P. Aisenberg, Linkbynet : "80% de nos déploiements sont des serveurs virtuels en mode cloud"

27 novembre 2009 à 11h37
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Patrick Aisenberg est, avec son frère Stéphane, co-fondateur de Linkbynet, spécialiste français de l'hébergement et de l'infogérance qualifiée, dont le coeur de métier est l'e-business. Dans cet entretien, le directeur technique détaille les points forts de l'entreprise sur un marché où les sociétés de services informatiques et les opérateurs télécoms cherchent, eux aussi, à tirer leur épingle du jeu.

AB - Patrick Aisenberg bonjour. Quel a été votre parcours avant de créer en 2000 Linkbynet ?

PA - Autodidacte à une époque où l'informatique se limitait aux cartes perforées, ma formation initiale ne me prédestinait cependant pas à ce secteur. Diplômé d'un DPECF (comptabilité/finance), ma véritable passion pour le milieu informatique, le besoin constant d'apprendre, d'entreprendre et d'indépendance, nous ont, avec mon frère, petit à petit mené aux services informatiques pour les entreprises. D'une première expérience dans le négoce en produits informatiques puis avec l'édition de logiciels, nous sommes enfin arrivés dans le secteur tertiaire en tant que fournisseur de services.

A cette époque, nous avons constaté que les nouvelles technologies n'étaient pas toujours maîtrisées et que les solutions proposées ne permettaient pas aux entreprises d'avoir une visibilité suffisante sur les techniques. Les attentes des clients, la maîtrise des techniques et l'apparition de la 'bulle internet' aidant, nous avons pris conscience que nous étions capables d'apporter des réponses tant techniques que qualitatives, une expertise et des idées organisationnelles pertinentes aux nouveaux acteurs du Net.

AB - Comment se positionne Linkbynet aujourd'hui sur le marché de l'hébergement et de l'infogérance qualifiée par rapport à des acteurs comme Colt et BT Global Services ?

PA - Les prestataires mentionnés précédemment sont des opérateurs télécoms, avec une extension de leur portfolio vers le service. Notre approche est inverse. Linkbynet se démarque de ceux-ci de diverses manières. D'abord, au-delà de la simple fourniture d'infrastructure d'hébergement, nous sommes experts en infogérance, ce qui veut dire que nous garantissons à nos clients le maintien en conditions opérationnelles de leurs services au travers de processus de gestion des changements, de prestations d'intégration de nouvelles fonctionnalités, de gestion des incidents, des problèmes d'escalade et ceci dans le respect du référentiel ITIL (Information Technology Infrastructure Library).

De plus, nous sommes spécialisés dans l'e-business : les sites internet, extranet, intranet, e-commerce et la messagerie. C'est là notre cœur de métier et Linkbynet est structuré pour répondre aux besoins d'agilité, de changements rapides et hétérogènes. Ensuite, nous nous différencions par notre indépendance. Nous fournissons un transit multi opérateurs permettant de préserver les services de nos clients en cas de défaillance de l'un d'entre eux.

Nous intégrons également une gouvernance des projets, ce qui se traduit par des rapports on-line et off-line, sur la santé des services, du capacity planning, des préconisations d'optimisation et de rationalisation des infrastructures de nos clients. Cette démarche de fidélisation par la qualité nous permet d'afficher un taux de renouvellement de nos contrats de 95%.

Enfin, nous sommes en perpétuelle recherche d'innovations technologiques. Via l'extranet que nous mettons à disposition de nos clients, extranet qui fait également office d'outil de workflow et de ticketing, ils ont à leur disposition, en temps réel, un reporting aussi précis que synthétique de la totalité de leurs infrastructures, y compris des alertes. Nos administrateurs sont également informés de toutes ces évolutions au fil de l'eau. Nous privilégions une transparence totale.

Il y a deux ans, nous lancions la première offre d'infogérance en mode cloud computing appelée @gile®, visant à supprimer toute acquisition matérielle pour ne fournir que des ressources informatiques à la demande au giga (CPU-RAM-Disque), modulables à volonté. Début 2010, nous lançons une offre de PRA (site de secours) industrialisée et très innovante. Cette fonctionnalité habituellement très onéreuse sera désormais accessible à un plus grand nombre d'entreprises. D'autres innovations vont suivre et les 30% de croissance générée annuellement, y compris cette année, nous confortent dans cette stratégie.

AB - L'engouement pour la virtualisation a-t-il bousculé votre stratégie et votre politique tarifaire ?

PA - La virtualisation a permis un bond extraordinaire dans l'augmentation de la qualité de service délivrée à nos clients tout en maitrisant les budgets. Dès 2006, nous avons mis en production une plateforme e-business pour un groupe du CAC 40 très présent dans le bâtiment, avec plus de 150 serveurs virtuels.

Les technologies utilisées par les hyperviseurs, quel que soit l'éditeur, facilitent les opérations de maintenance en déplaçant à chaud des instances pour intervenir sur un serveur physique par exemple, permettent également de limiter les interruptions de service en redémarrant automatiquement des instances virtuelles. Mais surtout, la rationalisation induite par la virtualisation a permis à nos clients de diminuer leur coût total de possession et de se développer sans subir d'augmentation exponentielle de leur budget.

Notre politique tarifaire a été bouleversée puisque l'utilisation de la virtualisation nous a permis dès 2007 de modifier radicalement le référentiel de facturation des serveurs, auparavant achetés ou loués, en facturation en mode cloud as a service. Ce nouveau mode de fonctionnement, le giga de ressource informatique en mode service et à la demande, a changé la donne puisqu'aujourd'hui 80% de nos déploiements sont des serveurs virtuels en mode cloud computing.

Nos clients peuvent, là aussi, se libérer des contraintes de location ou d'achat, d'évolutivité et d'obsolescence du matériel, pour ne souscrire qu'aux ressources nécessaires au bon fonctionnement de leurs services, ce qui permet de réduire les budgets. En interne, le travail de modélisation tarifaire fût conséquent pour transformer des achats de serveurs, de SAN, de switchs, de licences de virtualisation, en un tarif simple facturé au Ghz, au Go RAM et au Go d'espace disque.

AB - Pour quelles prestations ont opté les principales références clients de Linkbynet ?

PA - La tendance est au cloud as a service que ce soit pour les grands comptes qui nous consultent ou pour nos clients PME. Tous recherchent un maximum de services à valeur ajoutée, une forte disponibilité, des temps de réponses optimum, de la flexibilité pour leur infrastructure et une bonne réactivité de la part de leur prestataire.

Nous répondons à ces besoins au travers d'offres de services personnalisées, de reporting et de rencontres régulières permettant d'anticiper les évolutions, ainsi que par des infrastructures de qualité, hautement disponibles et flexibles. Toutes ces offres sont délivrées uniquement sous la forme de services à la demande.

AB - A vos yeux, comment va évoluer le métier d'hébergeur à moyen terme ?

PA - Dans un futur proche, les entreprises de notre domaine d'activité vont devoir relever de nombreux défis, notamment en termes de sécurité, de pro activité, d'accompagnement et de structuration. Il nous faudra répondre à l'arrivée des brokers, des opérateurs de cloud et des hébergeurs 'gratuits', avec peu de services à valeur ajoutée, mais qui pratiquent des prix agressifs Enfin, nous devons garder à l'esprit les enjeux indispensables du développement durable.

AB - Patrick Aisenberg, je vous remercie.
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