Une photographie capturée cette semaine au port Canaveral, situé au sud du célèbre site de lancement, témoigne d'un sans précédent dans l'histoire du spatial. On y voit trois boosters venant d'être récupérés pour une possible réutilisation, et ils ne proviennent pas tous de la même entreprise.

Le 13 novembre dernier, Blue Origin faisait sensation en réussissant quasiment à la perfection le second lancement de sa fusée lourde New Glenn. Car en plus d'acheminer sa charge utile vers Mars comme prévu, l'entreprise de Jeff Bezos a réussi à récupérer le premier étage. Celui-ci est venu se poser sans encombre sur la barge Jacklyn, dans l'océan Atlantique.
Ni un, ni deux, mais trois boosters
Il a depuis été ramené à bon port, et c'est justement lors de son arrivée qu'il a pu être photographié aux côtés de deux lanceurs Falcon 9, qui revenaient également d'une mission. « C'est une période passionnante où l'on peut se rendre à Port Canaveral et voir non pas un, ni deux, mais trois propulseurs de fusée orbitale qui ont atterri en mer », s'est enthousiasmé le photographe, Asher B, dans une publication sur X.com.
Car s'il s'agissait d'une première pour Blue Origin, SpaceX est en mesure de récupérer le premier étage de sa fusée depuis 2015. Un exploit qui lui permet de réaliser environ 3 lancements par semaine, et de faire voler des boosters plus de 20 fois. De quoi faire drastiquement chuter les coûts et offrir un accès incroyablement fiable à l'orbite. Un avantage considérable alors que l'enjeu de la souveraineté redevient crucial.

L'Europe encore loin, mais ça avance…
Car en Europe, la réalité est toute autre. En plus d'avoir subi de nombreux retards, Ariane 6 ne peut pas être réutilisée, à l'instar du lanceur léger Vega C. À l'heure où les États-Unis enchaînent les vols, chaque lancement européen reste un événement rare, cher et long à préparer. Une situation qui pousse certains opérateurs européens à se tourner vers SpaceX pour envoyer du matériel en orbite.
Bien sûr, de plus en plus d'acteurs du New Space se penchent sur cette technologie, à l'instar de l'espagnol PLD Space ou de l'allemand Isar Aerospace. Mais nous sommes encore (très) loin de disposer de fusées aussi efficaces que le Falcon 9.
Il y a, malgré tout, de l'espoir. MaiaSpace, filiale d'Arianegroup, prévoit un premier lancement de son mini-lanceur réutilisable dès l'année prochaine, et vise une cadence d'environ 20 lancements par an d'ici à 2031-2032.
Source : X.com