Fabriquer de l'hydrogène à partir de whisky : l'idée un peu folle de scientifiques d'Edimbourg

15 janvier 2024 à 17h44
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 Le whisky, une future source d'hydrogène vert ? © donfiore / Shutterstock
Le whisky, une future source d'hydrogène vert ? © donfiore / Shutterstock

La nouvelle peut prêter à sourire, mais elle est bien réelle. Les eaux usées de la distillation de whisky pourraient être utilisées afin de produire de l'hydrogène vert.

Qui d'autre que les Écossais aurait pu trouver cette formidable idée ? C'est une équipe de chercheurs de l'Université Heriot-Watt à Édimbourg qui se sont penchés sur cette possibilité. Alors que la Chine devient reine dans la production d'hydrogène vert, il est bon de voir l'Écosse plancher sur des nouvelles solutions pour économiser l'eau dans la production d'énergie propre. Entre la Bretagne qui a inauguré son immense site de production d'hydrogène, et la Caledonia qui se penche désormais sur la question, preuve que les Celtes ont peut-être leur pierre à apporter dans cette nouvelle ruée vers l'or.

Une solution innovante et écologique

L'Écosse produit environ 700 millions de litres de whisky par an. Une industrie importante, qui génère approximativement un million de litres d'eaux usées annuellement. Pour le moment, ces eaux terminent dans des stations d'épuration avant d'être relâchées dans la nature. C'est écologique, mais c'est une ressource potentiellement gaspillée alors qu'elle pourrait être utilisée à des fins plus nobles.

Parallèlement à ce constat, on estime que la production mondiale d'hydrogène vert consomme 20,5 milliards de litres d'eau douce chaque année, soit l'équivalent de 8 200 000 piscines olympiques. Sudhagar Pitchaimuthu est spécialiste des matériaux à l'Université Heriot-Watt. Il explique : « il faut 9 kg d'eau pour en produire un d'hydrogène vert. Pendant ce temps, chaque litre de whisky produit crée environ 10 litres de résidus. Pour contribuer à protéger la planète, nous devons réduire notre utilisation d’eau douce et d’autres ressources naturelles ». L'équipe dirigée par Pitchaimuthu a donc choisi d'explorer l'utilisation des eaux usées issues des distilleries comme alternative à l'eau douce.

 Les énormes alambics en cuivre d'une distillerie de whisky, utilisés pour chauffer le moût dans le but de séparer l'alcool de l'eau © JanTrautscholdPhotography / Shutterstock
Les énormes alambics en cuivre d'une distillerie de whisky, utilisés pour chauffer le moût dans le but de séparer l'alcool de l'eau © JanTrautscholdPhotography / Shutterstock

Le secret au cœur de cette innovation : la nanotechnologie

Dans la science des matériaux, la nanotechnologie est une merveilleuse alliée ; la mise au point du carbure de silicium amorphe en est une preuve très récente. La recherche menée par Pitchaimuthu et son équipe a permis de développer un nouveau matériau : le séléniure de nickel. Nous sommes ici à l'échelle de l'infiniment petit, du nanométrique. Ce dernier permet le traitement des eaux usées des distilleries pour les transformer en hydrogène. Son rendement serait de plus légèrement supérieur à celui de l'eau douce classique.

Leurs résultats ont été publiés dans un article édité dans la revue Sustainable Energy & Fuels de la Royal Society of Chemistry. Etape suivante : concevoir un électrolyseur expérimental et intensifier la production de séléniure de nickel. Comme quoi, même les industries les plus traditionnelles peuvent être mises au service des innovations les plus avancées. À votre santé, ou slàinte mhath, comme cela se dit en gaélique lorsque l'on porte un toast !

Camille Coirault

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Commentaires (10)

Maraut
Le titre m’a fait peur !<br /> de l’hydrogène avec le whisky, qu’est-ce que je vais boire après ?<br /> en fait c’est avec l’utilisation les eaux usées issues des distilleries. Ouf !
Valmont69
De l’hydrogène tourbé pour les voitures, enfin des gaz d’échappement qui sentent bons.
Palou
En effet, ils ont failli gaspiller la marchandise précieuse
Bidouille
Il ne reste plus qu’à boire beaucoup de whisky afin de pouvoir produire beaucoup d’hydrogène. Que ne ferait on pas pour faire avancer la science
gothax
Les gars vous êtes géniaux je rigole de vos commentaires … Mdr bravo !<br /> Que clubic nous organise un meeting en Écosse pour valider la news svp !!!
V-Luminis
Oui, le terme «&nbsp;eaux usées de ola distillation&nbsp;» c’était moins sexy dans le titre quand même.
tfpsly
bizbiz
Pour sûr ça sentira toujours meilleurs que le méthane fabriqué à base cassoulet à Castelnaudary .
EdwinF
Excellent, que ce soit l’article sympa à lire ou les commentaires pleins d’humour.
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