Le créateur d'Ethereum avertit des dangers liés à la finance décentralisée (DeFI)

18 août 2020 à 15h00
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Finance décentralisée (DeFI)

Avec une capitalisation atteignant les 6 milliards de dollars, la finance décentralisée attire de plus en plus d'utilisateurs. Le créateur d'Ethereum met en garde face aux risques que représente cet engouement.

La DeFI (finance décentralisée) attire chaque jours de nouveaux investisseurs, mais aussi de nombreuses arnaques. Suite à une faille critique dans son smart contract, le projet Yam a perdu 99% de sa capitalisation en moins d'une heure, laissant ses investisseurs avec des jetons sans valeur. Des simples tests préalables auraient pu détecter cette faille de sécurité.

Qu’est-ce que la finance décentralisée (DeFI) ?

DeFI est le terme utilisé dès lors qu’il y a échange de crypto-monnaies ou jetons via un exchange, décentralisé ou non. Les yeux sont tournés vers les possibilités offertes par ce système depuis fin 2019, mais depuis quelques mois une pratique s’est de plus en plus répandue dans la cryptosphère : celle du yield farming.

Elle permet d’échanger de manière automatisée les intérêts générés par certaines crypto-monnaies (notamment les stablecoin, dont la valeur est adossée au dollar) contre d'autres crypto… générant elles-même des intérêts souvent plus importants.

C’est en distribuant ses jetons de gouvernance en juin que l’un des plus gros projets du secteur, Compound, a créé un regain d’intérêt pour cette pratique.

Vitalik Buterin, créateur d'Ethereum, met en garde

DeFI et yield farming ne sont pas nouveaux dans la sphère, mais ont déjà connu plusieurs soucis en 2020. Deux événements majeurs ont déjà marqué les consciences :

  • Un hack sur un jeton Ethereum (bZx) spécialisé pour la DeFI a entraîné un vol d’un million de dollars ;
  • Une liquidation massive de MakerDAO suite à un dysfonctionnement.

Dans la nuit du 12 au 13 août, le jeton Yam a vu sa capitalisation boursière passer de 350 millions de dollar à 67 centimes en quelques minutes. Une faille de sécurité rendant la gouvernance du projet impossible a fait perdre l’équivalent de 300 millions de dollars à des jetons bloqués dans le smart contract.

Suite à cette perte sèche, Vitalik Buterin a déclaré sur Twitter : « Je pense que nous mettons l’accent sur des choses tape-à-l’œil qui donnent goût aux taux d’intérêt élevés. Des taux d’intérêt nettement plus élevés que ceux que vous pouvez obtenir dans le cadre de la finance traditionnelle sont, par nature, soit des possibilités d’arbitrage temporaires, soit des risques non déclarés ».

Le créateur de Yam avait prévenu que ce jeton n’avait aucune valeur intrinsèque et était une expérimentation. Les derniers fonds qui restent dans le smart contract y sont encore probablement à cause des frais de transactions très élevés sur Ethereum...

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Commentaires (2)

cirdan
Quel bo*del ces crypto-monnaies. C’est vendu comme un système facilitant les transactions mais son arrière-cuisine est d’une complexité sans nom.<br /> Jusqu’à présent, difficile d’y voir quel bienfait elles ont apporté pour tout un chacun (je ne parle pas des petits génies, escrocs ou malins qui savent très bien les utiliser).
Nmut
Dur dur en ce moment.<br /> Entre failles et attaques à répétition (les 2 «&nbsp;51% attacks&nbsp;» de l’ETC par exemple, et c’est un problème potentiel pour toutes les blockchains), les BC sont un peu à la peine…<br /> CoinDesk – 6 Aug 20<br /> Ethereum Classic Suffers Second 51% Attack in a Week - CoinDesk<br /> Ethereum Classic has suffered a 4,000-block-long reorganization, its second such incident in five days. The first attack, which saw more than 3,000 blocks reorged, had an attacker steal more than 800,000 ETC, worth about $5.6 million.<br /> @cirdan<br /> Le principe n’est pas si compliqué: la confiance par une signature reconnue par tous (comme tout contrat papier en fait) basé sur des formules mathématiques donc en théorie infaillible. Malheureusement les avantages théoriques se frottent à la réalité: on trouve toujours un petit malin qui identifie une faille (rien n’est totalement infaillible dans la réalité: ni le protocole ni son implémentation).
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