Il y a des risques de clash entre SpaceX et la NASA. L'entreprise d'Elon Musk s'y serait résignée : elle sera en retard sur le calendrier établi par l'agence spatiale américaine pour le retour de ses astronautes sur la Lune.

Illustration de trois Human Landing System posés sur la Lune. ©SpaceX
Illustration de trois Human Landing System posés sur la Lune. ©SpaceX

Le Human Landing System (HLS), une version de la mégafusée Starship spécifiquement pensée pour se poser sur la Lune, a été sélectionné comme atterrisseur lunaire pour la mission Artemis III. Prévue pour 2027, elle doit marquer le premier retour de l'humanité sur notre satellite depuis Apollo, en 1972. Mais un document interne, consulté par le média Politico, révèle que SpaceX ne sera pas prête à temps.

Nouveau calendrier

L'entreprise d'Elon Musk s'apprêterait à présenter une nouvelle feuille de route à la NASA, avec une première démonstration de ravitaillement en orbite entre deux Starship dès juin 2026. Elle viserait ensuite un alunissage sans équipage un an plus tard puis enfin, une mission habitée jusqu'à la surface de la Lune en septembre 2028, au plus tôt et en partant du principe que les essais se passeront sans encombre. De son côté, l'agence spatiale américaine vise la Lune pour 2027.

Le développement du Starship, dont les deux étages sont voués à être récupérés, a connu quelques retards cette année. Si SpaceX a réussi ses deux derniers vols tests, les trois tentatives précédentes se sont soldées par des explosions. Désormais, la société s'attaque à la V3 de son lanceur ultra lourd, et il est possible qu'il y ait aussi des choses à peaufiner avant d'atteindre les objectifs fixés.

Un prototype de Starship sur son pas de tir. ©SpaceX
Un prototype de Starship sur son pas de tir. ©SpaceX

La NASA veut aller vite

Reste à voir comment la NASA prendra la nouvelle, elle qui a récemment mis la pression sur SpaceX concernant ses délais. Car la mission Artemis II, qui transportera des astronautes jusqu'en orbite lunaire, est prévue pour dans quelques mois seulement : une période trop longue entre les deux échéances serait mal vue.

Surtout, Washington tient à maintenir son avance sur Pékin, qui avance discrètement sur son propre calendrier. La Chine vise 2030 pour se poser sur la Lune et, par la suite, y construire une base permanente. Dans ce contexte, l'agence spatiale n'hésitera pas à aller voir la concurrence si elle estime que SpaceX prend trop de temps. Et justement, Blue Origin pourrait organiser le premier vol non habité de son alunisseur Blue Moon dès le mois de janvier.

Sources : Politico, Space.com