Son nom n’est pas aussi clinquant que celui d'un Dell ou d'un Lenovo, mais la marque NiPoGi est en tête des ventes Amazon – notamment – grâce à des mini-PC au prix plancher. Nous avons donc voulu voir ce que ces machines avaient dans le ventre en testant une référence à moins de 150 euros. Pour la moitié d’une carte graphique d’entrée de gamme, peut-on vraiment avoir un système complet et exploitable ? Voici notre réponse.

- Tarif ridiculement faible !
- PC parfaitement fonctionnel
- 2x HDMI, WiFi et Bluetooth
- Espace pour SSD 2,5 pouces
- Design sympa, PC discret
- Puissance CPU limitée, forcément
- Puissance GPU encore plus juste
- Très faible évolutivité
- Pas de connecteur USB-C
Un PC tout mimi, tout mini
De manière générale, les mini-PC en vente en France ont tous tendance à se ressembler : pour de nombreux fabricants, se baser sur un châssis relativement standard permet de limiter les coûts et c’est précisément l’objectif de NiPoGi avec ce mini-PC qui reprend donc un design assez standard fait d’un parallélépipède à base carrée de seulement 13 centimètres de côté. Les choses deviennent un peu plus originales dès lors que l’on parle de l’épaisseur de cette minuscule machine.
Bien peu d'accessoires en dehors de l'inévitable brique d'alimentation. ©Nerces pour Clubic
En effet, de base, si l’AK1PLUS N95 mesure 5,3 cm d’épaisseur c’est parce qu’il dispose d’une espèce d’extension pour intégrer une unité de stockage au format 2,5 pouces. Nous y reviendrons plus loin. L’astuce de NiPoGi est de permettre le démontage de cette extension et l’AK1PLUS N95 devient alors une machine extrêmement fine de seulement 3,2 cm d’épaisseur. Difficile de faire plus compact ! De plus, cela allège aussi un peu le PC qui passe de 420 grammes avec l'extension à 350 grammes sans.
Pour ne rien gâcher et si l’alimentation n’est comme souvent pas intégrée au mini-PC, elle reste toute petite. Le bloc mesure 7,5 x 3,5 centimètres et pèse un tout petit peu moins de 120 grammes, autant dire qu’il sera facile à enficher même dans une multiprise bien remplie. Notons aussi qu’il ne sera pas bien difficile de lui trouver un modèle de rechange en cas de panne, car la puissance de ce bloc est limitée à 30 watts, c’est que son processeur Intel N95 est très sobre.
Mais revenons-en au mini-PC en lui-même et à sa conception alors que NiPoGi nous a réservé une seconde originalité : il n’y a pas de ports en façade… à moins que vous ne décidiez de le tourner de 90° après tout ! En effet, les classiques USB et le bouton de mise sous tension que l’on trouve habituellement sur l’avant sont ici sur le côté droit. Les trois ports USB sont au format Type-A avec deux à la norme 3.0 (5 Gbps) et un en 2.0. Par contre, aucun connecteur audio à signaler ici.
Les connecteurs sont sur deux faces « adjacentes ». ©Nerces pour Clubic
De manière un peu surprenante, NiPoGi l’a déporté à l’arrière de son PC. Remarquez, sur un si petit modèle, ça reste très accessible. Il s’agit d’un classique mini-jack 3,5 mm combo (possibilité de brancher un micro-casque) et il est appuyé par une seconde prise USB-A 2.0 en plus de deux sorties HDMI 2.0b, d’un port RJ45 Gigabit Ethernet (1 GbE), d’une encoche de verrouillage Kensington et de la prise d’alimentation. Si on accepte la limitation 1 GbE du port réseau, on regrette forcément davantage l’absence de tout USB Type-C. En 2025, ça fait un petit peu désordre.
Avant d’aborder les entrailles du PC, il nous faut revenir sur un point. NiPoGi s’est arrangée pour que le conditionnement soit écolo. Le terme est un peu fort, mais l’emballage est compact et 100% en carton. La sobriété est d’ailleurs de mise avec un simple logo sur le dessus. Toujours dans la même idée – mais aussi pour réduire les coûts – NiPoGi ne fournit presque aucun accessoire : le mini-PC n’est accompagné que de son alimentation, d'un câble HDMI et d'un kit pour la fixation au format VESA.
Qu’est-ce qu’il a dans le ventre ?
Réduire au maximum les coûts, même lorsqu’il est question d’un mini-PC, impose de faire quelques sacrifices et notamment de réduire la puissance de la machine. C’est pourquoi NiPoGi a décidé de faire confiance à Intel et son N95, une puce qui n’est certes pas de la dernière fraîcheur – elle date du premier trimestre 2023 – mais qui est commercialisée à un tarif défiant toute concurrence alors que l’essentiel reste au programme.
Deux verrous à débloquer pour retirer/accéder à l'extension 2,5 pouces. ©Nerces pour Clubic
C’est ainsi que l’architecture Alder Lake se traduit par la présence de 4 cœurs/4 threads avec une fréquence maximale de 3,4 GHz en mode turbo. On parle aussi de 6 Mo de cache combiné et d’une solution graphique intégrée UHD Graphics avec 16 unités d’exécution et une fréquence maximale de 1,2 GHz. On s’en doute, celle-ci ne sera pas à même de faire tourner les jeux vidéo du moment, mais elle autorise la prise en charge de la 4K UHD à 60 Hz, et ce, sur un maximum de trois écrans… quoique NiPoGi s'autolimite à deux avec ses sorties HDMI.
Alors que la mémoire vive DDR5 est possible sur cette architecture, NiPoGi s’est contentée de DDR4, là encore pour une question de coûts. D’ailleurs, les 8 Go de notre configuration sont proposés sur une unique barrette de SO-DIMM, mais il s’agit d’un modèle estampillé Kingston tout de même. Il est simplement dommage que la conception du châssis n’autorise pas un accès simplifié à la mémoire vive, comme elle ne permet pas non plus d’atteindre aisément l'unité de stockage SSD.
Seulement 30 petits watts pour la brique d'alimentation. ©Nerces pour Clubic
En effet, pour y parvenir, il faudra nécessairement retirer le système de refroidissement : ce n’est pas impossible, mais clairement pas à la portée du public néophyte qu’une telle machine peut viser. Heureusement, pour la partie stockage, NiPoGi a donc prévu une espèce d’extension au sein de laquelle on peut – cette fois le plus simplement du monde – connecter une unité de stockage au format 2,5 pouces. Unité qui, d’ailleurs, devra être branchée en SATA.
Vous avez peur pour les performances d’un tel SSD SATA ? Certes, ce ne sera pas le plus rapide, mais ce n’est pas très grave dans la mesure où le SSD interne – un modèle de 512 Go seulement sur notre configuration à prix plancher – est lui aussi en SATA. Non, le NVMe n’a pas le droit de citer sur des machines à ce tarif. Ce n’est pas une surprise : nous avons déjà vu passer pas mal de mini-PC presque deux fois plus chères, toujours en SATA.
Un petit Windows et puis s'en va…
Compte tenu du prix plancher pratiqué par NiPoGi, il n'était évidemment pas concevable de trouver quantité de logiciels pré-installés sur la machine. En réalité, la seule présence de Windows 11 en édition Professionnelle qui plus est déjà une belle surprise.
Pour simplifier les choses, NiPoGi a – comme la plupart de ses concurrentes – pré-installé le système de Microsoft de sorte qu'au démarrage, la procédure s'achève rapidement en posant quelques questions. Notez que NiPoGi a placé deux autocollants suggérant d'achever cette pré-installation sans activer le réseau : un conseil judificieux qui fait gagner pas mal de temps !
Et côté performances, ça donne quoi ?
Si vous vous y connaissez un petit peu en configuration PC, vous aurez compris que notre AK1PLUS N95 ne sera pas capable de faire des étincelles. Son petit processeur 4 cœurs, ses 8 Go de mémoire et son SSD SATA sont autant de raisons de s’inquiéter quant à la puissance réelle d’une telle machine… c’est que, même à moins de 150 euros, il faut que l’on puisse en faire quelque chose !
… et, en quatre onglets, de CPU-Z. ©Nerces pour Clubic
Test processeur sur Cinebench R23
Compte tenu de la présence de DDR4-2666, nous n’avons pas jugé bon de vous présenter le résultat du test mémoire d’AIDA64 et sommes directement passés sur l’évaluation de la puissance pure du processeur avec Cinebench R23.
Remarquez, par rapport au Ryzen 5 7430U de l’AceMagic Kron Mini K1 testé il y a quelques semaines, ce n’est pas si mal… en simple-cœur. Nous parlons de 906 points pour le N95 contre 1 316 points pour le Ryzen 5 qui, bien sûr, l’écrabouille en multi-cœur, avec 7 716 points contre 2 612 sur la puce Intel.
Test stockage sur CrystalDiskMark
Sans surprise, la présence d’un modèle de SSD SATA limite considérablement les débits que l’on peut obtenir sur CrystalDisMark. Le SSD est un modèle « no name » comme on dit dans le jargon qui ne provient donc d’aucun constructeur connu.
Performances relevées sur CrystalDiskMark : les limites d'un SSD SATA. ©Nerces pour Clubic
Il n’a cependant pas de mal à saturer l’interface SATA un peu étriquée de la machine avec 563 Mo/s en lecture séquentielle… mais ce n’est pas le cas en écriture séquentielle où on plafonne à 500 Mo/s. Ce n’est pas brillant, mais pas non plus inquiétant sur une telle machine.
Test général sur PCMark
Nous enchaînons avec un test un peu moins théorique puisque l’objectif même de PCMark est de simuler différents scénarios d’usage possibles de la machine avec de la bureautique, de la visioconférence, de la retouche d’image…
Forcément, l’AK1PLUS N95 est loin d’être le plus rapide des PC passés entre nos mains et il est même moins performant que le Beelink EQ14 testé en février dernier, mais ce dernier disposait de la dernière génération de petits CPU Intel, le N150. Sachez qu’avec 4 780 points sur le test Essentials, le PC NiPoGi assure une fois encore l’essentiel, sans mauvais jeu de mots.
Nous ne lui en demandions pas vraiment plus et afin de préciser encore un peu les choses, il faut bien comprendre que cette machine sera parfaite pour de la bureautique ou naviguer sur Internet. Nous n'avons pas non plus rencontré de problème pour quelques retouches photos sous Gimp. De plus, compatible Wi-Fi 5 et Bluetooth 4.2, la machine sera facile à connecter à n'importe quel réseau ou périphérique sans fil.
Test graphique sur 3DMark
Sur PCMark, le test Digital Content Creation était largement handicapé par la solution graphique intégrée à la puce Intel. Nous voulions évidemment en avoir le cœur net et nous avons conduit deux mesures sur 3DMark.
À gauche, Fire Strike et, à droite, un peu plus exigent Time Spy Extreme. ©Nerces pour Clubic
Le résultat sur Fire Strike – une scène ancienne, pas très lourde – est déjà très faible, mais ce sont les 136 points de score graphique sur Time Spy Extreme qui feront frémir les joueurs : non, « ce n’est pas ce PC là que vous recherchez ».
Test jeu vidéo sur Forza Horizon 5 et Shadow of the Tomb Raider
Si l’usage bureautique semble parfaitement convenir à l’AK1PLUS N95, le jeu vidéo paraît hors de portée de cette petite machine. Nous n’allons donc pas multiplier les exemples, mais il nous semblait utile de, tout de même, faire tourner nos jeux de référence en la matière. Non, pas de Cyberpunk 2077 en path tracing aujourd’hui, cela n’aurait aucun intérêt.
À gauche, Forza Horizon 5 et, à droite, Shadow of the Tomb Raider. ©Nerces pour Clubic
Il suffit de voir que sur le vieillissant Shadow of the Tomb Raider, l’Intel UHD Graphics n’atteint pas 15 images par seconde (ips) de moyenne pour se dire que le jeu vidéo, ça va être compliqué. Et encore, nous avions pris soin de mettre les détails au minimum avec une définition de 1 280 points par 720 ! Le constat est d’ailleurs le même sur Forza Horizon 5 qui, avec les mêmes réglages, se trouve à 15 ips. Injouable.
À droite, Horizon Chase Turbo tourne bien, mais c'est juste en écran partagé. ©Nerces pour Clubic
Histoire de ne pas être trop méchants avec cette sympathique petite machine, nous avons tout de même eu à cœur de lui proposer des jeux plus en adéquation avec sa puissance graphique. Ainsi, Unrailed ou Horizon Chase Turbo sont ici parfaitement jouables. C’est la preuve que l’AK1PLUS N95 peut être un compagnon de jeu… à condition, simplement, de rester très, très raisonnable.
Chauffe et nuisances sonores
À quelque chose malheur est bon, nous dit le proverbe et ce quelque chose est ici lié à la puissance limitée de la machine qui permet à l’AK1PLUS N95 d’être sobre dans sa consommation d’électricité. Nous étions prévenus : la brique d’alimentation n’est capable de délivrer que 30 watts.
Au repos, il n’y a évidemment aucun problème et nous pouvons même signaler une espèce de record avec moins de 9 watts consommés pour l’ensemble de la machine. À pleine charge, c’est un autre « record » puisque nous dépassons d’un chouia les 27 watts alors que la consommation « classique » s’établit autour de 20 watts.
L'unique ventilateur de l'AK1PLUS N95 est particulièrement discret. ©NiPoGi
Sur le plan de la chauffe, ce n’est pas moins remarquable même si, forcément, les seulement 4 cœurs de la puce aident beaucoup. Nous n’avons jamais atteint les 75°C et nous tournions le plus souvent autour de 65°C lorsque le CPU est sollicité. L’échauffement limité permet de garder une ventilation très discrète : même au plus fort de la charge, nous ne l’entendions qu’à peine. Impeccable.
NiPoGi AK1PLUS Ν95, l’avis de Clubic
Nous n’avions pas ici la prétention de révolutionner votre façon de voir les PC, mais le test d’une machine à tout petit prix en provenance d'Amazon, Cdiscount ou d’une autre plateforme de ce type a l’avantage de clarifier les choses. Donc, non, vous ne pourrez pas utiliser une si petite machine comme n’importe quel PC.
Pour autant, en limitant les conditions d’utilisation à de la bureautique, à de la navigation Internet ou pour en faire une station multimédia, l’AK1PLUS N95 est tout à fait capable. Les vidéos 4K ne lui posent pas de réel problème et il sera possible de faire de petites retouches photo pour, par exemple, supprimer quelques détails disgracieux du dernier repas de famille.
Blague à part, la machine proposée par NiPoGi est limitée sur de nombreux points et il ne sera pas facile de la faire évoluer ce qui explique la note de 6/10. En revanche, en machine d’appoint ou pour des usagers simples voire du jeu vidéo « occasionnel » comme on dit dans le jargon, elle fait le job et, pour moins de 150 euros, c’est même plutôt pas mal.
- Tarif ridiculement faible !
- PC parfaitement fonctionnel
- 2x HDMI, WiFi et Bluetooth
- Espace pour SSD 2,5 pouces
- Design sympa, PC discret
- Puissance CPU limitée, forcément
- Puissance GPU encore plus juste
- Très faible évolutivité
- Pas de connecteur USB-C
Fiche technique NiPoGi AK1PLUS N95 Mini PC Alder Lake
Processeur | Ιntel Alder Lake Ν95 |
Taille de la mémoire | 8 Go |
Carte graphique | Intel UHD Graphics 600 |
Bluetooth | Oui |
Wi-Fi | Oui |
Système d'exploitation | Windows 11 Pro |
Processeur | Ιntel Alder Lake Ν95 |
Type de processeur | Turbo 3,4 GHz, 4 coeurs, 4 threads, 6 Mo de cache L3 |
Fréquence du processeur | 1.7GHz |
Taille de la mémoire | 8 Go |
Type de mémoire | DDR4 |
Fréquence Mémoire | 3,200MHz |
Carte graphique | Intel UHD Graphics 600 |
Configuration disque | SSD 256 Go |
Connecteurs panneau avant | 1x USB 2.0 2x USB 3.0 |
Connecteurs panneau arrière | 1x RJ45 Gigabit Ethernet 2x HDMI 1x USB 2.0 1x jack 3.5mm |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 4.2 |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 5 |
Hauteur | 45mm |
Largeur | 135mm |
Profondeur | 135mm |
Poids | 390g |
Les alternatives au mini-PC NiPoGi AK1PLUS N95 :
- Compact avec alimentation intégrée
- RAM et stockage accessibles
- Connectique variée et riche
- Bonnes performances globales
- Jolies finitions du châssis
- Connectique riche et variée