Transition énergétique : vers des batteries écologiques à base de protéines ?

18 mai 2021 à 18h45
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batteries © Shutterstock

Les batteries lithium-ion qui équipent la majorité de nos appareils numériques, de nos smartphones jusqu’à nos voitures électriques, font face à un double écueil : des ressources minérales bientôt épuisées, et un impact environnemental problématique, puisqu’elles sont rarement recyclées. Mais des chercheurs américains ont peut-être trouvé une alternative : des batteries « biologiques », qui se dégradent sur commande.

Les piles (accus ou batteries) sont l'un des outils les plus importants dans nos vies modernes : elles nous permettent de faire fonctionner une multitude d’objets, des radios aux jouets, des smartphones aux montres connectées. Outre les classiques piles sèches (AA, AAA, D), les batteries lithium-ion (ou “Li-ion”), rechargeables, équipent la majorité de nos appareils électroniques portables. Mais si ces dernières ont révolutionné notre quotidien depuis leur commercialisation en 1992, elles posent des problèmes environnementaux qui ne font que croître à mesure que les objets connectés et les véhicules électriques se développent.

Comme le notait le Chemical & Engineering News en 2019, ce qui pose problème, c’est « le caractère jetable de ces batteries ». Si les lithium-ion sont recyclables, dans les faits moins de 5 % sont recyclés, « pour des raisons techniques et économiques ». En outre, leur conception nécessite l'utilisation massive de cobalt, qui est à la fois une ressource naturelle finie et un métal toxique, qui pollue et qui nécessite de rejeter une grande quantité de CO2 pour son extraction. Selon les estimations, si rien ne change, ce sont 15 millions de tonnes de batteries lithium-ion qui devraient être mises au rebut d'ici 2030 (sans être recyclées).

La dégradation plutôt que le (non) recyclage

Plutôt que d’espérer un sursaut miraculeux des fabricants en matière de recyclage, des chercheurs ont mis au point une batterie « écologique », qui fonctionne avec des protéines au lieu du lithium. Plutôt que le graphène, un matériau cristallin synthétique qui selon les promesses de certaines entreprises comme Samsung, pourrait un jour prolonger la vie des batteries, augmenter leur capacité et accélérer leur vitesse de recharge, le futur pourrait ainsi être dans des batteries à radicaux organiques polypeptidiques.

Concrètement, des chercheurs de la Texas A&M University conçoivent depuis 2018 une batterie sans métal, qui utilise des polypeptides (substances qui servent dans la synthèse des protéines) « redox-actifs ». Ces polymères, en se dégradant, permettent de « réduire » une autre substance, c’est-à-dire de la rendre neutre. Quand ils composent la structure d’une batterie comme ici, ils peuvent rester « endormis » pendant son fonctionnement, mais aussi être « déclenchés » (grâce à des électrodes) pour se dégrader en vue d’un recyclage.

Selon les chercheurs de la Texas A&M University, qui ont publié leurs recherches début mai 2021 dans Nature, la dégradation de cette batterie biologique devrait se faire « à la demande » ; simplement en la plongeant dans une solution acide qui dégage des acides aminés. En outre, le processus de dégradation serait inoffensif pour les piles. Ce qui signifie qu'elles devraient se dissoudre sans danger et d’une façon naturelle ; qu’elles soient jetées dans une décharge ou dans l'environnement.

Batteries durables et économie circulaire

« En s'éloignant du lithium et en travaillant avec ces polypeptides, qui sont des composants des protéines, nous entrons dans un domaine qui évite le besoin d'extraire des métaux précieux, et qui ouvre aussi de nouvelles possibilités pour alimenter des appareils électroniques portables ou implantables », estime Karen Wooley, chimiste et membre de l’équipe de recherche.

Les batteries à base de protéines ont actuellement des performances équivalentes à un tiers de celles des batteries lithium-ion. « Mais grâce à leur architecture semblable à celle des protéines, ces performances pourraient être optimisées, en incorporant des conformations que l'on trouve dans les protéines naturelles, qui transportent déjà très efficacement les électrons », avance Jodie Lutkenhaus, professeure de génie chimique et en génie des matériaux, qui participe aux recherches. Les biochimistes de la Texas A&M University, qui travaillent déjà sur cette optimisation en utilisant l’apprentissage automatique, affirment que ces batteries écologiques pourraient constituer une « première étape » vers des batteries durables à long terme et « bio-dégradables ». Allant dans le sens d’une « future économie circulaire ».

Une batterie sans métal, non toxique, rechargeable, recyclable, dégradable à la demande et potentiellement plus performante : face à un tel concurrent, les Li-ion pourraient bien, finalement, voir leur durée de vie réduite.

Source : Techxplore

Thomas Porez

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Commentaires (32)

Cynian90
on nous l’a fait avec les ordinateurs à base de protéines aussi, tu sais tu finis pas ton repas, tu verse les restes dans ton lecteur CD et ça alimente l’overclockage de la carte graphique<br /> un verre de vin rouge par jour pour garder le disque dur en bon état<br /> et puis si ça ram t’insère un doliprane t’es reparti directe<br /> en attendant j’attends encore l’ascenceur vers la lune que le présentateur de e=m6 nous avait promis pour 2020 ou quelque chose comme ça
cirdan
«&nbsp;Une batterie sans métal, non toxique, rechargeable, recyclable, dégradable à la demande et potentiellement plus performante : face à un tel concurrent, les Li-ion pourraient bien, finalement, voir leur durée de vie réduite.&nbsp;»<br /> Evidemment on a envie de croire à ces merveilleuses promesses, mais depuis des années qu’on nous promet monts et merveilles pour le futur des batteries, il faut surtout rester très prudent sur les rêves qu’on nous vend (souvent du marketing pour obtenir des subventions) et être conscient qu’une utilisation de masse, dans n’importe quel domaine, n’est jamais neutre et encore moins bénéfique pour l’environnement.
tangofever
Une batterie sans métal, non toxique, rechargeable, recyclable, dégradable à la demande et potentiellement plus performante, à base de matière fécales, pourquoi pas.
SlashDot2k19
Douce utopie ces batteries à base de protéines…<br /> Mais il serait temps que les politiques prennent conscience de la pollution qui va être générée de manière exponentielle avec leur lubies d’imposer les véhicules électriques…
Yannick2k
tous les ans, il y a une nouvelle révolution de batterie… mais on en voit jamais la couleur…<br /> à l’année prochaine pour un nouveau type de batterie révolutionnaire
twenty94470
Il faut surtout ne plus cliquer sur ce type d’articles et ne plus commenter, oups si le sujet n’est plus vendeur les articles vont disparaître.
carinae
Bah les politiques ne font que s’appuyer sur une tendance de fonds… Les thermiques ne valent pas mieux. La différence tiens essentiellement au fait que le type de pollution est différent.<br /> Le problème du recyclage des batteries est surtout du au modèle économique. Pas assez rentable… Par contre se débarrasser de la pollution de l’air …la c’est une autre paire de manche…
bmustang
Si l’utilisateur prenait un peu plus de soins en chargeant sa batterie, pas comme un bourrin, que les fabricants rallongent la durée de vie de nos équipements par des màj et une réparation plus longues dans le temps, on jetterait certainement moins de batterie.<br /> Conclusion, chacun peut réduire ces déchets pollueurs en ayant les bons gestes et surtout de la bonne volonté.
KlingonBrain
Si l’utilisateur prenait un peu plus de soins en chargeant sa batterie, pas comme un bourrin, que les fabricants rallongent la durée de vie de nos équipements par des màj et une réparation plus longues dans le temps, on jetterait certainement moins de batterie.<br /> C’est pas faux.<br /> Mais il faudrait pour cela que les constructeurs nous laissent la possibilité de paramétrer la charge. Par exemple, quand on sait qu’on est pas pressé, de pouvoir désactiver la charge rapide. Aussi de pouvoir fixer le seuil de charge maximale, car cela influe énormément sur la durée de vie d’une batterie.<br /> Mais les fabricants ont t’ils intérêt à ce que nos appareils durent plus longtemps ?
pecore
Des batteries sans métaux rares me semblent autrement plus probables que cette batterie à basse de gelée d’anguille électrique.<br /> Même si je serai très content que cette batterie bio voie le jour. Mais j’attendrai de voir un prototype fonctionner pour sabler le champagne.
darkneo2976
Il me semble que sur les derniers Asus Zenfone 8 c’est possible!
kyrios
Je partage le point de vue de @pecore<br /> J’ajouterais qu’on peut utiliser énormément de ressources minérales différentes pour faire des batteries donc l’affirmation du début de l’article «&nbsp;des ressources minérales bientôt épuisées&nbsp;» est totalement absurde.<br /> De toute manière entre les premières annonces qui bien souvent ne mènent à rien, les premiers prototypes, une commercialisation et une production de masse à des prix compétitifs prend de très longues années donc les batteries actuelles ne sont pas prêtes de disparaitre de nos vies !
betathedj
C’est un peu comme le pétrole, il ne devait plus y en avoir mais on est loin du compte. Il faut ARRÊTER avec ces voitures électrique tant qu’il est encore temps. Revenir sur du thermique en améliorant leur systèmes antipollution. Les structures d’approvisionnement sont déjà en place. Et l’éolien grand consommateur de métaux précieux, la aussi STOP !!!
kyrios
Euuh là franchement non.<br /> Sur un cycle de vie complèt les voitures électriques sont tout de même plus vertueuses que les véhicules thermiques (voir le documentaire «&nbsp;A contresens&nbsp;» sur le sujet).<br /> Les filtres antipollution ne règlent rien par rapport aux émissions de CO2 et en plus on a sans doute déjà dépassé le pic pétrolier donc s’acharner sur le thermique n’a pas de sens !<br /> Par contre remplacer les voitures thermiques par des voitures électrique n’est pas la solution d’avenir: la population continue de croître donc continuer à priviliégier les voitures individuelles ne fera qu’accroître les problèmes de congestion. Il faut développer une offre de transports collectifs efficace et cohérente. Il faut aussi travailler sur la diminution du poids des voitures. Faire des SUV et autres «&nbsp;tanks&nbsp;» électirques est juste aberrant !
Nmut
@betathedj J’ai l’impression que tu ne te rends pas compte de ce qu’est la réalité.<br /> Oui, il y a encore beaucoup de réserves de pétrole (en gros on sait qu’il y en a pour 15 ans, on pense qu’il en reste pour encore 15 ans de plus «&nbsp;accessible&nbsp;»). Mais c’est à un coût écologique et financier qui explose…<br /> L’amélioration des thermiques n’est plus possible, les quelques % de rendement du max théorique ne sont pas atteignable économiquement (qui achèterait une citadine à 40 000€!). Même chose pour la dépolution, un piège à CO2 est possible mais a un cout irréaliste.<br /> Et pour l’éolien, ça me fait marrer. As tu l’idée de ce qu’il faut pour construire une centrale thermique ou nucléaire? Comme il faut renouveler notre parc de production d’énergie, l’éolien fait partie des moins pires solutions. Les quelques centaines de tonnes de matériau ne sont rien par rapport au «&nbsp;service&nbsp;» rendu. Tu aurais parlé de pollution visuelle ou sonore, voir même de risque environnemental local, pourquoi pas. Mais l’argument des matériaux ne me semble pas pertinent.
Atlas_78
En parlant d’économie circulaire… Quand est-ce que je pourrais pisser dans mon réservoir afin de gagner 50 km, suite à l’absorption de quelques apéritifs anisés ?.. Ils y travaillent tous ces spécialistes en marketing ?..
jyti94
L’éolien n’est pas une solution et est une gabegie monumentale en terme de ressources nécessaires (cuivre et sable à béton + structure métallique) versus le rendement ridicule et effectivement sur le plan du bruit voire de la gêne occasionnée auprès d’oiseaux ou chauve-souris c’est loin d’être rose.<br /> Je suis plutôt d’accord avec BETHATHEDJ au sens ou il ne faut pas s’acharner sur le thermique mais à date l’électrique n’est pas prêt et une grosse partie de l’argent dépensé dans la techno des batteries actuelles l’est au détriment de vraies batteries écolos.<br /> C’est la même histoire qu’avec l’EPR qu’il ne fallait pas développer car cela s’opère au détriment de la génération suivante de centrale nucléaire à neutrons rapides (astrid).<br /> Quand au bilan co2 des voitures électriques, c’est une grosse blague, la balance en faveur des VE ne s’opère qu’après 100 000kms (grosso modo) et pour les particules fines cela peut être (pas toujours heureusement) supérieur aux citadines qui sont de toutes façons bien inférieur au transport en commun parisien.
Atlas_78
Plop !
Nmut
Pour l’éolien, ça m’intéresse d’avoir tes sources. Dans ce que j’ai lu, à part les pales qui ne durent pas longtemps (10 à 30 ans) et ne sont absolument pas réutilisables ni recyclable, le reste est utilisable sur une centaine d’années sans problème. La base reste utilisable, quitte a être renforcée pour une éolienne à meilleur rendement ou plus imposante. Le mat est en simple acier réutilisable, le cuivre est recyclable à l’infini, …<br /> Pour les choix d’investissement, c’est une autre histoire mais c’est toujours bien plus simple de dire après que le choix était mauvais! <br /> Et tu exagères pour la balance VE / VT, c’est dans le pire des cas (pétrole traditionnel et électricité très carbonée), mais ce pire des cas est heureusement en train de s’améliorer à quasiment tous les niveaux (production électrique, construction et recyclage du véhicule) alors que les VT, pas grand chose n’avance (et les perspectives ne sont pas bonnes, à part sur des carburants de synthèse, mais il y a aussi des investissements dessus)!
Palou
Nmut:<br /> La base reste utilisable, quitte a être renforcée pour une éolienne à meilleur rendement ou plus imposante<br /> Qu’appelles-tu la base ? si c’est la base béton, NON elle n’est jamais réutilisée, jusqu’à 1500 tonnes de béton ferraillé qui sont juste raboté sur quelques centimètres, une pelletée de terre dessus, et éventuellement ils reconstruisent à côté, jamais au même emplacement (ce qui pose un problème avec la pollution par les huiles en grande quantité dues aux fuites nombreuses et le détournement des sources d’eau)
Nmut
J’ai vu des rétrofits réutilisant la base béton, et même le mât dans certains cas. Après, peut-être que ce n’est pas possible tout le temps. Tu as des infos précises là dessus?
KlingonBrain
Et tu exagères pour la balance VE / VT, c’est dans le pire des cas (pétrole traditionnel et électricité très carbonée), mais ce pire des cas est heureusement en train de s’améliorer à quasiment tous les niveaux (production électrique, construction et recyclage du véhicule) alors que les VT, pas grand chose n’avance (et les perspectives ne sont pas bonnes, à part sur des carburants de synthèse, mais il y a aussi des investissements dessus)!<br /> Pour ma part, je n’ai pas de doute sur le fait que l’électrique sera certainement l’avenir.<br /> Mais le débat n’est pas aussi simple que de faire le bilan écologique entre VE et VT.<br /> Car n’oublions pas que les véhicules thermiques, on les possède déjà. Et les VE, il faut les produire. Il y a une perte écologique du fait d’un renouvellement anticipé.<br /> Ensuite, parlons d’économie. Car le problème de cette vision «&nbsp;écolo&nbsp;» dogmatique et idéologique déconnectée des réalités sociales, c’est qu’elle ne prends pas en compte le fait que nous n’avons pas du tout les moyens. Rappelons que le Covid à rincé nos finances déjà mal en point et que la pauvreté explose.<br /> Un rapide calcul : il y a plus de 30 millions de véhicules en France. Si je prends un tarif moyen de 30.000 euros, le renouvellement du parc, c’est une facture de presque 1000 milliards d’euros, rien que pour la France. Et il faut avoir conscience que les aides cachent de la dette et/ou des impots.<br /> Je crois que beaucoup ne se rendent pas compte à quel point cette somme est énorme. Le renouvellement prématuré des véhicules, ça va nous coûter un rein… qu’on n’a pas. Et encore, je ne compte que les véhicules. Il y aura également les équipements (bornes, câblages, réseau) et les moyens de productions pour alimenter tout ça.<br /> Pendant ce temps la, les pays qui produisent tout ça, ils encaissent, ils vendent, ils font de juteuses affaires. Et surtout, ils polluent sans se préoccuper vraiment d’écologie.<br /> Il est très facile de comprendre que nous courrons tout droit au suicide économique. Les «&nbsp;élites&nbsp;» ne réalisent même pas que les classes populaires n’ont pas les moyens de renouveler leur véhicule et que notre pays cours au suicide par la dette.<br /> Et sur le plan écologique, on aussi risque de ne pas beaucoup avancer parce que ça ne fera qu’attiser la fuite en avant du capitalisme dans la surenchère productiviste alors que le vrai problème écologique est la.
Blackalf
C’est évident. ^^<br /> En 2019 on a vendu en France 2 millions de véhicules neufs, il faudrait donc dans l’absolu 15 ans pour renouveler entièrement le parc…sous l’immense réserve bien entendu que tout le monde ou presque achète un VE neuf, ce qui est déjà inabordable pour bien des gens et donc pas près de se faire. ^^<br /> Mais on a aussi vendu la même année 5 millions d’occasions. Pour que ces 5 millions d’occasions soit en vente annuellement, il faudra d’abord qu’ils aient été vendus en neuf, et ils ne se retrouveront évidemment pas sur le marché de l’occasion avant quelques années.<br /> Bref, on est très loin des prévisions hyper-optimistes de certains.<br /> PS : et dans une moindre mesure, la situation est identique en Belgique.
KlingonBrain
C’est exactement ça.
Palou
Nmut:<br /> J’ai vu des rétrofits réutilisant la base béton, et même le mât dans certains cas. Après, peut-être que ce n’est pas possible tout le temps. Tu as des infos précises là dessus?<br /> Il arrive (extrêmement rare) que des promoteurs changent les nacelles pour des légèrement plus puissantes en gardant la base béton et le mat, je ne sais même pas s’il y en a eu 5 de modifiés en France …
Nmut
Je ne sais pas en France, c’était au Danemark il y a quelques années ou j’ai suivi des projets de rétrofits. Ils ont aussi fait de la réutilisation en déplaçant certaines éoliennes relativement récentes (moins de 15 ans). Et les changements de puissance n’était pas anodins, ça doublait la puissance et augmentait significativement la plage d’utilisation.
Nmut
Oui, la politique de renouvellement ne devrait pas pousser au rebut des véhicules en bon état. Heureusement ce n’est pas trop le cas, et ces quelques véhicules sont utilisés comme source de pièces.<br /> Mais tes calculs sont quelques peu biaisés. Certes les véhicules électriques sont plus couteux pour le moment mais l’écart diminue doucement. Quand l’industrialisation sera complète et structurée, le surcout n’existera plus ou sera marginal, la politique de soutient de la filière (en fait de subvention des industriels…) est là pour accélérer le processus mais ne durera pas. Et le marché de l’occasion n’a pas de raison d’être différent sur les VE que sur les VT, permettant à une bonne partie de la population de s’équiper sur peut-être un vingtaine d’années. Reste le problème de la charge (disponibilité, accessibilité, cout), je pense que c’est là que tous les efforts doivent être portés, bien plus que sur l’aide à l’achat qui à mon avis ne règle pas le problème principal.
KlingonBrain
Oui, la politique de renouvellement ne devrait pas pousser au rebut des véhicules en bon état. Heureusement ce n’est pas trop le cas, et ces quelques véhicules sont utilisés comme source de pièces.<br /> Bien au contraire.<br /> Une grande partie des véhicules que nous envoyons à la casse sont encore en relativement bon état. Et pourrait même qualifié d’ «&nbsp;état neuf&nbsp;» par rapport au parc qui roule dans les pays pauvre.<br /> Mais le scandale, ce sont les «&nbsp;zones à faible émission&nbsp;» qui obligeront les français à se défaire de véhicules en excellent état de manière extrêmement prématurée. Et d’ailleurs ces mesures se basent uniquement sur l’année de mise en circulation et non sur l’état du véhicule.<br /> Et je fais partie d’un club de mécanique depuis des années, je peux vous dire que le taux de réutilisation des pièces est relativement marginal. C’est encore plus vrai depuis que les nouvelles réglementations ont fait disparaître la majorité des petits ferrailleurs, ne laissant que des grands acteurs qui pratiquent des tarifs hors de prix.<br /> Même s’il existe des exceptions, dans la majorité des cas, il vaut mieux acheter une pièce neuve.<br /> Mais tes calculs sont quelques peu biaisés. Certes les véhicules électriques sont plus couteux pour le moment mais l’écart diminue doucement. Quand l’industrialisation sera complète et structurée, le surcout n’existera plus ou sera marginal,<br /> Je n’ai aucun doute la dessus. Mais justement, c’est une bêtise absolue de se précipiter pour un petit pays comme la France. On va acheter au prix fort des véhicules qui sont encore techniquement immatures.<br /> la politique de soutient de la filière (en fait de subvention des industriels…) est là pour accélérer le processus mais ne durera pas.<br /> En gros, subventionner les industriels du grand mondialisme avec l’argent de la France d’en bas… de l’argent que les français modestes ne possèdent pas.<br /> Et n’est ce pas de la naïveté de la part de ceux qui nous gouvernent de croire qu’un petit pays comme la France pourrait changer les choses alors même que les plus gros pays jouent l’attentisme ?<br /> D’ailleurs comme l’a montré l’exemple des panneaux solaires, cela n’aura pas l’effet escompté. En rendant artificiellement rentable les technologies immatures d’aujourd’hui, on fait juste disparaître la nécessité d’en inventer de meilleures.<br /> Le point noir de la voiture électrique actuelle, c’est les batteries. Et pour faire progresser cela rapidement, il vaudrait mieux subventionner directement la recherche sans intermédiaire que d’espérer que les industriels le fassent sur un pourcentage marginal de leur chiffre d’affaire.<br /> Et le marché de l’occasion n’a pas de raison d’être différent sur les VE que sur les VT, permettant à une bonne partie de la population de s’équiper sur peut-être un vingtaine d’années.<br /> Malheureusement, on ignore dans quel état seront les batteries de ces véhicules au bout de 20 ans. Et si c’est le cas, quel sera leur degré d’autonomie résiduelle, sachant que c’est déjà le gros point faible des VE neufs.<br /> Et il faut prévoir que la popularisation des VE risque d’entraîner une diminution de la quantité de batteries pour les véhicules les moins chers(et les plus diffusés). Ce qui voudra dire un cyclage plus important des batteries comparé aux véhicules haut de gamme actuels. Vous pouvez faire le calcul par vous même, le nombre de cycles est indiqué dans les datasheet par les fabricants.<br /> Reste le problème de la charge (disponibilité, accessibilité, cout), je pense que c’est là que tous les efforts doivent être portés, bien plus que sur l’aide à l’achat qui à mon avis ne règle pas le problème principal.<br /> Déjà il faut comprendre que les aides à l’achat, ce n’est pas de l’argent gratuit qui tomberait du ciel.<br /> Soit c’est pris dans notre poche, par les impôts ou des taxes indirectes sur nos achats (TVA). Soit c’est de l’endettement… et ses terrifiants effets différés.<br /> Quand au problème de la charge que vous avez souligné, ce sont de très, très lourds investissements, car il faut des réseaux électriques, des aménagements urbains, des moyens de production d’énergie. Tout cela ne peut se faire raisonnablement que dans le temps.<br /> C’est juste qu’a vouloir se précipiter, on va tout droit au suicide économique. Un pays qui ne produit plus rien et qui multiplie les dépenses et l’endettement, c’est très facile de savoir comment ça va se terminer.
Nmut
Je comprends, voir je suis d’accord avec une bonne partie de tes arguments.<br /> Mais il y a plusieurs points qui à mon avis sont importants a ajouter:<br /> La taille du pays n’a pas grand chose à voir. La «&nbsp;transition&nbsp;» (terme à la mode…) doit avoir ses locomotives. De plus le cout du véhicule seul n’est qu’une goutte d’eau dans le cout global des déplacements carbonés pour la société.<br /> Le fait d’être en avance technologiquement est un gros + pour une économie. Bon, après il faut miser sur le bon cheval (ne pas refaire l’erreur transpac / minitel, même si cela n’a pas été que négatif).<br /> Le problème de la charge n’est pas aussi important qu’il n’y parait au premier coup d’oeil ou que certains veulent le faire croire. Il y a quelques années (oui je suis vieux, et alors? :-P), j’ai participé à une étude sur les VE pour un pétrolier qui cherchait une nouvelle orientation stratégique (production d’énergie, distribution, grid, équipements de charge, …). A l’époque, le réseau supportait sans aucun problème la charge de tous les véhicules des particuliers, et une partie non négligeable du transport routier (ce que l’on appelait le «&nbsp;dernier km&nbsp;»: les livraisons à domicile et le ravitaillement des magasins de ville). Maintenant que le V2G peut se mettre en place et que la facturation peut se faire très précisément, il y a encore moins de difficultés. Les investissements sont surtout délicats pour les autoroutes ou les bornes de charge ne seront pas amorties facilement (quelques jours d’utilisation dans l’année, même au prix fort, ce n’est pas suffisant pour un ROI satisfaisant).<br />
KlingonBrain
La taille du pays n’a pas grand chose à voir. La « transition » (terme à la mode…) doit avoir ses locomotives. De plus le cout du véhicule seul n’est qu’une goutte d’eau dans le cout global des déplacements carbonés pour la société.<br /> Il faut être réaliste, on ne peut pas être une «&nbsp;locomotive&nbsp;» en dépensant une montagne de pognon quand on est juste un petit pays au bord de la faillite.<br /> Un pays qui dépense énormément et qui ne produit presque plus rien, avec des problèmes sociaux partout, un chômage de masse hallucinant, une criminalité qui explose et certaines zones au bord de la guerre civile.<br /> Il y a un moment, il faut être réaliste, non, on ne va pas pouvoir faire la leçon aux grands pays producteurs en nous croyant plus malins qu’eux tout en restant dans la mondialisation sans se protéger. Et cela parce que nous n’avons plus un rond dans les caisses pour le faire et qu’avec l’endettement, nous sommes juste en train de vendre la liberté de nos enfants aux esclavagistes modernes.<br /> Surtout qu’au final, la «&nbsp;géniale&nbsp;» politique écologique ça se résume à dire au peuple «&nbsp;bon, nous on ponds des lois, démerdez vous pour trouver l’argent pour vous payer une voiture électrique&nbsp;».<br /> Et le résultat prévisible, ça sera juste d’aboutir à un immense rejet de l’écologie dans les classes populaires. En tant qu’écologiste, ça me dérange carrément d’être détesté pour les décisions absurdes de cette pseudo écologie caviar.<br /> Sans compter qu’il va falloir en générer de l’activité et de la pollution pour payer toutes ces dépenses pharaoniques.<br /> Le fait d’être en avance technologiquement est un gros + pour une économie. Bon, après il faut miser sur le bon cheval (ne pas refaire l’erreur transpac / minitel, même si cela n’a pas été que négatif).<br /> Justement, le problème c’est que nous ne sommes plus au temps du minitel, nous sommes dans une économie mondialisée (parce que nous l’avons, hélas, choisi). L’argent qui sera mis dans l’achat de voitures électrique ne va pas alimenter la recherche en France. Cela alimentera plutôt les usines en Chine et les capacités de production dans des technologies existantes depuis des lustres qui sont déjà bien rentabilisées.<br /> Ceux qui voient dans le voiture électrique de la haute technologie se trompent. Ce sont majoritairement des techno totalement maîtrisées depuis longtemps. Et c’est d’ailleurs ce qui va permettre dans les années à venir à l’industrie chinoise d’inonder notre marché et de rayer de la carte le peu d’industrie qui nous reste.<br /> Le problème de la charge n’est pas aussi important qu’il n’y parait au premier coup d’oeil ou que certains veulent le faire croire. Il y a quelques années (oui je suis vieux, et alors? :-P), j’ai participé à une étude sur les VE pour un pétrolier qui cherchait une nouvelle orientation stratégique (production d’énergie, distribution, grid, équipements de charge, …). A l’époque, le réseau supportait sans aucun problème la charge de tous les véhicules des particuliers, et une partie non négligeable du transport routier (ce que l’on appelait le « dernier km »: les livraisons à domicile et le ravitaillement des magasins de ville). Maintenant que le V2G peut se mettre en place et que la facturation peut se faire très précisément, il y a encore moins de difficultés. Les investissements sont surtout délicats pour les autoroutes ou les bornes de charge ne seront pas amorties facilement (quelques jours d’utilisation dans l’année, même au prix fort, ce n’est pas suffisant pour un ROI satisfaisant).<br /> Les études ont parfois des limites.<br /> Mon grand père qui était chef de district chez EDF vous dirait qu’entre la théorie et la pratique d’un réseau vieillissant, il y a un monde. Et des équipements qui sont déjà «&nbsp;limites&nbsp;» en période de pointe quand il fait chaud sans y ajouter la grosse consommation des VE, sans oublier tout ce qu’on va basculer sur l’électrique au niveau domestique pour les mêmes raisons.<br /> Allez sur google et tapez «&nbsp;explosion transformateur chaleur&nbsp;», vous comprendrez.<br /> Mais aussi, comme vous le soulignez, il va falloir mettre des bornes de charge partout. Chez les particuliers, sur les trotoirs dans les villes, sur les autoroutes. Et le câblage pour les alimenter, y compris quand il y a un câble existant pas loin.<br /> Quelques bornes ont été posées dans ma rue. Il faut voir tout ce que ça demande en équipements, travaux d’ouverture du trottoir pour passer les câbles, même dans un cas idéal (câble à 15 mètres).<br /> Enfin, il faut également posséder des centrales pour alimenter tout ça, sachant qu’aujourd’hui nos marges sont déjà faibles sans les VE. Energie renouvelable ou pas, ça va couter un bras.<br /> Bref, ça va coûter des milliards et les caisses du pays sont complètement vides. Et même si je suis persuadé que c’est l’avenir. Le réalisme, c’est de comprendre que cela ne peut se faire raisonnablement que sur la durée.<br /> Il faut d’ailleurs comprendre que le choix écologique ne se résume pas a court terme au seul choix de la voiture électrique. Par exemple, un véhicule thermique que l’on utilise exceptionnellement et les transports en commun (ou une trottinette électrique) pour le quotidien, cela peut être aussi une option tout à fait intéressante à court et moyen terme.
Nmut
Oui, les études ont leur limites. Mais jusqu’à maintenant, les prévisions ont été bonnes, l’étude avait un horizon à 30 ans et allait jusqu’en 2025. Même la part de nucléaire reste a peu près bonne, malgré . et surtout on ne s’est pas planté sur l’évolution des batteries (point le plus délicat car totalement en prospective basé sur des recherches avancées). Le seul point ou on s’est raté, c’est sur la proportion des VE qui aurait du augmenter à partir de 2000 grâce au marché pro, on a eu à peu près 5 ans d’avance si mes souvenirs sont bons car les pros ne s’y sont pas vraiment mis (ça ne commence vraiment que depuis 2010).
televore
Des sources sur cette histoire des 100 000 km? Parce que le nombre d’études qui montre que le bilan CO2 est largement positif avec la voiture électrique il y en a beaucoup… allez 3 études : https://observatoire-electricite.fr/IMG/pdf/fiche_pedagogique_les_emissions_de_co2_du_vehicule_electrique.pdf
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