Si Huawei est en mesure d'équiper ses smartphones d'une puce entièrement domestique, la marque reste à la traîne par rapport à la concurrence. En cause, les sanctions américaines qui freinent drastiquement les efforts de l'industrie chinoise dans le domaine des semi-conducteurs.

Les sanctions américaines continuent de freiner les efforts de Huawei. ©g0d4ather / Shutterstock
Les sanctions américaines continuent de freiner les efforts de Huawei. ©g0d4ather / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Huawei utilise toujours le Kirin 9020, une puce 7 nm, pour son nouveau smartphone Pura 80, malgré les avancées des concurrents.
  • Les sanctions américaines limitent l'accès de Huawei aux technologies avancées, retardant l'évolution de ses semi-conducteurs.
  • SMIC, le fondeur chinois, ne peut produire en masse des puces 5 nm sans les machines ASML nécessaires.

Il y a quelques jours, le géant chinois présentait son nouveau fleuron, le Pura 80. Mais un détail a fait froncer les sourcils de beaucoup : le smartphone est équipé du même SoC que le Mate 70, commercialisé l'année dernière : le Kirin 9020, gravé en 7 nanomètres. De quoi faire tâche, quand on sait que des entreprises comme Apple ou Samsung en sont déjà au stade de la gravure en 3 nanomètres.

Un grand retard

Car dans le monde des puces électroniques, plus le nombre de nanomètres est faible, plus la technologie est avancée. Cette configuration permet des transistors plus petits et pouvant être intégrés en plus grand nombre sur la même surface. Résultat : les processeurs sont plus puissants, plus rapides et consomment moins d’énergie. C’est ce qui permet, par exemple, d’augmenter l’autonomie d’un smartphone tout en améliorant ses performances.

Mais pour Huawei, il faudra très certainement attendre 2026, au moins, pour que ses appareils soient dotés d'une puce gravée en 5 nm. À ce stade, Apple devrait déjà être passée au procédé 2 nm. Un retard conséquent que l'entreprise peut directement attribuer aux nombreuses restrictions d'importations sur les technologies avancées imposées par les États-Unis.

Le Huawei Pura 80 Ultra. ©Huawei
Le Huawei Pura 80 Ultra. ©Huawei

Les sanctions américaines en cause

Même si SMIC, le principal fondeur chinois, a théoriquement développé la technologie 5 nanomètres, il ne peut pas encore la produire à grande échelle en raison de l’absence des machines à lithographie ultraviolette extrême d'ASML, indispensables pour graver des circuits aussi fins. Huawei doit donc se contenter d’une méthode plus ancienne appelée lithographie ultraviolette profonde, qui nécessite des procédés complexes et coûteux pour tenter d’atteindre une finesse équivalente.

De même, le blocage des outils EDA (Electronic Design Automation), essentiels pour concevoir des puces de nouvelle génération, s'avère hautement préjudiciable pour la marque. La situation est telle que tous les appareils Huawei qui seront commercialisés cette année comprendront un SoC en 7 nanomètres. Une situation qui n'est pas vraiment idéale, alors que l'entreprise entend redevenir le leader du smartphone dans son pays d'origine.

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Source : Wccftech