Jabra Solemate : pompe up the volume

Jabra Solemate

Inspiré du succès de la Jambox de Jawbone, le danois Jabra a décidé de se lancer lui aussi sur le secteur des petites enceintes nomades Bluetooth. Il faut dire que Jabra apparaît plutôt bien loti pour tenter l'aventure, avec des années de développements dans le domaine des télécommunications, de l'audio et du Bluetooth. Si la filiation entre la Solemate de Jabra et la Jambox est évidente, Jabra a tout de même tenu à se démarquer grâce à un design audacieux, autour du thème de la chaussure. Oui, c'est un thème s'insinuant jusque dans le nom même du produit, Solemate, qui désigne littéralement « le compagnon de la plante de pied » (mais également unique compagnon). Au passage un jeu de mots avec « soul mate » (âme sœur)...

Présentation et ergonomie

La Solemate ressemble donc à une chaussure... Ça n'est pas banal ! Relativisons en précisant que l'analogie reste assez limitée, à la semelle en caoutchouc et au tirant à l'arrière de l'enceinte. Et dans une certaine mesure, au packaging façon présentoir de chausseur... Premier constat à formuler : la Solemate dispose d'une corpulence nettement plus imposante que la Jambox. Les mensurations parlent d'elles-mêmes : 17,2 x 6,4 x 7 cm (versus 15,1 x 5,7 x 4 cm) et 604 g (versus 347 g). L'enceinte Jabra occupe ainsi un volume plus de 2 fois supérieur à celui de l'enceinte Jawbone.



La finition du produit s'avère tout aussi qualitative, avec une grille métallique faisant le tour de l'enceinte et un assemblage des différentes parties bien rigoureux. L'ensemble apparaît dense. Pourquoi une chaussure me direz-vous ? En dehors de l'évocation du nomadisme, il n'y a pas d'explication technique. Mais Jabra a tout de même veillé à rendre son design utile. La semelle en caoutchouc permet de contenir les vibrations, elle agrippe davantage le sol que la surface plane de la Jambox et surtout, elle dissimule un câble audio micro jack de 30 cm (pour ceux qui privilégieraient la connexion filaire).


Le tirant servira lui de dragonne pour transporter l'enceinte. Jabra fournit par ailleurs un « Sound bag », une pochette souple protégeant l'enceinte des poussières et projections d'eau tout en étant assez poreuse pour continuer à diffuser de la musique.



Pour le reste, Jabra s'est plus fortement inspiré de Jawbone. Présence de microphones (un omnidirectionnel et un autre pour la réduction de bruit) assurant la fonction mains libres (profiles HFP, HSP et A2DP), Bluetooth (en version 3.0 ici), trois boutons sur le dessus et le reste de la connectique sur le côté (mini jack et micro USB). La Solemate dispose en plus d'indicateurs lumineux pour la batterie et le Bluetooth. De la même façon qu'avec la Jambox, une pression sur le bouton central permet de décrocher si un appel entre ou de faire parler l'enceinte pour annoncer le niveau de batterie (battery high, medium ou low, selon). Mais le rôle du bouton s'arrête et point de paramétrage en vue, contrairement à la Jambox.



Signalons d'emblée que l'utilisation mains libres fonctionne parfaitement bien, avec une bien meilleure qualité de capture que sur la Jambox et une bonne annulation de l'écho.

Autonomie et qualité audio

R.A.S côté autonomie, où la Solemate a joué en continu pendant 10 h 40, à peu de chose près ce qui était annoncé (10 h). La Solemate tient donc mieux la distance que la Jambox, stoppée après 6 h 30 d'écoute lors de nos précédents tests.



Encore un petit signe qui rappelle la Jambox : l'indicateur de batterie se répercutant dans la barre d'état des appareils sous iOS. Mais pas (encore ?) d'application pour les autres OS afin de disposer de cette fonctionnalité.



En matière d'audio, la Solemate repose sur trois haut-parleurs actifs en façade, complétés par un radiateur de basses passif à l'arrière.



Une voie supplémentaire et des haut-parleurs mieux dimensionnés permettant à Jabra de se targuer d'une impressionnante pression acoustique de 120 dB au maximum ! Redescendons sur terre avec notre sonomètre qui plafonne à 84,1 dB sur notre extrait de Kid A de Radiohead, saturation comprise (principalement dans les basses).



Il faut baisser le volume de deux crans pour retrouver un son propre, et le compteur de décibels tombe alors à 78,2 dB. Gardez à l'esprit que ce morceau est particulièrement pénible à reproduire pour les enceintes : avec des titres aux courbes plus douce, la Solemate pourra dégager plus de volume. Mais il en va de même pour les autres enceintes, toutes testées avec le même morceau.



D'un point de vue qualitatif, la Solemate produit un son plus chaud et rond que la Jambox, avec notamment une part belle faite aux médiums. Les voix ressortent avec une clarté et une force impressionnante ! En revanche, l'enceinte dégage un peu moins de brillance dans les aigus (d'où le rendu chaud) et curieusement moins de profondeur dans les basses. Attention, le volume des graves est bel et bien plus élevé que sur la Jambox mais l'enceinte descend un tout petit peu moins bas dans les fréquences. Le rendu global reste toutefois fort agréable et propre ! D'autant que la stéréo est assez ample, même si la Solemate ne bénéficie pas du mode « Live Audio » proposé par Jawbone. Notez que là aussi, la connexion filaire engendre une petite perte de volume.

Conclusion

L'enceinte « chaussure » ne parvient pas à botter le train de la petite Jambox mais elle marche à grandes enjambées sur ses pas. Autrement dit, la Solemate de Jabra est une excellente alternative à la Jambox de Jawbone, dont elle s'est manifestement inspirée. Il y a du mieux - puissance, autonomie, stabilité - et du moins bien - encombrement, sonorité (à peine), personnalisation. Une fois tout cela pondéré, les deux enceintes arrivent au même niveau, impossible pour nous de les départager. Le prix de la Solemate, 180 €, est à peine inférieur à celui de la Jambox, mais pas suffisamment pour faire pencher la balance. C'est donc une entrée réussie pour Jabra dans le milieu des petites enceintes nomades !



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