Test Serial 1 : une solide entrée en matière pour les vélos électriques de Harley-Davidson

Matthieu Lauraux
Publié le 23 novembre 2021 à 08h18
Serial 1 Mosh Rush CTY 2021 Essai Clubic

Après la moto électrique LiveWire, Harley-Davidson se lance dans l’aventure du vélo électrique avec sa marque Serial 1. Elle apporte 3 modèles en Europe, dont deux Rush/CTY et le Mosh/CTY. Nous avons pu passer deux heures à leur guidon dans les rues de Paris, en compagnie du directeur Aaron Franck.

Design : robustesse et soin du détail

Cela ne ressemble pas à une Harley-Davidson, et c'est normal : la marque américaine ne cherche pas à faire du copier-coller, explique Aaron Franck, directeur de la marque, présent à Paris pour cet essai. Serial 1 veut conquérir une nouvelle clientèle, malgré le nom évoquant le premier bolide de 1903. Le Rush/CTY (gris), le plus haut de gamme, campe sur des roues 27,5 pouces et dispose de deux cadres, l’un classique et l’autre urbain « Step Thru ».

Le Serial 1 Rush/CTY existe aussi en cadre urbain "Step Thru"
Le Serial 1 Rush/CTY existe aussi en cadre urbain "Step Thru"

Le style est moderne et affûté, loin des courbes et du rétro Harley. Pour respirer la qualité, Serial 1 a peaufiné l’intégration des câbles et la peinture bicolore avec effet mat, et fait disparaître les soudures. Urbain, ce vélo inclut les porte-bagages supportant 10 kg de charge, les garde-boues et même une boîte à gants dans le cadre. Ces équipements ne sont pas inclus sur le Mosh/CTY (noir), modèle d’entrée de gamme orienté loisir.

A l’avant, le vélo comprend deux lumières, un logo « 1 » éclairé et le véritable au centre du guidon. Sur le modèle Mosh/CTY, ce dernier est à capteur de luminosité (via contrôleur modes), donc automatique. A l’arrière, les deux lumières sont puissantes, de chaque côté du moyeu de roue. En ville, cela peut poser problème car très bas, et les roues peuvent facilement masquer leur petite taille. Au moins, elles clignotent en décélération pour avertir derrière soi.

Le guidon du Serial 1 Mosh/CTY

Au total, les deux Rush/CTY affichent 27 kg (26,8 exactement pour le cadre classique), ce qui est très lourd pour un VAE urbain, tandis que le Mosh/CTY tombe à 21,9 kg.

Conduite : légère et puissance maximale

Une pression sur le bouton de batterie ou d’écran, et le Serial 1 est lancé. Ces boutons arrêtent le vélo, qui s'éteint également seul après 7 minutes d’inactivité. Grâce au moteur arrière et à la batterie près des pieds, le centre de gravité du Rush/CTY est très bas. On le ressent nettement dans les grandes manœuvres ou virages serrés, où la sensation de lourdeur est réduite. Le Mosh/CTY est encore plus agréable avec 5 kg en moins, sans clamer l'impression de vélo sans assistance que vante Serial 1. Cela reste un vélo approchant 22 kg.

Le moteur central et l'unique vitesse du Mosh/CTY

Le moteur Brose S Mag a été choisi pour son gros couple de 90 Nm. En effet, il doit assurer les 20 miles par heure outre-Atlantique (32 km/h), donc très suffisant pour notre limite de 25 km/h. Pour les trois vélos, on rencontre 4 modes d’assistance électrique très distincts : Eco, Tour, Sport et Boost. Les deux premiers sont corrects pour le plat, le troisième peut assurer quelques montées, et Boost livre tout le potentiel. Le moteur est associé à la transmission continue variable Enviolo AutomatiQ dans le moyeu arrière, via courroie souple Gates en fibre de carbone. La conduite est ainsi très naturelle, sans avoir à se soucier de passages de vitesses. A aucun moment on ne sent un manque d’assistance sur le Rush/CTY en mode Boost, d’autant que l’on peut régler la rotation de la transmission via l’application Enviolo.

Le Mosh/CTY est dépourvu de ce système et roule via une vitesse unique façon single speed. Les 90 Nm sont même de trop, car le vélo est plus léger et a tendance à donner des grands coups en relance sur les deux modes supérieurs. Au-delà de l’assistance électrique, si l’on peut atteindre aisément 30 km/h sur le Rush/CTY, la vitesse unique est ici trop courte sur le Mosh/CTY, qui nous fait pédaler dans le vent.

La transmission auto Enviolo et les lumières arrière du Rush/CTY

Le confort des deux vélos est très bon, malgré l’absence d’amortisseurs avant. Les pneus Schwalbe Super Moto-X sont là pour gommer les imperfections du bitume, les petits trottoirs et les pavés urbains. Mais il faudra tout de même faire attention à ne pas les brusquer, ces Serial 1, car ils demeurent lourds et raides sur les chaussées accidentées. Ils y restent néanmoins très stables, même en freinage à 30 km/h en descente. Les disques à étriers 4 pistons sur le Rush (2 pistons sur Mosh) n'y sont pas pour rien, en assurant forte puissance à tout moment et progressivité.

Pour améliorer le confort, on aurait sans doute choisi une autre selle. Celle-ci est en effet trop fine à notre goût, mais heureusement elle est facilement remplaçable.

Serial 1 : une autonomie monstrueuse

Les deux versions du Rush/CTY n’ont pas la même forme de batterie. Normal, précise Aaron Franck : c'est pour libérer tout l’espace disponible et passer ses jambes sans accrocs sur le Step Thru. Sur ce modèle, elle ne dépasse pas et cumule 526 Wh de capacité, contre 706 Wh pour le Mosh que le Rush classique.

Disponible en 529 et 706 Wh, la batterie est amovible

Sur notre courte balade, impossible de prouver leur autonomie réelle. En théorie, Serial 1 communique entre 42 et 190 km selon la batterie ou conduite sur le Rush, le Mosh affichant 56 à 168 km. Au vu des capacités, on peut estimer entre 90 et 100 km avec le Mode Boost sur le Rush/CTY.

Amovible via une clé, la batterie peut aussi se recharger directement sur le vélo. Une recharge entière durerait moins de 5 heures en 529 Wh, et 6h30 en 706 Wh, ou 75% récupérables entre 2h30 et 3h. Aaron Franck confirme une garantie 2 ans pour la batterie, dont la durée de vie serait de 1 200 cycles.

Ecran : des infos claires mais limitées

Sur les photos de cet essai, on remarque deux types d’affichage et commandes. Celui du Rush/CTY est un vrai écran signé Brose, à l’affichage très simple. On y lit la vitesse avec décimale en blanc, le voyant de lumière activé/désactivé en haut à gauche et la jauge de batterie dans le coin haut/droit. Le grand « L » coloré en bas à gauche indique le mode activé.

L'écran du Serial 1 Rush/CTY est basique mais très lisible

Le Mosh/CTY propose quelque chose de plus simple, avec un petit boîtier à 3 boutons. L'un sert à allumer ou à éteindre, les deux autres à changer de mode. Les 5 voyants affichent le niveau de batterie en vert et le numéro de mode activé en bleu. Un petit bémol : ils sont peu lisibles, car situés sur le côté du contrôleur.

Il faut reconnaître que c'est un peu chiche en haut de gamme. A noter que Harley-Davidson travaille actuellement sur une application en collaboration avec Google. Par contre, aucun système d’anti-vol électronique n’est à l'étude.

Le Serial 1 Rush/CTY Step/Thru

Harley-Davidson Serial 1 : prix et disponibilité

Le Mosh/CTY, affiché à 3 550€, est le premier prix de la gamme Serial 1. Le Rush/CTY et sa batterie 706 Wh est le plus cher avec ses 4 750€, et son dérivé urbain Step Thru 529 Wh est au tarif de 4 650€. Au vu des caractéristiques et des prestations, ces tarifs sont assez bien positionnés, avec 4 tailles de S à XL (jusqu'à L pour le Rush/CTY) - mais il ne faudra pas oublier les 150€ de frais de montage à la réception du vélo. En revanche, la marque ne propose pas d’options et offre un choix restreint entre deux couleurs. On s'attendait à mieux.

Les vélos électriques Serial 1 sont distribués uniquement dans les magasins Harley-Davidson, où l'on peut les découvrir et essayer. Le constructeur ne donne pas l’option d’achat en ligne, comme cela existe en Amérique du Nord. Conçus sur le site historique de Milwaukee (Etats-Unis), ces VAE sont fabriqués à Taïwan. Ils sont disponibles depuis le 1er août à la commande en Europe et en France.

Par Matthieu Lauraux

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Commentaires (10)
sebstein

les deux Rush/CTY affichent 27 kg (26,8 exactement pour le cadre classique), ce qui est très lourd pour un VAE urbain, tandis que le Mosh/CTY tombe à 21,9 kg

Le Mosh/CTY est encore plus agréable avec 6 kg en moins

Quelqu’un a séché les cours de maths.

sebstein

Les disques à étriers 4 pistons sur le Rush (2 pistons sur Mosh) n’y sont pas pour rien, en assurant forte puissance à tout moment et progressivité.

Jamais compris ce discours marketing… avec de simples freins V-Brake je n’ai jamais eu le moindre souci de freinage… De toute façon, s’il y a une perte de puissance, c’est du à la perte d’adhérence de la roue au sol et pas du système de freinage. Ce n’est pas comme pour une voiture où les freins doivent ralentir 1,5-2 tonnes.
Et puis, quand on y réfléchi, les simples freins V-Brake sont une sorte de frein à disque dont le disque est la jante, pas besoin de déporter un autre disque pour faire exactement la même chose.

cirdan

« Matthieu Lauraux
09 décembre 2022 à 17h22
 »
Ca c’est de la vision à long terme :wink:

MattS32

Essaye des freins à disque. Tu comprendras la différence.

Non, pas seulement. Il y a aussi l’encrassement de la jante par exemple, en particulier par temps humide et quand on roule sur autre chose que du goudron ou du béton. Particulièrement important donc en VTT, c’est pour ça que les disques sont arrivés là en premier, mais ça sert aussi pour un vélo de ville, notamment quand on les laisse dehors sous la pluie, le disque ne perd quasiment rien, alors que le frein sur jante perd beaucoup quand la jante est mouillée.

Non, ce n’est pas du tout pareil. Déjà, la jante en elle même, elle a une certaine souplesse qui réduit la force qui peut être appliquée dessus. Problème qui ne se pose pas avec le disque, puisqu’il est pincé entre les deux plaquettes, avec la force appliquée du coup des deux côtés (sur la jante, il n’y a pas ce pincement, puisque la pression des patins s’applique sur deux parois différentes).

Ensuite, le mécanisme des freins V-Brake donne lui aussi plus de souplesse, tant par la déformation des bras que par l’étirement du câble. Fait l’essai à l’arrêt, serre tes freins, tu vas voir que tout le mécanisme bouge. Y compris même la fourche et les haubans, qui s’écartent légèrement (d’où les arceaux de renfort qui équipent certains freins puissants, pour éviter de trop faire travailler la fourche et les haubans).

Enfin les patins des V-Brake sont beaucoup plus mous que les plaquettes de freins, et là encore, ça crée une souplesse qui réduit la force (par rapport à des freins hydrauliques… je n’ai jamais testé des disques à câble, je suppose qu’à ce niveau ils gardent un peu de jeu). Et sur de longues descentes, on peut même réussir à faire fondre le caoutchouc des patins…

Et bien sûr, tous ces jeux en plus de réduire la force, et ce bien avant la perte d’adhérence de la roue, changent complètement le touché qu’on a au niveau du levier, le freinage est moins linéaire et précis (la force du freinage n’est pas proportionnelle à la force appliquée sur le levier) et le levier de frein reste « mou » en fin de course, alors qu’avec des disques hydrauliques il est quasiment bloqué net.

Petit bonus, les bons freins à disque compensent l’usure des plaquettes, il n’y a pas besoin de les régler au fil de l’usure, contrairement aux V-Brake.

Pour l’avoir testé, clairement : V-Brake < freins hydrauliques sur jante < disques hydrauliques.

Même en cyclisme sur route, ils utilisent de plus en plus des freins à disque, malgré le poids supérieur, c’est pas pour rien.

Blackalf

En théorie, tous les freins à disques à commande hydraulique le font, parce que lorsque cesse la pression sur les leviers, les pistons qui poussent les plaquettes ne reviennent jamais totalement en arrière…sinon la course « à vide » des leviers deviendrait de plus en plus longue au fil de l’usure des plaquettes. ^^

fredolabecane

L’écran c’est BROSE pas BOSE.
Cet engin coûte aussi cher qu’une moto. Difficile de justifier un tel tarif, ça reste un vélo a assistance électrique, il n’y a pas le dixième des composants d’une moto, la marge constructeur doit être sympatique.

Urleur

Non merci, à ce prix là j’ai une 125 avec la classe qui va avec.

Stavroguine

Greetings from the future! :smiley:

Stavroguine

Oups ! Merci pour le détail, c’est corrigé !

Stavroguine

C’est corrigé, merci !