Rocket Lab vient de passer une étape cruciale dans le développement de son futur lanceur. Et elle promet de révolutionner les lancements avec une technologie inédite.

La coiffe Hungry Hippo de la fusée Neutron. ©Rocket Lab
La coiffe Hungry Hippo de la fusée Neutron. ©Rocket Lab

L'actualité du spatial est décidément enthousiasmante. Alors que SpaceX poursuit le développement de sa mégafusée Starship, et que Blue Origin a récemment réussi un exploit avec New Glenn, ce sera bientôt au tour de Rocket Lab de potentiellement impressionner la galerie. Un peu plus discrète que ses rivales, l'entreprise opère déjà le petit lanceur Electron et se prépare désormais à bousculer le marché avec Neutron. Son premier vol est prévu pour 2026, et il ne faudra surtout pas le louper.

La coiffre s'ouvre, et se referme

Rocket Lab vient en effet d'achever les derniers tests de qualification de la coiffe de sa nouvelle fusée. Elle a même été livrée en Virginie où elle sera assemblée au premier étage avant le lancement inaugural. Son nom : Hungry Hippo, une référence au jeu de société Hippos Gloutons, et ce n'est pas un hasard.

Le dispositif est composé de deux panneaux qui s'ouvrent en 1,5 seconde comme la mâchoire d'un hippopotame, afin de cracher le second étage une fois arrivé aux limites de l'espace.

Tandis que ce dernier poursuit son chemin pour poursuivre la propulsion de la charge utile, la coiffe se referme aussitôt, transformant le premier étage en un seul bloc aérodynamique prêt pour la rentrée atmosphérique. Le booster revient ensuite sur une barge avec la coiffe toujours attachée pour être réutilisé.

Vue d'artiste de la fusée Neutron. ©Rocket Lab
Vue d'artiste de la fusée Neutron. ©Rocket Lab

Réduire un peu plus les coûts

Cette méthode doit permettre de réduire un peu plus les coûts : la plupart du temps, la coiffe est perdue après un lancement. Chez SpaceX, malgré tout, les deux moitiés du dispositif se détachent du Falcon 9 puis retombent sur Terre séparément l'une de l'autre. L'entreprise les récupère et les remet à neuf.

« Une fusée comme Neutron n'a jamais été construite auparavant, et nous le faisons à un rythme et à un prix qui apporteront l'innovation et la concurrence nécessaires dans l'industrie d'aujourd'hui », estime Shaun D'Mello, vice-président de Rocket Lab pour Neutron.

Une fois en opération, Neutron sera directement en concurrence avec l'indétrônable Falcon 9, mais sera dotée d'une capacité de charge utile un peu plus conséquente que celle-ci. À l'heure des mégaconstellations de satellites, la compétition s'annonce féroce.