Décidément, quand ça ne veut pas… À peine sorti de l'entrepôt, le booster Super Heavy B18 a subi une importante anomalie causant une explosion. De quoi mettre à mal un calendrier déjà très serré ?

Des prototypes Starship à Boca Chica, dans le Texas. ©luckyluke007 / Shutterstock
Des prototypes Starship à Boca Chica, dans le Texas. ©luckyluke007 / Shutterstock

Si Starship a effectivement réussi ses deux derniers tests, ce n'est pas le cas des trois précédents qui se sont tous soldés par une explosion. Des échecs qui ne sont pas passés inaperçus à la NASA, qui a sélectionné la mégafusée en tant qu'alunisseur dans le cadre du programme Artemis. Car le temps presse : l'agence spatiale américaine ne veut surtout pas perdre son avance sur la Chine.

Nouvelle « anomalie »

La semaine dernière, le Booster 18, première version de la V3 du Super Heavy, faisait son arrivée sur le pas de tir de SpaceX à sa Starbase dans le Texas. Objectif : réaliser les premiers tests de ce mastodonte argenté, plus haut que son prédécesseur et doté d'un système de séparation à chaud qui permettra au deuxième étage d'allumer ses moteurs avant même la séparation d'avec le booster.

Mais l'engouement aura été de courte durée. « Le Booster 18 a subi une anomalie lors d'un test de pression du système de gaz que nous menions avant les essais de résistance structurelle. Le véhicule ne contenait pas de propergol et les moteurs n'étaient pas encore installés », a indiqué SpaceX dans un tweet ce 21 novembre.

Dans des images capturées sur place, on peut voir une légère explosion dans la partie basse du première étage, ainsi que les dommages causés par la suite. « Les équipes ont besoin de temps pour mener leur enquête avant que nous puissions déterminer la cause avec certitude », a précisé la société.

La NASA s'impatiente

Un nouvel incident qui s'allonge donc sur une longue liste pour SpaceX, qui promet malgré tout que cela n'influera pas se feuille de route. Elle assure même que le prochain Super Heavy sera bel et bien assemblé en décembre, et devrait être près pour le douzième vol test de Starship « prévu pour le premier trimestre 2026 ».

Pas sûr que la NASA soit satisfaite. Car selon des documents internes, la firme d'Elon Musk a déjà admis qu'elle ne pourrait pas tenir le calendrier pour la mission Artemis III, qui doit aller poser des astronautes à la surface de la Lune. Plutôt que 2027, SpaceX viserait 2028.

En effet, Starship est un vaisseau peu conventionnel qui doit passer de nombreux tests complexes avant d'être opérationnel et surtout, de transporter des humains. Une complexité dont la NASA n'est peut-être pas si friande : l'agence réfléchirait même à aller voir ailleurs si elle n'est pas convaincue par les avancées de SpaceX.

Pour l'heure, la société prévoirait une première démonstration de ravitaillement en orbite entre deux Starship dès juin 2026, puis un alunissage sans équipage en 2027. Mais si de tels couacs surviennent à nouveau, ce planning semble hautement compromis.