Qu'est-ce qu'un chatbot ?

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
13 avril 2016 à 20h19
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Depuis quelque temps, les grandes sociétés high tech se livrent une nouvelle bataille : celle des bots. L'objectif : démontrer une nouvelle fois leurs efforts en matière d'intelligence artificielle.

Le bot - ou chatbot - revient à la mode et ce sont précisément les fruits des travaux en matière d'intelligence artificielle ces dernières années qui leur donnent une nouvelle vie. A l'origine, un bot n'est qu'un petit logiciel chargé d'effectuer automatiquement une tâche bien spécifique. En ce sens, il s'apparente à un script lequel pourra par exemple ajouter un évènement au calendrier, récupérer une information ou encore procéder à une réservation dans un restaurant.

Le bot, un concept des années 1950

Mais le bot n'est pas un nouveau concept. Ses origines peuvent remonter à une cinquantaine d'années avec le mathématicien britannique Alan Turing fasciné par les interactions homme-machine. Et puis il y a eu la machine ELIZA mise au point dans les années 1960 par le laboratoire de l'intelligence artificielle du MIT. L'objectif était de simuler les réponses d'un thérapeute au cours d'une conversation intime.


Plus proche de notre époque, certains se souviendront peut-être que la messagerie AIM disposait de plusieurs bots pour par exemple retourner la météo du jour. Il n'y a pas si longtemps les cyber-commerçants affichaient leurs petits personnages animés en bas à droit de l'écran censés répondre aux questions des visiteurs. En décembre 2007, la Fnac s'était ainsi dotée de son assistante Clara.

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Le chatbot en 2016

Les réseaux de neurones artificiels permettent de concevoir des algorithmes bien plus poussés, lesquels affichent une meilleure compréhension du langage naturel et peuvent donc en théorie offrir de meilleures interactions avec les utilisateurs. Depuis le début, il semble alors naturel de placer les bots directement au sein des applications de messagerie, d'où le terme chatbot. Et c'est précisément ce qu'ont décidé de faire les éditeurs positionnés en leader sur ce secteur.

Cette semaine, lors de la conférence F8, Facebook a annoncé une mise à jour de sa plateforme Messenger avec une série de bots. Ces derniers permettront de s'inscrire à divers contenus qu'il s'agisse des conditions de trafic ou encore de recevoir des notifications diverses comme les récépissés de paiement ou les bulletins météo. Rien d'original donc en soi mais le concept est un peu plus poussé avec par exemple la possibilité de commander des fleurs ou de recevoir des actualités personnalisées de CNN.


Avec ses 900 millions d'utilisateurs sur Messenger, Facebook est certes un acteur majeur mais ce n'est pas le seul à remettre le bot au goût du jour. Microsoft a également annoncé sa plateforme de bots le mois dernier pour Skype. Kik, Slack ou encore Telegram sont aussi de la partie. Google serait également en train de plancher sur le sujet pour proposer une solution encore plus pertinente que l'assistant Now.

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L'intelligence artificielle, couplée au big data - visant à collecter un maximum de données - change donc la face du bot classique et impersonnel. Etant donnée la puissance de Facebook il y a donc fort à parier que les grandes marques fassent usage du nouveau framework pour concevoir leurs propres bots. On imagine alors pouvoir réserver une place de cinéma ou commander une pizza directement depuis Facebook Messenger.

Le chatbot à l'attaque des applications ?

L'application mobile est-elle devenue ringarde ? En tout cas, pour certains, les promesses offertes par les chatbots pourraient, à terme, mettre en cause leur existence. Si les bots se multiplient, les applications de messagerie se transformeraient alors en une sorte d'invite de commandes pour réaliser n'importe quelle tâche nécessitant jusqu'à présent l'ouverture d'une autre application.


En pratique on imagine toutefois que les éditeurs se contenteront de greffer au sein de leurs bots des actions relativement simples et directes, par exemple l'envoi d'un message sur Twitter, mais encourageront les mobinautes à récupérer leurs applications pour les autres tâches (comme gérer ses contacts Twitter ou suivre l'évolution d'un mot-clés spécifique).

Déjà plusieurs enseignes ont commencé à jouer le jeu, c'est par exemple le cas de H&M, Weather Channel ou Sephora sur Kik. Facebook a de son côté annoncé plusieurs partenaires actuellement en train de plancher sur le sujet et notamment Burger King, Bank of America, eBay, Expedia, HP, Shopify ou encore SalesForce, Zalando, Unicef ou Zendesk.

Guillaume Belfiore

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Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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