🔴 French Days en direct 🔴 French Days en direct

Un premier microréacteur nucléaire pour l'US Air Force

Nathan Le Gohlisse
Spécialiste Hardware
13 septembre 2023 à 09h00
9
© Luke Michael / Unsplash
© Luke Michael / Unsplash

L'US Air Force profitera bientôt d'un premier microréacteur nucléaire dans l'une de ses bases en Alaska. Cette initiative, qui n'est qu'un début pour l'armée américaine, fait écho à de nombreuses recherches (dont certaines portées par Bill Gates), entamées cette fois dans le civil.

En 2020, l'armée américaine lançait un programme auprès de trois entreprises, pour une douzaine de millions de dollars chacune, visant à développer un microréacteur nucléaire mobile de 1 à 5 mégawatts. Ce dernier doit servir à alimenter les bases militaires américaines à l'étranger et se limiter à une masse maximale de 40 tonnes afin d'être transportable. Ce premier projet aboutissait toutefois à un second programme, lancé en parallèle, pour alimenter cette fois les bases américaines localisées aux États-Unis. On apprend que cette seconde initiative a franchi une nouvelle étape fin août.

Un premier microréacteur dans une base en Alaska

Comme l'explique le site spécialisé Opex360, ce second programme est similaire au premier, mais ne s'embarrasse plus de la composante « mobile ». L'armée américaine, qui souhaite l'exploiter dans ses bases nationales, mise ici sur des microréacteurs « vSMR », plus puissants (ils peuvent monter à 10 mégawatts) et capables d'alimenter des bases pendant plusieurs décennies. Ce projet devrait aboutir à la mise en service d'un premier réacteur d'ici 2027… et en l'occurrence, ce dernier serait affecté au sein d'une base de l'US Air Force, qui ne cesse de se moderniser.

En effet, le 31 août dernier, l'USAF a annoncé avoir signé un contrat avec le groupe Oklo Inc. pour concevoir, construire et exploiter un microréacteur « autorisé par la Commission de réglementation nucléaire ».

Opex360 rapporte que ce dernier serait installé sur la base aérienne d’Eielson (en Alaska), où sert la 354e Escadre de chasse. Ce microréacteur, vraisemblablement le premier en son genre pour une utilisation militaire, aurait vocation à être exploité pendant au moins 30 ans.

Un F-35 de l'USAF en vol, pour illustration © Timothy Holmes / Unsplash
Un F-35 de l'USAF en vol, pour illustration © Timothy Holmes / Unsplash

La piste des microréacteurs étudiée (aussi) dans le civil

Notons que les projets civils ne manquent pas en matière de microréacteurs nucléaires. L'une des figures de prou de ces initiatives n'est autre que Bill Gates, notamment au travers de son entreprise TerraPower, fondée en 2006. Comme le rapportait BFMTV, le groupe lançait en 2021 le chantier qui permettra d'aboutir à son réacteur miniature « Natrium », situé dans le Wyoming (nord-ouest des États-Unis).

Sur le terrain civil, l'objectif de ces réacteurs est notamment de compenser les lacunes du renouvelable tout en réduisant les déchets nucléaires (ils en produisent moins que des réacteurs de pleine taille). Toujours en 2021, Emmanuel Macron annonçait d'ailleurs la création de « minicentrales nucléaires » développant une centaine de MWe et pouvant être conçues de manière standardisée afin de réduire les coûts de production.

Notons enfin qu'un consortium composé notamment d'EDF, du CEA et de NavalGroup travaille sur Nuward, un autre réacteur nucléaire de petite taille misant pour sa part sur un concept « modulaire ».

Source : Opex360

Nathan Le Gohlisse

Spécialiste Hardware

Spécialiste Hardware

Passionné de nouvelles technos, d'Histoire et de vieux Rock depuis tout jeune, je suis un PCiste ayant sombré corps et biens dans les délices de macOS. J'aime causer Tech et informatique sur le web, i...

Lire d'autres articles

Passionné de nouvelles technos, d'Histoire et de vieux Rock depuis tout jeune, je suis un PCiste ayant sombré corps et biens dans les délices de macOS. J'aime causer Tech et informatique sur le web, ici et ailleurs. N’hésitez pas à me retrouver sur Twitter !

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (9)

dancod
Macron, coincé par le lobby nucléaire français n’a rien compris car on lui sussure à l’oreillette qu’il faut avoir la plus grosse (100MW, là ou les autres travaillent sur du 10MW).<br /> C’est ridicule car là ou les petites peuvent «&nbsp;facilement&nbsp;» s’intégrer dans l’infrastructure existante, les grosses nécessitent d’énormes travaux d’adaptation (construction de canaux pour amener l’eau pour le refroidissement, interconnexion avec le grid existant avec de l’infra lourde puisque transportant de la THT, bref, on reste uniquement dans ce qu’on sait faire, avec des investissements minimaux (pas de R&amp;D en tant que tel puisque c’est juste la même, à l’échelle 1/5)<br /> De l’autre coté, on repense totalement le truc, on utilise plus le même carburant, on change les systèmes de sécurité pour qu’ils soient plus automatisés, on imagine des solutions de consommation locale (affranchissement du grid), on intègre le démantèlement dans le design, bref, on a des solutions innovantes là ou la France reste à se regarder le nombril de champion du monde du nucléaire.<br /> On pourrait presque faire le parallèle avec la France à la coupe du monde en 2010 : elle est arrivée en disant «&nbsp;on est les champions du monde depuis 1998, on va écraser tout le monde&nbsp;», et là elle s’est rendu compte que «&nbsp;merde, en fait les autres on progressé de fou, faut qu’on fasse une petite grève avant de rentrer à la maison la queue entre les jambes&nbsp;»
Baxter_X
Oui enfin, je crois que les vrais experts doivent avoir un point de vue un peu plus en prise à la réalité que toi quand même.<br /> Nous n’en sommes qu’au début de ce genre de projets
vvdb
Bill Gates s’est fait fourvoyer avec le ‹&nbsp;natrium&nbsp;›. C’est le nom ancien du sodium.<br /> C’est inflammable à l’air et explosif à l’eau. Mettre ça dans une centrale nucléaire il fallait être français ou japonais, la suffisance des ingénieurs qui pensent à tout… sauf que le frère japonais de superphenix a eu son feu et ça a été très compliqué : Jospin a eu peur…<br /> Il faut revenir au projet des origines qui avait conclus que l’énergie est un besoin mondial et qu’il fallait pas permettre la prolifération militaire avec le plutonium. Que le seul refroidissement possible était l’air, il y a trop de contraintes avec l’eau. Que le réacteur doit être intraséquement stable donc dans des sels fluorés. Éviter les déchets donc à neutrons rapides pour qu’en bout de course il n’y ait que des déchets de 300 ans.<br /> C’était debut des années 60… c’est rigolot de voir qu’un projet scientifique soit plutôt sympa. Bon il fallait la bombe (récupérer du plutonium) donc Kennedy a tranché pour la partie militaire…<br /> Nous sommes a une autre époque et on continue par habitude à faire des bêtises.<br /> Il n’y a pas que l’uranium, le thorium fonctionne sans produire de plutonium.<br /> Les politiques auraient été avisé de proposer de développer cette technologie avec l’Iran par exemple…
Yasakar
Il y a surtout un probleme de competence industrielle.<br /> Les reacteurs qui tournent et construits aujourd hui ont eté concus dans les années 60, 70. Il y a eu de grosses evolutions depuis mais on reste sur une filière indus ancienne (pour ne pas dire vieillissante).<br /> Aujourd’hui, justifier la sureté d un nouveau design de coeur, en rupture avec l existant relève de la folie indus. Niveau technique c est interessant, mais passer au concret c est simplement dément. L invest mini pour dvlper un nouveau design c est mini 1 milliard…sans compter l industrialisation.<br /> C est pour cà que les SMR s appuie sur de techno maitrisées.<br /> Pour les vSMR, à voir, mais je reste dubitatif.<br /> Là où le bat va blesser c est lorsqu on va se tourner vers le tissu indus pour fabriquer en serie (ok lol) les SMR et compagnie.<br /> Deja que pour les techno maitrisées connues et eprouvée, la filiere indus en france est grotesque, alors pour des technos innovantes et en rupture…c est juste de la science fiction.<br /> A ce jour il y a un pays qui peut reussir ce pari de se lancer dans les news tech nucleaires, c est la Chine et non sans mal.<br /> La chine a un taux d indus de 40%, la france 10%…
OL556B3C4
@Yasakar<br /> Bonjour, vous avez visiblement un problème de clavier.<br /> @Nathan Le Gohlisse :<br /> «&nbsp;figures de prou&nbsp;»<br /> =figures de proue
Baxter_X
vvdb:<br /> Les politiques auraient été avisé de proposer de développer cette technologie avec l’Iran par exemple…<br /> Sauf que les réacteurs au Thorium sont très difficile à maitriser. Ca a pas mal d’avantages, mais aussi beaucoup de contraintes techniques
dancod
Je suis peu ou proue d’accord avec toi :-p
dancod
C’est clair que les experts Français ont un avis différent du mien, d’ailleurs, à part en France, tout le monde travaille sur des réacteurs next gen et pour la plupart petits.<br /> Mais le pire c’est que je pense même pas que les experts français aient une opinion différente de la mienne, je pense que les experts politiques français veulent conserver le savoir faire, sauf qu’ils gagneraient beaucoup plus à le faire évoluer qu’à le laisser stagner.<br /> Je serais intéressé de savoir ce que choisirait un ingénieur en physique nucléaire: travailler sur une centrale classique ou contribuer à la prochaine révolution énergétique?
JulienBache
Si j’ai bonne mémoire un réacteur refroidi par sel liquide est bien en service en Russie… Ils recyclent leurs bombes nucléaires avec.
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet