Quel avenir pour l'IA et ChatGPT en Europe ? Un texte fondateur vient d'être adopté les eurodéputés

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
11 mai 2023 à 15h40
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© Muchlis Akbar / Shutterstock.com
© Muchlis Akbar / Shutterstock.com

Le Parlement européen a adopté, jeudi, une réglementation inédite dans le monde, sur l'intelligence artificielle. Parmi les mesures validées : la possibilité de déposer plainte contre les systèmes d'IA (Intelligence Artificielle).

Les équipes de communication du Parlement européen définissent l'événement comme « un pas de plus vers les premières règles sur l'intelligence artificielle », une position presque modeste face à ce qui s'apparente pourtant à une victoire, sans doute par pure conscience d'une route encore longue sur le chemin de la régulation. Les eurodéputés ont en effet adopté, jeudi 11 mai, les premières règles au monde sur l'intelligence artificielle, qui imposeront aux modèles de langage comme ChatGPT de se conformer à certaines exigences.

Face aux IA génératives, l'Union européenne appelle à une totale transparence

Ces règles sont rassemblées sous ce que l'on appelle l'« AI Act », un texte long de 144 pages qui va contribuer à la régulation du secteur au sein de l'Union européenne. Les eurodéputés ont été 84 à voter pour, 7 contre et 12 abstentions sont à noter. Les élus ont insisté, par le biais des amendements, pour garantir que les systèmes d'IA bénéficient d'un contrôle humain. Les valeurs de sûreté, de transparence, de traçabilité, de non-discrimination et de respect de l'environnement sont à l'honneur.

Les eurodéputés ont notamment inséré dans le texte des obligations pour toutes les entreprises qui fournissent des modèles d'IA de référence. Elles devront garantir auprès de l'Union européenne une protection élevée des droits fondamentaux, mais aussi de la santé, de la sécurité, de l'environnement, de la démocratie et de l'État de droit. Elles devront toutes s'enregistrer dans la base de données de l'UE.

Les IA génératives comme GPT, d'Open AI, seront soumises à des exigences de transparence supplémentaires. Par exemple, elles devront, à chaque contenu créé, indiquer que ce dernier a été généré par une intelligence artificielle et fournir la conception du modèle. L'UE veille ici à lutter conte le contenu illégal et à protéger le droit d'auteur.

© Alexandros Michailidis / Shutterstock.com
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L'UE, prête à bannir les IA qui seraient néfastes pour la sécurité au sens large des citoyens

Les citoyens européens ne seront pas en reste. Ils pourront en effet porter plainte contre des systèmes d'IA, s'ils estiment leurs droits bafoués. Les utilisateurs pourront aussi « recevoir des explications concernant les décisions fondées sur des systèmes d'IA à haut risque qui ont une incidence significative sur les droits ». D'ailleurs, le Parlement européen a choisi d'interdire l'utilisation d'IA intrusives et discriminatoires pour l'identification biométrique à distance et en temps réel (ou a posteriori) dans les espaces publics (ce qui risque de poser problème à la France), pour les systèmes de police prédictifs (profilage, localisation, comportement criminel antérieur), ou pour récupérer des éléments visuels issus de réseaux sociaux ou de vidéosurveillance destinés à créer des bases de données de reconnaissance faciale.

Concernant l'intelligence artificielle à haut risque justement, les députés ont décidé d'élargir la classification, pour y inclure la sécurité, les atteintes à la santé, les droits fondamentaux et l'environnement, comme nous le disions plus haut. Les eurodéputés ont aussi ajouté à cette liste les IA utilisées pour influencer les électeurs lors de campagnes électorales. À ce titre, les systèmes de recommandations utilisés par les réseaux sociaux seront aussi à classer dans cette catégorie d'IA à haut risque.

Les IA présentant un niveau de risque dit « inacceptable » pour la sécurité des citoyens seront, elles, purement et strictement interdites. L'UE vise ainsi les systèmes qui prônent la manipulation, qui exploitent les vulnérabilités des personnes ou qui sont utilisés pour la notation sociale. En somme, toute IA considérée comme néfaste pourra être bannie du territoire de l'Union européenne.

Précisions qu'après un vote définitif du Parlement (qui aura lieu entre le 12 et le 15 juin), c'est le Conseil qui aura la lourde tâche d'adopter la forme finale et définitive de cette législation. Mais les premières étapes ont été franchies avec succès.

ChatGPT
  • Chat dans différentes langues, dont le français
  • Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
  • Générer, optimiser et corriger du code

Créé par OpenAI, ChatGPT est un chatbot avancé propulsé par le modèle linguistique de dernière génération GPT-4. En exploitant des technologies d'apprentissage en profondeur et d'intelligence artificielle, ce chatbot a la capacité de déchiffrer et de comprendre les demandes des utilisateurs. Grâce à son habileté à générer du texte de manière ingénieuse, ChatGPT offre des réponses adaptées et pertinentes, garantissant une interaction de chat fluide et une expérience utilisateur optimisée.

Créé par OpenAI, ChatGPT est un chatbot avancé propulsé par le modèle linguistique de dernière génération GPT-4. En exploitant des technologies d'apprentissage en profondeur et d'intelligence artificielle, ce chatbot a la capacité de déchiffrer et de comprendre les demandes des utilisateurs. Grâce à son habileté à générer du texte de manière ingénieuse, ChatGPT offre des réponses adaptées et pertinentes, garantissant une interaction de chat fluide et une expérience utilisateur optimisée.

Alexandre Boero

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Chargé de l'actualité de Clubic

Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (6)

KlingonBrain
Mouais, y avait t’il vraiment urgence à légiférer sur un tel sujet ou l’on manque encore cruellement de recul ?<br /> Parce que soyons réaliste, nos élus sont complètement à la rue sur les technologies, ils sont encore à voir le futur en terme de travail humain (valeur travail) selon les dogmes économiques de l’économie agricole du 18ième siècle.<br /> Quand à s’inquiéter des risques de propagande (ou de censure) qui pourraient influencer la démocratie, ils auraient du s’en préoccuper déjà depuis longtemps, avec les algo des réseaux sociaux. Et cela qu’ils soient basé sur l’IA ou non.
Kratof_Muller
‹ (ce qui risque de poser problème à la France) ›<br /> Ah bon … C’est vrai que toutes ces cameras aux feux ont été posées pour scanner les plaques des méchants crit air et faire de la verbalisation automatique.
ben.j
Ils ne souhaitent pas voir reproduit ce qui s’est passé avec les réseaux sociaux<br /> Meme si le GPDR est devenu une reference mondiale, c’était un peu trop tardif<br /> Le dilemme va être de légiférer sans entraver le progrès a l’intérieur de l’UE
keyplus
devrait inventer une ia qui legifere ca leur ferait moins de travail
Ezeta
Ça me semble extrêmement vague tout ça… et pas dans le bon sens: ça ne couvre pas la problématique d’IA qui remplacerait des milliers (millions) d’emplois, et d’un autre côté ça bride énormément la conception d’une IA alors qu’on en est encore à l’étape de l’expérimentation sur le fond et la forme… Ça risque d’aboutir à des avancées incontournables impossible à mettre à disposition en Europe (tout comme l’histoire l’USB-C).
lnho
C’est un choix cornélien. Légiférer pour protéger vs légiférer qui limite l’usage possible et donc le delta concurrentiel potentiel avec des états moins regardants… Incroyable de complexité.
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