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P-E Zermizoglou, w-HA : "Nous devrions bientôt franchir le cap des 100.000 transactions quotidiennes

23 mars 2004 à 00h00
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JB - Philippe-Etienne Zermizoglou, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours ?

PEZ - Bonjour. J'ai assuré plusieurs responsabilités au sein du groupe . Après avoir dirigé GlobalOne France, j'ai rejoins à sa création w-HA, qui est une filiale de France Telecom, au poste de directeur général.

JB - Comment peut-on présenter w-HA ? Une solution de micropaiement sur internet ?

PEZ - W-HA exploite sous licence une technologie de paiement qui s'appelle Valista (ex iPin). C'est une solution qui s'adresse aux opérateurs fixes ou mobiles souhaitant proposer des systèmes de kiosques ou de bouquets de services monétisés par micropaiement.

L'objectif de notre société est d'aider au développement de modèles économiques comparables à ceux du minitel mais dans des environnements plus ouverts comme le wap ou le web. Nous souhaitons faire de w-HA un véritable standard pour éviter le morcellement du marché entre un grand nombre de solutions de paiement et ainsi proposer un guichet unique aux marchands.

JB - Quel est votre volume d'activité ? Combien de partenaires, de marchands ou d'internautes utilisent votre solution ?

PEZ - Les solutions w-HA sont aujourd'hui déployées chez 7 partenaires opérateurs tels que Wanadoo, Orange, Club-Internet ou encore Tiscali sous notre propre marque ou en marque blanche. Nous proposons aussi la solution aux autres fournisseurs d'accès qui réfléchissent. C'est à eux d'examiner ces propositions et de déterminer si w-HA correspond à leur stratégie de développement.

Près de 500 fournisseurs de services s'appuient désormais sur notre solution de paiement. Nous constatons une prolongation des usages du minitel avec l'accès à des bases de données, à des services en ligne, à de la rencontre et du tchat. Nous constatons également le succès de nouveaux contenus comme le téléchargement de jeux ou de fichiers musicaux mais il n'existe pas de "killer application" unique.

Notre activité se répartit de manière assez équitable entre le wap premium, le sms+ et le web. Nous devrions bientôt franchir le cap des 100.000 transactions quotidiennes, en croissance de 20 à 30% par mois, avec un panier moyen légèrement supérieur à 1 euro.

JB - Pourquoi n'élargissez vous pas vos activités aux paiements interpersonnels sur le modèle de l'américain paypal ?

PEZ - Nous avons fait le choix de privilégier les contenus payants avec le modèle kiosque. Les paiements interpersonnels sont un autre champ, qui doit cadrer avec la réglementation bancaire et dont le modèle économique doit être confirmé. Le paiement interpersonnel ne sera pas intégré à nos plans de développement tant que ces questions n'auront pas été clarifiées.

JB - Travaillez vous sur des systèmes de vente multi niveaux pour rémunérer des intermédiaires comme les internautes ou sur des solutions de gestion des abonnements ?

PEZ - Pour le moment, nous avons privilégié des intermédiaires comme les opérateurs qui disposent d'une grande capacité de distribution de contenus payants auprès de leurs propres abonnés et nous réfléchissons à d'autres modèles pour des intermédiaires.

En ce qui concerne les abonnements, nous avons déjà cette offre pour les forfaits et pour les abonnements récurrents. La solution est opérationnelle, et est présente par exemple sur les services mobiles ou de téléchargement musical, et nous travaillons sur des solutions pour des marchands souhaitant suivre eux-mêmes le contrôle d'accès de leurs clients.

JB - Un kiosque comme le i-mode est gratuit pour les éditeurs. Votre politique en matière de frais d'installation n'effraye t'elle pas les marchands ?

PEZ - w-HA est une solution qui a pour but de lever les freins à la consommation de services en ligne sur internet avec la possibilité d'acheter des biens numériques en un ou deux clics, sans transmettre de code ou de données personnelles de type carte bancaire, avec report des achats sur la facture de l'opérateur. Les éditeurs qui adoptent w-HA constatent l'efficacité de notre solution et observent bien souvent un retour sur investissement très rapide qui couvre largement les les frais d'installation. A noter que 1500 euros est un prix catalogue pour une première installation et ne sont plus que de l'ordre de 300€ en cas d'ouverture d'un nouveau service.

JB - La marge d'un promoteur de w-HA comme Wanadoo peut atteindre 50% du prix de vente. Ces commissions ne sont-elles pas un peu excessives ?

PEZ - w-HA fournit une solution de paiement servant de support à des kiosques ou des bouquets de services définis par ses partenaires opérateurs. Il faudrait entrer dans le détail mais ce type de commission ne s'observe que dans les cas où les opérateurs prennent en charge l'effort de mise en avant du service. Si la promotion est réalisée par l'éditeur du service, la commission est plutôt de l'ordre de 30% comme dans l'offre kiosque FAI, un modèle comparable au kiosque minitel.

JB - Le succès du iTunes Music Store semble se confirmer outre-atlantique. Les micropaiements peuvent-ils accompagner le développement du téléchargement musical ?

PEZ - w-HA motorise déjà des serveurs musicaux français comme E-Compil ou le nouveau service jukebox de Wanadoo, réalisé en partenariat avec OD2. C'est encore très récent et je trouve que cela démarre plutôt bien même si il est encore trop tôt pour parler de résultats. L'important, en tout cas, c'est que ces offres permettent d'acheter légalement de la musique sur internet.

JB - Que pensez vous du développement de kiosques comme Gallery ou le SMS+ ?

PEZ - Nous sommes associés au développement de ces kiosques via notre partenariat avec Orange. Même si les opérateurs ont contribué à simplifier ces environnements pour leurs abonnés, l'organisation des services reste hétérogène et nous pensons que w-HA peut contribuer à enrichir les services et à simplifier les relations avec les marchands. Les contenus sur mobiles sont en tout cas tout aussi importants que les contenus web pour w-HA.

JB- Peut-on parler de concurrence avec les banques, notamment sur des cartes comme Moneo ?

PEZ - Non, la carte bancaire se développe dans un autre environnement et le micropaiement des offres kiosque se développe essentiellement à l'initiative d'opérateurs télécoms. Nous ne voulons pas concurrencer les banques mais au contraire jouer un rôle de catalyseur dans le développement des services payants. Et pour cela, nous nous appuyons sur l'expérience acquise avec le minitel.

JB - Quels sont vos projets de développement ?

PEZ - France Telecom veut contribuer, avec w-HA, au développement d'un écosystème monétisé, en partenariat avec d'autres opérateurs. Nous travaillons donc sur l'interopérabilité de notre solution avec d'autres fournisseurs d'accès fixe ou mobile. France Telecom devrait bientôt ouvrir plusieurs services sur MaLigne utilisant la solution w-HA.. Nous préparons aussi un développement international avec des projets, notamment au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne et aux Pays-Bas.

JB - Philippe-Etienne Zermizoglou, je vous remercie.
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