Rocket Lab, spécialiste des fusées de petite et moyenne capacité, vient de battre son record de lancements annuels. Plus discrète que ses cousines Blue Origin et SpaceX, elle commence à devenir une référence dans le spatial.

La fusée Electron de Rocket Lab lors de son décollage. ©Rocket Lab
La fusée Electron de Rocket Lab lors de son décollage. ©Rocket Lab

C'est vrai qu'il est actuellement assez difficile de se démarquer face à Blue Origin ou SpaceX. Quand le premier vient de réussir le second vol de sa fusée lourde New Glenn, le second réalise trois décollages par semaine avec Falcon 9, et continue de développer sa mégafusée Starship. Mais Rocket Lab n'a pas à pâlir. L'entreprise basée à Long Beach, en Californie, a déjà opéré 17 vol cette année, contre 16 en 2024.

Une mission confidentielle

Et ce n'était pas pour un petit client. La société a propulsé Prometheus Run, une mission sensible commandée par la Defense Innovation Unit (DIU) et la Missile Defense Agency (MDA), deux branches du département américain de la Défense. Le contenu exact ? Secret défense. On sait simplement que l'objectif était de tester des technologies cruciales pour améliorer les capacités américaines en matière de défense antimissile. Preuve de la confiance que lui apporte le Pentagone.

Il s'agissait du sixième lancement de HASTE, une version suborbitale modifiée d'Electron, la fusée phare de la société, et entrée en service en juin 2023. Plus petite et agile, elle a été conçu comme un accélérateur de tests hypersoniques afin d'offrir aux agences militaires et aux industriels un moyen de multiplier les vols d'essai, rapidement et à moindre coût.

Bientôt une vraie concurrente au Falcon 9 ?

Rocket Lab espère désormais atteindre les 20 lancements d'ici à la fin de l'année. Si c'est beaucoup moins que SpaceX, cela représente tout de même une cadence plus que respectable.

Ce rythme lui permet aussi de se préparer au mieux pour l'arrivée de Neutron. Bien plus imposante qu'Electron, cette fusée, qui devrait entrer en service en 2026, est conçue pour des missions de moyenne capacité, capable de placer environ 13 000 kilogrammes en orbite terrestre basse. Cela la placera directement en concurrence avec le très fiable Falcon 9.

D'ailleurs, son premier étage devrait aussi venir se poser sur une barge dans l'océan pour être ensuite réutilisé. Si Rocket Lab y parvient, les États-Unis compteront alors trois entreprises en mesures de récupérer leurs boosters. De quoi faciliter d'importantes économies.