La France est-elle réellement dépendante des infrastructures technologiques américaines ? Oui, cela ne fait aucun doute. C'est en tout cas ce que révèle une étude menée par Proton.

66% des entreprises françaises confient leurs communications aux services américains
66% des entreprises françaises confient leurs communications aux services américains
L'info en 3 points
  • Une étude révèle que 66% des entreprises françaises cotées utilisent des infrastructures de messagerie américaines, posant des enjeux de souveraineté numérique.
  • Les secteurs stratégiques comme les services publics et l'industrie automobile montrent une forte dépendance aux services américains, atteignant jusqu'à 80%.
  • Proton ou Infomaniak proposent des alternatives européennes sécurisées, ciblant les PME.

Le spécialiste suisse des solutions de cybersécurité explique avoir passé au crible 765 entreprises françaises cotées en bourse. 66% d'entre elles utilisent des infrastructures de messagerie électronique américaines. Pour Proton, cette dépendance très marquée pose forcément des problèmes de souveraineté numérique nationale mais aussi des risques de surveillance et d'instabilité opérationnelle.

Une méthode d'analyse sans appel

L'étude s'appuie sur une méthodologie technique précise : l'analyse des enregistrements DNS (Domain Name System) des entreprises cotées en bourse. Cette approche permet d'identifier les enregistrements MX (Mail Exchange) de la zone DNS. Ces derniers déterminent les serveurs responsables de la réception des courriels pour un domaine donné. En analysant ces données techniques, Proton a pu cartographier avec précision la nationalité des fournisseurs de services de messagerie utilisés par chaque entreprise.

Cette étude a été menée sur cinq pays européens : la France, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Espagne et le Portugal, avec 3 537 entreprises analysées au total. Et là, c'est sans appel : avec ces enregistrements DNS, aucune de ces entreprises ne peut mentir puisqu'il s'agit de l'infrastructure technique mise en place et bel et bien opérationnelle.

Microsoft Outlook ©Shutterstock
Microsoft Outlook ©Shutterstock

Des secteurs stratégiques particulièrement exposés

Peut-être encore plus inquiétant, la moyenne est relativement élevée au sein du secteur des services publics. Cela comprend les entreprises d'électricité, de gaz naturel ou encore de traitement des eaux. Ces sociétés présenteraient une dépendance de 73% aux services américains Comme Google, Microsoft ou Amazon.

L'industrie automobile et des composants n'est pas en reste. S'il s'agit là de l'un des plus gros employeurs du pays, ce taux passe à 77%. Les États-Unis sont alors à la fois un fournisseur de composant, mais aussi un rival commercial. Le secteur technologique français présente paradoxalement les taux les plus élevés : 80% pour les entreprises de logiciels et services, et 79% pour le matériel technologique.

Et les choses peuvent dégénérer rapidement. On se souvient que Donald Trump n'avait pas apprécié le mandat d'arrêt émis contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant par le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan. En mai dernier, l'entreprise américaine Microsoft a pris le parti de lui couper l'accès à sa messagerie. On se souvient aussi que l'école polytechnique, formant les ingénieurs du pays, a choisi de migrer ses services numériques vers Microsoft 365, une décision très largement critiquée alors qu'Orange et Capgemini dispose de l'infrastructure nécessaire pour héberger les données.

Google WorkSpace ©Shutterstock

Une situation qui empire

Point intéressant : l'analyse révèle une corrélation directe entre la valorisation de l'entreprise et sa dépendance technologique. Les entreprises françaises valorisées à plus de 200 milliards d'euros utilisent toutes des services américains pour leurs communications critiques. Cette tendance s'atténue légèrement pour les entreprises de moindre taille : 74% pour celles valorisées entre 2 et 10 milliards d'euros, 79% entre 300 millions et 2 milliards, et 64% pour les entreprises de moins de 300 millions d'euros.

Alors que les grandes entreprises auraient largement les moyens financiers pour développer ou financer des solutions alternatives, elles préfèrent finalement les donner aux américains. Faute d'investissement chez nous, les solutions américaines sont jugées plus matures et plus aptes à répondre aux besoins des grands groupes. C'est le serpent qui se mord la queue.

Proton Business

Pour la société Proton, qui s'est déjà bien établie auprès du grand public, l'enjeu est maintenant d'étendre ses activités vers les PME avec sa solution Business Suite. Cette dernière propose une infrastructure européenne entièrement chiffrée de bout. Elle a vu le jour en 2013, au lendemain des révélations d'Edward Snowden sur les pratiques de surveillance massive organisée par les agences de renseignement américaines. Bien évidemment, il existe d'autres alternatives européennes comme Infomaniak Mail.

Rappelons au passage que dans le but de sensibiliser les PME et décrocher de nouveaux contrats, Proton lance un programme d'une valeur de 100 millions d'euros en proposant gratuitement pendant un an ses services gratuits aux PME françaises de moins de 100 salariés.

Proton Unlimited
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Infomaniak Mail
Infomaniak Mail
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