Bouygues et Numericable tentent un dernier effort pour SFR

Thomas Pontiroli
Publié le 13 mars 2014 à 11h26
Les candidats au rachat de SFR s'agitent, 24 heures avant la tenue du conseil de surveillance de Vivendi : d'un côté, Bouygues relève son offre et de l'autre, Patrick Drahi écrit au ministre Arnaud Montebourg.

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Déterminé à racheter SFR, Bouygues a confirmé avoir relevé son offre sur la filiale de Vivendi. Le groupe de BTP propose désormais 11,3 milliards d'euros en numéraire pour mettre la main sur le deuxième opérateur français, contre 10,5 milliards auparavant. La participation de Bouygues dans la société après fusion des deux filiales de télécoms serait de 52% contre 49% précédemment.

« Cette nouvelle offre valorise SFR à 15,5 milliards d'euros pré-synergies et à près de 20 milliards d'euros en prenant en compte l'intégralité des synergies », contre 14,5 milliards d'euros précédemment. Pour aller plus loin, Bouygues propose une entrée en bourse du nouvel ensemble « dès la réalisation de la fusion offrant une liquidité immédiate à Vivendi ».

L'annonce intervient la veille de l'arrivée à échéance de l'offre de Numericable, qui apparaît comme financièrement moins intéressante que celle de son concurrent. Patrick Drahi, le propriétaire du câblo-opérateur via le fonds Altice, n'entend pas pour autant faire évoluer sa proposition. « Mon offre est formulée à hauteur de 10.9 milliards d'euros en cash, plus 32% de l'entité combinée. Elle est valide depuis le 5 mars, je n'ai pas de raison de la modifier et je n'ai qu'une parole », déclarait l'actionnaire aux Echos mercredi.

Patrick Drahi écrit à Arnaud Montebourg

Dans l'ultime espoir de s'attirer les faveurs d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif et déjà acquis à la cause de Bouygues, Patrick Drahi lui a adressé un courrier ce jeudi, que s'est procuré Le Parisien. Sa principale ligne de défense, et c'est ce qu'il martèle depuis le début, se situe sur le terrain de l'emploi, où il promet « d'inscrire ces engagements dans les licences de SFR » comme demandé par le ministre.

En outre, et c'est aussi ce qu'avait souligné le PDG de Numericable lors de la présentation des résultats 2013 du groupe mercredi, le président d'Altice s'engage à mettre tous les outils entre les mains du nouvel ensemble pour faire aboutir le Plan France Très Haut Débit, considérant être le mieux placé sur la fibre optique.

Pour convaincre le ministre, Patrick Drahi touche aussi à sa fibre patriotique : « Altice et Numericable ont toujours privilégié des fournisseurs français pour leur développement comme Alcatel pour les réseaux mobiles en outre-mer, SagemCom et Technicholor pour les box et encore Draka pour la fibre optique. »

La balle est désormais dans le camp de Vivendi, qui dispose encore d'un jour pour prendre sa décision. Le dossier sera ensuite étudié par l'Autorité de la concurrence, le Régulateur des télécoms (Arcep) et le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Rappelons que Vivendi pourrait aussi choisir d'introduire SFR en bourse.

Mise à jour : Numericable pourrait faire une offre avant ce soir

Patrick Drahi s'était engagé à ne pas relever l'offre d'Altice sur SFR. Seulement la contre-attaque de Bouygues ce jeudi a changé la donne. D'après Jean-François Pecress, directeur de la rédaction de Radio Classique, le câblo-opérateur pourrait reconsidérer sa position avant ce soir.





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