Le P.-D.G de NVIDIA, Jensen Huang, serait-il crispé par l'actualité électrique de l'intelligence artificielle (IA) ? Il exhorte désormais ses employés à exploiter la technologie partout où elle peut l'être.

L'emblématique patron a organisé une réunion générale au lendemain du bilan financier de son entreprise. Pour rappel, son profit net a grimpé de 65 % en glissement annuel, une performance saluée par Huang. Mais pas par les investisseurs, le cours de l'action de NVIDIA ayant malgré tout dégringolé. Une tendance que le dirigeant ne semble pas vraiment apprécier.
Obligation d'utiliser l'IA
Car certains managers de NVIDIA inciteraient leurs équipes à réduire leur utilisation de l'intelligence artificielle, visiblement contre l'avis de leur chef. « Êtes-vous fous ? Je veux que toutes les tâches pouvant être automatisées grâce à l'intelligence artificielle le soient. Je vous promets que vous aurez du travail », s'est-il exclamé.
S'agit-il d'un changement de ton ? Jusqu'alors, il semblait que les employés dans la tech étaient encouragés à utiliser l'IA là où ils le pouvaient pour améliorer leur productivité. Désormais, ceux de NVIDIA y sont obligés. Même son de cloche chez d'autres géants de la Silicon Valley : en juin dernier, Microsoft a prévenu ses équipes que l'IA n’était « plus une option », tandis que chez Meta, son usage pèsera dans les évaluations annuelles. Et chez Google, il faut désormais coder avec Gemini.

Scepticisme ambiant
Jensen Huang a aussi évoqué la réaction des marchés aux résultats trimestriels de NVIDIA, rappelant que son entreprise est dorénavant scrutée de toutes parts. « Si nous avons réalisé un mauvais trimestre, cela prouve qu'il existe une bulle IA. Si nous avons réalisé un excellent trimestre, nous alimentons la bulle IA. Si nous avons réalisé un mauvais trimestre, si nous avons raté notre objectif d'un cheveu, si les résultats semblaient un peu bancals, le monde entier se serait effondré », a-t-il commandé, non sans une pointe de sarcasme.
NVIDIA s'impose aujourd'hui comme la grande gagnante de l'essor de l'IA générative, car ses GPU sont indispensables à l'entraînement et au fonctionnement de ces modèles. Mais les craintes d'une bulle spéculative hors normes sèment le doute sur la viabilité de l'écosystème, d'autant plus depuis que l'analyste Michael Burry, qui avait prédit la crise des subprimes, a parié contre NVIDIA.
De même, l'ascension de Google dans le secteur des puces d'IA fait beaucoup jaser. Reste à voir si le scepticisme ambiant sera dissipé, ou s'il est effectivement justifié.