Ces femmes qui font bouger les choses dans la Tech

08 mars 2024 à 08h47
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Les femmes ont leur carte à jouer dans la Tech © Christina @ wocintechchat.com / Unsplash
Les femmes ont leur carte à jouer dans la Tech © Christina @ wocintechchat.com / Unsplash

La Tech, un milieu d’hommes ? Rien n’est moins sûr. Si moins de 1 personne sur 5 travaillant dans le secteur est une femme, il faut rappeler que ce domaine leur doit beaucoup. Malheureusement, les contributions féminines sont bien souvent minimisées au profit de celles de leurs collègues masculins. À l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femme, nous avons voulu célébrer toutes celles qui ont contribué et participent encore aujourd’hui à l’essor de l’industrie technologique.

Des débuts de l’informatique à l’avènement de l’intelligence artificielle, les femmes ont eu un impact bien réel sur le développement des technologies dont nous bénéficions tous aujourd’hui. Pourtant, nombreuses sont celles qui, de nos jours, n’envisagent même pas cette carrière : en France, au lycée, 66 % des garçons pensent étudier dans une école d’ingénieur ou d’informatique, contre 37 % des filles seulement. Comment ouvrir la voie à une plus grande mixité dans la Tech ? Quelles sont les femmes qui ont fait bouger les choses dans ce secteur ? On explore ces questions et bien d’autres dans cet article.

La Tech, un univers fortement masculinisé

Si de nombreuses inventions modernes ont été imaginées par des femmes, ce domaine attire en majorité un public masculin. Comment expliquer cela ?

Les femmes et la Tech : état des lieux en quelques chiffres

Les femmes sont les grandes oubliées des métiers technologiques et leur sous-représentation est bien loin de s’atténuer. Selon la Grande École du Numérique, en France, 30% des salariés dans le secteur du numérique, quel que soit le métier, sont des femmes. En Europe, le chiffre dégringole à 18 %.

Du côté de la Silicon Valley, qui est pourtant l’un des hauts lieux de l’innovation mondiale, le constat est le même : 7% des entrepreneurs sont des entrepreneuses. Dans la French Tech 120, rebelote, on trouve seulement 11,7% de dirigeantes d’entreprises. Pire, l’écosystème ne compte que 3 % de créatrices de logiciels.

Si l'on en croit les nombreuses études parues sur le sujet, l’informatique et autres domaines technologiques n’attireraient pas le public féminin : bien que près de 6 diplômés de l’enseignement supérieur français sur 10 soient des femmes, seule 1 sur 4 choisit de se spécialiser dans le numérique.

Les garçons sont encouragés à se spécialiser dans le numérique © cottonbro studio / pexels
Les garçons sont encouragés à se spécialiser dans le numérique © cottonbro studio / pexels

Les parents auraient même tendance à pousser plus leurs garçons que leurs filles à se distinguer dans le domaine. Et, par la suite, les inégalités perdurent : au sein des startups, par exemple, un homme est capable de lever 1,6 fois plus de fonds qu’une collègue féminine et les équipes composées de femmes sont 4,3 fois moins bien financées que les hommes. Et ce n’est, hélas, que le haut de l’iceberg.

Comment la Tech est-elle devenue un milieu masculin ?

Rien ne prédestinait pourtant la Tech à devenir un milieu masculin. En 1960, on estimait que le développement informatique était un métier de femmes, car il exigeait de la patience et de la minutie, des qualités alors perçues comme “féminines”.

Dix années plus tard, le secteur rencontre le succès et se met à rapporter gros. On estime alors, de façon fort injuste, que c’est une affaire d’hommes. Les sociétés démarchent en priorité le public masculin. Les formations n’accueillent, en grande majorité, que des hommes. Les femmes sont priées de laisser leurs places et leurs découvertes sont attribuées à leurs collègues masculins. C’est le fameux “Effet Matilda” qui touche encore beaucoup de personnes compétentes aujourd’hui.

Seulement 18 % de femmes dans la Tech en Europe © Kelly Sikkema / Unsplash
Seulement 18 % de femmes dans la Tech en Europe © Kelly Sikkema / Unsplash

Des années plus tard, le mal est fait. Le secteur de la Tech est composé presque exclusivement d’hommes et leurs consœurs ont bien du mal à s’y faire une place. Pire : beaucoup sont persuadées qu’elles n’ont rien à y faire.

Pourquoi y’a-t-il si peu de mixité dans la Tech ?

Même si les mentalités évoluent, il y a encore de nombreux facteurs qui freinent la mixité dans le numérique :

  • Les stéréotypes sociaux : depuis longtemps, un certain nombre de préjugés laissent penser que les sciences, la logique, les mathématiques sont pour les garçons, tandis que les disciplines en lien avec la communication, la beauté, le soin des autres seraient pour les filles. L’imaginaire collectif a, de plus, intégré la figure du geek, ce fan de pop culture, d’informatique et de jeux vidéos, qui, s’il était moqué dans les années 90, est devenu de plus en plus valorisé. Impossible pour les jeunes filles de s’identifier.
  • Le sexisme : remarques lourdingues, mansplaining, propos déplacés, harcèlement… 7 femmes sur 10 estiment avoir été victimes de sexisme durant leurs études. Et cela ne s’arrête pas une fois le diplôme obtenu.
  • La culture d’entreprise : congé maternité perçu de façon négative, promotions entre hommes, avances déplacées lors de levées de fonds, rencontres professionnelles pensées pour le public masculin... Là aussi, il y a beaucoup de progrès à faire pour améliorer les choses et empêcher la culture du sexisme.
  • Les freins personnels : actuellement, et c'est probablement la conséquence de tout ce que nous venons de citer, 67 % de femmes ne se sentent pas légitimes à faire des études informatiques.
Mansplaining au travail © Vlada Karpovich / Pexels
Mansplaining au travail © Vlada Karpovich / Pexels

Un autre obstacle à souligner : même si de nombreux efforts ont été faits récemment pour les mettre en lumière, les modèles féminins sont bien souvent rendus invisibles. Ils sont pourtant de taille.

Les modèles féminins qui ont marqué la Tech

Dans un secteur où les contributions des femmes sont souvent sous-estimées, voici quelques noms à retenir absolument.

Ces femmes qui ont révolutionné le numérique

La première ligne de code a été créée par Ada Lovelace. Fille de la mathématicienne Anne Milbanke et du poète Lord Byron, elle invente le premier programme informatique en 1843, alors qu’elle travaille avec le professeur Charles Babbage : “La machine analytique n’a nullement la prétention de créer quelque chose par elle-même (...) Son rôle est de nous aider à exécuter ce que nous savons dominer”.

Ada Lovelace, pionnière de l'informatique  © Alfred Edward Chalon
Ada Lovelace, pionnière de l'informatique © Alfred Edward Chalon

Bien plus tard, en 1941, Hedy Lamarr, actrice, mais surtout inventrice, met au point avec son ami Georges Antheil un procédé capable de coder les transmissions. Le système est aujourd’hui à l’origine du Wi-Fi, du Bluetooth, du GPS et de la téléphonie mobile. Un coup de maître qui n’a pourtant été reconnu qu’en 1997 (3 ans avant son décès), avec l’obtention du prix de l'Electronic Frontier Foundation.

Bien d’autres femmes peuvent également être source d’inspiration :

  • Les ENIAC Six, qui sont parvenues à programmer les premiers ordinateurs de l’histoire.
  • Grace Hopper, créatrice du premier compilateur.
  • La religieuse Mary Keller, première femme à obtenir un doctorat en informatique et qui a participé à la création du langage BASIC.
  • Katherine Johnson et Margaret Hamilton, qui ont permis à l’homme de marcher sur la Lune.

Les femmes qui ont marqué la Tech ces dernières années

On entend beaucoup parler d’Elon Musk, Mark Zuckerberg et bien d'autres. Pourtant, il est important de souligner les avancées de leurs homologues féminines :

  • Dr Fei-Fei Li : directrice du Stanford Institute for Human-Centered AI, elle est notamment à l’origine d’ImageNet. Cette base de données a aidé au développement de l’intelligence artificielle.
  • Sheryl Sandberg : ancienne COO de Facebook, elle a contribué à faire de ce réseau social ce qu’il est aujourd’hui.
  • Susan Wojcicki : ancienne PDG de YouTube, elle a joué un rôle primordial dans le développement de la plateforme.
  • Juliana Rotich : entrepreneuse et militante kényane, elle est à la tête d'une compagnie dont l’objectif est le développement de logiciels open source.
  • Marissa Meyer : informaticienne, elle dirige une équipe de développeurs chez Google avant de devenir PDG de Yahoo. En 2017, elle démissionne et créé Lumi Labs, une entreprise spécialisée en intelligence artificielle.
Juliana Rotich lors du State of Social Media Summit© Kennisland / Flick
Juliana Rotich lors du State of Social Media Summit© Kennisland / Flick

On peut citer bien d’autres exemples : Dorcas Muthoni, Meg Whitman, Nicola Mendelsohn, Belinda Parmar, Ginni Rometty, Carole Bartz, Mitchell Baker… La liste est longue mais, malheureusement, peu connue du grand public.

Les femmes à connaître pour les années à venir

Le secteur du numérique et des nouvelles technologies étant florissant, il serait difficile de faire le tour de toutes les personnalités féminines qui ont le vent en poupe en 2024.

Citons, toutefois, le réseau Women In Tech, qui comprend plus de 3,5 millions de personnes dans 172 pays. Chaque année, cette initiative diffuse une sélection des 100 dirigeantes féminines les plus prometteuses dans le domaine de la Tech. Cette année, on y retrouve notamment :

  • Elizabeth Stone, CTO de Netflix.
  • Anu Bharadwaj, présidente d’Atlassian.
  • Lakecia Gunter, CTO de Microsoft.
  • Melanie Perkins, PDG de Canva.
  • Mira Murati CTO, d’Open AI.
Melanie Perkins © Village Globale / Flickr
Melanie Perkins © Village Globale / Flickr

Impossible bien sûr d’être exhaustif, mais il est très encourageant de noter que les choses progressent.

Comment réduire l’écart des genres dans la Tech ?

Pour que la Tech poursuive son évolution, il est crucial qu’elle se nourrisse d’intelligences multiples. Promouvoir la mixité est l’un des nombreux défis à relever.

Quel est l’impact d’une culture masculine dans la Tech ?

Écrire le monde uniquement au masculin peut avoir toutes sortes de conséquences sur :

  • Les produits que l’on utilise : nombre de technologies conçues en fonction des hommes négligent les besoins des femmes, mais aussi d’autres groupes minoritaires. Un modèle unique ne peut convenir à tout le monde et il est temps de réfléchir à des solutions plus inclusives.
  • La diversité : en mettant de côté tout un pan de la société, on exclut une grande richesse de perspectives et d’esprits brillants. Avec une telle logique, ne freine-t-on pas l’innovation ?
  • Le renforcement des stéréotypes : associer hommes et informatique est réducteur et revient à exclure voire dissuader énormément de monde de contribuer à l’évolution des technologies, des métiers, etc.
  • L’environnement de travail : discriminations, harcèlement et préjugés tenaces vont à l’encontre du bien-être de nombreuses personnes. Ils peuvent entraîner une baisse de productivité dans les entreprises ainsi qu’un fort turnover.

Favoriser la mixité peut aider le secteur technologique à devenir plus ouvert mais aussi plus dynamique.

Favoriser la mixité dans la Tech est essentiel © Brooke Cagle / Unsplash
Favoriser la mixité dans la Tech est essentiel © Brooke Cagle / Unsplash

Comment féminiser le monde de la Tech ?

De nombreux organismes, telles que l'institut Anita Borg ou encore le NCWIT (National Center For Women & Information Technology), se sont penchés sur la problématique de l’inclusion des femmes, mais aussi des personnes non-binaires dans la Tech. Voici quelques pistes intéressantes pour améliorer les choses :

  • Poursuivre les efforts de sensibilisation et éduquer dès le plus jeune âge.
  • Valoriser les modèles à parts égales pour inciter à plus de mixité et diversifier le recrutement de talents.
  • Créer des espaces de discussion et libérer la parole pour mieux lutter contre les préjugés.
  • Proposer aux femmes des opportunités d’avancement égalitaires et mettre en place des politiques spécifiques pour créer un environnement plus sûr et respectueux.
  • Supprimer les écarts de rémunération, favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale et mettre en place des politiques de recrutement non discriminatoires, voire même instaurer des quotas pour favoriser la mixité.

Pour conclure…

On estime à l’heure actuelle qu’il nous faudra 135 ans pour atteindre la parité dans la Tech. Un chiffre bien triste quand on considère ce que ce secteur aurait à gagner de plus de diversité. Cependant, les choses évoluent : aujourd’hui, une culture trop “masculine” dissuaderait même les hommes de postuler à un emploi. Le numérique est en plein boom et il est clair que nous aurons besoin de toute l’aide possible pour créer le monde de demain.

Redonner de la visibilité aux femmes qui ont contribué à l’essor de ce secteur est essentiel. Mais il faut aller plus loin et donner à leurs filles, et plus largement à tous ceux que ce domaine attire, les conditions nécessaires pour s’épanouir dans le secteur.

Si vous connaissez d’autres initiatives ou d’autres modèles féminins inspirants, n’hésitez pas à les citer dans les commentaires.

Femmes dans la Tech : les initiatives à connaître

Ce sujet vous intéresse ? Voici 10 organisations à connaître pour aller plus loin (nombre d’entre elles ont des antennes en France) :

Il en existe bien d’autres, tout aussi intéressantes.

Mia Ogouchi

Rédactrice web le jour, prodige d’Hyrule la nuit, j’aime surfer (sur le web), organiser des combats (Mac vs PC) et hurler (de rire devant des memes de chats joufflus). L’actualité du numérique n’a auc...

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Rédactrice web le jour, prodige d’Hyrule la nuit, j’aime surfer (sur le web), organiser des combats (Mac vs PC) et hurler (de rire devant des memes de chats joufflus). L’actualité du numérique n’a aucun secret pour moi. Mon hobby favori ? Comme tous les habitants du village de Cocorico, pardi : briser des pots… pour trouver des rubis !

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Commentaires (17)

pecore
Comme toujours, je suis pour la mixité, à condition qu’elle ne revienne pas à faire de la discrimination «&nbsp;positive&nbsp;».<br /> Qu’à compétence égale, une femme soit autant reconnue qu’un homme, autant rémunérée et valorisée, oui à 100%. Le problème, c’est qu’on voit de plus en plus de discours disant que pour rééquilibrer la balance dans des milieux trop masculins, les femmes devraient être priorisées par rapport aux hommes, non parce qu’elles sont le meilleur choix, mais parce qu’elles sont des femmes. On échange donc un système discriminatoire par un autre, ce qui ne règle absolument pas le problème de fond.<br /> Ce qui promouvra les femmes dans la tech, c’est la reconnaissance de leur compétence dans ce domaine, pas leur nombre gonflé artificiellement ou les discours accusateurs.
tfpsly
MattS32
pecore:<br /> On échange donc un système discriminatoire par un autre, ce qui ne règle absolument pas le problème de fond.<br /> À terme, si, ça contribue largement à régler le problème. Et surtout, à la régler plus vite.<br /> Parce que faire un peu de discrimination positive aujourd’hui, ça permet de montrer aux femmes qu’elles ont toute leur place dans la tech, donc ça va en inciter plus à faire les études qu’il faut pour se tourner vers ce secteur (parce qu’elles ne vont plus y renoncer en se disant «&nbsp;c’est pour les hommes&nbsp;»), et ça accélérera le rééquilibrage, qui à terme ne nécessitera plus de discrimination positive à l’embauche, puisque l’équilibre se fera naturellement dès les études.
vidarusny
On le vois dans le sport, pour exemple mon fils fait du tennis de table, dans sa tranche d’âge ils sont nombreux en garçon, du coup avec son niveau il est en départementale. En parallèle dans son club les filles du même âge, sont en nationale alors qu’il les bats.<br /> Pour autant, toujours dans le même club, des filles dont la classe d’âge sont plus représentée sont elle aussi bloqué plus bas que le national alors qu’elles battent mon fils…<br /> Ca pose beaucoup de question effectivement entre ce que sous entend être le meilleur et avoir les compétences.<br /> Une fois dit ça, il y a aussi énormément de femme compétente (bien plus que les hommes) qui sont bloquées pare ce que femme dans le monde professionnel.<br /> Ca ne règle pas le problème n’ont évoqué dans le sujet qui est : comment choisir la bonne personne pour une évolution. Mon expérience montre que même chez les hommes la compétence (au sens large) n’est pas la seule motivation, voire même n’est pas prise en compte dans certain cas. Alors si les personnes ne sont pas nommées parce que plus compétent, pourquoi ne pas les nommer parce que femme ?
Sodium
pecore:<br /> Qu’à compétence égale, une femme soit autant reconnue qu’un homme, autant rémunérée et valorisée, oui à 100%. Le problème, c’est qu’on voit de plus en plus de discours disant que pour rééquilibrer la balance dans des milieux trop masculins, les femmes devraient être priorisées par rapport aux hommes, non parce qu’elles sont le meilleur choix, mais parce qu’elles sont des femmes.<br /> Ce genre de procédé est mis en place parce qu’à compétences égales, un homme aura toujours la priorité sur une femme. Les décideurs sont généralement des hommes et ils préfèrent engager des hommes car la société est toujours profondément sexiste. De plus, «&nbsp;à compétences égales&nbsp;» ne veut rien dire, on ne peut pas juger les compétences sur un CV.<br /> Perso j’en ai marre de travailler au milieu de mecs qui passent un bon tiers de leur journée à discuter foot et à traîner sur Facebook, la présence de femmes rééquilibrerait sans doute un peu les choses
Kratof_Muller
C est pareil pour le reste de la discrimination positive, on casse le thermomètre. 93, des profs de math recrutés avec 5 de moyenne par exemple, quel cadeau.<br /> Beaucoup de postes sont egalement attribués par copinage.
MattS32
Mel92:<br /> l n’y a pas, et il n’y a jamais eu, de mathématicienne, de physicienne, de chimiste, de mécanicienne, d’informaticienne, d’ingénieure, d’inventeuse etc. qui méritent leur entrée dans les livres d’histoire (au moins du domaine)<br /> Bienvenue au Moyen-Âge
pecore
La discrimination n’est jamais positive, c’est un oxymore. Si elle favorise certains, elle en défavorise forcément d’autres en retour.<br /> De plus, on ne combat pas un incendie en allumant une autre juste à côté. En privilégiant les femmes, on ne fait pas disparaitre la discrimination envers elles, on la renforce, car ceux qui pensent que les femmes sont moins capables le penserons d’autant plus s’ils les voient être privilégiées. Donc bien loin d’éliminer la discrimination envers les femmes, on ne fait que créer une deuxième discrimination envers les hommes ET on renforce la discrimination contre les femmes.<br /> La vraie victoire, ce sera lorsqu’on ne raisonnera plus en termes de femme ou d’homme et qu’on dira juste :«&nbsp;c’est la personne qu’il me faut&nbsp;» ou «&nbsp;cette personne est compétente à son travail&nbsp;».
lulu1980
«&nbsp;Perso j’en ai marre de travailler au milieu de mecs qui passent un bon tiers de leur journée à discuter foot et à traîner sur Facebook, la présence de femmes rééquilibrerait sans doute un peu les choses &nbsp;»<br /> Pas convaincu ça parlera shopping et bébés et ça trainera également sur Facebook…
Sodium
lulu1980:<br /> Pas convaincu ça parlera shopping et bébés et ça trainera également sur Facebook…<br /> Les femmes sont plus productives en entreprise de manière générale et la productivité des entreprises où elles sont absentes chute drastiquement. Je te laisse également la responsabilité de tes propos profondément sexistes.<br /> https://www.google.fr/search?q=les+femmes+plus+productives+en+entreprise<br /> Edité
MattS32
pecore:<br /> De plus, on ne combat pas un incendie en allumant une autre juste à côté.<br /> C’est justement une technique de lutte contre les incendies, notamment de forêt…<br /> pecore:<br /> ar ceux qui pensent que les femmes sont moins capables le penserons d’autant plus s’ils les voient être privilégiées.<br /> Ou au contraire changeront d’avis grâce aux femmes à qui on aura donné l’occasion de montrer ce qu’elles valent…
Palou
Faut reconnaitre qu’il n’a pas trop cherché non plus … Marie Curie et sa fille Irène Joliot-Curie, Mary Jackson, Émilie du Châtelet, Ada Lovelace, Valentina Terechkova, Margaret Hamilton, Elizabeth Blackwell, Katherine Johnson, Mae C. Jemison, Jennifer Doudna, Rachel Carson, Maria Goeppert Mayer, Jane Cooke Wright, Rosalind Franklin, Gertrude Elion, et bien d’autres encore.
MattS32
Palou:<br /> Faut reconnaitre qu’il n’a pas trop cherché non plus<br /> C’est le problème quand on est bloqué au Moyen-Âge, aller chercher dans les manuscrits du monastère du coin, c’est fastidieux
Felaz
Bravo mesdames, ca doit pas être facile tous les jours…
Mel92
Palou:<br /> Faut reconnaitre qu’il n’a pas trop cherché non plus<br /> Ma réponse a été censurée je suppose.<br /> Je parlais de personnes rentrées dans l’histoire pour des contributions à la technique ou la technologie et je citais en exemple Claude Shannon et d’autres dont les travaux sont enseignés à l’école et suscitent toujours l’admiration. Non pas pour ces personnes, mais pour ce qu’elles ont accompli. Si tu as deux mots d’anglais et que tu ne l’as pas déjà fait, je t’invite d’ailleurs à lire A Mathematical Theory of Communicationde 1948. Ça se trouve facilement sur Internet, ce n’est pas très compliqué et c’est éblouissant.<br /> Bref, sauf erreur, il n’y a aucune personnes dans ta liste dont les travaux soient enseignés à l’école, quand elles ont publié des travaux. Aucune qui ait laissé une trace significative.<br /> Ça me fait penser aux « controverses » sur la représentation des femmes dans les biographies du Wikipédia francophone. Elles étaient environ 18% à l’époque si je me souviens bien. Il y avait un consensus pour dire qu’il était désirable de faire monter cette proportion. Sauf que les femmes célèbres, il n’y en a pas beaucoup. Et en fait dans la tech, au sens large, il n’y a a pas du tout.<br /> Bref pour revenir à ta liste ridicule, Mary Jackson… Alors effectivement, elle était noire à une époque et un endroit où ce n’était pas facile. Mais d’un autre côté, ce n’était pas forcément facile non plus pour Kazimierz Czarnecki, l’homme blanc co-auteur de TOUS ses rapports à la NASA (au passage l’ordre des noms sur les rapports laisse penser que c’est lui l’auteur en réalité… bizarre).<br /> De toutes façons Mary n’a contribué qu’à 12 rapports d’essais d’une 15aine de pages pendant toute sa carrière. C’est vraiment très peu. Et quand on les regarde aujourd’hui, il est difficile d’être impressionné. Bref, on ne peut pas dire que Mary fut une acharnée du boulot.<br /> Pourquoi parle-t-on d’elle au fait ? A oui, c’est une femme et en plus elle est noire.<br /> Les Curie… tu veux me mettre en colère en fait Cette famille c’est une des fraudes de la physique. Si Marie n’avait pas été une femme, celle qui a irradié et tué tant de gens (par méconnaissance et bêtise, c’était une tueuse en série par erreur et sans malice), serait vouée aux gémonies au lieu d’être au Panthéon. D’ailleurs elle en est elle-même morte, ainsi que sa fille (dont je pense aussi le plus grand mal d’ailleurs).<br /> Valentina Terechkova, ça m’a bien fait rire. Elle ne vaut pas mieux que Neil Armstrong ou Youri Gagarine. Effectivement, il y a eu des humains pour s’assoir en haut d’une fusée. On avait commencé par des chiens, puis des singes alors on s’est dit que ce serait pas mal de mettre des humains aussi. On a eu toutes sortes d’humains, dont des femmes et des vieillards. La belle affaire. Quelle a été sa contribution au progrès de l’humanité à part serrer les fesses, attendre que ça passe pendant 2 jours et rester en vie (c’est déjà pas mal remarque) ? Pourquoi parle-t-on d’elle ? A oui, cette grrrr est députée de la Douma de Poutine.<br /> Émilie du Châtelet ? Celle qui a couché avec Voltaire ? Franchement… Quelle est la découverte, l’invention qu’on lui doit ? Elle parlait latin… je crains que ce ne soit pas suffisant pour la faire entrer dans l’Histoire.
MattS32
Mel92:<br /> Bref, sauf erreur, il n’y a aucune personnes dans ta liste dont les travaux soient enseignés à l’école, quand elles ont publié des travaux. Aucune qui ait laissé une trace significative.<br /> Parce que c’est encore trop récent… Mais ce qui est enseigné à l’école, c’est en grande partie des travaux qui datent d’une époque où les femmes n’avaient quasiment pas accès aux études, soit parce qu’on les en dissuadait fortement (une femme, ça doit rester à la maison pour s’occuper des enfants et des tâches ménagères, n’est ce pas ?.. ça c’est ce qui était encore enseigné aux petites françaises dans les années 50-60… à l’école primaire, ma mère avait des cours de couture pendant que mon père avait des cours de maths…), soit parce que ça leur était carrément interdit légalement…<br /> Donc utiliser le fait qu’à ces époques il y avait quasiment que des hommes parmi les grands noms de la science pour justifier que les femmes seraient fondamentalement inférieures aux hommes dans ces domaines, c’est au mieux faire preuve d’une ignorance totale de l’histoire, au pire c’est une mauvaise foi manifeste.<br /> Tiens, voilà la version complète du graphique donné plus haut par @tfpsly :<br /> On y voit qu’en pratique , ce n’est que depuis la fin des années 70 que les femmes ont réellement un accès massif aux études supérieures. Combien des références que tu cites et pour lesquels tu soulignes le fait qu’ils n’ont pas de contemporaines connues, on réalisé les travaux qui les ont rendus célèbres dans les années 90 ou après ? Aucun.<br /> Mel92:<br /> au passage l’ordre des noms sur les rapports laisse penser que c’est lui l’auteur en réalité… bizarre<br /> Là encore, si tu avais un tant soit peu connaissance du monde de la recherche, tu saurais que cette règle est loin d’être la règle absolue. C’est encore le cas aujourd’hui, et ça l’était encore bien plus dans le passé… Certains exigent que leur nom soit mis en premier, parce qu’ils sont «&nbsp;gradés&nbsp;» (Didier, si tu nous lit…), voire que leur nom soit mis sur des papiers qu’ils n’ont même pas lu (c’est dire le niveau de leur participation… là encore, Didier…). À une époque où les femmes étaient déconsidérés et les noirs encore plus, le fait qu’un homme blanc ait son nom devant celui d’une femme noir sur un papier peut tout a fait être parce qu’il ne voulait surtout pas apparaître après… On peut aussi citer le cas de Mileva Marić, dont le nom n’est quasiment jamais apparu dans les travaux signés par son mari, alors qu’on a trouvé à postériori des correspondances entre elle et lui qui prouvent qu’elle y a apporté une contribution parfois importante…<br /> Dans le labo où j’ai fait mon stage de recherche, ces problèmes d’égo étaient réglés avec une règle simple : ordre alphabétique, pas de dérogation possible.
John_Lowley
Vous avez les mêmes études pour les autres industries (Automobile, aéronoautique, maritime, …) puis ensuite pour les autres secteurs (agricultures, services) parce que tel que rédigé ça laisse penser que seul la tech est concernée.
MattS32
Regarde le graphe donné plus haut, ça montre déjà que sur 4 domaines dont 3 scientifiques, l’informatique est l’exception au niveau des études. Ce qui forcément doit donner des chiffres similaires ensuite dans le monde du travail.
Sodium
Mel92:<br /> Ma réponse a été censurée je suppose.<br /> Parce qu’à part vouloir nous prouver que les femmes sont intrinsèquement débiles il va falloir nous expliquer l’intérêt de ton raisonnement. Oui, on trouve peu de grandes découvertes venant de femmes à une époque où elles étaient considérées comme indignes d’accès à l’éducation. Quelle surprise.
tfpsly
Mel92:<br /> Je parlais de personnes rentrées dans l’histoire pour des contributions à la technique ou la technologie et je citais en exemple Claude Shannon et d’autres dont les travaux sont enseignés à l’école et suscitent toujours l’admiration.<br /> Le sujet est la Tech informatique. Pas l’électronique; donc citer Shannon est HS.<br /> Lady Ada, tu connais? Non ? Pourtant celle par laquelle toute l’info a commencé. Ben voilà, tu ne connais rien à l’informatique.<br /> J’imagine que elle non plus tu ne la connais pas. Pourtant, son programme a posé des engins sur la Lune et en a ramené vivant les spationnautes.<br /> image1000×750 57.7 KB<br /> Mel92:<br /> Curie … D’ailleurs elle en est elle-même morte, ainsi que sa fille (dont je pense aussi le plus grand mal d’ailleurs).<br /> Ah bah voilà, chassez le naturel, il revient au galop.
Palou
tfpsly:<br /> Lady Ada, tu connais? Non ? Pourtant celle par laquelle toute l’info a commencé. Ben voilà, tu ne connais rien à l’informatique.<br /> Bah non, il ne connait pas Lady Lovelace … pourtant son prénom est connu en programmation avec le langage Ada et la machine de Charles Babbage, mais aussi les chips graphiques des nVidia RTX40#0
pecore
MattS32:<br /> C’est justement une technique de lutte contre les incendies, notamment de forêt…<br /> Je sais ce qu’est un contre-feu et je maintiens : on n’éteint pas un incendie en allumant un autre juste à côté. Passons aussi sur le fait qu’il s’agit d’une solution à n’utiliser que dans des cas exceptionnels et uniquement par des professionnels chevronnés.<br /> Tout comme je maintiens que le problème n’est pas le nombre, c’est la discrimination elle-même, sous toutes ses formes d’ailleurs. Créer de la discrimination pour combattre la discrimination, c’est contre-productif et disqualifie les discours d’égalité des chances prônés par les associations de défense, qui, du coup, en paraissent hypocrites.<br /> C’est aussi profondément injuste pour des hommes qui, probablement, n’ont strictement rien contre les femmes, n’ont jamais rien fait pour les rabaisser et qui vont se retrouver écartés d’une opportunité d’embauche ou d’évolution seulement par ce qu’ils n’ont pas les bons gènes.
Sodium
pecore:<br /> Tout comme je maintiens que le problème n’est pas le nombre, c’est la discrimination elle-même, sous toutes ses formes d’ailleurs. Créer de la discrimination pour combattre la discrimination, c’est contre-productif et disqualifie les discours d’égalité des chances prônés par les associations de défense, qui du coup paraissent hypocrites.<br /> Sauf que c’est l’unique moyen de lutter contre la discrimination. L’autre option, c’est de répéter aux gens «&nbsp;Faut pas discriminer, c’est pas bien&nbsp;» et ça n’a jamais marché.<br /> pecore:<br /> C’est aussi profondément injuste pour les hommes qui, probablement, n’ont strictement rien contre les femmes et n’ont jamais rien fait pour les rabaisser et qui vont se retrouver écartés d’une opportunité d’embauche ou d’évolution seulement par ce qu’ils n’ont pas les bons gènes.<br /> Quand on voit le nombre de comportement sexistes et même d’agressions que les femmes subissent, la plupart des hommes ne sont pas innocents. Les hommes réunis entre eux forment rapidement des boys-club dans lesquels ils n’ont pas envie que des femmes ne viennent les déranger. Les hommes sont également très solidaires entre eux et se couvrent systématiquement en cas de comportement inadapté, on le voit encore avec l’affaire Depardieu. Et il est très malvenu de plaindre ces pauvres hommes qui ne seraient pas nés avec les «&nbsp;bons gênes&nbsp;» alors qu’au contraire, toute leur vie a été drastiquement facilitée.
pecore
Ce genre de discours est aussi sexiste que tous les discours misogynes qu’on a pu lire ici, mais je suppose que tu es de ceux qui pensent que le sexisme anti-homme n’existe pas.<br /> Des raisonnements de ce genre ne font qu’opposer les hommes et les femmes au lieu de les rassembler et risquent fort de provoquer une guerre des sexes qui ne sera bonne pour personne. Et là, il sera trop tard pour dire, c’est la faute de ci ou ça, le mal sera fait.<br /> J’espère que tu en es conscient.
Sodium
pecore:<br /> Ce genre de discours est aussi sexiste que tous les discours misogynes qu’on a pu lire ici, mais je suppose que tu es de ceux qui pensent que le sexisme anti-homme n’existe pas.<br /> Le sexisme anti-hommes est comme le racisme anti-blancs en Europe, il n’existe pas de manière systémique. Les hommes ont les positions de pouvoir qui leur permettent de favoriser d’autres hommes plutôt que des femmes. Ils ne sont pas non plus victimes de viols ou d’agressions sexuelles, de violences et de meurtres (sauf à la marge) de la part de femmes qui n’aimeraient pas les hommes.<br /> La société actuelle est toujours profondément misogyne et ça convient très bien à la plupart des hommes qui ne souhaitent pas que ça change.
paulposition
Mel92:<br /> Les Curie… tu veux me mettre en colère en fait Cette famille c’est une des fraudes de la physique. Si Marie n’avait pas été une femme, celle qui a irradié et tué tant de gens (par méconnaissance et bêtise, c’était une tueuse en série par erreur et sans malice), serait vouée aux gémonies au lieu d’être au Panthéon. D’ailleurs elle en est elle-même morte, ainsi que sa fille (dont je pense aussi le plus grand mal d’ailleurs).<br /> Ca, il fallait oser l’écrire! Ca dépasse tout ce qu’on peut imaginer; Il y a toi, avec ce raisonnement débile, et puis il y a la communauté scientifique, qui elle a su voir et honorer ces deux personnes.Marie Curie n’a irradiée et tuée personne, a part elle même; Beaucoup de gens ont par contre été irradiés par le Radium, victimes de la bêtise et de l’appétit financier de certains, qui mettaient du radium partout, même dans les dentifrices, car sa faisait vendre; Des victimes de la pub, il y en a toujours eu, des sexistes aussi (hélas)
MattS32
paulposition:<br /> Marie Curie n’a irradiée et tuée personne, a part elle même<br /> Et même au contraire : elle a sauvé énormément de vie. Elle est moins connue pour ça que pour ses travaux sur la radioactivité, mais elle a énormément contribué à améliorer la médecine de guerre pendant la WWI en mettant au point des unités de radiologie mobile pouvant être envoyées au plus près des combats pour améliorer la prise en charge des victimes.
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