant, mais la marque a aussi prévu la suite côté Intel, avec son Alienware X15. Attendu cet été dans nos contrées, ce modèle entièrement repensé profite de composants de dernière génération et devrait se montrer beaucoup plus efficace en termes de dissipation grâce à quatre ventilateurs (au lieu de deux) !

7

L’Alienware m15 R4 déploie d’excellentes performances en jeu, profite d’un bon écran et d’une qualité de fabrication premium. On lui reproche une chauffe excessive et une autonomie à la ramasse. Enfin Alienware nous met sous le nez un clavier mécanique absolument parfait, mais disponible uniquement en version QWERTY. Autant dire qu’il ne tapera pas dans l’œil de grand monde par chez nous, ce qui est fort dommage.

Les plus

  • Excellentes performances en jeu
  • Design et qualité de fabrication
  • Bon écran dans l’ensemble
  • Un clavier mécanique vraiment génial…

Les moins

  • Prix décourageant
  • Autonomie ridicule
  • Bruit et chauffe
  • … mais qui n’est pas disponible en version AZERTY

Design 8

Écran 7

Performances 8

Autonomie 2

Prix 6

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Commentaires (14)

soaf78
un i9 de 10e génération, une RTX 3080, vu que l’autonomie est déjà flinguée, ils auraient pu mettre une dalle 2K ou 4K
Steevenoo
Comme avec toute ces machines hors de prix étant incapable de rivaliser avec une équivalence bureautique sur le plan des performances mais aussi chère par contre il n’y aura pas de mise a jour des composants possible à l’avenir donc beaucoup d’argent dépenser pour rien …
luck61
Surtout maintenant avec le cloud gaming
smover
Merci pour le test !<br /> J’en suis à mon deuxième Alienware et ces machines sont excellentes. Contrairement aux PC gamers classiques on a là des tanks très bien conçus et particulièrement costauds. J’ai un M17X qui a plus de 10 ans toujours nickel, et un M15R2 (bradé à l’achat car le R3 était déjà dispo depuis un moment) : j’en suis très content.<br /> C’est très cher, certes, mais le chassis n’a pas d’équivalent et j’ai hâte de teste le nouveau X15 qui risque bien de me faire craquer. Et avoir une seule machine qui me sert de fixe et de portable, pour bosser comme pour jouer est juste génial <br /> Dommage que le clavier n’existe pas en AZERTY mais ils avaient déjà fait la même erreur sur leur clavier filaire donc cela ne m’étonne que moyennement
fg03
Un non sens commercial… enfin bon y aura toujours des gens qui trouveront des raisons pour justifier un tel achat…<br /> Perso j’ai une seule machine mais c’est le contraire… un ultrabook 12 pouces et à la maison il est branché à une station d’accueil (ecran 23 pouces et clavier souris et kit enceintes 2+1)<br /> Par contre je me demande si des solutions avec cartes video externe, liaison performante (à priori thunderbolt3 / USB4 (40Gbps) si c’est envisageable ? Ca permettrait d’avoir qqchose qui peut être bien ventilé dans un boitier externe sans transformer un portable en transportable
Comcom1
Tu as des solutions type cloud gaming tout simplement.<br /> Après si tu es déjà équipé d’un pc gamer avec une carte nvidia tu as des solutions simple à base de moonlight ou tu peux jouer sur pas mal de client différent
_Troll
Je n aime pas a cause du manque de performance compare a un pc gamer du meme ordre de prix, de la.chauffe, du manque de possibilite pour evoluer le materiel.Les pc portable ne sont pas vraiment fais pour les jeux.
BeauJack
Tu as tout résumé. Je ne ferai plus jamais l’erreur d’acheter un PC portable «&nbsp;Gamer&nbsp;».
TNZ
Vu le tarif, autant se monter un PC de bureau pour les jeux (genre milieu de gamme supérieur) et de se prendre un PC portable à prix raisonnable pour le reste (mobilité, bureautique etc …).<br /> D’autant plus qu’il n’y a pas moyen de faire évoluer un PC portable (ça a déjà été dit plus haut)
smover
C’est étonnant ces comparaisons avec des PC fixes. A mon sens l’usage n’est pas le même dans de nombreux cas.<br /> D’abord si tu veux une seule machine et que tu as besoin d’un PC portable la question ne se pose pas. Même avec une synchro façon OneDrive (ou équivalent) c’est évidemment moins confortable d’avoir deux machines. Et d’un point de vue écologique encore moins.<br /> Ensuite chez moi je joue avec mes enfants sur la table à manger, on est ensemble avec nos PC portables et c’est tellement plus sympa que chacun dans sa chambre sur son bureau…<br /> Enfin pouvoir jouer n’importe où est plutôt cool, chose impossible avec un PC fixe. Et comme j’ai une carte graphique intégrée (une 2060 sur mon M15R2) je n’ai pas non plus besoin d’un bon réseau comme si je dépendais de Cloud Gaming.<br /> Franchement les usages entre un fixe et un portable gamer sont différents. Quand j’étais étudiant et que j’avais plus de temps gérer plusieurs PC ne me gênait pas. Mais maintenant chaque seconde compte ^^<br /> Alors bien sûr c’est plus cher, mais perso je m’en fous : je garde mes machines des années, et vu que c’est le truc que j’utilise le plus au quotidien comme outil de travail (et de loisir) je peux y mettre le prix. Le prix de la polyvalence et la liberté que ça procure, et le prix de la qualité.<br /> Cela n’enlève rien au fait que cet Alienware M15R4 est trop cher pour ce qu’il propose mais je voulais surtout rebondir sur les remarques concernant les PC gamers portables vs les fixes.
kiwi5
est ce qu’ils font toujours des boitiers pour carte graphique externe? serait ce une meilleure solution, probablement non puisque le concept n’a jamais vraiment ete un succes (ni pour alienware, et lenovo je crois).<br /> Est ce que la penurie de composants y est pour quelque chose dans les tarifs<br /> pour l’avis clubic c’est marrant j’ai exacetement le probleme inverse, pendant des annees j’avais un m11x pour les lans, bouger et demenager ici ou la, alors que de nos jours, il y a peu de chance que je prenne un portable.<br /> Certains proches peut etre traumatises par les grosses tours blanches, ne veulent que d’un portable meme si elles bougent que rarement.
kiwi5
mouais fut un temps ou fallait pouvoir bouger avec et a vivre dans des apparts minuscules parfois a plusieurs un portable gamer c’etait sympa. De nos jours je pense que je prendrais un nuc
Bezenman78
Et puis, il est vrai qu’il est tellement plus simple de se déplacer avec sa tour, son écran et les périphériques externes. Par exemple, quel confort dans le train de caler le fixe sous le siège, en tentant d’équilibrer l’écran 24" dans le filet à bagage…<br /> Encore une fois, cette comparaison entre fixe et portable est ridicule. Chacun fait comme il le sent, en fonction de ses besoins, de ses obligations et… de ses envies. Pour ma part, j’emploie des portables depuis au moins 15 ans, au détriment des fixes, trop encombrants, parce que je n’ai la place que pour un petit bureau et que j’apprécie de rabattre l’écran une fois utilisé. C’est plus esthétique et plus pratique pour moi.<br /> Egalement, je l’ai régulièrement sur mes genoux dans le salon - même si le bestiau est lourd et encombrant, Asus G750 oblige.<br /> Bref, je me répète, opposer les deux formats ne fait pas sens, même s’il est évident qu’à tarif identique, le sédentaire sera bien plus puissant. Reste que le nomadisme a un prix, auquel je ne suis pas prêt à renoncer, et les performances globales des machines milieu de gamme sauront satisfaire 95% des utilisateurs et des usages d’un particulier.
negima
Même pas de pavé numérique. Zéro/20 juste à cause du clavier.
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