Joris Evers, Netflix : "Notre catalogue français va évoluer constamment"

15 septembre 2014 à 13h51
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Après des mois de rumeurs et d'attente, le service de VOD par abonnement Netflix est désormais disponible en France depuis le 15 septembre. Pour tenter d'en savoir plus sur la situation française du service à son lancement, son positionnement par rapport à la concurrence et l'évolution de son catalogue, nous avons rencontré Joris Evers, vice-président en charge de la communication du service en Europe.

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Pour son lancement en France, Netflix n'a pas fait les choses à moitié : c'est dans un immense loft parisien réaménagé aux couleurs du service que nous étions conviés, lundi, à rencontrer Joris Evers. Moins d'une journée après son arrivée dans l'Hexagone, le service de SVOD n'a déjà plus de secret pour les médias, qui ont décortiqué son fonctionnement et son catalogue. Mais ce n'est pas une raison pour laisser passer l'opportunité d'en apprendre un peu plus sur la manière dont la plateforme américaine espère se positionner en France, notamment en ce qui concerne l'évolution de son offre.

Bonjour Joris. L'arrivée de Netflix en France est annoncée de longue date, et les plateformes de SVOD déjà présentes dans le pays ont multiplié les annonces et la publicité ces dernières semaines. Comment vous positionnez-vous par rapport à cela ?

Je pense que l'arrivée d'un nouveau service sur le marché, quel qu'il soit, est généralement une bonne chose pour les consommateurs, puisqu'il y a davantage de compétition et les offres s'étoffent. Il y a plus de choix en matière de catalogues, en matière de plateformes sur lesquelles ces services sont disponibles, et puis il y a aussi une compétitivité importante au niveau des prix, ce qui est forcément une bonne chose pour les clients potentiels.

Pensez-vous que Netflix est, aujourd'hui, le service de SVOD doté de la meilleure offre en France ?

La question n'est pas vraiment de savoir si nous sommes meilleurs que les autres : c'est surtout de savoir ce qui nous différencie. Nos concurrents proposent des offres différentes, et ont avec eux un certain poids historique. Prenez Canal+ : c'est un groupe qui a une longue histoire, et qui est bien identifié par les Français. CanalPlay a un vaste catalogue que les gens apprécient. Canal+ me rappelle un peu HBO aux Etats-Unis, au niveau de l'histoire et de la popularité.

Ce que nous voulons mettre en avant, ce sont les points différenciants de notre offre, comme nos séries exclusives et notre moteur de suggestion. Nous pensons que ce sont des éléments qui peuvent motiver les Français à venir tester Netflix.

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CanalPlay, justement, a récemment annoncé la mise en place d'un mode hors-ligne. C'est quelque chose que vous pourriez proposer ?

Nous n'avons aucun projet en vue concernant un tel mode. Nous pensons vraiment que l'avenir est en ligne, et pas hors-ligne. Le Wi-Fi est de plus en plus répandu, même dans les avions, donc les possibilités d'utiliser Netflix sont très nombreuses aujourd'hui.

Concernant l'Ultra HD (4K), est-il disponible dès le lancement de Netflix en France ?

Oui, c'est le cas. Mais il n'y a pas énormément de contenu proposé en Ultra HD à l'heure actuelle : l'exemple le plus significatif, c'est la série Breaking Bad, présente dans ce format dans le catalogue français.

Le contenu en Ultra HD va se développer en 2015. De nouvelles séries originales Netflix sont actuellement tournées en 4K : c'est notamment le cas de Sense8 et de Marco Polo.

Quels sont les bitrates proposés pour les différents contenus ?

C'est assez varié : on commence à 256 kbps par seconde pour streamer sur l'écran d'un petit terminal mobile, et on monte à 6 Mbps pour diffuser en HD 1080p. Pour de l'Ultra HD, on tourne aux alentours de 16 Mbps.

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Du côté du catalogue, est-ce que l'ensemble de ce qui est proposé sur les autres versions locales de Netflix est présent en France ?

Pour ce qui est des films, nous sommes limités à la chronologie des médias française. Si vous allez sur Netflix aujourd'hui, vous constaterez qu'il n'y a aucun film sorti en salle en France il y a moins de 36 mois. Ca ne veut pas dire qu'on ne propose pas des films plus récents mais, lorsque c'est le cas, ça signifie qu'il s'agit de contenu qui n'a jamais été distribué dans les salles françaises.

Du côté des séries, ça dépend des licences et des marchés. Pour le marché français, nous avons des séries françaises, qui ne sont pas présentes dans d'autres pays. Il y a également des séries étrangères proposées sur Netflix France qui ne sont disponibles nulle part ailleurs : c'est le cas de Mentalist, qui est un programme très populaire dans votre pays. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'acquérir les droits.

En 2015, nous proposerons également Marseille, qui est la première série originale Netflix produite et tournée en France. Le tournage de la première saison va commencer au printemps pour une diffusion l'année prochaine. Nous comptons la proposer dans l'ensemble des pays qui accueillent notre service : d'ailleurs, lorsque nous lançons une nouvelle saison de l'une de nos séries originales, nous le faisons en même temps dans tous les pays. La France ne fera pas exception. Notre catalogue français va évoluer constamment, soyez patients !

Certaines de vos séries originales, bien que non-diffusées en France, sont déjà très populaires car très piratées. C'est notamment le cas d'Orange is the new black. Dans ce contexte, est-ce que vous pensez que valoriser vos contenus originaux est une bonne manière de motiver les Français à s'abonner ?

Nous partons du principe que si on offre un système simple à utiliser et abordable financièrement aux consommateurs, qui permette de visionner légalement du contenu, alors ils vont être intéressés. Si on prend l'exemple d'une série très piratée comme Orange is the new black, si les gens font l'effort de la télécharger illégalement, c'est qu'ils aiment le programme et ont potentiellement envie de le soutenir. En souscrivant à Netflix, ils peuvent revisionner à volonté les deux premières saisons, ou attendre la troisième qui sera disponible dans le courant de l'année 2015.

Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques...

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Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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