Après un second lancement réussi, Blue Origin voit grand. L'entreprise d'Elon Musk pense déjà à son prochain vol et cette fois, elle pourrait bien viser la Lune.

Après deux reports, New Glenn a pris son envol ce jeudi 13 novembre depuis le Cap Canaveral en Floride, propulsant les deux petites sondes de la mission ESCAPADE vers Mars. Mais c'est surtout la récupération du premier étage, un monstre de 58 mètres, sur une barge au milieu de l'Atlantique qui a marqué les esprits. D'ailleurs, il se pourrait bien que le même booster soit utilisé pour la prochaine mission de Blue Origin.
Blue Origin prépare l'après
Car de prime abord, Never Tell Me The Odds, c'est son nom, semblait totalement intact malgré la violence de la rentrée atmosphérique. La société doit désormais analyser toutes les données de l'engin pour déterminer s'il sera effectivement en mesure de voler à nouveau. Si les premiers étages de New Glenn sont pensés pour être remis en état en deux ou trois semaines, celui-ci devrait tout de même mettre plus longtemps, puisqu'il s'agit d'une première.
La fusée lourde pourrait décoller pour une troisième fois dès le mois de janvier 2026 pour une mission très spéciale. En effet, sa coiffe devrait abriter Blue Moon, l'alunisseur de l'entreprise sélectionné pour la mission Artemis V. Il s'agira bien entendu d'un vol non habité, visant à tester et optimiser le dispositif avant qu'il ne transporte des astronautes.

La course à la Lune
Pour l'heure, Blue Moon doit être exploité après le Human Landing System (HLS) de SpaceX, qui consiste en une version adaptée à l'alunissage de Starship. Mais, mécontente de la cadence de la firme d'Elon Musk, la NASA chercherait un moyen plus rapide de se rendre sur la Lune face aux efforts retentissants de la Chine. Et il se pourrait bien que Blue Origin endosse ce rôle.
« Ils nous ont demandé : "Pouvez-vous aller plus vite sur la Lune ?" Ma réponse est que si le pays le souhaite, oui », a affirmé Dave Limp, P.-D.G de Blue Origin, dans un entretien accordé à Space News. Des déclarations qui tombent alors même que des documents internes suggèrent que SpaceX envisagerait de repousser Artemis III d'un an. Prévu pour 2027, cette mission sera le premier vol à acheminer des humains sur la Lune depuis le programme Apollo.
Reste à voir si l'agence spatiale sera prête à revoir ses plans pour privilégier Blue Origin, tant cette dernière a fait bonne impression avec son lancement parfaitement réalisé. Dave Limp, lui, assure que son carnet de commandes ne cesse de se remplir depuis la semaine dernière, tandis que l'US Space Force certifie actuellement la fusée pour des missions de sécurité nationale. Elon Musk a-t-il du mouron à se faire ?
Source : Space News