Pour débusquer les élèves qui vapotent, les écoles américaines ont une solution : utiliser des capteurs et caméras

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
26 janvier 2024 à 11h19
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Une cigarette électronique © Ignatius Harly / Shutterstock
Une cigarette électronique © Ignatius Harly / Shutterstock

La lutte contre le vapotage fait l'objet d'une grosse surveillance aux États-Unis, où les écoles s'équipent de caméras et de capteurs pour débusquer les élèves en infraction.

Les écoles à travers les États-Unis investissent des millions de dollars dans la surveillance technologique, pour combattre le vapotage de leurs étudiants. Certains capteurs installés dans les établissements, souvent sans avertir les élèves, coûtent plus de 1 000 dollars. Et pour les jeunes gens qui se font attraper, les conséquences peuvent parfois être graves, sans parler des préoccupations liées à la vie privée, et à l'efficacité réelle de ces mesures.

Les étudiants pris en flagrant délit de vapotage peuvent être accusés de crime

Aaliyah Iglesias, une étudiante texane, a été confrontée à de sévères sanctions après avoir été surprise en train de vapoter. En plus d'avoir été envoyée dans une autre école pendant 30 jours, elle a vu son avenir en tant qu'étudiante être remis en question. Mais certains de ses engagements extra-scolaires (capitaine de l'équipe de débat, remise de diplôme, présidente du conseil étudiant) ont failli être rompus. Des sanctions draconiennes qui soulignent la rigueur des politiques de tolérance zéro adoptées par certaines écoles américaines.

Outre-Atlantique, les écoles investissent massivement dans des capteurs de haute technologie, coûtant pour certains des centaines, voire des milliers de dollars, nous le disions. En réalité, ces capteurs ont été installés en partie grâce à des fonds fédéraux d'urgence destinés à la lutte contre la Covid-19. Au départ, les petits appareils étaient censés surveiller la qualité de l'air, et ainsi plus facilement combattre le virus dans les établissements.

Nous vous parlions des conséquences pour les étudiants pris en flagrant délit de vapotage. Mais dites-vous qu'elles peuvent aller au-delà de simples sanctions scolaires. Certains peuvent carrément faire l'objet d'accusations délictuelles, et être sanctionnés d'amendes pouvant grimper jusqu'à 100 dollars, outre la saisie du produit. Ceux d'ailleurs qui voient leur produit contenir de la marijuana peuvent être arrêtés pour crime. Au total, rien que dans la ville de Tyler (100 000 habitants) au Texas, plus de 90 élèves ont déjà été arrêtés.

Jeune femme qui vapote © Vovatol / Shutterstock
Jeune femme qui vapote © Vovatol / Shutterstock

Des tutos sur les réseaux sociaux pour contourner les capteurs

Aux États-Unis, un fournisseur de capteurs, HALO Smart Sensors, domine le marché en vendant 90 à 95 % de ses appareils aux écoles. Ces capteurs ne disposent pas de caméra et n'enregistrent pas le son, mais ils peuvent détecter des augmentations de bruit et envoyer des alertes aux directeurs, par SMS. Les capteurs sont en mesure de détecter la fumée de vape et reconnaître certains sons, comme les coups de feu.

Mais la technologie de surveillance ne fonctionne pas toujours comme prévu. Si les écoles équipées parviennent à ralentir voire à bannir définitivement le vapotage, des cas de déclenchement fréquent des capteurs ont par exemple été rapportés. Et sur les réseaux sociaux, la riposte s'organise, avec des étudiants qui partagent leurs astuces pour ne pas se faire avoir par les capteurs.

Caméras, capteurs, vidéos éducatives… Les écoles multiplient les solutions aux USA pour endiguer le phénomène. Mais des voix s'élèvent aujourd'hui pour critiquer la sévérité des sanctions, comme celles subies par Aaliyah Iglesias, une élève pourtant estimée dans son établissement. Ces mesures soulèvent aussi des préoccupations sur l'équilibre entre la protection des étudiants et le respect de leur vie privée, plus vraiment assuré lorsqu'ils sont sur les bancs de l'école.

Source : ABC

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (12)

trollkien
Autant les caméras (avec un algo de nuage de clope ou de vape ok)<br /> Mais je pige pas quel capteur peut repérer du propylène glycol et/ou de la glycérine végétale ?!
Felaz
Et dans les bureaux ?
Bestdoud
C’est quoi les astuces du coup ?<br /> Manque de détails technique
matonline
Ah les ricains ! Plus prompts à lutter contre le vapotage que contre le port d’armes et ses conséquences…
Francis7
Je trouve que cette diabolisation grandissante du tabac, du tabagisme et des gestes associés (jusqu’au vapotage!) fait genre prohibition avec des prix déjà exorbitants et qui ne cessent de croître. Cela incite les jeunes à se tourner vers l’interdit comme le cannabis ou autre chose !<br /> A mon époque, on pouvait fumer depuis le lycée, n’importe où, dans les cours de récré, près du bureau du proviseur, des salles de classes, avec les profs. Il y en a un qui nous disait d’arrêter de fumer entre deux cours, dans les interclasse, parce que c’est du gaspillage ! Un cigarette, ça se déguste !!!
MattS32
Francis7:<br /> Cela incite les jeunes à se tourner vers l’interdit comme le cannabis ou autre chose !<br /> Donc en rendant le tabac plus difficile d’accès, on inciterait à se tourner vers quelque chose d’encore plus difficile d’accès ? Original… Tu aurais des sources qui étayent cette hypothèse ?<br /> Et ce qui est exorbitant dans le tabac, c’est bien plus son coût global pour la société, payé par tous (et 20 fois plus élevé que le coût pour la société de l’ensemble des drogues interdites), même les non fumeurs, que son prix de vente hein… Et les recettes fiscales, payées par les fumeurs, ne couvrent qu’un dixième de ce coût pour la société.
Francis7
Je ne pense pas qu’il y aura de chiffres sérieux sur cela puisque personne ne le dira. Mais cela pouvait s’observer dans les fêtes entre amis : il y a toujours et systématiquement au moins un joint qui tourne consommé avec de l’alcool.
MattS32
Francis7:<br /> Mais cela pouvait s’observer dans les fêtes entre amis : il y a toujours et systématiquement au moins un joint qui tourne consommé avec de l’alcool.<br /> Donc dans des lieux privés où on peut normalement fumer librement. Ce qui ne prouve donc absolument pas ton propos…<br /> Moi je peux également faire un autre constat qui va à l’opposé de ce que tu dis : parmi les gens que je connais, tous ceux qui fument régulièrement du cannabis fument aussi régulièrement du tabac. Et ont commencé par le premier. On pourrait en conclure que l’accès au tabac est plutôt une porte d’entrée vers le cannabis, et pas l’inverse… Et là, pour le coup, il y a des études sur le sujet qui le confirment, tant socialement que biologiquement : Le tabac, porte d'entrée du cannabis - La Libre
Goodbye
Oui car en France vous fumez du cannabis ou du shit avec du Tabac.<br /> C’est absolument pas le cas dans la majorités des autres pays.<br /> Mes amis des USA ou Canada qui consomme du cannabis, le font par vaporisation.<br /> En revanche, il vape tous la e-cig à coter
Corpus
@MattS32, ça coûte plusieurs centaines de milliards (pas des millions, des milliards !) d’euros par an à la Sécu mais la «&nbsp;balance&nbsp;» du tabac est à peu près équilibrée en France (lire le livre «&nbsp;L’État malade du tabac&nbsp;», qui date un peu mais les rouages n’ont pas changé et les «&nbsp;entrées/sorties&nbsp;» dans les caisses sont parfaitement détaillées).<br /> C’est malgré tout la plus grande hypocrisie qui n’ait jamais existé : là où l’État dépense des centaines de millions (non compris dans la «&nbsp;balance&nbsp;») pour lutter contre des produits qui font au bas mot 1000 morts par an (ce qu’ils appellent depuis toujours les drogues dures), le tabac, la pire de toutes, en fait 75 fois plus.
bizbiz
Exact pour les lycées mais j’ai souvenir d’un prof de math au collège qui clopait ses gauloises sans filtre en classe. Perso ça ne me dérangeait pas vu me mes parent étaient de gros fumeurs.<br /> Pour ma part, j’ai commencé à fumer assez tard ( pour l’époque), vers 17-18 ans, après avoir trouvé un paquet de Dunhill qui avait été oublié sur une borne d’arcade au bistrot.<br /> Je n’ai jamais acheté de cannabis ou autres, je ne dis pas que j’en ai jamais consommé avec mes potes métaleux mais je n’y ai jamais trouvé du plaisir sinon que ça me donnait très soif .<br /> Je vais taper la soixantaine, j’ai essayé la vapoteuse mais j’accroche pas, alors je claque mes 450 balles mensuels de clopes en espérant qu’un jour j’aurai le déclic pour stopper ce gouffre à pognon. En attendant, bah, je vais m’en griller une et attaquer le saint apéro du vendredi .
AnniBoquet
Je suis étonné de votre pédantisme…<br /> Un petit retour à l’école et apprendre l’histoire vous fera du bien…<br /> USA au début du 20ème siècle ont interdit l’alcool et cela a mené à quoi ?<br /> À une production clandestine des alcools forts.<br /> Ensuite, c’était là même chose côté l’Union Soviétique à la fin des années 80.<br /> Les gens continuaient à boire en achetant de l’alcool de mauvaise qualité et fabriquaient des distilleries fait maison…<br /> Donc, une interdiction ne mène jamais à rien de bon.<br /> Au contraire, les jeunes là fument un truc inoffensif mais iront fumer de la merde…<br /> P.S: quel âge avez-vous ? Une manque aussi cruelle de connaissances et être si «&nbsp;pédant&nbsp;»…
MattS32
AnniBoquet:<br /> Au contraire, les jeunes là fument un truc inoffensif mais iront fumer de la merde…<br /> D’abord, la vape n’est pas inoffensive. Ensuite y a un moment faudrait aussi comprendre que quand on fume ou vapote dans un lieu public, on impose sa merde aux autres… Mais bon, l’égocentrisme étant devenu la norme aujourd’hui, je comprends que certains puissent avoir du mal avec cette notion de respect des autres…<br /> Et je n’ai à aucun moment parlér de l’interdire en plus, pas plus que d’interdire la cigarette d’ailleurs. Mais juste en limiter l’usage aux lieux privés.
AnniBoquet
Jamais eu de soucis avec les fumeurs… Tant qu’on fume pas avec moi assis dans la voiture/ bus/ cafétéria…<br /> Sinon, Hammam avec Eucalyptus c’est aussi dangereux pour les humains ?
MattS32
AnniBoquet:<br /> Sinon, Hammam avec Eucalyptus c’est aussi dangereux pour les humains ?<br /> J’en sais rien et je m’en fout : c’est un lieu privé, où on va en connaissance de cause. Personne n’a jamais imposé à quelqu’un d’autre son hammam à l’eucalyptus… La fumée de cigarette, électronique ou non, on se la fait régulièrement imposer, et beaucoup plus depuis l’arrivée des cigarettes électroniques justement… Même au cinéma, j’en vois régulièrement qui vapotent, et c’est doublement gênant, puisqu’en plus de l’odeur, on voit la fumée devant l’image…<br /> AnniBoquet:<br /> Jamais eu de soucis avec les fumeurs… Tant qu’on fume pas avec moi assis dans la voiture/ bus/ cafétéria…<br /> Ben voilà. Et c’est justement cette interdiction de fumer dans les lieux ouverts aux public dont on parle ici, pas d’une interdiction générale…<br /> Mais même cette interdiction dans les lieux ouvert au public, c’est hélas difficile de la faire respecter à certains fumeurs (j’en sais quelque chose, je suis syndic de ma copro et je ne compte plus les plaintes, légitimes, de résidents à cause d’odeurs persistantes de cigarette dans les parties communes, à cause de deux résidents qui sont pas capables de faire les 30s entre leur appartement et l’extérieur sans leur clope…).<br /> Et à ce niveau, laisser faire les jeunes, c’est leur faire prendre de mauvaises habitudes qui les suivront ensuite toute leur vie.
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