Malgré quelques retards, SpaceX multiplie ses efforts pour, à terme, exploiter ses mégafusées Starship à très grande échelle. Et cette approbation de l'État de la Floride marque un pas de géant pour y parvenir.

Illustration de deux fusées Starship au Cap Canaveral. ©SpaceX
Illustration de deux fusées Starship au Cap Canaveral. ©SpaceX

Car les objectifs d'Elon Musk sont tout bonnement colossaux. Il mise sur une industrialisation massive de Starship, avec une cadence de production de 1 000 vaisseaux par an et des lancements quasi journaliers. Mais il faut bien entendu disposer d'infrastructures capables de supporter un tel rythme. Et de ce côté là, ça avance aussi.

Un complexe dédié à Starship au Cap Canaveral

Après avoir mené une vaste étude environnementale, l'Air Force vient en effet de donner son feu vert à SpaceX pour transformer un site historique de Cap Canaveral, en Floride, en base d'opérations dédiée à Starship. L'entreprise est désormais autorisée à réaménager le pas de tir SLC-37 pour y construire ses infrastructures, mener des préparatifs au sol et, à terme, lancer son gigantesque véhicule.

Si la Federal Aviation Administration (FAA), organisme américain chargé de réguler la sécurité aérienne, doit finaliser sa propre analyse environnementale et délivrer les licences de vol nécessaires, cette décision ouvre la voie à une montée en cadence spectaculaire depuis l'État du sud. SpaceX devrait ainsi être en mesure de réaliser jusqu'à 76 lancements et 152 atterrissages chaque année depuis ce site, en plus de sa base à Boca Chica, dans le Texas.

« Avec trois pas de tir en Floride, Starship sera prêt à soutenir la sécurité nationale des États-Unis et les objectifs d'Artemis, alors que le premier port spatial du monde continue d’évoluer pour permettre des opérations dignes d’un aéroport », a réagi la société dans une publication sur X.com.

Un prototype de Starship sur son pas de tir. ©SpaceX
Un prototype de Starship sur son pas de tir. ©SpaceX

Les retards de Starship

Certes, il s'agit d'une décision notable pour les ambitions de SpaceX, mais encore faut-il que sa fusée soit exploitable. Car l'entreprise a pris du retard dans le développement de Starship, à tel point qu'elle risque de retarder d'un an le calendrier de la NASA pour la mission Artemis III, devant transporter des astronautes jusqu'à la surface lunaire.

Il y a quelques jours encore, le premier prototype de la V3 du booster Super Heavy subissait une anomalie majeure, bien que la firme ait affirmé que cela n'aurait pas d'incidence sur la date de son prochain test. En parallèle, SpaceX a entamé la construction de GigaBay, une immense structure dans laquelle seront produites à la chaîne les mégafusées.